Chapitre-XVII — Portes de Rhodes
L'enceinte, dont la mer baigne le pied, ne donne accès au port que par trois portes. A l'est, est celle qu'on peut appeler porte d'Aubusson, puisque c'est à ce grand maître qu'elle est due. On y voyait encore en 1834, au dire de voyageurs, suspendu sous la voûte, un squelette de requin, dans lequel la crédulité publique voulait retrouver la carcasse du dragon tué par Dieudonné de Gozon. Un Français, Thévenot, qui passa à Rhodes au XVIIe siècle, raconte aussi qu'on lui montra la tète du même monstre. On voit comme cette tradition, malgré ce qu'elle a d'étrange, est passée d'Age en âge. A ce propos nous en rappellerons une autre qui prouve combien le merveilleux était facilement accepté au temps du héros de cette aventure, et comment, par sa crédulité, le vulgaire honorait tout ce qui se rapportait à l'exploit de l'exterminateur du dragon, draconis exterminator, ainsi qu'il était qualifié dans son épitaphe. On disait qu'il avait trouvé dans la tête du monstre un caillou de la grosseur d'une olive, et brillant de diverses couleurs. On l'appelait la pierre du grand maitre. Il était religieusement conservé dans la famille de Gozon, et on lui attribuait une vertu spécifique contre tous les venins. De plus, elle passait pour avoir la propriété de faire bouillir l'eau dans laquelle on la précipitait. Mais il en était de cette pierre merveilleuse, comme de beaucoup d'autres faits miraculeux qui ne supportaient pas l'examen. Ainsi, tant que la pierre du grand maître demeura cachée comme un trésor dans la famille de Gozon, les préjugés populaires lui conservèrent la vertu dont l'ignorance l'avait dotée ; mais, parvenue, on ne dit pas comment, dans les mains du sceptique Henri IV, le mensonge fut facilement reconnu, et de ce moment tomba tout son prestige.Au centre du port était une seconde porte à créneaux; ouvrant sur un quai, et défendue par une haute tour où se voit le blason de Villeneuve réuni à celui de des Ursins. On peut lui donner le nom de Sainte-Catherine, à cause de son voisinage avec une église placée sous l'invocation de la vierge martyre. Cette entrée met le port en communication avec le quartier le plus populeux, où se trouvent les principaux établissements qui appartenaient à l'ordre de Saint-Jean.
La troisième porte est à l'ouest, et doit son nom à une figure de saint Paul placée sur une tour qui la flanque. Au-dessus de l'image du bienheureux est l'inscription suivante, assez bien conservée : DV. PAVLO. DVBSSO. ROVSI. GIOSI. MAGR. DCAVT., qu'on peut rétablir ainsi : >Divo Paulo d'Aubusso Rhodusi religiosi (sous-entendu conventûs) magister dicavit. Cette légende surmonte trois écussons, dont l'un porte la croix de l'ordre, et l'autre la croix ancrée de d'Aubusson, séparé par un troisième où figure la tiare avec les clefs de saint Pierre. La porte Saint-Paul donne accès dans la darse. C'est par là qu'eurent lieu ces sorties furieuses qui forcèrent les Turcs à abandonner leurs attaques contre le fort Saint-Nicolas. La tour qui défend ce passage a-t-elle été construite avant ou après le siège soutenu par d'Aubusson en 1480 ? Il y atout lieu de penser que ce fut après ; car l'état de conservation des armoiries ne permet pas de croire qu'elles aient été exposées aux coups de l'artillerie qui foudroya cette partie de la ville. D'un autre côté, il existe une version d'après laquelle il y aurait eu en cet endroit une Vierge à l'enfant que l'on retrouve ailleurs, et remontant au magistère de Villeneuve, qui l'aurait fait venir d'Italie pour la placer au-dessus de la porte que d'Aubusson a relevée. On pourrait en conclure que la première porte du temps de Villeneuve aurait été assez endommagée par le canon turc pour devoir être refaite, et que d'Aubusson, par respect pour le monument qu'y avait placé ce grand maître, l'a fait incruster sur une partie de l'enceinte, où on retrouve, en effet, cette image.
Eglises
Depuis la conquête de Rhodes, les chevaliers avaient coutume de faire dans ce lieu une cérémonie en mémoire de leur victoire. Le 15 août, jour anniversaire de la prise de la ville, on élevait un autel devant la porte que surmontait la statue de Marie; et la grande procession qui était allée rendre des actions de grâces à la sainte Vierge dans son église du Mont-Saint-Etienne, s'y arrêtait pour chanter le Salve Regina, avant de rentrer à la cathédrale Saint-Jean.En remontant de chaque côté du port, on suit une continuité de remparts et de bastions, avec fossés et contrescarpe. Des embrasures rapprochées s'ouvrent pour une nombreuse artillerie. Quelques portes voûtées et défendues par des ouvrages avancés donnent entrée dans la place, comme autrefois elles facilitaient aux chevaliers ces sorties hardies dans lesquelles ils bouleversèrent si souvent les batteries turques. La plupart d'entre elles sont surmontées de figures de saints et d'armoiries, parmi lesquelles on remarque celles des grands maîtres d'Aubusson, Emery d'Amboise, Lastic, Villeneuve et Zacosta.
L'entrée la plus fréquentée est celle du quai par la porte Sainte-Catherine, qui s'appelle vulgairement porte de la Marine. Près de là est une petite place où s'élève une ancienne église à laquelle les Turcs ont vainement essayé de donner la physionomie d'un sanctuaire mahométan en élevant un petit minaret à l'un de ses angles.
Elle passe pour être le premier temple latin élevé par les chevaliers, pendant le magistère d'Hélion de Villeneuve, qui l'avait placé sous le vocable de sainte Catherine, nom que l'on retrouve d'ailleurs dans celui de Cantouri que les Turcs donnent à leur mosquée. Cette anciehne église porte bien le cachet de ce que durent être les monuments fondés aux premiers temps de la possession de Rhodes par les chevaliers. Les voûtes solides semblent avoir été construites en vue de résister aux projectiles ennemis, et son abside est enfermée dans une tour crénelée destinée à servir de défense. Le pavé de son sol est fait de grandes dalles usées sur lesquelles des traces apparentes indiquent qu'elles recouvrent des tombes chrétiennes. Il existe une version qui donne pour fondateur à ce monument l'amiral Dallemagne, de la langue d'Italie, qui y ajouta un hospice dont il assura le service au moyen d'une dotation reposant sur trois moulins, ainsi que sur des maisons et des vignes de son bien propre. Le patronage et l'administration de cette église furent légués à ses successeurs en dignité, à la charge d'y entretenir « un fermier ou gardien séculier, deux prêtres et un clerc pour les servir. » Cet asile du pauvre et des orphelins était près de l'église Sainte-Catherine. Il a disparu, et à sa place est un bain construit en partie avec ses débris. On voit encore une pierre portant une épitaphe latine sur laquelle on lit en caractères gothiques : « Ci-glt soeur Agnès de Marseille, religieuse de l'ordre de Saint-Augustin, décédée en cet hôpital, le 9 mars de l'année 1393. Priez pour son âme, afin que par les mérites du Christ elle puisse jouir du ciel. Ainsi soit-il. »
Le Couvent
Sur un des côtés de la petite place dont nous avons parlé, où se dresse le minaret de la mosquée qui a remplacé l'église Sainte-Catherine, s'élève la façade du plus grand édifice de Rhodes. On l'appelle généralement, mais improprement, l'Hôpital. Cette dénomination, qui rappelle l'origine de l'ordre de Saint-Jean, est celle sous laquelle on désignait, à Jérusalem, l'établissement des chevaliers, parce que dans ce temps l'hôpital où étaient reçus les malades et les pèlerins se confondait avec l'habitation réservée aux religieux. Mais lors de leur installation à Rhodes, les deux édifices avaient été complètement séparés. Le premier n'existe plus; le second fut et doit être appelé le couvent. Sa fondation remonte au grand maître Hélion de Villeneuve; mais il n'a été achevé, ou peut-être seulement agrandi que beaucoup plus tard, sous le magistère d'Antoine Fluvian, en 1445, comme l'indique ce millésime qui est malheureusement tout ce qu'on peut déchiffrer sur une inscription effacée par les Turcs. La façade qui forme un des côtés de la place, et dont le milieu fait une saillie en pans coupés, est percée de deux rangs d'arcades superposées. Le rez-de-chaussée servait d'arsenal, destination que les Turcs lui ont maintenue. Au-dessus étaient les appartements. L'ensemble du couvent est dans un état de conservation qui permet de le voir tel à peu près qu'il devait être au moment où il fut évacué. Par sa situation dans la partie basse de la ville, et protégé qu'il était par le port que les Ottomans n'approchèrent pas, il a échappé à leurs boulets. Les dégradations qu'on y remarque sont moins le fait de la guerre que celui de l'abandon dans lequel les possesseurs actuels le laissent.Le couvent est de forme carrée. Il fait l'angle de la place où sa façade se développe, et de la rue principale à laquelle le temps a consacré le nom de rue des Chevaliers. Il avait deux grandes portes en bois de sycomore, sculptées avec un art remarquable, dont les détails sont parfaitement conservés, grâce à la nature inaltérable de cette essence. Sur l'une d'elles on lit la date de 1489, à côté de l'écu de Pierre d'Aubusson. Un autre tableau de marbre porte les armoiries du même grand maître incrustées dans le mur.
Après ce siège, les dégâts causés par l'artillerie turque nécessitèrent également, de la part de ce grand maître, des travaux qui remissent les choses dans leur état primitif.
Ainsi que nous l'avons dit, le couvent avait deux entrées : l'une sur la petite place devant l'église Sainte-Catherine, l'autre sur une seconde façade qui, avec la première, forme l'angle de la rue la plus intéressante de Rhodes, dont l'aspect sévère produit une profonde impression sur le voyageur qui la parcourt. Cette voie, qu'on peut appeler monumentale, à cause de tous les souvenirs qui y sont rassemblés, atteint le point culminant de l'éminence sur le versant de laquelle s'étend la ville. Cette rue paraît avoir été plus soignée que toutes les autres, sans doute parce que les dignitaires de l'ordre y avaient leurs demeures. La chaussée, pavée dans toute sa longueur, est flanquée de deux trottoirs que bordent de larges pierres dures dont le poli fait honneur au temps. Afin d'adoucir le plan incliné qui monte en droite ligne, on l'a coupé, de dix en dix pas, par des espèces de marches, également bordées de grandes dalles ; et du haut en bas, au milieu de cette rue, un ruisseau, formé par des pierres semblables, est destiné à recevoir les eaux qui s'y précipitent en cascades dans les grandes pluies du printemps.
La rue des Chevaliers
Cette voie conduit du palais de la maîtrise ou de la cathédrale au couvent et au port. C'était donc la principale rue de Rhodes, celle par laquelle le grand maître, suivi des principaux membres de l'Hôpital, descendait à la marine. Il a fallu la rendre facile et praticable aux pieds des chevaux, ce à quoi on était arrivé au moyen des marches qui atténuaient la rapidité de la pente. Les trottoirs permettaient aux piétons de se ranger, et le chemin ménagé aux eaux les empêchait d'y faire des dégats.Quand on arrive au bas de cette rue, et que le regard s'y étend vers l'extrémité supérieure jusqu'à l'arcade gothique qui la termine, entre les murs vénérables sur lesquels reluisent de tous côtés les blasons de marbre blanc, on se sent saisi de respect, et l'on comprend pourquoi le temps et la tradition lui ont conservé, malgré les possesseurs actuels, le nom de rue des Chevaliers. En effet, on y respire un parfum de chevalerie, tout y sent encore la foi, le dévouement et l'honneur. Ces murs semblent garder, dans leurs parois intactes, un écho de la voix des grands maîtres.
Ces blasons qui brillent au soleil oriental, on dirait qu'ils s'animent et parlent des héros dont ils rappellent le nom, la présence et les exploits. On croit voir flotter l'étendard de Saint-Jean au-dessus de ces anneaux de pierre qui servaient à les dresser dans les jours de fête ou de bataille. Il n'y a pas jusqu'à ces gargouilles qui, par les crocodiles dont elles rappellent la forme hideuse, ne fassent penser à cette noble milice de l'Hôpital qui ne put, par le sacrifice de sa vie, sauver saint Louis aux rives du Nil. Tout s'anime, tout vit dans cette voie sacrée. Les pierres se meuvent, les pavés résonnent, et cet ensemble de souvenirs qui parlent et se pressent autour du voyageur, produisent une véritable hallucination dans laquelle il croit entendre le bruit des cuirasses, ou le pas sonore des hommes d'armes compagnons de d'Aubusson ou de Villiers de l'Ile-Adam.
Parmi tant de monuments qui frappent le regard, le plus remarquable comme le plus important est celui auquel est resté le nom de prieuré ou auberge de France. Il n'y a pas à s'y tromper : c'est bien la France qui se montre là glorieuse, quoique captive; la France du XVe siècle avec ses blasons et ses lis, la France de saint Louis et des croisades. La parole de Pierre l'Ermite y est gravée : Voluntas Dei est. Les Turcs n'ont pas compris ces trois mots qui ont fait couler si souvent leur sang; ou bien, les comprenant mal, ils les ont laissés gravés là comme la loi écrite de la fatalité. A côté se lit encore le cri de guerre des anciens preux : Mont-Joie et saint Denis. — Admirable prestige de l'honneur et de la gloire, les vainqueurs, les farouches soldats de Soliman ont respecté les emblèmes de la chevalerie française !
Le prieuré de France, tel qu'on le voit actuellement, était la demeure du grand prieur de cette langue. Les diverses armoiries qui en ornent la façade principale portent des légendes qui disent que d'Amboise l'habitait en 1492, et que Villiers de l'Ile-Adam lui succéda en 1511. A côté de ces blasons on en voit d'autres plus petits, placés dans une position oblique, qui semblent indiquer un rang secondaire, et dans lesquels on reconnaît les armes du commandeur Clouet, ingénieur directeur des travaux sous les magistères de d'Aubusson et de son successeur.
Le prieuré de France était, comme toutes les autres habitations de Rhodes, peu élevé. Il n'y avait qu'un étage sur le rez-de-chaussée. Une porte basse en bois sculpté, garnie de gros clous, s'ouvrait au-dessous d'une ogive formée d'un faisceau de moulures que supportent deux colonnettes.
Elle était surmontée des armoiries d'Emery d'Amboise. Cette porte donnait accès dans la maison, peu spacieuse, divisée en petites salles d'une apparence sévère, tout à fait conforme à la vie austère des religieux de Saint-Jean. Ces appartements avaient de grandes fenêtres carrées ouvrant sur la rue, et encadrées dans des moulures au creux desquelles serpentent des branches de feuillage très-finement sculptées.
Cette demeure célèbre, devenue l'habitation d'un Turc, a subi nécessairement quelques modifications; et ces baies ouvertes au grand jour par les chevaliers ont dû être diminuées, masquées, ou même murées par l'ombrageuse susceptibilité du maître, qui a voulu dérober son harem aux regards indiscrets. C'est entre ces fenêtres ainsi défigurées que se trouve le plus beau tableau d'armoiries que Rhodes ait conservé. Dans un grand cadre formé de moulures et de longues feuilles d'acanthe, se voient, côte à, côte, l'écusson de France, fleurdelisé et surmonté de la couronne, ainsi que celui de Pierre d'Aubusson avec la croix, le chapeau et les glands de cardinal. A droite, à gauche, et sur plusieurs plans de la façade, sont encore d'autres tablettes armoriées qui portent les blasons d'Emery d'Amboise et de Villiers de l'Ile-Adam.
A la partie supérieure du prieuré s'avancent en saillie de petites tourelles ou guérites en vedettes, et des corps de crocodiles qui, la gueule béante, attendent de vomir l'eau du ciel, fonction qu'ils remplissent rarement sous le magnifique climat de l'île de Rhodes. Enfin l'édifice se termine par des créneaux dentelés, qu'accompagnent, de distance en distance, des anneaux de pierre auxquels correspondent de petits supports en cul-de-lampe. C'était là qu'on arborait les étendards de France et de Saint-Jean.
D'après d'anciennes relations de Rhodes, il existait dans cette demeure une peinture à fresque représentant le combat de Gozon avec le monstre qu'il terrassa. Le Turc auquel elle appartient aujourd'hui l'a recouverte d'une couche de badigeon qui l'a fait disparaître.
Près de là était l'auberge de France, édifice distinct du prieuré ; et dans le voisinage se trouvait celle particulière à la langue de Provence, élevée par Charles Alleman de la Roche-Chinard, de ses deniers propres.
Dans cette même rue, en face du couvent, le prieuré d'Italie était indiqué par les armes de Fabrizio Carretto, avec le millésime 1519.
Plus haut le prieuré d'Espagne occupait, à ce qu'on croit, les deux maisons qui se font face et qui sont reliées par un passage porté sur une arcade qui occupe le milieu de la rue. On y trouve, sur la façade extérieure, quatre écussons de familles espagnoles ou portugaises, placés entre ceux des grands maîtres Lastic et d'Amboise.
Un peu avant l'arcade qui traverse la rue, on voit, sur la droite, une sorte de niche ou de chaire, avec un abat-voix à rinceaux en ogive, à laquelle on arrive par des degrés de pierre. — Qu'était cette sorte de tribune ?
Est-ce de là que s'adressaient au peuple les prédications de ses pasteurs ?
Ou bien était-ce du haut le l'escalier que le grand maître faisait connaître à la population sa loi sous forme d'arrêts ou d'édits ? Ne serait-ce pas sous cet abat-voix que, la croix en main, le patriarche exhorta, en 1522, les habitants à la persévérance pendant le siège, enflammant leur courage pour aider les chevaliers à la résistance ? Car, pour ceux-ci, ils n'avaient aucun besoin de stimulant, et cette ardeur belliqueuse qui a tenu tête à Mahomet et à Soliman devait plutôt être contenue qu'excitée.
Pourquoi faut-il qu'on marche d'hypothèse en hypothèse au travers de ces souvenirs entassés, et que rien de positif, rien de précis ne mette la postérité à même de mieux connaître les monuments d'un passé si glorieux ? — En montant la rue des Chevaliers, à droite, à gauche, de tous côtés, les yeux rencontrent des armoiries. Vers le, haut, il en est qu'accompagne une inscription qui indique la demeure du grand prieur de Toulouse, François de Flotte.
Par des passages qui ouvrent sur cette voie, on pénètre dans des ruelles ou des impasses, où sont encore d'autres habitations armoriées, portant le cachet de demeures habitées jadis par des chevaliers d'un rang élevé. Ce sont des prieurés, des maisons de commandeurs ou d'autres personnages. Parmi elles il en est une dont l'inscription latine apprend qu'elle fut réédifiée par un certain Gouriaut, bailli de Morée, et un autre dignitaire appelé des Espaux, en 1520. Cette inscription est gravée au bas d'un cadre qui renferme quatre blasons, dont l'un est celui de l'ordre, le second l'écu de France, le troisième celui de Fabrizio Carretto, qui était grand maître en 1520. Ce serait donc sous son magistère que la reconstruction de cet édifice aurait eu lieu. Quant au quatrième écusson, il appartient probablement au bailli Gouriaut de Passa.
En remontant la rue des Chevaliers, on voit encore d'autres blasons : ceux, antre autres, de Jean de Lastic et de Roger de Pins. Il faut remarquer que tous ces écussons de pierre ne portent plus aucune trace des couleurs héraldiques qui servaient à les distinguer; d'où il résulte qu'il est très-difficile, quelquefois même impossible, de reconnaître à quelle famille ils appartiennent
Sources : Histoire des Chevaliers de Rhodes, depuis la création de l'Ordre à Jérusalem, jusqu'à la capitulation à Rhodes. Par Eugène Flandrin. Editeurs Alfred Mame et fils, Tours. 1873. Sources : Archives.org
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