Originaux
Delaville Le Roulx, Joseph. Hospitaliers à Rhodes jusqu'à la mort de Philibert de Naillac (1310-1421).
14 - Delaville Le Roulx JosephJoseph Delaville Le Roulx s'était consacré à l'étude des questions qui se rattachent à la grande épopée des Croisades. Dans ce vaste champ, il s'était découpé un domaine spécial, qu'il cultivait avec une laborieuse énergie, avec autorité et succès. Il avait été attiré et séduit par les singulières et glorieuses destinées de l'ordre célèbre qui, né à Jérusalem dans un hôpital, s'est éteint à Malte dans le palais d'un souverain, après avoir, pendant sept siècles, lutté pour la Croix contre le Croissant, à l'avant-garde d'abord, pendant la période offensive des Croisades, à l'arrière-garde ensuite, pendant la période défensive des invasions turques ; disputant le terrain pied à pied, fidèle jusqu'au bout à sa mission, sachant éviter les ambitions et les désordres qui ont perdu l'Ordre du Temple, les déviations qui ont transformé l'Ordre Teutonique ; disparaissant alors que sa mission n'avait plus d'objet, ayant jusqu'au bout conservé intact son caractère religieux et militaire. → Bnf
Sans
Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay
12 - Chassaing AugustinL'histoire générale de l'ordre religieux et militaire de Saint-Jean de Jérusalem ou des Hospitaliers a été écrite souvent. Qui ne sait les exploits héroïques de cet ordre illustre, les mémorables services qu'il a rendus à la chrétienté contre l'islamisme dans ses trois étapes, la Palestine, Rhodes et Malte ?
En revanche, son organisation territoriale et administrative — par laquelle il se rattache directement à notre histoire provinciale — n'a appelé l'attention des érudits que de nos jours, et pour certaines contrées de la France, le Velay, par exemple, cet intéressant sujet est encore à peu près complètement neuf.
Il y a quelques années, dans un savant article sur les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem du Puy, M. de Lagrevol, conseiller à la cour de cassation, signalait l'existence, aux archives du Rhône, dans le fonds de Malte, d'importantes chartes sur les Templiers et les Hospitaliers du Velay et, en en publiant quelques spécimens, exprimait le voeu que ces chartes fussent toutes éditées un jour et mises à la portée des érudits.
Guidé par cette indication, et tout disposé à répondre au souhait de l'éminent magistrat, j'obtins, grâce à l'aimable obligeance de mon excellent confrère et ami M. Guigue, archiviste en chef du Rhône, communication du fonds des commanderies du Velay, et je formai un recueil de 114 chartes originales que j'offre aujourd'hui au public.
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888
Année 1888
La commanderie de la Tour d'Avance
10 - Bourrachot LucileUne seigneurie rurale dans la lande au XVIIe siècle
Au milieu d'une clairière touchant la forêt domaniale de Campet, dans le territoire de la commune de Fargues-sur-Ourbise, se dressent, isolés de toute habitation ou agglomération, les bâtiments de ce qui fut la commanderie de la Tour d'Avance.
Rachetée après la Révolution par un homme aussi original que fortuné, le comte Philippe Dijon, elle fit partie lors du règlement de la succession de celui-ci, du lot attribué à une de ses nièces, Mme de Virieu.
Le domaine de la Tour d'Avance, composé essentiellement des bâtiments, d'une portion de clairière, dont l'autre partie relève de l'Etat, et de quelques bois, est toujours propriété de la famille de Virieu qui a résolu de restaurer la vieille commanderie. L'architecture de celle-ci est des plus simples : un rectangle un peu irrégulier dont un des côtés est constitué par l'ancienne chapelle, l'autre côté par un petit bâtiment d'habitation et la tour proprement dite. Les deux autres faces sont formées par deux murs, celui de façade percé d'un porche d'entrée et celui du fond sur lequel s'appuient un four et des dépendances en ruine, de construction probablement assez moderne. La tour est carrée et comprend une pièce par étage, les étages étant reliés entre eux par un escalier à vis qui occupe la totalité d'une tour ronde accolée à la précédente.
ISSN : 0035-1288
Chartes coutumes de la commanderie de Condat en 1307
9 - Mirandol (Comte de)Commanderie de Condat-sur-Vézère
A un coin du bourg de Condat est la maison de la Commanderie avec ses basses-cours, gardoir (vivier), jardin, pigeonnier. Lors de la prise de possession du commandeur de Beaujeu, frère Rigal, son procureur, a trouvé les meubles suivants :
12 escabeaux, 8 petits tabourets, 3 chaises, 4 bancs, 2 tables, 2 châlits, 2 couchettes garnies de paillasse, 1 buffet, 1 coffre en noyer, 2 plats, 3 assiettes, 1 pinte, 1 caisson rompu, 1 grille de fer, 4 linceuls, 3 petites nappes de cuisine, 1 maie à pétrir, 1 tamis, 1 crible. Le tout fort usé et à demi rompu.
Rapport de la visite de la Commanderie de Condat par le comte de Mirandol.
Année 1937
Histoire des Chevaliers de Rhodes
8 - Flandrin EugèneLe prophète de Médine, afin d'assurer l'avenir de la religion nouvelle qu'il voulait fonder, avait, comme dernier précepte, insisté auprès de ses disciples sur la nécessité de recourir aux armes pour faire des prosélytes. Dès la fin du VIIe siècle, ce genre de prédication avait porté ses fruits. Les peuples de l'Asie occidentale, adonnés au culte des idoles ou à celui des astres, avaient vu les califes, le glaive à la main, remplacer les objets de leur vénération par le Coran. Mais ces apôtres armés ne s'étaient pas contentés d'imposer aux peuples la doctrine mahométane, ils avaient aussi voulu conquérir des territoires. L'Arabie, la Perse, la Syrie et l'égypte subissaient les rigueurs de ce sanguinaire apostolat, sous lesquelles de grandes nations courbaient la tête. L'Orient se transformait en obéissant à la loi nouvelle; et l'Occident pouvait déjà voir poindre de ce côté la nue d'où sortirait un jour l'orage qui menaçait de l'atteindre.
Au milieu des conquêtes par lesquelles les sectateurs de Mahomet étendirent la religion islamiste, Jérusalem ne put échapper aux armes des musulmans. Le saint sépulcre était devenu pour eux une source d'impôts que les chrétiens devaient acquitter en y venant prier. Haroun-el-Rechid tenait l'Orient sous son joug, en continuant la propagande armée que lui avaient transmise les califes qui l'avaient précédé. Charlemagne, qui régnait alors sur les Francs, remplissait l'univers de sa renommée. Ainsi, aux deux extrémités du vieux monde, deux grands princes avaient soumis les peuples à leur puissance, l'un pour les civiliser selon les préceptes de l'évangile, l'autre en les courbant sous l'esclavage imposé par le Coran. Cependant Haroun, maître des lieux saints et désireux de se faire un ami de Charles, dont la puissance pouvait être utile à la sienne, en combattant les Maures d'Espagne qu'il redoutait, voulut ouvrir les portes de Jérusalem à celui qui venait d'être couronné empereur dans Rome. Le sultan de Bagdad lui envoya les clefs du saint sépulcre et de l'église du Calvaire. De plus, par une charte particulière, ce prince musulman octroyait aux Français le droit d'ouvrir dans la ville sainte une maison hospitalière pour recueillir les pèlerins de leur nation. Telle fut, au IXe siècle, auprès du tombeau de Notre-Seigneur, l'origine du premier établissement latin dû à Charlemagne, qui le dota et y fit réunir une bibliothèque.
Année 1873
Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre
1 - Delaville Le Roulx JosephAvant-propos
L'histoire de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem, qui pendant sept siècles personnifia en Orient et dans le bassin de la Méditerranée la lutte de la Croix contre le Croissant, se divise naturellement en trois grandes périodes, correspondant aux trois étapes principales de l'Ordre : Terre Sainte et Chypre (1100-1310), Rhodes (1310-1523), Malte (1530-1798).
Le présent travail ne vise que la première de ces trois périodes.
Le séjour des Hospitaliers en Terre Sainte est marqué par la constitution, l'organisation administrative et l'expansion territoriale de l'Ordre. L'Hôpital, directement mêlé au mouvement des croisades, se distingue au premier rang des défenseurs du royaume de Jérusalem : c'est la phase héroïque de son rôle militaire.
Plus tard ces caractères pourront se modifier et se transformer, les rouages administratifs se perfectionner, la défense des intérêts chrétiens en Orient changer d'objectif, les progrès politiques et territoriaux provenir de causes différentes de celles auxquelles ils étaient dus aux XIIe et XIIIe siècles, il n'en reste pas moins acquis qu'au moment de l'établissement des Hospitaliers à Rhodes (1310), l'Ordre, en pleine possession de soi-même, de sa force militaire et financière, de son organisation intérieure et extérieure, de ses privilèges et immunités, est constitué en un corps homogène, dont le fonctionnement, à quelque point de vue qu'on le considère, comme nous nous proposons de le faire, est désormais complet et définitif.
L'étude de cette période de l'histoire des Hospitaliers, pour être complète, devra envisager d'abord l'Ordre dans ses origines et dans le rôle politique et militaire que ses grands-maîtres lui ont fait jouer. Elle déterminera ensuite la constitution même de l'Hôpital, les organes par lesquels la vie administrative se transmettait du centre aux extrémités, et constatera que le développement de ces organes est parallèle au développement intérieur et extérieur de l'Ordre.
A quelles sources d'information l'auteur a-t-il emprunté les éléments de cet examen ? Pour tout ce qui concerne la constitution, l'administration centrale et régionale, les progrès territoriaux et les libertés et privilèges de l'Hôpital, le Cartulaire général des Hospitaliers
(1) a fourni les renseignements les plus précis et les plus abondants. Mais ce recueil, formé d'actes émanés des Hospitaliers ou à eux adressés, est, par sa nature même, muet, ou à peu près, sur leur histoire proprement dite; pour établir la succession chronologique des faits et le rôle politique et militaire de l'Ordre, il a fallu interroger les sources narratives, chroniqueurs et historiens, en discuter la valeur absolue et relative, et les contrôler par les documents diplomatiques contenus dans le Cartulaire.
De la mise en oeuvre de ces divers matériaux est né le présent ouvrage; puisse le lecteur y trouver, avec le résultat de travaux poursuivis sans interruption depuis de longues années, la réponse aux questions que soulèvent, chez un esprit curieux, les origines, la formation et les destinées d'une institution dont l'éclatante renommée a, pour ainsi parler, laissé dans l'ombre l'essentiel, et n'a mis en lumière, souvent au détriment de l'exactitude et de la vérité historiques, que les côtés brillants et chevaleresques.
1. Delaville Le Roulx, Cartulaire Jean de Jérusalem général des Hospitaliers de Saint (1100-1310), Paris, — E. Leroux, 4 vol. in-folio.
Année 1904