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Etudes sur les Ordres des Hospitaliers, Malte et Rhodes
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Les Commanderies de l'Ordre de Malte dans la Drôme

Depuis l'installation à Malte de son chef, en 1530, l'ordre militaire des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est connu presque exclusivement sous ce nom qu'il porte encore dans l'usage courant. Désigné assez souvent auparavant sous le nom de Rhodiens — leur siège de 1309 à 1530 — ils n'en n'ont pas moins conservé officiellement le vocable primitif, qu'ils tenaient de leur origine.

A raison de leur importance, de la conservation de leurs archives, on a beaucoup écrit sur eux. Qu'il suffise de rappeler, entre beaucoup d'autres, le Cartulaire général de Delaville Le Roux, œuvre monumentale de cinq volumes in-folio (1894 et suivants), consacrée par ce savant, à l'édition des privilèges généraux ou aux titres les plus importants, mais où les établissements locaux ont peu de place et ne pouvaient en avoir.

Les archives de l'Ordre sont assez dispersées. Il y a d'abord celles du chef à Malte (1), puis celle des grands prieurés, qui groupaient par régions les commanderies (en France, Saint-Gilles ou Arles, Lyon, Toulouse, Poitiers), Mais celles-ci ne renferment depuis plusieurs siècles qu'une partie des documents qui s'y devraient trouver.
1. L'ouvrage d'ensemble le plus important est encore, je crois Les archives, la bibliothèque et le Trésor de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Malte, par J. Delaville. Le Roulx, Paris, 1883, in-8°, 1-287 p. (Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, tome XXXIII.

Pour remédier aux inconvénients d'une dispersion extrême qui avait fait disparaître beaucoup de papiers, le grand maître Claude de la Sangle (1553-1557) prescrivit de concentrer au chef-lieu de chaque grand prieuré, en un lieu fort, tous les titres concernant chacune des commanderies subordonnées. Cette prescription ne fut pas exécutée immédiatement et souvent seulement après les guerres de religion, qui appauvrirent le trésor. Les titres furent donc concentrés au siège du grand prieuré de St-Georges de Lyon, pour la langue d'Auvergne, dont le ressort s'étendait jusqu'à l'Isère au midi, et pour celles de Provence, au sud de cette rivière au grand prieuré de Saint-Gilles, transféré à Arles et dont les archives sont aujourd'hui à Marseille. En principe, tout au moins en Provence, l'administration générale était sous la direction du receveur du grand prieuré. Les commandeurs ne résident guère et n'interviennent le plus souvent que par procureur et pour toucher les revenus de leurs bénéfices.

Ces fermiers sur place gardaient les doubles des terriers et quelques papiers courants. Toutefois pour Valence et Saint-Paul-lès-Romans, à raison peut-être de l'activité de certains commandeurs, il resta sur place beaucoup plus d'archives, y compris des copies de ce qui avait été versé, voire même des registres originaux, si bien que l'essentiel est en somme resté sur place pour les deux derniers siècles. Les versements se faisaient surtout au décès de chaque titulaire.

Le nombre des commanderies était primitivement élevé : des réunions à des commanderies voisines en réduisirent le nombre aux XIVe et XVe siècle. Mais les anciens établissements sous le nom de membres conservèrent une petite individualité. De même les terriers étaient d'ordinaire rédigés à part pour chacun de ces membres.

Avec un sens très sûr des archives, les feudistes — il en eut d'illustres, comme Batteney, à Lyon — avaient parfaitement organisé ces fonds, en conservant à chacune de ces séries et sous-séries leur individualité, et les avaient dotés d'inventaires. Parfaitement respecté à Lyon par les classements modernes, cet ordre n'a pas été suivi jusqu'au même scrupule à Marseille.

Il y va de soi que les archives générales du prieuré renferment des documents précieux sur les commanderies du ressort, soit sur les commandeurs eux-mêmes, soit par les procès-verbaux de visite, soit enfin dans les registres et liasses de correspondance active et passive.

I. — Etat vers 1320

Parce que exempts de la décime, les établissements de l'Ordre de Malte ne figurent pas, ou très exceptionnellement, aux tableaux de la Décime, particulièrement à celui de 1516, qui est comme un état officiel des bénéfices ecclésiastiques.
Antérieurement la situation n'est pas identique. En la taxe du début du XIVe siècle, de 1320 environ, pas de mentions pour cette cause dans les diocèses de Gap et Grenoble.
A Die, on donne le nom, sans chiffre. Voici les noms des préceptories :
Recoubeau (Ricobello)
Lus (domus de Lunus)
Valdrome (Vallis Drome)
Royans (c'est-à-dire Saint-Laurent-en-Royans (p. de Royanis)
Saint-Jean-d'Hérans (p. Sancti Johannis in Treviis)
Bourdeaux (p. de Bordellis)
Poët-Laval (p. Vallis Poeti)

A Valence, noms et chiffres de l'estime, Valence (p. Hospitalis et templi Valencie), estimé 90 livres
Montélimar porté à 214 (domus Hospitalis Montilii)
Manas estimé à 200 (p. Sancti Johannis de Manas)
Valence englobe toutes les dépendances y compris Grozon, non cité, mais qui figure en 1274 dans un état de recettes analogue sous le simple nom de Domus Templi dans l'archiprêtré d'outre-Rhône.

Ajoutons Fiancayes (le Fansauas S. Jo) taxé à 10 livres (2).
2. Cf. Clouzet, Pouillés des Provinces de Besançon, Vienne et Tarentaise.
— Le même état de 1276 mentionne un Hospitale de Labraca, inidentifié.

On voit que le regroupement des préceptories ne s'est pas fait par diocèse.
Pour Vienne, dans l'archiprêtré de Romans, les précepteurs des Loives, plus tard Montfalcon (de Loyviis, 13 livres 6 sols 8 deniers)
Saint-Paul (S. Pauli, prope Romanis, 160 livres)
Laris (de Lariez, 33 livres 6 sols 8 deniers)
Monteux (idem, 33 livres)
Dans celui de Saint-Vallier, de Lachal (doumus de Calce, 53 livres)
Albon (Templi de Albacia, 80 livres).
Pour Saint-Paul, aucune taxe n'a survécu. Je relève seulement dans un compte de 1363 la mention suivante, qui prouve l'existence de deux maisons (Thoronne et Saint-Paul), estimées 70 livres, la décime étant le dixième du revenu net (3).
3. Clouzot, Pouillés des provinces d'Aix, Arles et Embrun, page 225.
Item deducuntur pro duabus domibus fratrum Hospitalis Sancti Johannis Jerosolimitani que sunt exempte a solutione dicite decime : 6 livres 10 s.
Voici, déjà utilisées par l'abbé Maillet-Guy, les mentions et les taxes des prieurés antonins ou devenus antonins, et qui sont entrés dans le temporel de Valence.
Grenoble. — Pont-en-Royans, 31 livres 15 sols 10 deniers, plus 20 livres.
Pour l'église de Sainte-Eulalie-en-Royans — Valchevrières, 15 livres.
Die : Saint-Julien-en-Quint, 61 livres.
Saint-Romain de Suze, 18 livres.
Saint-Sauveur, 18 livres.
Saint-Médard, 60 livres.
Sainte-Croix, 80 livres.
Vassieux, 15 livres.
Véronne, 25 livres.
Brisis, 40 livres.
Valence : Livron et Lorioll, le précepteur de Saint-Antoine, 30 livres.
Ces chiffres sont capitaux pour juger de l'importance réelle de ces préceptories ou prieurés, marquée parfois par la conservation très irrégulière des titres.
A Vaison, un rôle de procurations de 1376 porte ceci pour Venterol : (4).
Preceptor de Ventayrolis, pro Novaysano et pro Mirabello, non debet visitationem, quia est ordinisi Sancti Johannis.
4. Clouzot, Pouillés des provinces d'Aix, Arles et Embrun, page 237.

II. — Grand prieuré ou langue d'Auvergne à Lyon (5)

5. Ces archives (48 Il des archives du Rhône) sont en grande partie inventoriées. Le tome I (1-702), consacré aux généralités (privilèges, personnel, correspondance, comptes, etc.) a paru en 1895, par les soins de Georges Guigue (391 pages in-8°). Le tome II (703-2400) entrepris par ce dernier avait été suspendu ; son successeur Claude Faure l'a mené à bon terme en 1932 (XV-335 pages). Il comprend par ordre alphabétique les commanderies d'Arbois à Montchamp inclus. Le tome III est sous presse (fin des commanderies et Saint-Antoine). Son auteur a bien voulu donner un jeu d'épreuves des articles qui concernent la commanderie de Saint-Paul-les-Romans.

Commanderie de Lachal

— Cette commanderie était située dans le mandement de Moras (commune actuelle d'Epinouze), à l'extrémité nord et servait de limite avec le mandement d'Anjou. Elle fut unie, par ordonnance des frères de la langue d'Auvergne, se trouvant à Rhodes, le 4 janvier 1480, à la commanderie de Bellecombe (Isère, canton de l'Heyrieu, commune de Valencin). La première mention de cette commanderie est de 1317, mais elle est certainement plus ancienne (6).
6. Il en est assez longuement question dans Vieux souvenirs Dauphinois par Prosper Vallernaud, Valence, Céas, 1911, 71 pages avec 3 planches (Extrait du Bulletin de la Société d'archéologie de la Drôme, tome XLV, pages 307-28, 435-50, tome XLVI, pages 75-88).

La consistance de cette commanderie consistait, en 1753 en un château, avec la chapelle Saint-Hilaire adjointe, — « château » transformé en ferme, et bien dégradé (une partie de l'escalier à vis a été démoli) — le domaine de Grange-Rouge, aujourd'hui la Rouge (commune d'Anneyron) un peu au sud de Lachal, mais dans la Plaine, le moulin dit du Temple, d'Albon, sur la rivière Bancel, où l'on voyait encore un siècle auparavant des ruines de l'ancienne chapelle des Templiers (7), des terres aux Bruyères (mandement d'Anjou), de « la Guénottette, des Grands-Champs, aux Aiguebelles, au Conige et à La Clarette » ; le bois de la garenne (8) et des terriers assez considérables, le second sur Beaurepaire, Revel, Pisieu, Marcolin, Tourdan, le premier sur Albon, Anneyron, Moras et son mandement, Bougé, le troisième sur Serrières, Sablon, Chanas, etc. 7. Cf. Léonard, Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple, reconstitué par le marquis d'Albon (Paris), 1930, in-8° V-259 page, Pages 159. Il cite Albon et la Valloire et un précepteur, Aymar (1250-1260).
8. Archives du Rhône, H 166, d'après le tome I de l'Inventaire de G. Guigues, page 138.


On trouvera aux archives du Rhône (dans le fonds de Bellecombe, soit à Lachal (48H 877-952), soit aux titres communs (1014-1016), ce qui concerne cette commanderie, très peu ou rien sur les propriétés, dont les titres ont peut-être remis aux acheteurs, beaucoup sur le terrier et les procédures. Un dossier (893) renferme des détails bien curieux sur la foire qui s'y tenait, transférée à Anjou en 1624, et sur les dévastations pendant les guerres de religion, dévastations dont la pénurie des titres antérieurs dérive.

Toute une série de terriers récents existait aux archives de la Drôme jusqu'en 1857. Cette année-là, l'archiviste d'alors prit l'initiative de les envoyer à Lyon, à l'ex-siège du Grand Prieuré. Les archives du Rhône les avaient déjà, quelques-uns en double. On voit combien l'opération était néfaste (9).
9. Ce sont les articles 912, 916, 923 ou 924, 925, 928 ou 929, 930, 948,1 949 (1 et 2), 951, (2,4), 952 (4, 5 et 6), plus des procédures de 1787-8 contre les fermiers Collet et Louis Ducurtil, dont j'ignore le tort.

Commanderie de Saint-Paul-les-Romans

— La commanderie de Saint-Paul-lès-Romans est bien connue.
Son cartulaire a été publié, en 1875, par M. le chanoine Ulysse Chevalier (Cartulaire des Hospitaliers et des Templiers en Dauphiné, Vienne, Savigné, page 3-53), mais dans sa hâte de le livrer au public, il n'a pas fait connaître où il l'avait trouvé, si bien que M. Stein, dans la bibliographie des Cartulaires a dû l'enregistrer sous le n° 3518, sans en dire la source. C'est aujourd'hui le n° 48 H 2815 des archives du Rhône. André Lacroix dans sa bonne Notice historique sur Saint-Paul-lès-Romans a parlé longuement de cet établissement, si bien géré, d'après les archives locales, mais sans utiliser celles de Lyon (10).
10. Valence, 1868, in-8o de 68 page (Extras du Bulletin société archéologique de la Drôme, tome I, 1866, page 174-88, 324-30 ; tome II, 1867, page 41-7, 131-141, 272-80 ; tome III, page 17-31, 190-195. Il a aussi publié a ces dernières pages, les curieux dessins de personnages du XIVe siècle, qui parsèment les marges du premier terrier (40 H 2).

A la commanderie avaient été réunis quatre membres, dès avant 1320, l'un de très peu d'individualité, celui de Saint-Jean de Crispalot (canton de Bourg-de-Péage, commune de Beauregard et paroisse de Meymans) dont les terriers se confondaient jusqu'au XVIe siècle inclus avec ceux de Saint-Paul ; celui du Laris (canton de Grand-Serre commune de St-Christophe et le Laris) dont la cure, sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Blaise, était de Malte ; le membre de Montfalcon (Isère, canton de Roybon), qui rassortissait de la paroisse primitive des Loives ; en vertu d'une transaction passée le 26 février 1327 entre le Dauphin Guigues et le commandeur Humbert de la Balme, ce dernier s'obligea à construire au molar de Montfalcon une forteresse où viendraient habiter les paroissiens des Loives (11) ; enfin celui de Saint-Sauveur (Isère, canton de Saint-Marcellin), dont la cure était également de l'Ordre de Malte.
11. Regeste Dauphinois, n° 23421.
En 1788, lors de la dernière visite, exécutée par frère Thomas de Rigaud Serezin, chevalier de justice, commandeur du Mas-Dieu, les biens de la commanderie étaient les suivants : A Saint-Paul, un château avec ses aisances où résidait le commandeur, frère Claude-Marie de Sainte-Colombe de Laubespin, bailli, grand-croix de l'ordre, grand prieur d'Auvergne, une chapelle dans l'enceinte, le logement du fermier ; un moulin et terres adjacentes, une grange dénommée la commanderie, à 500 pas du château, celle du Gouret, annexe à une grande prairie de 55 stérées, diverses terres à Saint-Paul (le Pigeonnier, champ Richard, mas de Marros, champ Catholiq, champ de la Croix Blanche, le grand Mas, le petit Mas, les Nipolières, Rivoire), le tout contenant 200 stérées environ, des bois (23 stérées en Rivoire, 137 au Grand Bois), le droit de justice, un terrier.
A Crispalot, un terrier de peu de valeur, sans aucun domaine.
A Saint-Sauveur, l'église paroissiale, la dîme, un terrier, quelques terres de dix stérées environ.
A Montfalcon, deux vieilles tours quasi ruinées, une terre au terroir des Breux, le champ du Seigneur de huit stérées, deux bois, à savoir la forêt de Commer de 58 stérées, et le bois du Seigneur de deux seulement ; la justice et un terrier.
Au Laris, la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, une terre et bois de 9 stérées, une forêt et bois dénommé le champ du seigneur, de 18 stérées, une dîme à la cote 24e, la justice haute et basse.
En bref, le revenu se montait à 18.870 livres ; les charges ordinaires à 6842 livres, non compris les réparations et frais d'entretien (12).
12. Visite de 1788. Archives de la Drôme, chapitre 1, n° 193 ou 40 H 158.

Les titres et papiers conservés naguère à Saint-Paul ont été munis « en 1793, l'an 2 de la République française », d'un bon inventaire par les soins de Moulinet, qui a utilisé dextrement les inventaires antérieurs. Le fonds a été en même temps nettoyé de toutes ces notes, brouillons, parfois utiles, mais rarement, qui font à d'autres archives une queue, un résidu inclassable. Il l'a organisé en six chapitres dont cinq correspondent aux membres de la commanderie (1, Saint-Paul ; 2, Crispalot ; 3, Le Laris ; 4, Montfalcon ; 5, Saint-Sauveur). Le premier est le plus considérable, parce que les titres communs ont été groupés là. Dans chacun de ces chapitres on commence par les terriers, suivis des reconnaissances isolées, des livres de recettes et confinales, pour terminer par les arrentements et albergement ; entre les deux, les papiers divers, procès, enquêtes, bois, etc., importants à Saint-Paul.

Le chapitre 6 renferme les titres et pièces qui regardent d'autres commanderies et, par exemple, un compte de la commanderie de Genève de 1444. La plupart et les plus importantes viennent du commandeur Montgontier, procureur et receveur de l'ordre depuis 1662 : bilan, lettres du Trésor de Malte, comptes, etc., dont les analogues existent à Lyon pour l'ensemble de la période.
Toutes ces archives ont été remises scrupuleusement dans l'ordre de 1793 : il en manque peu. Des terriers ou parangons, prêtés aux hommes d'affaires ou à l'administration des domaines sont rentrés depuis. On les a intercalés en leur place naturelle. Le tout forme les articles 40 H 1-159 (6 m 25).
Le classement de Lyon (48 H 812-2911) est un peu différent ; Saint-Paul, puis Saint-Sauveur, Le Laris, Montfalcon, Crispalot, à la fin les titres communs. Les terriers et livres terminent chacun des chapitres. Les parchemins antérieurs au XVe siècle sont assez nombreux et intéressants. Les inventaires antérieurs, malgré leur qualité, n'auront plus guère d'utilité, lorsque le tome III de l'Ordre de Malte des archives du Rhône aura été édité par notre confrère M. Claude Faure.

Membre de Monteux

— La commanderie de Monteux (aujourd'hui chef-lieu de la commune de Beaumonb Monteux, canton de Tain) est mentionnée dès 1202, au cartulaire des hospitaliers de Saint-Paul-les-Romans. Elle avait été réunie à la commanderie de Saint-Romain-en-Gal, en face de Vienne, dans l'actuel département du Rhône (canton de Condrieu).

La cure, sous le vocable naguère de Saint-Sébastien et Saint-Lazare, puis de Saint-Jean-Baptiste, rassortissait de l'ordre, qui jouissait par suite de la dîme à la cote 25e. Son terroir débordait sur les paroisses voisines et notamment sur Clérieux et Chanos. L'étendue des propriétés ne dépassait pas 50 setiers, aux lieux dits Le Peyrin, à la Fouilloux (24), au mas Buisson, à Combetoite, à Pré de Chasse, et à Chanos aux Grandes Terres. Le tout, en 1723, était affermé 790 livres, dont il fallait déduire la portion congrue du curé (9).
9. Procès-verbal de visite, 40 H 160.

Sous les n° 40 H 150-159 (0 m. 35) les archives de la Drôme renferment les titres de ce membre avec un inventaire de Moulinet en 1793. Cet arrangement ne lui a pas coûté grand peine ; car il n'y avait primitivement que des terriers et livres, gardés par le fermier, ou peut-être envoyés par le district de Lyon.
C'est évidemment à Lyon que l'on trouvera les archives de la commanderie de Saint-Romain-en-Gal (48 H 2942). Ce qui concerne Monteux, comprend des terriers depuis 1378, des arrentements et procédures, en assez petit nombre et ne remontent qu'exceptionnellement au XVIe siècle (2229-2941).

III. — Grand prieuré de Saint-Gilles

Commanderie de Valence
— Tel qu'il existait au XVIIIe siècle le ressort de la commanderie était très étendu.
D'abord l'héritage de l'Ordre du Temple qui lui était échu à la suppression de l'Ordre. La maison du Temple de Valence était sous le vocable de Saint-Emilien. Elle possédait une importante annexe dans l'Ardèche, Grozon, qui porta jusqu'à la fin le nom de Temple de Grozon (commune de Saint-Barthélemy-le-Pin, canton de Lamastre).
Comme les textes l'appellent Garauzon, des érudits l'ont parfois méconnue et ont déclaré ne pas savoir où il se trouvait. Dans la plaine de Valence, les possessions les plus importantes étaient la Ruelle dont des donations ou achats de Viguier, Guillaume de Châteaubourg et autres lui assurèrent la propriété au début du XIIIe siècle, et à Jonas, acquis à partir de 1262.

Les commandeurs de Valence sont cités dès 1178 (1).
1. En voici la liste, avec quelques corrections de graphie, d'après E.-G. Léonard, opuscule cité, page 40-41 :
Poncius de Valle, 1176-1177
Odo, 1179, 1186-1188
Guillelmus de Paulac, 1183
Hugo de Rochefort, 1204, 1206, 1209
Johannes Raynaus, 1258
Raimundus Alemannier, Arnaldus de Autenna, 1260
B. de Rupeforti, 1263
Guizo, 1264
Raimundus de Ominano (!) 1278
Martinus de Bocosello, 128, 1306, 1308.

Dans l'orbite de celle de Valence, la préceptorie de Lus-la-Croix-Haute, bien qu'éloignée de Valence, et dont les biens furent dévolus à une autre commanderie.
La commanderie propre de Saint-Vincent existait à Valence dès la fin du XIIe siècle, au plus tard en 1195, date d'une transaction avec le prieuré de Saint-Félix sur les pâturages (2).
2. Leonard, opuscule cité, page 41.
Voici quelle était sa situation au XVIIIe siècle, lors de la visite en 1761. L'église ayant été complètement ruinée durant les guerres de religion, l'ordre en albergea, le 13 février 1603, le terrain au notaire Moncha (3).
3. — Drôme, 40 H 259.
La commanderie n'avait conservé qu'un champ près la porte de Tourdeon. Le chef de la commanderie fut pratiquement transporté à Saint-Vincent-de-Charpey, sur la commune de ce lieu.
Du membre de Valence dépendaient le domaine de l'abbaye (commune de Valence), sur les confins de Valence, au nord des Berthets, celui de la Ruelle, au mandement de Chabeuil, entre Malissard et la route de Valence à Chabeuil, dont nous connaissons l'origine ; celui de Barry, aujourd'hui sur Marcel-lès-Valence, alors sur Alixan ; celui des Routes au mandement de Charpey (Bésayes) et sur Fiancayes (entre Chatuzange et Marches) ; la seigneurie de Saint-Vincent, avec son château, le four et le moulin banal, la grange du Pin dans la montagne, servant de bergerie, un domaine assez important ; enfin des terriers au nombre de 6, celui de Valence, à l'est de la ville, confinant sur une vaste partie avec celui de Saint-Félix ; celui d'Alixan ou Châteauneuf d'Isère, plus souvent dit de Bayanne, à raison de son assiette ; celui de Chabeuil ; celui de Montélier ; celui de Saint-Vincent.
Les membres annexés étaient les suivants :
Saint-Laurent-en-Royans, diocèse de Die, dont la cure était à son patronage, où il possédait la dîme, quelques terres, un terrier.
Echirolles au diocèse de Grenoble, naguère du Temple (3 bis), distant d'une lieu de cette ville, comprenant une chapelle où l'on disait la messe une fois par semaine, une ferme et son domaine assez dispersé, enfin un terrier de cens et rentes perçues à Echirolles, Grenoble, Eybens, Bresson, Jarrye, Herbeys, Claix.
3 bis. Leonard, opuscule cité, page 159, donne une courte liste de précepteurs d'Echirolles :
Jean, 1235 Gontier, 1259
Julien, 1274-1275
Jean Forel, 1293-1295.

Saint-Maurice-en-Trièves, au diocèse de Die, dont l'église, de vieilles masures, le tout en mauvais état, auraient appartenu aux Templiers ; un bâtiment de ferme avec ses terres, plus un terrier perçu tant sur Saint-Maurice que sur Saint-Jean d'Hérans.
Villard-Jullien, aussi en Trièves, dont le terrier était prescrit sans espoir de retour ; de vieilles masures attribuées aussi aux Templiers, un bâtiment neuf construit au XVIIIe siècle, avec les dépendances de cette ferme, environ 45 stérées ; le petit terrier de Valbonnais (Isère, arr. de Grenoble) qu'il faut joindre à l'un ou l'autre des précédents membres ; le temple de Grozon, consistant en deux bâtiments séparés, l'un moulin banal, l'autre bâtiment de la ferme, qui exploitait 107 stérées.
La commanderie de Montélimar n'était en droit qu'un membre dépendant de Valence aux derniers siècles. A l'origine, cette commanderie de Saint-Jean paraît avoir été autonome et grouper autour d'elle un certain nombre d'autres maisons. L'héritage du Temple était important, puisque cet ordre possédait au moins une préceptorie à Montélimar, citée en 1259, et une commanderie à Boynezac (canton de Montélimar, commune de la Touche) (4), des biens et peut-être une commanderie à Saint-Paul-Trois-Châteaux, une commanderie à Notre-Dame de Thoronne (commune de Clansayes), dont un commandeur particulier est encore cité au XVe siècle (5). Tout cela se retrouve dans la temporalité.
5. Drôme, 40 H 340.
4. Léonard, opuscule cité, page 40.

L'église de Saint-Jean avait été démolie durant les guerres de religion. L'emplacement avait été concédé en 1617 aux P. Recollets, qui y avaient construit leur église.
Toutefois, les commandeurs y avaient leur caveau dans la chapelle de Notre-Dame de Philerme, un banc et le droit de titre. Sur le sol de l'ancienne chapelle du Temple, s'élevait la chapelle des Pénitents.

De cette commanderie dépendaient les domaines que voici : le domaine ou membre de Dromette près l'ancienne route de Saint-Paul et dont une partie s'étendait également sur Châteauneuf-du-Rhône, un grand bâtiment de ferme, 418 stérées, dont bonne partie en bois ; 560 aux Blaches, 22 en pré et 25 en terre au quartier de Belle-Barbe, 213 à la Ryerière, quartier de la Rochette à Montélimar, et à la Rouberte sur Châteauneuf ; celui de Montboucher, vulgairement appelé la Commanderie, dont petite partie du domaine était assise au mandement de Sauzet, le tout de plus de 100 stérées ; des terres peu considérables dispersées sur Puy Saint-Martin, voire même à Charols, avec des masures sur la colline ; le Temple, lieudit de la première commune, évoque le souvenir des premiers possesseurs ; le domaine et fief de Boynezac, avec une ancienne chapelle, depuis longtemps profanée, un bâtiment de ferme et 850 stérées, dont plus de 500 en bois, avec quelques vignes.

Le membre de Saint-Paul-Trois-Châteaux était réduit à un champ dit de l'hôpital, de trois saumées complantées de vigne, et une terre de cinq émines, et dans la ville à un magasin et une écurie (6).
6. Héritage du Temple, Cf. Les Templiers à Saint-Paul-Trois-Châteaux, par l'abbé Malbois, Bulletin de la Société archéologique de la Drôme, tome LXII (1929-1930), pages 30-35.

Les terriers étaient les suivants : Montélimar, très considérable, Portes (5 reconnaissances seulement), Saint-Paul (y compris Thoronne, tombé dans l'oubli) ; Bourdeaux, naguère préceptorie, Crupies et Bezaudun ; enfin les reconnaissances très dispersées, sur Livron, Loriol, Mirmande, Grane, Crest, Aouste, Montclar, Vercheny, que l'on appelait rentes foraines.
En 1767, le revenu total de la commanderie de Valence s'élevait à 18.305 livres, les charges ordinaires à 3.966. Mais le commandeur de Gaillard n'y avait depuis 1747 consacré pas moins de 51.879 en travaux et améliorations de tout ordre, qui ne figuraient à aucun chapitre et sous aucune forme au passif.
La liquidation de l'Ordre de Saint-Antoine allait encore accroître le temporel de la commanderie. L'union ayant été consommée par lettres patentes du 30 mai 1777, M. Mésangère, homme d'affaires du commandeur de Gaillard, prit possession, en 1778, des prieurés de Pont-en-Royans, de Sainte-Croix, de Brizis ou Saint-Antoine à Crest et de La Clastre, enfin de la chapelle Saint-Antoine de Loriol, dépendait alors de la commanderie de Saint-Antoine de Valréas.
Dans son dernier état la commanderie de Pont-en-Roy ans jouissait des dîmes au Pont, dont elle desservait la cure, à Choranches, de la chapelle unie de Claix (sur Saint-Just) et de son petit terrier, du prieuré uni de Val Chevrières, de la dîme de Sainte-Eulalie avec son annexe de Laval-Sainte-Mémoire, d'une pension sur la cure de Chatelus, du prieuré uni de Vassieux avec ses droits et terriers, d'un terrier sur le Pont et ses alentours, des maisons, domaines ou terres au Pont et surtout à Choranches et Sainte-Eulalie.
Au prieuré de Sainte-Croix était uni celui de Sainte-Agathe de Die. Les bâtiments considérables de Sainte-Croix élevés à la fin du XVIIe siècle sous l'épiscopat de Mgr Armand de Montmorin pour servir de séminaire au diocèse de Die étaient devenus très inutiles, lorsque son successeur Mgr Pajot de Plouy, ayant changé d'idée, refusa d'exécuter le contrat.
Des terriers constituaient le principal et maigre revenu des autres établissements, la dîme ayant été en général abandonnée aux curés pour leur tenir lieu de portion congrue. Le tout ne devait pas net assurer un supplément de 2.500 livres.
Les archives de la commanderie qui répondent à la nature de ses biens et revenus, ont été sectionnées, comme il a été indiqué, entre Arles (Marselille aujourd'hui) et Valence. Le sectionnement existe aussi pour la seconde section, celle de Saint-Antoine, parce que l'on a expédié aussi au grand Prieuré, la partie des archives centrales qui concernait ces commanderies, à Lyon et à Marseille.
De ces fonds de Marseille, il est facile même à Valence de prendre aujourd'hui une connaissance sommaire.

D'abord nous avons dans le fonds même du local des inventaires de 1618 et du XVIIe siècle de ce qui se trouvait là-bas et provenait pour grande part de recouvrements faits au début du XVIIe siècle à Valence ou environs (40 H, 165, 166, 379, 380), puis la copie du répertoire sommaire contemporain exécutée en 1921.
Ce fonds des archives des Bouches-du-Rhône présente certaines particularités.

Pendant 35 ans, de 1865 à sa mort en 1899, les archives de ce département ont eu un collaborateur bénévole, archiviste adjoint auxiliaire, excessivement zélé, Emmanuel de Grasset, qui a lu et analysé une grande quantité de chartes. Au début de sa carrière, il a justement appliqué son activité au fonds de Malte. Seulement il a extrait matériellement du fonds toutes les chartes ou pièces essentielles pour en constituer des liasses à part, en répartissant en deux séries ce que les anciens inventaires mêlaient complètement les titres du Temple (H 2) et ceux de Saint-Jean de Jérusalem (H), et en laissant, bien entendu son individualité aux titres de Saint-Antoine-en-Vienne (H. O. V.)
Comme à cette époque de singulières instructions ministérielles prescrivaient de n'indiquer que les dates extrêmes des liasses et d'omettre les dates des pièces elles-mêmes, il s'ensuit que pour les dates et pour certaines autres précisions juridiques, il faut utiliser les anciens inventaires (7).
7. Pour Pont-en-Royans seul, voir copie ancienne de l'Inventaire ancien dans 40 H 498.
Bouches-du-Rhône, Malte 3322-3503B, et pour les fonds de Saint-Antoine, réuni à Valence 3529-3778.


Ce premier classement a été maintenu dans le nouveau, exécuté par M. Billioud, grâce à des concordances ingénieuses et qui s'applique aussi à l'ensemble. Je regrette que la reconstitution du fonds n'ait pas été poussée plus loin et que les divisions internes ne soient plus celles d'autrefois (Bouches-du-Rhône, 3322-3528 et 3529-37781 pour les fonds réunis de Saint-Antoine).
Le fonds de la commanderie de Valence et de son annexe n'a pas été organisé comme celui de Saint-Paul par un feudiste de l'ancien régime. En dernière analyse, il a été versé en l'an VII seulement dans les archives départementales par Mésangère, notaire et homme d'affaires de la commanderie (8).
8. Inventaire de la série L (arrêtés...) par J. de Font-Réaulx, page 556.

Antérieurement, ce dernier avait remis à la municipalité de Valence un certain nombre de terriers à fin de brûlement : il ne l'a pas dit, mais on a tout lieu de le penser. Ces volumes et d'autres analogues de diverses provenances et de même caractère, ont pris le chemin non du bûcher, mais d'une armoire profonde, d'où André Lacroix les a retirés en 1862. Des côtes, provisoires, barbouillées à l'encre noire, rappelleront toujours cette étape.
N'ayant pas été refondu et trié au XVIIIe siècle, ce fonds laisse mieux apparaître les différentes couches qui l'ont formé. Copieux à certaines époques, il l'est moins à d'autres, comme si certains hommes d'affaires avaient laissé des paquets de documents et de procédures, et que d'autres n'avaient pas constitué d'archives ou les avaient gardées chez eux. Les terriers et lièves forment une série continue.
Le second tiers du XVIIe siècle est mieux fourni que ce qui suit : c'est le temps du procureur Teyssier. Au XVIIIe siècle, le commandeur Paul Dominique Balthazard de Gaillard d'Agoult s'éprit d'un grand zèle pour sa commanderie et ses archives. Pour l'une, il fit, on l'a vu, des travaux considérables ; pour les autres, il aménagea un local à Charpey, dressa des catalogues, commença un livre déraison, classa en de petites liasses, avec bordereaux, sans grande méthode, les papiers de tel ou tel sujet, (traités avec des notaires pour reconnaissances, cures) ou telle localité (Echirolles, Villard-Jullien). Notamment il garda, en les numérotant, toutes les lettres reçues. Son zèle se refroidit ensuite ; il quitta le pays, alla demeurer à Marseille et passa la main à son homme d'affaires, Mésangère, qui conserva de même toutes les lettres qu'il recevait jusqu'en 1787. Que se passa-t-il ensuite ? Détruisit-il par prudence ou bien craignait-il l'encombrement ; car le successeur de M. de Gaillard, M. de Foresta, ne résidant pas, il avait transporté en son étude toutes ses archives.
La correspondance, divisée en deux sections, depuis la réunion de Saint-Antoine, est, malgré cette disparition, très considérable, 4.500 lettres environ, sans analogue dans aucun autre fonds ecclésiastique.
Lorsque Mésangère prit possession des divers établissements de Saint-Antoine, il ne trouva guère que quelques baux ou terriers récents, sauf au Pont où ces documents étaient plus considérables. Le prieur Louis d'Arliac, 1638-1656, qui y résidait seul, avant le retour à la conventualité qui eut lieu cette année 1658, avait collectionné un stock de procès pour dîmes ou autres causes qu'il avait du poursuivre contre les récalcitrants. Depuis lors les papiers sont diversement fournis, hors les états de maison, périodiques, présentés lors des visites, et la comptabilité, dont il subsiste quantité de pièces ou de quittances.

Cette section a été très étudiée par le chanoine Fillet, qui en a tiré bien des éléments de son histoire de paroisses du Royans (9) ; l'ordre y était alors médiocre, mais depuis lors la confusion était devenue totale. Ce fonds avait été si peu classé et sa vraie nature si méconnue, qu'une partie des registres de comptabilité et un terrier de Valchevrières ont été expédiés à Grenoble en 1857. Ils y occupent les fonds entier vient d'être organisé en 1936. Il va du n° 161 au n° 457 de la subdivision 40 H de l'Ordre de Malte, la séparation avec les annexes antoniennes se faisant après le n° 497. Je rappelle que pour Sainte-Croix et tous les autres prieurés réunis, y compris Saint-Sauveur et Véronne, sauf Pont-en-Royans, presque tout se trouve à Marseille, que pour ce dernier fonds, si des documents essentiels comme les terriers ne se trouvent qu'à Marseille, les documents pour les deux derniers siècles sont plus nombreux à Valence. On a reconstitué les petites liasses du commandeur de Gaillard, tenu compte des localités, mis en tête de chaque sous chapitre les terriers. Bref pour Valence proprement dit, l'ordre s'établit ainsi : Généralités, inventaires, correspondance, comptes, bois, cures ; Saint-Vincent-de-Charpey, Valence, Bayanne, Chabeuil, Montélier, St-Laurent-en-Royans, Montélimar et toutes ses dépendances ; Echirolles et le Trièves, Grozon. Le tout s'étend sur 13 m. 55 de rayons (dont 2,40 pour la partie de St-Antoine).
— 9 Histoire religieuse de Pont-en-Royans. Valence, Lantheaume 1887, in-8°, 96 page (Extrait du Bulletin d'histoires ecclésiastique de Valence, tome V, pages 82-88 ; tome VI, pages 43-48, 162-168 ; tome VII, pages 26-43, 68-80, 118-128, 153-161, 189-199, 221-226.
— Notice historique sur la paroisse de Sainte-Eulalie-en-Royans, ibidem, 1888, in-8°, 19 pages.
— Histoire religieuse de Saint-Laurent-en-Royans, ibidem, 1895, 93 pages (Extrait de la même, revue, tome XIV, pages 121-35, 161-176, 217-226 ; tome XV, pages 22-30, 51-64, 96-111, 121-126).
— Visite et inventaire du prieuré de l'église de Pont-en-Royans (publication d'un document conservé dans 40 H 398 tome VII, pages 38-45.
— Notice historique sur la paroisse de Choranche, Grenoble, imprimerie Breynat et Cie (1894), 23 pages. (Extrait du Bulletin de la Société de statistique de l'Isère, IVe série, tome II, pages 25-47.
— Dans Les commanderies de l'Ordre de St-Antoine en Dauphiné (Ligugé, 1928, in-8°, 152 pages, l'abbé Maillet-Guy consacre les pages 89-90 à la commanderie de Livroti, les pages 135-145 à celle de Saint-Médard de Piégros, les pages 145-158 à celle de Sainte-Croix-en-Diois ; enfin les pages 159-172 à celle du Pont-en-Royans. Il utilise le chanoine FiIIet, l'ancien inventaire, les archives du Rhône, mais très peu ou point celles des Bouches-du-Rhône articles H 28-36. Les registres avaient été dégagés les premiers du chaos originel, pourvus de numéros, et classés sur le papier. Pont-en-Royans eut ainsi son petit chapitre. C'est dans l'Isère : expédions-le là-bas, jugea-t-on. Ainsi fut fait ; mais les comptes analogues en cahiers, les papiers et procès furent laissés en place et resteront à Valence.


La commanderie de Valence n'a fait l'objet d'aucune étude spéciale.
Signalons aussi le carton (unique) S 5270-5273 des Archives nationales, concernant la réunion, prise de possession et état à cette époque des maisons de Saint-Antoine, dont Avignon et Valréas (2), Brisis-lès-Crest (7), Pont-en-Royans (20), Sainte-Croix et la vallée de Quint (22). (1774-1780) (10).
10. Il fut utilisé par M. l'abbé Maillet-Guy.
Jean de FONT-RÉAULX. Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, tome LXVI, pages 333 à 347, Valence avril 1936. — BNF

Templiers

Le Bez
Ferme et quartier de Saint-Roman
— Bezaudumum, 1211 (Cartulaire des Templiers, 126)

Brette
Commune de la Motte-Chalancon
— Breta, 1168 (Cartulaire des Templiers)

Buis-les-Baronnies
Commune de l'arrondissement de Noyon
— Claustrum de Buxo, 1221 (Cartulaire des Templiers, 125)
Avant 1790, Le Buis était une communauté de l'élection de Montélimar, chef-lieu de subdélégation et baillage, formant trois paroisses : Le Buis, Proyas et Ubrieux. La paroisse de Buis en particulier était du diocèse de Vaison, et son église, Ecclesia de Buxo, 1222 (Cartulaire des Templiers, 121), sous le vocable de Notre-Dame de Nazareth.

Chamaret
Commune du canton de Grignan
— Chamarit, 1155 (Cartulaire des Templiers, 80)

Chamier
Ferme et ancien château commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux
— Fief des évêques de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qui, premièrement possédé par les Templiers de la commanderie de Richerenchès, et par la chambre apostolique après la suppression de l'Ordre du Temple.

Chantemerle
Commune du canton de Grigan
— De Canta Merlis, 1178 (Cartulaire des Templiers, 39)
— Castrum de mandamentum de Chantamerla, 1272 (Cartulaire des Templiers, 39)

La Commanderie
Ruisseau et quartier de la commune de Lus-la-Coix-Haute
— Preceptor domus Sancte Milicie Templi de Lunis, 1260 (Inventaire Morin-Pons, tome I, 16)
— Preceptoria de Lunis, XIVe siècle, (Pouillé de Die)
— Ancienne commanderie des Templiers, connue dès 1155, donnée aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem lors de la suppression de l'Ordre du Temple, et unie à la commanderie de Valdrôme vers la fin du XVe siècle.

Piégion
Commune du canton de Nyons
— De Podion Gigone, 1178 (Cartulaire des Templiers, 88)
— De Podio Gugo, 1185 (Cartulaire des Templiers, 94)
— De Podio Gugoni, 1221 (Cartulaire des Templiers, 121)
— Puy Guigon, Puy Hugon, XVIIe siècle, (Archives de la Drôme, fonds de Saint-Croix)

Rochebrune
Commune du canton de Buis-les-Baronnies
— Rocha Bruna, 1168 (Cartulaire des Templiers, 89)
— Roca Bruna, 1200 (Cartulaire des Templiers, 92)
Avant 1790, Rochebrune était une communauté de l'élection de Montélimar et de la subdélégation et du baillage de Buis, formant paroisse du diocèse de Sisteron, dont les dîmes appartenaient aux Templiers et ensuite à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

La Roche-sur-Buis
Commune du canton de Buis-les-Baronnie
— Castrum de Rocca prope Buxum, 1222 (Cartulaire des Templiers, 126)


Roussas
Commune du canton de Grignan
— Rossatz, 1221 (Cartulaire des Templiers, 127)

Saint-Paul-Trois-Châteaux
— Nostre Dame de Theronne, 1590 (Archives de la Drôme, inventaires de Malte)
Ancienne commanderie des Templiers puis de Saint-Jean de Jérusalem, qui fut unie à celle de Valence au commencement du XVIIe siècle.

Saint-Jean
Ancienne chapelle de la commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux
— Domus sancti Vincentii, 1304 (B. de Sainte-Marthe, 115)
— Hospitalis Sancti Johannis, 1408 (B. de Sainte-Marthe, 349)
— Ancienne Maison du Temple fondé au début du XIVe siècle, commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, unie à celle de Valence au XVIIe siècle.

Saint-Raphaël
Village, commune de Solérieux
— Sancti Raphau, 1540 (Inventaire de la chambre des comptes)
— Ancienne dépendance de l'Ordre du Temple, commanderie de Richerenchès, passée en suite à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem lors de la suppression de l'Ordre du Temple, enfin unie au domaine de la chambre apostolique en 1320.

Le Temple
Quartier d'Albon
— Templum de Alba (pour Albo), XIVe siècle (Pouillé de la vienne)
— Le Temple d'Albon, 1645 (Archives de la Drôme, E 2198)
Ancienne commanderie des Templiers, unie à celle de Lachal, ordre de Saint-Jean de Jérusalem, lors de la suppressions

Le Temple
Ruines commune de Lachau
— Templum de Calvia, 1308 (Archives de Bouches du Rhône, B 115)
— Restes d'une commanderie des Templiers, qui avait des dépendances à Séderon (Drôme) et à Sainte-Colombe (Hautes-Alpes), et qui fut supprimée en 1308.

Le Temple
Lieu détruit, commune de Valence ou de Bourg-les-Valence, dans lequel se trouvait une commanderie de Templiers.
— Fratres Templi Solomonis, 1183 (Cartulaire de Bourg-les-Valence)
— Domus Templi de Valencia, 1201 (Cartlaire de Durbon)
— Ecclesia Templi Valentinensis, 1371 (Archives de la Drôme, E 2465)
— La coste du Temple, 1611 (Terrier de Ruynat)
— La Maison du Temple, fut unie à la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qu'ils possédaient déjà à Valence, à la suppression de l'Ordre des Templiers.

Les Temples
Quartier de la commune de Puy-Saint-Martin
— La Terre du Temple, 1529 (Archives de la Drôme, E 569)
— Le Temple, 1636 (Parcelle)
— Ancienne dépendance de la commanderie des Templiers de Montélimar.

Valdrôme
Commune du canton de la Motte-Chalancon
— Avant 1790, Valdrôme était une communauté de l'élection de Motélimar.
— Cappela Vallis Drome, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Cura Vallis Dromae, 1519 (Rôle de Décimes)
— La cure de Valdrôme, 1616 (Rôle de Décimes), dont l'églis dédiée, tout d'abord, à Saint-Pierre.
— Ecclesia Sancti Petri Drome, 1206 (Repert. Sancti Ruffi), dépendait premièrement à l'abbaye de Saint-Ruffi.
— Cette église devint celle de la commanderie des Templiers de Valdrôme, fondée en 1226 et passée, en 1312 aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui en fit une commanderie de frères servants.
— Préceptoria Vallis Drome, XIVe siècle (Pouillé de Die), dont le titulaire avait les dîmes de cette paroisse, celles de la Bâtie-des-Fonts et des Prés.

Valdrôme était en outre le chef-lieu d'un mandement, comprenant, avec la paroisse de ce nom, celles de la Bâtie-des-Fonts et des Prés, et antérieurement au XVIe siècle, celle de Saint-Dizier, qui en fut alors distraite. Ce mandement formait originairement deux terres ou seigneuries, dont l'une, qui était à beaucoup la plus importante, relevait des évêquesde Die, tandisque l'autre dépendait du fief delphinal. Celle-ci appartenait fort anciennement aux Peloux ou Du Peloux, dont les droits passèrent aux comtes de Valentinois dans le commencement du xive siècle. Quant à l'autre, qui passa par alliance dés comtes de Diois aux D'Agoult de Sault en 1189, elle était partagée entre les Mévouillon les Artaud, l'ordre du Temple.
Sources: Justin Brun-Durand, Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI

Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

La Commanderie
Moulin, Commune de Charpey
— Hospitalis in villa Sancti Vincentii prope Charpeium, 1269 (Valbonnais, tome II, 62)
— La Commanderue de Saint-Vincent, 1540 (Inventaire de la chambre des comptes)
— Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, unie à celle de Valence vers le milieu du XVIe siècle, et dont le titulaire était décimateur et seigneur temporel de la paroisse de Saint-Vincent.

La Commanderie
Quartier de Poët-Laval
— Preceptoria Vallis Poieti, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Preceptoria Poieti Vallis, 1449 (Pouillé historique)
Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, connue dès le XIIIe siècle, et dont le titulaire était seigneur temporel des terres et seigneurie de Dieulefit, Manas, Souspierre et le Poët-Laval, pour lesquelles il devait hommage aux comtes de Valentinois et dans lesquelles il prenait le dîme.

La Commanderie
Quartier commune de Saint-Laurent-en-Royans
— Preceptor de Royanis, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Domus Sancti Laurentii in Royanis, 1313 (Inventaire des Dauphins, 219)
— Preceptoria Sancti Laurentii in Royanis, 1516 (Rôle de décimes)
— Precptoria Sancti Laurencii, su hospitalis, 1359 (Archives de la Drôme, fonds de Malte)
Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, unie à celle de Saint-Vincent de Charpey, puis à celle Valence, et dont le titulaire, décimateur dans la paroisse de Saint-Laurent-en-Royans, tenait sa commanderie en fief des Dauphins.

La Commanderie
Quartier commune de Venterol
— Preceptoria Vallis Ventorellii et Noyayssani, 1320 (Inventaire des Dauphins, 1297)
Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem;, unie à celle de Poët-Laval vers la fin du XVe siècle, et dont le titulaire était seigneur du lieu.

Saint-Jean
Quartier de Venterol
— Probablement l'emplacement de l'ancienne commanderie de Venterol.
Sources: Justin Brun-Durand, Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI

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