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Hôpitaux de l'Ordre de Malte par Départements
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Département du Rhône

Anse   (69)

Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Anse - 69


Domus Hospitalis Anse
Domus Hospitalis Anse


Ce est la prise et la value de la maison de Anxe (1) de l'Opital de Saint-Jehan de Jhérusalem et de la grange de Haissars (2) appartenant à la maison des susdites.
Premèrement en rantes d'argent, 8 livres. 16 s. tournois
Item en rantes de froment 2 anées, le bichet 18 d. viennois, valent 20 s. tournois
Item en rantes de seigle 2 anées, l'anée 6 s. 5 d. tournois valent 58 s. tournois
Item 25 ovrées de vignes, l'ovrée 2 s. valent 50 s. tournois
Item 6 soytures de pré, la soyture 4 s. valent 24 s. tournois
Item 3 gellines de servis 10 d. tournois
Summe 100 et 10 livres. 16 s. 6 d. tournois
1. Anse, Rhône, l'antique Assu Paulini de la carte de Peutinger, sur la voie d'Agrippa.
2. Un terrier de 1485, cité dans le tome III de l'inventaire de Malte, aux archives du Rhône, page 208, mentionne Saint-Jean-des-Essarts parmi les dépendances de la commanderie de Belleville.
— Peut-être Saint-Jean (c'est une commanderie, d'après la carte de Cassini), entre Mogneneins et Peyzieux-sur-Saône

Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Belleville   (69)

Département: Rhône, Arrondissement et Canton: Villefranche-sur-Saône - 69


Domus Hospitalis Belleville
Domus Hospitalis Belleville


Après descendimes à Belleville (1)
C'est la value et la prise de la maison de Belleville jadis du Temple et de la maison de Tayse (2) appartenant à ladite maison par an laquelle maison fut du Temple.
Premèrement ha en ladite maison de Belleville le gaynage de 4 bues prisié 4 livres. tournois
Item 120 ovrées de vigne, l'ovrée 2 s. valent 12 livres. tournois
Item 35 soitures de prés, la soiture 4 s. valent 7 livres.
Item en servis par an 48 livres.
Item la partie de 1 disme coste Belleville valent par an 40 s. tournois
Item en rantes de vin 12 anées, l'anée 5 s. (sic), valent 48 s.
Item en rantes de blé tant froment que seigle 18 anées, le bichet de froment 18 deniers viennois et le bichet de seigle 12 deniers viennois, valent 7 livres. tournois
Item en rantes d'avoine 80 et 2 rès, le rès 6 deniers viennois, valent 33 s. 8 d. tournois
Item en rantes de genilles (sic), 25 genilles valent 6 s.
Item sur le péage du port de Belleville 100 s. tournois
Item en cens de molins 100 s. d. tournois
1. Belleville, il y a une rue de Belleville. Il existait une commanderie sous le vocable de sainte Catherine.
Un hameau de cette commune, sur le territoire duquel on a mis au jour un grand nombre de débris de l'époque romaine, porte encore le nom de la Commanderie.
La voie d'Agrippa y passait.
2. Theizé, canton du Bois-d'Oingt, Rhône.

Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Pontcharra-sur-Turdine   (69)

Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Vindry-sur-Turdine - 69


Domus Hospitalis Pontcharra
Domus Hospitalis Pontcharra


Au siècle dernier, bourg considérable de la partie de Saint-Loup en Lyonnais où s’exerçait la justice du marquisat de Saint-Forgeux, et qui comprenait les paroisses de Saint-Loup, Saint-Romain-de-Popey, Ancy, Les Olmes, Sarcey, Nuelles-le-Château-de-la-Grange, Persanges, Ladvieu, dans la seigneurie de Savigny et partie de Tarare. Le seigneur était le marquis d’Albon.
Il y avait une chapelle et une commanderie de l’ordre de Malte, à Pontcharra-sur-Turdine, il ne reste rien de cette commanderie, mis à part le rue de la Commanderie.
Sources : Varnet, François-André. Géographie du département du Rhône BNF


Roche (La)   (69)

Domus Hospitalis La Roche
Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Canton: Vaugneray, Commune: Courzieu — 69


Domus Hospitalis La Roche
Domus Hospitalis La Roche


La Roche (1), A quatre lieues de Lyon et de Chazelles, à un quart de lieue de Courzieu, consistait en un château et une vieille tour carrée déjà inhabitables en 1615, et quelques bâtiments de service en ruine.
1. Près la station de la Giraudière (Voyez carte d'Etat-major)

A cette époque, un portail de pierre à plein cintre donnait accès à ces ruines, où l'on distinguait les restes d'une chapelle ; dans un angle de la cour, une tour ronde servait de pigeonnier. La grande tour carrée, sans portes ni fenêtres, avait encore ses planchers et son toit « à quatre pendants » couvert de tuiles creuses ; un escalier à vis, placé dans une petite tour ronde contiguë conduisait aux divers étages de la tour. En dehors de l'enceinte, plusieurs maisons en ruine.

Le domaine de la Roche comprenait: une terre autour du château, joignant la Brévenne de soir et bise et le chemin du pont de la Giraudière à la Rondonnière de levant ; une terre en la paroisse de Brussieu, au lieu du Chambon, limitée par la Brévenne au matin, le chemin de Brussieu à la Roche de bise et matin, le chemin de Sainte-Foy-l'Argentière à Sain-Bel de vent; un bois de 46 bicherées à la goutte de Pont Marlet.

Le commandeur possédait des rentes, cens et directes sur les villages ou hameaux de la Moronnière, Sotti son, Bernardière, Jaquemetières, Lautrière et Pasquallières de la paroisse de Courzieu, et à la Giraudière, Cruzille, Lardellier et Chyrofore, paroisse de Brussieu. Le revenu annuel de la Roche était de 190 livres.

Le commandeur avait toute justice à la Roche et sur les villages ci-dessus: sa juridiction était limitée par les justices de Courzieu, de la baronnie d'Izeron, du chamarier de Savigny et du prieur de Brussieu.

Le 11 août 1635, le droit de haute justice du commandeur fut reconnu contre Barthélemy Tourvéon, doyen de Courzieu (2). Il avait encore toute justice aux Hostelleries sur le grand chemin, au bourg de Courzieu et particulièrement sur le logis de la Croix Blanche, entre le grand chemin de Lyon à Feurs, de matin, et le chemin allant de Courzieu au château de la Roche, de vent (Visite de 1615)
2. Archives du Rhône, Malte, Chazelles, chapitre 6, nº 5.
Sources: M. Maurice Boissieu — La Commanderie de Chazelles — Bulletin de la Diana, juillet — décembre 1901. (Montbrison)


Saint-Clément-les-Places   (69)

Domus Hospitalis Saint-Clément-les-Places
Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Canton: Saint-Laurent-de-Chamousset — 69


Domus Hospitalis Saint-Bonnet-les-Places
Domus Hospitalis Saint-Bonnet-les-Places


Saint-Bonnet-les-Places ou mieux Saint-Clément-les-Places à trois lieues de Chazelles, un quart de lieue de la Bourdellière, consistait «  en une chapelle dédiée sous le nom de Saint-Bonnet, avec un autel en pierre et au-dessus l'image de Notre Dame. »
En 1615, cette chapelle était « en mauvais estat, n'ayant ny porte ni fenestres »; le visiteur donne ordre de la réparer. Le curé de Saint-Laurent de Chamousset y célébrait la messe sept fois dans l'année.

Le commandeur y avait un domaine de 300 métérées de terres labourables et de 20 journaux de pré, « et un étang ruyné, le tout se tenant et traversé proche du domaine par le grand chemin de Lyon à Feurs. »

Le commandeur avait la dîme de Saint-Bonnet, au douzième, quérable aux champs, valant 7 à 8 setiers par an, le setier faisant deux charges ; cette dîme joignait la dîmerie du seigneur de Chamousset de bise et matin, celle de Thorenche et du prieur de Montrottier de vent et soir ; une autre dîme au douzième, au lieu de Montchorier, paroisse de Saint-Laurent de Chamousset, valant 80 bichets de seigle, mesure de Chamousset, « qui est presque semblable à celle de Lyon, les 5 bichets faisant la charge », limitée par la dîmerie du seigneur de Chamousset de levant et bise, celle de Brussieu aussi de levant, celle du curé de Saint-Laurent de soir et vent.
La rente et la justice dans l'étendue de la dîmerie de Montchorier appartenaient au roi.

En 1683, les officiers de Saint-Bonnet étaient: juge, Antoine Chazel, docteur ès droit; châtelain, Nicolas Blein, notaire royal d'Haute-Rivoire; lieutenant du juge, Jean Gord; procureur fiscal, Claude Buer, tous, du reste, absents.
Sources: M. Maurice Boissieu — La Commanderie de Chazelles — Bulletin de la Diana, juillet — décembre 1901. (Montbrison)


Saint-Georges-de-Lyon   (69)

Département: Rhône, Arrondissement et Cantons: Lyon - 69


Domus Hospitalis Lyon
Domus Hospitalis Lyon


Après descendimes à la maison de l'Opital de Seint-George-de-Lion et de la maison de Monchouczon (3) appartenant à ladite maison, et s'ensuit la valeur et la prise de la maison de Saint-George.
Premèrement ha ladite maison de rantes en argent 30 livres. de viennois.
Item de loys de maison 10 livres. de viennois.
Item de patronage par l'iglise de Seint-George-de-Lion 65 s. viennois
Item 18 gellines valent 9 s. de viennois.
Item 80 fessorées de vignes, la fessorée 5 s. viennois, valent 20 livres. viennois.
Item 10 seytures de pré, la seyture 10 s. valent 100 s. viennois.
Item de froment de rante 3 chivaus chargiez, le chivaul 18 s. valent 54 s. viennois.
Item de seigle 3 chivaus chargiez, le cheval 12 s. valent 36 s. viennois.
Item de avoyne 6 chivaus chargiez, le chival 6 s. valent 36 s. viennois.
Item de 8 chivaus chargiez par le Temple de Lion, et par l'Opital 10 chivaux chargiez et 1 barral, le chevaul chargié 6 s. valent 111 s. viennois.
Item à Montchouczon, appartenant à ladite maison de Lion, en rantes en argent 10 livres. viennois.
Item 1 bichet de froment qui vaut 3 s. viennois.
Item un bichet de chatoignes qui vaut 2 s. viennois.
Item de avoyne 18 chivauz chargiés, le chival 6 s. valent 100 et 8 s. viennois.
Item 40 gellines, la gelline 6 d. valent 20 s. viennois.
Item 8 pucins, le pucin 4 d. valent 2 s. 8 d. viennois.
Item 20 soytures de pré, la soyture 10 s. valent 10 livres. viennois.
Item le gaynage de 2 paroils de beuf valent 10 livres. viennois.
Summe 118 livres. 6 s. 8 d. viennois.
Qui valent 93 livres. 17 s. 4 d. tournois
3. Montchausson, commune de Sainte-Consorce, canton de Vaugneray, Rhone, ancien membre de la commanderie de Saint-George à Lyon, fut donné aux Hospitaliers en 1207 par le chevalier N. Chamarcin (V. Mémoires de la Société littéraire de Lyon, année 1874-75, page 119. Sur quelques cartes modernes, cette localité figure sous son ancien nom de l'Hôpital.

Montchausson



Domus Hospitalis Montchausson
Domus Hospitalis Montchausson


Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Sainte-Consorce   (69)

Sainte-Consorce et Marcy
Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Canton: Vaugneray - 69


Domus Hospitalis Sainte-Consorce
Domus Hospitalis Sainte-Consorce


Les deux villages de Sainte-Consorce et Marcy n'ont longtemps formé qu'une paroisse dont le siège était à Sainte-Consorce. Les territoires relevaient pourtant de juridictions différentes : Marcy, de la seigneurerie de Laval ; Sainte-Consorce, de la baronnie de Grézieux, appartenant au chapitre de Saint-Just. Le tout avait probablement fait partie de l'immense apanage des Templiers.

Une légende veut que Consortia, fille de saint Eucher, évêque de Lyon, se soit retirée, pour y vivre loin du monde, au milieu des bois qui couvraient alors toute cette région. C'est d'elle que, plus tard, l'endroit aurait pris son nom. L'explication en vaut certainement une autre, et il en est de moins satisfaisantes. Mais il serait plus vraisemblable de voir, dans le nom de Sainte-Consorce, un souvenir des anciens maîtres du pays : le saint ordre, la sainte communauté du Temple, Sanctum Consortium
Sources : Monsieur, Josse. Aux environs de Lyon ; préface de M. Coste-Labaume ; édition illustrée de 250 dessins de J. Drevet. Lyon 1892. BNF

Sainte-Consorce
Le contrôle de la paysannerie par les chanoines a pu leur être contesté localement par l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem qui avait acquis un domaine en 1207 au lieudit Montchaussson dans le bas de la paroisse. Ces hospitaliers pouvaient mener matériellement une vie autonome. « Sept ans après leur établissement, les Frères engrangent du blé, produisent du vin, élèvent des brebis et des porcs et emploient des bergers ». C'est leur droit à percevoir la dîme qui a pu paraître litigieux. Changement de nom en 1530. C'est l'ordre de Malte (nouvelle appellation depuis 1530) qui devait revendre le domaine jugé peu rentable en 1653. La présence des Frères n'est évoquée ici que pour mémoire car il ne reste plus de traces de leur présence si ce n'est dans le nom du chemin de l'Hôpital (1).
1. Jacques Camus, Sainte-Consorce en Lyonnais, Municipalité de Sainte-Consorce, 1996, 176 pages.
Sources : Wikipedia

Sainte-Consorce
On sait que l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem fut, dans une certaine mesure, substitué à celui des Templiers. Or, les chevaliers de Saint-Jean étaient possessionnés à Sainte-Consorce et à Marcy. Dans ce dernier village, la voûte qui abrite une fontaine, derrière la mairie, porte un écusson où se reconnaissent les armes de l'ordre. Près du hameau de Quincieux, à Sainte-Consorce, une ferme aux vastes constructions, avec chapelle délabrée, garde le nom de l'Hôpital. Enfin, une remise du Vieux-Bourg n'est autre qu'un ancien sanctuaire dédié à saint Georges, un des patrons des chevaliers de Saint-Jean, et dont le nom se retrouve à Lyon, dans l'église de la Commanderie. Rien dans l'église actuelle ne rappelle ces traditions.

Marcy était au Moyen Age sous la protection des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de l'archevêché de Lyon. Image de clocher de l'église Sainte-Consorce


Saulzy ou Souzy   (69)

Le Saulzy ou Le Souzy
Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Arrondissement: Mornant, Commune: Rontalon - 69


Domus Hospitalis Le Souzy
Domus Hospitalis Le Souzy


III. — Le Saulzy en Lyonnais (1), paroisse de Rontalon, « à quatre lieues de Chazelles, proche du château de Rochefort d’une lieue, avec sa dépendance de la Lardière en la paroisse de Saint-Martin-en-Haut, proche du château de Vauldragon.
« L’annexe du Saulzy consiste en certaines vieilles masures où il y a apparence d’y avoir eu autrefois une chappelle desdiée soubs le titre de Saint-Jean-Baptiste, et y avoir eu aussy autrefois une maison, grange, estable, le tout estant en forme quarrée, une basse-cour au milieu, ayant esté desmoly il y a environ cinquante ans, et que mesme la cloche de ladite chapelle fut apportée à cause des troubles en la paroisse de Rontalon et est encore de présent au clocher d’icelle (2). »
1. Le Saulzy n’est pas marqué sur la carte de l’Etat-major ; mais il y a non loin de Rontalon, près du Pinay, un hameau qui porte le nom de Saulzy ou Soulzy, IGN Le Sousy : c’est, d’après les limites indiquées, l’emplacement de l’annexe du Saulzy. La Lardière figure sur la carte.
2. Cette cloche n’existe plus à l’église de Rontalon, qui en possède une de 1490.


« Consiste aussi en une petite dime appelée de l’hôpital du Saulzy proche et à l’entour de ladite chappelle, quérable à la 13e ou 14e gerbe de tous grains, excepté le chanvre et le lin. »

« L’annexe de la Lardière consiste en toute juridiction et rentes feudales et foncières. Les terres labourables au Saulzy comprennent 10 bicherées, les 6 bichets faisant la charge ; ces terres se sèment par tiers ; estant le pays maigre et stérile, il est nécessaire de les laisser incultes deux années. Les limites du domaine sont la rivière de Lombaron de couchant, le chemin tendant des maisons des Rochetz au Saulzy de vent, la rivière d’Artillez (3) de bise. »
3. Arguillier (Carte de l’Etat-Major).

« Il y a rentes, censes, directes feudales et foncières sur Rontalon, Thurins, Saint-Martin-en-Haut et Rochefort ; lesdites rentes sont portables au lieu du Saulzy ; néanlmoings, pour n’y avoir aulcune maison et pour la commodité des fermiers, on les porte en une maison au village de Tyrimantel distant desdites masures de la portée d’un mosquet » (4).
4. Visite de 1615.

Le droit de justice sur l’annexe du Saulzy appartenait au commandeur de Chazelles. Mais le Saulzy étant entouré de tous côtés par la seigneurie de Rochefort au chapitre de Lyon, l’exercice de ce droit et ce droit lui-même donnèrent lieu, à la fin du XIIIe siècle, à des contestations entre le commandeur et son puissant voisin.
En 1303 (1302, v. st.), un accord entre Aymon de Quarto, précenteur, Hugues de Saint-Symphorien et Anthelme Rigaud, chanoines de Lyon, obéanciers et seigneurs de Rochefort d’une part, et Arthaud de Saint-Romain, commandeur de Chazelles et les chevaliers et damoiseaux vavasseurs de Rochefort, d’autre part, régla les droits des parties (5).
5. Accord de 1302.
En latin BNF

1° — La répression des crimes entraînant peine corporelle ou capitale ou mutilation des membres, commis sur les terres de l’hôpital (commanderie) ou des seigneurs dans les limites du château et mandement de Rochefort par des malfaiteurs qui ne sont pas hommes de l’hôpital ou des seigneurs, appartiendra aux obéanciers, seigneurs de Rochefort.

2° — Si la peine corporelle peut être convertie en une amende, la moitié de cette amende appartiendra aux obéanciers, l’autre moitié au commandeur ou aux seigneurs, suivant leurs droits respectifs.

3° — Hors les cas ci-dessus énoncés, le commandeur ou les seigneurs auront tous les bans, clameurs, petites amendes, des délits commis par leurs hommes sur leurs terres.

4° — Si quelques étranger a encouru, sur les terres de l’Hôpital ou des autres seigneurs, l’amende pour effusion de sang, la moitié de cette amende reviendra aux obéanciers, l’autre moitié au commandeur ou autres seigneurs suivant leurs droits respectifs.

5° — Si quelqu’un commet sur les terres de l’Hôpital ou des seigneurs dans les limites du château de Rochefort, un crime ou délit entraînant peine de mort ou corporelle, le commandeur et les seigneurs ou leurs prévôts et serviteurs pourront l’arrêter et le détenir, à charge de le remettre aux officiers des obéanciers à leur réquisition.

6° — Si les hommes de l’Hôpital ou des seigneurs ont commis quelque crime sur leurs terres, la répression en appartiendra au commandeur ou aux seigneurs suivant leurs droits respectifs ; si le crime entraîne peine corporelle ou capitale, le condamné sera remis, pour l’exécution de la sentence hors des terres de l’Hôpital ou des seigneurs, aux obéanciers, ou leurs châtelain ou prévôt sans que ceux-ci puissent modifier la sentence.

7° — Si le crime ou délit a été commis, par un homme de l’Hôpital ou des seigneurs hors de leurs terres, mais dans le mandement de Rochefort, la répression appartiendra aux obéanciers. Et, si la peine corporelle est convertie en amende ou rachetée en argent, le produit de l’amende ou de la composition sera partagé entre les obéanciers et le commandeur ou les seigneurs.

8° — Si quelques hommes ou femmes de l’Hôpital ou des seigneurs adulterati fuerint, cursus eorum ad obedientiarios pertinet ; s’ils, rachètent la peine, le prix sera partagé entre les obéanciers, et le commandeur ou les seigneurs.

9° — Si quelque homme de l’Hôpital ou des seigneurs est accusé d’avoir commis un crime ou délit en dehors de leurs terres, mais dans le mandement de Rochefort, les obéanciers ne peuvent l’arrêter qu’en flagrant délit ; sinon, ils devront le réclamer au commandeur ou aux seigneurs qui, sur l’énoncé sommaire des faits, devront le leur remettre pour le punir.

10° — Les hommes de l’Hôpital et des seigneurs seront tenus de travailler à la construction, réparation et clôture du vieux château et bourg de Rochefort trois jours chaque année, de la fête de Saint-Michel au carnaval, et non en autre temps, sauf le cas de nécessité pressante et alors avec les hommes des obéanciers. Les hommes de l’Hôpital et des seigneurs, résidant hors de la ville et limites de Rochefort, ne seront pas tenus de payer le vingtain du château et bourg de Rochefort, d’y faire guet et garde, de suivre les obéanciers, leur châtelain ou prévôt à cor et à cri, excepté pour la défense de la juridiction du château et mandement de Rochefort ; ils seront tenus cependant de se rendre aux maisons fortes de leur seigneur, commandeur ou nobles, comme les autres hommes de l’Hôpital et des seigneurs.

Si un malfaiteur saisi par les gens du commandeur et des seigneurs s’évade de la prison, les obéanciers ni leurs officiers ne pourront appeler de mala custodia, si le geôlier jure qu’il n’y pas eu fraude ou vol de sa part et qu’il n’y ait évidence ou preuve du contraire.

11° — Si un jugement rendu par le commandeur, les seigneurs ou juge de leurs seigneuries paraît mal rendu, les obéanciers ne pourront en appeler, si le commandeur ou les seigneurs jurent que la sentence a été prononcée légalement et de bonne foi ; s’ils refusent de jurer, l’affaire de malo judicio vient aux obéanciers.

12° — Les obéanciers ou leurs officiers et serviteurs, pourront mettre mesures de blé ou de vin dans tout le mandement, sauf dans les maisons d’habitation du commandeur ou des seigneurs.

Tout gage ou bien des hommes du mandement de Rochefort, destiné à être vendu aux enchères, devra être apporté un dimanche sous l’orme de la place de Rochefort ; s’il n’y trouve acquéreur, il pourra être exposé et vendu partout ailleurs. Le commandeur et les seigneurs pourront faire conduire leurs prises et gages à Rochefort, en paix et en guerre, et les ramener en se soumettant alors à la cour et juridiction des obéanciers qui seront tenus de les aider et défendre.

Tout nouveau châtelain, juge ou prévôt des obéanciers devra, lors de son installation, jurer d’observer cette composition, sinon il ne sera point reconnu par le commandeur et les seigneurs qui prêteront aussi le même serment.

Tout doute sur l’interprétation de cet accord dans l’avenir sera déféré à deux amis communs à élire par les parties qui décideront à l’amiable, sans procès.

Cette composition fut signée le dimanche de la Passion (24 mars) 1303 par les obéanciers, le commandeur et Hugues de Chavannes, chevalier ; et les jours suivants par les autres seigneurs vavasseurs de Rochefort.

Le 22 janvier 1367 (v. st.), Florimond de Chalon, damoiseau, châtelain, et Hugues Billet, prévôt, de Rochefort, au nom des obéanciers, et Bigot de Solages, commandeur de Verrières, au nom de Guy de la Tour, précepteur de Chazelles, jurèrent de nouveau d’observer cet accord, qui fut encore renouvelé, après de longs procès, le 5 décembre 1404, entre Antoine du Verney, précepteur de Chazelles et du Saulzy, et Gilet d’Albon, obéancier (6-1). La clause de la constitution d’arbitres, édictée en 1303, restant inexécutée, les parties règlent les formes à observer, le cas échéant, et la partie négligente payera dix marcs d’argent. Mais peu à peu, malgré les réclamations du chapitre, le commandeur de Chazelles s’attribua la haute justice sur les terres du Saulzy, et, en 1615, le chevalier visiteur reconnaît formellement que le commandeur y a toute justice, et que ses officiers peuvent « condampner définitivement jusqu’à la mort et exécution et mutilation des membres » (6).
6. Visite de 1615, Archives du Rhône.
6-1. : Obéance


Le commandeur avait aussi toute justice « sur deux maisons appelées les Vioules ou le Violet en la paroisse de Thurins, et sur la Lardière joignant à la rivière de Coaizy ou de Pontensiney, laquelle rivière sépare le Lyonnais et le Forest. »
En 1615, le chapitre de Lyon lui contestait la juridiction « des maisons de Tyrimanteau au-dessus du grand chemin. »

Les officiers du Saulzy étaient en 1615 ; juge, Anthoine Jacquemeton, docteur ès droits, juge de Chazelles ; châtelain, Jean Challamel ; procureur d’office, Jean Challamel le jeune ; greffier, Pierre du Gas, notaire royal. « Ils n’orat aulcun gaige et tiennent les assises sur te lieu tous les mardis de chaque semaine pardevant le châtelain, et sont contraints de faire servir de prison quelques maisons des habitants du Puymantel » ; de même en 1733, où sont : juge, Pierre Comarmond ; châtelain, Pierre Meaudre ; procureur, Aymé Chantre.
Sources : Boissieu Maurice. Bulletin de la Diana. Juillet - Décembre 1901. Montbrison 1876 BNF


Souzy (Le)   (69)

Domus Hospitalis Le Souzy


Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Canton: Mornant, Commune: Rontalon — 69


Domus Hospitalis Le Souzy
Domus Hospitalis Le Souzy


Paroisse de Rontalon, « à quatre lieues de Chazelles, proche du château de Rochefort d'une lieue, avec sa dépendance de la Lardière en la paroisse de Saint-Martin-en-Haut, proche du château de Vauldragon. « L'annexe du Souzy consiste en certaines vieilles masures où il y a apparence d'y avoir eu autrefois une chappelle desdiée soubs le titre de Saint-Jean-Baptiste, et y avoir eu aussy autrefois une maison, grange, estable, le tout estant en forme quarrée, une basse cour au milieu, ayant esté desmoly il y a environ cinquante ans, et que mesme la cloche de ladite chapelle fut apportée à cause des troubles en la paroisse de Rontalon et est encore de présent au clocher d'icelle (1). »
1. Le Souzy n'est pas marqué sur la carte de l'Etat-major ; mais il y a, non loin de Rontalon, près du Pinay, un hameau qui porte le nom de Souzy ou Soulzy: c'est, d'après les limites indiquées, l'emplacement de l'annexe du Souzy. La Lardière figure sur la carte.

« Consiste aussi en une petite dîme appelée de l'hôpital du Souzy proche et à l'entour de ladite chappelle, quérable à la 13e ou 14e gerbe de tous grains, excepté le chanvre et le lin.

« L'annexe de la Lardière consiste en toute juridiction et rentes feudales et foncières.
Les terres labourables au Souzy comprennent 10 bicherées, les 6 bichets faisant la charge ; ces terres se sèment par tiers ; estant le pays maigre et stérile, il est nécessaire de les laisser incultes deux années.
Les limites du domaine sont la rivière de Lombaron de couchant, le chemin tendant des maisons des Rochetz au Souzy de vent, la rivière d'Artillez (2) de bise. »
2. Arguillier (carte de l'Etat-Major).

Domus Hospitalis Lardière



Domus Hospitalis Lardière
Domus Hospitalis Lardière


« Il y a rentes, censes, directes feudales et foncières sur Rontalon, Thurins, Saint-Martin-en-Haut et Rochefort ; lesdites rentes sont portables au lieu du Souzy ; néanlmoings, pour n'y avoir aulcune maison et pour la commodité des fermiers, on les porte en une maison au village de Tyrimantel distant desdites masures de la portée d'un mosquet » (Visite de 1615.).

Le droit de justice sur l'annexe du Souzy appartenait au commandeur de Chazelles. Mais le Souzy étant entouré de tous côtés par la seigneurie de Rochefort au chapitre de Lyon, l'exercice de ce droit et ce droit lui-même donnèrent lieu, à la fin du XIIIe siècle, à des contestations entre le commandeur et son puissant voisin.

Domus Hospitalis Chazelles



Domus Hospitalis Chazelles
Domus Hospitalis Chazelles


En 1303 (1302, v. st.), un accord entre Aymon de Quarto, précenteur, Hugues de Saint-Symphorien et Anthelme Rigaud, chanoines de Lyon, obéanciers et seigneurs de Rochefort d'une part, et Arthaud de Saint-Romain, commandeur de Chazelles et les chevaliers et damoiseaux vavasseurs de Rochefort, d'autre part, régla les droits des parties.
Sources: M. Maurice Boissieu — La Commanderie de Chazelles — Bulletin de la Diana, juillet — décembre 1901. (Montbrison)


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