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Département du Morbihan

Croisty (Le)   (56)

Commanderie Le Croisty
Département: Morbihan, Arrondissement: Pontivy, Canton: Guémené-sur-Scorff — 56


Commanderie Le Croisty
Commanderie Le Croisty


Aujourd'hui église paroissiale mais jadis trêve de la paroisse de saint Tugdual au diocèse de Vannes, le Croisty doit son nom la Maison de la Croix et son origine à un vieil établissement des Chevaliers Hospitaliers. « Le duc Conan IV mentionne dès 1160 cette fondation, sous le nom d'aumônerie de Quasgurq dans le doyenné de Guémené-Guégant « Eleemosina de Quasgurq in Kemenet-Guegant. » Si le nom du lieu paraît estropié dans cette charte, on le trouve mieux écrit dans le Cartulaire de Quimperlé; vers l'an 1200 un certain Rotaud donna à l'abbaye de Sainte-Croix ce qu'il avait dans la paroisse de Priziac « juxta terram Hospilalis Jerosolimitani quae terra vocatur Croasti in Priziac. »

« Ce texte prouve que l'établissement du Croisty appartenait aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et non aux Templiers, comme on l'a dit trop souvent. Si aujourd'hui le peuple donne à la terre du Croisty le nom de terre du Temple et au moulin voisin le nom de Moulin du Temple, c'est par suite d'une confusion d'autant plus excusable qu'elle se retrouve dans quelques écrits des siècles derniers. L'église d'ailleurs est dédiée à saint Jean. »
Il est possible aussi que les Templiers aient eu quelques biens au Croisty à côté de ceux des Hospitaliers.

Le même texte prouve encore que le Croisty au commencement du XIIIe siècle faisait partie de la grande paroisse de Priziac. Mais au siècle suivant le Croisty était lui-même devenu paroisse et en 1422 on le trouve uni à la paroisse de saint Tugdual; toutefois avant la Révolution il n'était plus considéré que comme une trêve de Saint-Tugdual; il a été de nouveau érigé en paroisse en 1865.

« Le membre du Croixty — dit la déclaration de 1697 — a ses fiefs et juridiction, haulte, moyenne et basse, exercée audit bourg du Croixty, en la paroisse de Saint-Tugdual. »

« Le commandeur (de la Feuillée) est fondateur de l'église tréviale Saint-Jean du Croixty, et à luy seul appartiennent en icelle banc, enfeu et armoiries; il a droit de présenter le chapelain ou curé pour le service d'icelle et d'y prendre les oblations. » avait six autels et des fonts baptismaux, et dans son trésor « une croix processionnelle d'argent, un crucifix et deux images de saints, le tout d'argent doré. » L'édifice est encore aujourd'hui une belle construction ogivale du XVIe siècle. Dans le transept, des anges tiennent une banderole portant ces mots: L'an mil cinq cenz cinquante troys, M. Pierre Le Dorfen a faict faire le boys de céans. Sur les sablières sont sculptées des scènes grotesques, notamment un homme unissant la patte d'un chien à celle d'un lièvre. Les meneaux sont en trilobés, quatre-feuilles, flammes et fleurs de lys. Le grand vitrail du choeur offre divers traits de la vie de saint Jean-Baptiste, et en 1720 on y voyait les armoiries du commandeur de Belthomas; enfin au maitre-autel se voit une portion de retable en bois représentant six apôtres sous des dais de la Renaissance. Au bas de l'église s'élève une tour, et au sud de la nef est un porche carré accompagné d'un ossuaire dont les baies en anse de panier sont séparées par des colonnettes à volutes.

Revenons à la commanderie du Croisty.
Département: Morbihan, Arrondissement: Pontivy, Canton: Gourin - 56


Saint-Tugdual — Image de Jack Bocar
Domus Hospitalis Saint-Tugdual


Aux alentours du bourg du Croisty, dix villages avec un certain nombre de tenues dépendaient du commandeur. Celui-ci levait aussi la dîme dans la paroisse; il cédait au recteur un tiers de cette dîme des grains blancs, mais conservait la dîme entière du sarrasin. Il jouissait aussi d'un étang et d'un moulin qu'il affermait 390 livres en 1697.

Quoique en 1540 Jean de la Barre ne prit que le titre de commandeur de Quimper et de Beauvoir, il rendit cependant aveu pour la commanderie de Saint-Jean du Croisty au diocèse de Vannes, en même temps qu'il le faisait pour ses commanderies de Quimper et de Beauvoir. C'est une preuve que, dès cette époque, le Croisty se trouvait uni à Saint-Jean de Quimper.

Près d'Hennebont, mais en la paroisse de Saint-Caradec, existait une dépendance de l'Hôpital du Croisty: c'était la chapelle de Saint-Sévérin, construite dans le village de ce nom. A l'origine, les commandeurs y possédaient même une maison appelée l'Hôpital, qui, en 1697, était déjà « ruisnée depuis plusieurs siècles. » Toutefois il leur restait encore quelques pièces de terre aux alentours, et une rente sur le manoir de Brangolo.


Domus Hospitalis de Bas Pont-Scorff
Domus Hospitalis de Bas Pont-Scorff


Dans la ville de Pont-Scorff, mais en la paroisse de Cléguer, s'élevait une autre maison appelée également l'Hôpital. C'était l'établissement des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, mentionné dans la charte de 1160 sous le nom de « Eleemosina de Cleker. »
L'évêque manifesta en 1235 l'intention d'annexer les revenus de cette aumônerie à la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, située au Le Bas Pont-Scorff, près de l'Hôpital Saint-Jean ; mais ce projet ne reçut point d'exécution, et les Chevaliers Hospitaliers conservèrent leur propriété de Pontscorff qu'ils unirent plus tard au Croisty.

Les eaux du Scorff baignaient la maison de l'Hôpital et sa chapelle dédiée à saint Jean ; autour se trouvaient des prairies et un bois en dépendant.
Enfin, à quelque distance dans la campagne apparaissait le village du Temple, relevant de Saint-Jean de Pontscorff ; ce qui indique qu'à l'origine, les deux Ordres des Hospitaliers et des Templiers avaient reçu des biens dans cette région.

« En 1794 et 1795, on vendit nationalement la chapelle de Saint-Jean, la maison dite l'Hôpital, le jardin attenant, le pré de la Commanderie et deux autres parcelles de terre. La chapelle, transformée en brasserie, se voit encore dans la rue du Temple. Elle est de forme rectangulaire avec une nef et deux bas-côtés; elle a trois travées d'architecture et des colonnes cylindriques. Il reste à l'Est de larges fenêtres à plein cintre pour éclairer la nef et les bas-côtés. Il y avait autrefois sur le côté septentrional un grand portail avec un porche. » On voit encore dans ce sanctuaire, sculptés dans les sablières, des animaux et des personnages couchés horizontalement, tenant des écussons.

Non loin de Pontscorff, dans la paroisse de Redené, les Chevaliers de Malte possédaient la chapelle Saint-Jean de Lannou et percevaient quelques rentes de peu d'importance. Enfin, remarquons que le marquis de Pontcallec devait sur les terres de sa seigneurie, en Berné, une rente do 30 livres tournois à la chapelle Saint-Jean de Pontscorff.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Gorvello (Le)   (56)

Domus Hospitalis Le Gorvello
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Elven, Commune: Sulniac — 56


Domus Hospitalis Le Gorvello
Domus Hospitalis Le Gorvello


l'Hôpital et le Temple se trouvaient dans la paroisse de Sulniac, au diocèse de Vannes. Ce n'étaient point à l'origine des Temples, mais bien des aumôneries, en possession desquelles les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem furent confirmés par la charte de 1160; ils sont appelés dans cet acte a « Eleemosina de Corvellou et hoapitalis in Suluniac. »

Suivant un aveu de 1575, le commandeur de Carentoir percevait au Gorvello le tiers des oblations, l'autre tiers était réservé au recteur de Sulniac, et le reste employé à, l'entretien de la chapelle; les fonctions ecclésiastiques y étaient remplies par un curé nommé et rétribué par le recteur de Sulniac.
Un aveu de 1624 ajoute: « Au Temple Saint Jean du Gorvello se font toutes fonctions curiales, baptêmes, grandes messes, enterrages avec croix et bannières. Autour du Temple sont trois tenues qui doivent rentes féodales, droits seigneuriaux, et dîme à la 11e gerbe. »


Eglise Saint-Jean-Baptiste de Gorvello
Eglise Saint-Jean-Baptiste de GorvelloEstève, Georges (photographe) — Ministère de la Culture (France) — Médiathèque de l'architecture et du patrimoine — diffusion RMN


Enfin dans l'Etat de la commanderie de Carentoir en 1643 on lit: « Le Temple de Gorvello est une fort belle chapelle fondée de Monsieur saint Jean-Baptiste, en laquelle il y a nombre de beaux ornements qui sont en la garde des frairiens; ladite chapelle bien et deubment vittrée ayant deux cloches de moyenne grosseur, un tabernacle où repose le Saint-Sacrement et des fonts baptismaux, est une trêve où il y a charge d'Ames. »

Ces deux cloches subsistent avec leurs inscriptions; l'une est de 1532 et l'autre de 1547.

L'église du Gorvello, aujourd'hui paroissiale, bàtie en forme de tau, est une oeuvre du XVIe siècle avec fenêtres ogivales, portes à anses de panier et accolades à crochets. Les lambris sont à clefs pendantes et les entraits à tête de crocodiles; sur les sablières apparaissent des sculptures grotesques, telles qu'un animal ayant une tête humaine, un autre avalant un moine, un troisième portant une hallebarde, d'autres enfin jouant du biniou, puis trois tètes sous un même bonnet, un moine avec des oreilles d'ânes tenant une marotte terminée par une tète semblable, etc., le tout entremêlé d'inscriptions gothiques de 1523 et 1547.
Sur un angle de la balustrade se voit sculptée la tète de saint. Jean-Baptiste dans un plat; les pèlerins viennent la baiser pieusement sur les deux joues.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Guerno (Le)   (56)

Domus Hospitalis Le Guerno
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac, Commune: Noyal-Muzillac — 56


Domus Hospitalis Le Guerno
Domus Hospitalis Le Guerno


Dans la paroisse de Noyal-Muzillac, au diocèse de Vannes, les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem eurent de bonne heure une aumônerie mentionnée dans la charte de 1180 sous le nom de « Eleemosina de Guernou. » Après la suppression de l'Ordre du Temple, l'aumônerie du Guerno fut annexée au Temple de Carentoir et prit elle-même par extension le nom de Temple du Guerno.

En 1570 existait une « petite chapelle fort ancienne et caduque qui se nommoit la chapelle du Temple du Guerno, quelle chapelle et appartenance d'icelle appartenoient au commandeur de Carentoir auquel appartenoit la seigneurie des terres et maisons adjacentes; les habitants desquelles terres et maisons payoient rentes annuelles audit commandeur selon le rolle ancien fait de temps immémorial ; et ledit commandeur, à cause de son Temple du Guerno, avoit fief et juridiction, laquelle se tonoit le lendemain de la feste sainte-Anne par les officiers dudit commandeur. »

Mais à cette époque, les « oblations que les gens de bien faisoient en ladite chapelle » permirent de la reconstruire â peu prés tout entière, sauf une partie où se retrouve encore une porte de style roman; le nouvel édifice fut achevé en 1580; date qui apparaît gravée sur les sablières de la nef.

Le commandeur du Temple de CarentoirDomus Hospitalis CarentoirDomus Hospitalis Carentoir jouissait au Guerno en 1574 « de la tierce partie des aumônes et oblations de ladite chapelle, au joignant de laquelle il y a une tenue d'héritages, contenant 23 journaux (Déclaration du Temple de Carentoir). » Un autre aveu de 1664 ajoute que dans cette église « se font toutes fonctions parochiales, y ayant croix, bannière, fonts baptismaux et enterrage »; que le commandeur de Carentoir y est seigneur spirituel et temporel, qu'il prend un tiers des oblations, en laissant un autre tiers pour le service divin et le dernier tiers pour les réparations de l'édifice; qu'autour de la chapelle il y a plusieurs tenues sur lesquelles il y a rente féodale, droits seigneuriaux, dîme à la onzième gerbe et justice haute, moyenne et basse, s'exerçant sous le chapitral de ladite église.

Le Guerno a été érigé en trève d'assez bonne heure ; on possède encore un registre de baptêmes commencé en 1608.. A la fin de ce registre on lit cet avis facétieux:
« Si quis librum par adventure. — Invenerit en son chemin. — Reddat mihi la couverture. — Quae facta est dé parchemin. »

Voici la description de l'église du Guerno en 1643, faite par les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem eux-mêmes: « Dans la paroisse de Noyal-Muzillac il y a un autre temple fondé de Monsieur Saint Jean-Baptiste notre patron, vulgairement appelé Saint-Jean-du-Guerno, en lequel il y a sept autels, quatre portes et nombre de fenestres bien vitrées en la principale desquelles, à droite du grand autel, sont les armes de notre Ordre et au costé et en mesme hauteur d'icelles est l'escusgon des ducs de Bretagne nos bienfaiteurs, et est aussy le banc des commandeurs en lieu prééminant. »

« Et au bas de ladite église du Temple y a une tour forte, bastie en pierres de taille, fermée de deux fortes portes, l'une de bois et l'aultre de fer avec quatre serrures; en laquelle tour il y a une petite croix d'argent doré longue d'une palme, enrichie d'améthistes, dans laquelle il y a du bois de la Vraye-Croix. Plus dans ladite tour sont tous les ornements. qui sont cinq calices d'argent dont l'un est doré, une grande croix d'argent que l'on porte aux processions et nombre de beaux ornements tant de soye que autres estoffes, enrichis de broderies tant d'or, d'argent que de soye, le tout bien soigneusement gardé par les frairiens, lesquels ornements ont esté donnés des aumosnes et oblations qui tombent audit Temple (Etat de la commanderie du Temple de Carentoir). »


Chapelle Le Guerno
Chapelle Le Guerno — Sources Jack Bocar


Comme l'on voit, cette tour du Guerno avait été construite et fortifiée pour recevoir le trésor de l'église et surtout cette précieuse Vraie-Croix apportée probablement de Terre-Sainte par les Chevaliers Hospitaliers. Cette relique attirait au Guerno une grande affluence de pèlerins: « des religieux de Vannes, de Rennes et d'autres villes y venaient prêcher le Carême; le Vendredi-Saint la foule était si grande que l'église ne pouvait la contenir; alors on prêchait la Passion dans la chaire du cimetière. »

Cette chaire extérieure — qui n'est pas une des moindres curiosités du Guerno — est en pierre et terminée inférieurement en nid d'hirondelle; elle fait saillie sur la façade méridionale de l'église; le prédicateur y entrait de l'intérieur du temple par une porte aujourd'hui maçonnée.

Reprenons la description du Temple du Guerno, au temps du commandeur Gilles du Buisson, en 1643: « Est à noter que depuis quelques temps le recteur de Noyal-Muzillac s'est ingéré de troubler le commandeur, tant sur les droits de patronage que sur les oblations, et y ayant eu sentence à Vannes en faveur dudit recteur, ledit commandeur fut appelant au parlement de Rennes et le 3 mai 1642 prit fin le procès et fut accordé ce qui suit: le commandeur, reconnu supérieur audit lieu du Guerno et maintenu en ses droits de patronage et prééminence en ladite chapelle, reconnaît ledit recteur (de Noyal-Muzillac) recteur du Temple et lui laisse le tiers des oblations à la charge d'entretenir le service divin dû audit Temple et chapelle du Guerno; l'autre tiers est pris par les frairiens pour entretenir les réparations et le dernier tiers par le commandeur. »

« Audit lieu du Temple du Guerno il y a charge d'asmes et pour ce sur la grant et principal autel de ladite chapelle il y a un tabernacle auquel repose le précieux corps de Nostre-Seigneur, en bon et deub estat, et fonts baptismaux, croix et bannières. »

« Et sont pareillement sur icelluy autel et aultres les images de plusieurs saints, le tout bien deubment orné et entretenu, ladite chapelle bien blanchie et couverte d'ardoizes avec un campanier sur le mitan où sont deux cloches. »

« Au devant et sur la grande porte est un chapitral aussy basty de pierres de taille, où s'exerce la juridiction quand besoing y est et sans estré à présent empeschée par aucun. »

« Oultre au costé de ladite église vers Midy est le cimetière clos de murailles avec une croix de pierre au milieu sur un grand perron de douze degrés, ladite pierre ou calvaire longue d'environ vingt pieds. »

« Plus, ès environs de ladite église est la bourgade presque toute tenus dudit lieu et nombre d'héritages qui y doibvent des rentes que ledit commandeur a bien fait recognoistre et s'en est fait rendre nombre de nouveaux adveux, oultre la dîme à la onziesme gerbe. »

La déclaration de la commanderie de Carentoir en 1667 signale: « la chapelle du Guerno en laquelle se font toutes les fonctions curiales pour la commodité des frairiens. »

Un état de la même commanderie au commencement du XVIIIe siècle ajoute ceci: « Le Guerno, trêve de la paroisse de Noyal-Muzillac, consiste en un fief affermé 15 livres et une rente de 18 livres, payable par la fabrice de ladite tréve et qu'on croit estre pour le tiers des oblations de ladite chapelle tréviale, où il y a un banc armorié des armes du commandeur du costé de l'Evangile, touchant au balustre, avec les armes dudit commandeur en la vitre principale; on lui donne (audit commandeur) les prières nominales. L'église est bien entretenue à l'exception de la tour où est une relique de la Vraie-Croix, dont la voulte prend l'eau par dessus. »

Enfin la déclaration de Carentoir en 1755, signale les dames recueillies dans la trêve du Guerno et unies à cette époque à l'Hôpital de Malansac.
Actuellement, l'antique église tréviale Saint-Jean du Guerno est devenue paroissiale et dédiée à sainte Anne, dont le culte y est fort ancien, concurremment avec celui de saint Jean-Baptiste. C'est une construction originale, en forme de croix latine. avec un choeur en hémicycle.

« A l'aisselle du bras Nord, se trouve une sorte dé tour basse et carrée couverte en ardoises. Du même côté, vers l'Ouest, est une autre tour en belles pierres de taille de forme cylindrique, amortie en pierre et présentant l'aspect d'une poivrière. »
C'est la tour forte qui renfermait jadis le trésor de l'église. La principale pièce de ce trésor subsiste encore, objet, comme au moyen-âge, de la vénération des fidèles; mais placée aujourd'hui dans un tabernacle du transept septentrional.

« C'est une croix en argent doré, haute de 20 centimètres environ, chargée de dessins gravés, figures et fleurons; elle porte cinq pierres précieuses et, son centre renferme une parcelle de la Vraie Croix. Ses extrémités sont terminées par une sorte de trilobe allongé, mais le pied est moderne. Cette croix est appelée dans le pays la petite soeur de la Vraie-Croix de Sulniac. »

Il faut encore remarquer dans l'église du Guerno les anciennes verrières du choeur, représentant diverses scènes de la vie et de la passion de Notre-Seigneur, avec les écussons de l'Ordre de Malte, des ducs de Bretagne et de plusieurs seigneurs du voisinage, tels que les sires de Rochefort, de Rieux et de Carné.

La chaire extérieure apparaît toujours au sud de l'église ainsi que le beau calvaire de granit signalé en 1643 et formé d'une colonne cannelée d'environ cinq mètres de hauteur, avec un riche chapiteau orné de volutes que surmonte le Christ en croix. Mais l'ancien « chapitrel » — auditoire du sénéchal rendant la justice au nom du commandeur — ne se retrouve plus; c'était en réalité un porche précédant le portail occidental de l'église et sous lequel passait la voie publique; il a été renversé de nos jours.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Malansac   (56)

Malansac et ses annexes.
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Rochefort-en-Terre — 56


Domus Hospitalis de Malansac
Domus Hospitalis de Malansac


L'Hôpital de Malansac, fondé au XIIe, siècle par les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dans la paroisse de Malansac, au diocèse de Vannes, se trouvait à deux kilomètres à l'est de ce bourg; la charte de 1160 le désigne sous le nom de « Eleemosina de Malechac. »

Carentoir


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Guer


Domus Hospitalis Carentoir
Eglise de la Commanderie de Carentoir - Sources Jack Bocar


Unie, dés en 1416, a la Commanderie du Temple de Carentoir, cette aumônerie de Malansac est ainsi décrite dans l'Aveu de 1677: « A l'Hospital de Malansac, il y a une chapelle fondée de Monsieur Saint Jan-Baptiste, dans laquelle tombent quelques aumônes qui sont recueillies par le commandeur (de Carentoir). Et dudit lieu dépendent sept villages ou tenues sur lesquelles sont deubs nombre de rentes seigneuriales et debvoirs, tant par deniers et avoine que poulailles; plus sur les terres subjectes audit lieu la dîme à la sixte de tous grains qui se depart avec le recteur de Malansac et les prieurs de la Gresle (Saint-Michel-de-la-Gresle, prieuré de Redon) et de la Mongée (Sainte-Madeleine de la Mongée prieuré de Marmoutier), sçavoir quand il y a sept gerbes, le commandeur en prend quatre et les prieurs et recteur prennent les trois autres. »

L'Etat de la commanderie de Carentoir en 1643 va nous faire connaître plus amplement le membre de Malansac: « Auquel lieu (de l'Hospital de Malansac) il y a une chapelle couverte d'ardoizes; fondée de Saint Jan-Baptiste, 0ù y a un autel avec la garniture pour y faire le service divin avec un calice et platenne d'argent. »

« Au devant de ladite chapelle est le chapitrel, sur lequel est un clocher avec une cloche de moyenne grosseur; lesdits chapelle et chapitrel en bon et deub estat, bien pavés et blanchis. »

« Et vis à vis ladite chapelle est le Logix composé d'une salle dans laquelle il y a un four, au costé de laquelle est un cellier et au-dessus une chambre haulte avec le grenier; à laquelle chambre haulte il y a pour monter un degré de pierre, avec une garde-robe au testé dudit logix, le tout couvert d'ardoizes en bon et deub estat pour avoir este reparé depuis peu par le commandeur Gilles du Buisson. »

« Au devant duquel logix y a un petit jardin, et aux environs y a une piéce de terre tant en labour et bois que pasture, le tout en un tenant et peut contenir trois journaux tournés de haies, fossés et vieilles murailles. »

« Oultre et proche ledit lieu y a deux petits prés contenant tous deux environ trois journaux, nommés les prés de l'Hospital... Et c'est tout le domaine du lieu. »

« Item aux environs dudit lieu il y a plusieurs tenues d'héritaiges, maisons et villages, sur lesquelles sont deub quelques rentes féodales, tant argent, avoines que poulailles, et la dîme à la sixte. »

Au XVIIe siècle, le commandeur du Temple de Carentoir exerçait une juridiction à l'Hôpital de Malansac, et à cette époque étaient unis à cet établissement huit autres membres de la commanderie dont nous allons parler à l'instant; ils se nommaient:

Le Guerno


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac - 56


Domus Hospitalis Le Guerno
Eglise de l'Hôpital Le Guerno - Sources, Jack Bocar


Pour plus d'informations sur le Guerno, allez sur le site d'Info Bretagne

Questembert


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Domus Hospitalis Questembert
Domus Hospitalis Questembert


Limerzel


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Domus Hospitalis Limerzel
Chapelle du Temple Haut Limerzel - Sources, Jack Bocar


Fescal


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac, Commune: Péaule - 56


Domus Hospitalis Fescal
Domus Hospitalis Fescal


Lantiern


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac, Commune: Arzal - 56


Domus Hospitalis Lantiern
Domus Hospitalis Lantiern



Domus Hospitalis Lantiern
Eglise de Lantiern - Sources, Jack Bocar




Le Gorvello


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert, Commune: Sulniac - 56


Domus Hospitalis Le Gorvello
Domus Hospitalis Le Gorvello


La paroisse du Gorvello est fondée en 1160, grâce à la construction d'une chapelle par les Templiers de la commanderie de Carentoir. Après 1312, celle-ci devient la possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui a hérité de la commanderie.

La Vraie-Croix


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Domus Hospitalis la Vraie-Croix
Domus Hospitalis la Vraie-Croix


C'est un établissement des Hospitaliers, mentionné dès 1160 dans une charte de Conan IV, qui est à l'origine du bourg de La Vraie-Croix. Ce sont probablement des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui apportèrent une relique de la croix du Christ, « la vraie croix », qui a donné son nom à la localité.
En 1312, après la suppression de l'ordre des Templiers, l'établissement prend alors le nom de « Temple de La Vraie-Croix » A cette époque, le village qui cerne le Temple, dépend presque entièrement de la commanderie de Carentoir.

Cours de Molac


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert, Commune: Le Lindeul - 56


Domus Hospitalis Cours de Molac
Domus Hospitalis Cours de Molac


La chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel XIII-XIXe siècle, située à Lindeul et édifiée, semble-t-il, par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les archives la dédient à saint Jean. Elle a été réédifiée au XIXe siècle au village de Lindeul.
L'ancienne chapelle Saint-Jean-Baptiste ou Temple du Cours-de-Molac, aujourd'hui disparu et dépendant jadis des Templiers ou Hospitaliers de la commanderie de Carentoir.

En 1643 ils se trouvaient affermés tous ensemble avec l'Hôpital de Malansac « à dom Jan Texier la somme de 241 livres tournois. »
Au siècle dernier l'Hôpital de Malansac perdit beaucoup de sa relative importance. Il y eut procès entre le commandeur Bouchereau et le seigneur de Rochefort « pour la mouvance de partie du fief dudit Hospital »; puis entre le commandeur et M. de Montalembert, prieur de la Gresle, au sujet des dîmes. La chapelle Saint-Jean fut elle-même négligée car on constate qu'à cette époque il ne s'y trouve plus « d'ornements en estat de servir. » Enfin la déclaration de 1755 s'exprime comme il suit: « Le membre de l'Hôpital de Malansac consiste en une chapelle, une petite maison vieille et caduque et trois petites pièces de terre, avec un fief, rentes et dîme s'étendant en les paroisses de Malansac et de Limerzel et aux trèves de la Vraie-Croix et du Guern. »
C'était, parait-il, tout ce qui restait de l'Hôpital de Malansac et de ses annexes.
La vieille chapelle de Saint-Jean existe encore au village de l'Hôpital en Malansac, mais n'offre pas d'intérêt; le commandeur de Carentoir l'entretenait jadis et y faisait dire deux messes par semaine.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Molac (Le Cour de)   (56)

Hôpital Le Cours de Molac
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert — 56


Hôpital Le Cours de Molac
Hôpital Le Cours de Molac


Les deux ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple reçurent au XIIe siècle des biens en la paroisse de Molac , évêché de Vannes.

Nous en avons la preuve dans les deux chartes de 1160 et de 1182: La première confirme les Chevaliers Hospitaliers dans la possession de l'aumônerie de Molac, « Eleemosina de Mollac. »
La seconde accorde la même faveur aux Templiers pour leur terre de « MoëLac. »

La tradition attribue à ces derniers chevaliers la construction de la chapelle de Notre-Dame de l'Hermain en Molac, mais c'est tout ce que nous en savons.

Nous sommes mieux renseignés sur l'Hôpital du Cours de Molac, en la paroisse de Molac il y a un Temple fondé de saint Jean-Baptiste — dit l'Etat de la commanderie de Carentoir en 1643 — en lequel le service divin est fait et entretenu; ladite chapelle couverte d'ardoizes en bonne réparation, sans aucun logement ni domaine du propre de ladite commanderie, fors quelques rentes et dîmes qui sont levés sur certains héritages situés autour de ladite chapelle, avec obéissance. Les frairiens y font faire le service aux festes et dimanches et celui qui y sert va quester par le village dudit lieu.

D'après l'aveu de 1574, le commandeur de Carentoir jouissait du tiers des oblations faites à la chapelle du Cours de Molac, le recteur de la paroisse percevait l'autre tiers et le surplus était laissé aux frairiens pour l'entretien du sanctuaire. Plus tard, le recteur abandonna sa part au prêtre chargé de desservir ce quartier; enfin une chapellenie ayant été fondée en ce lieu et dotée d'une maison et d'un jardin, un prêtre desservant s'y établit d'une manière permanente.

La chapelle du Cours de Molac — remplacée de nos jours par une église paroissiale moderne — était un édifice de forme rectangulaire avec un seul bas-côté au sud. Les fenêtres de style ogival avec meneaux en quatre-feuilles et en fleurs de lys présentaient les écussons des sires de Molac, de la Chapelle et de Rosmadec.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Pont-d'Oust (Le)   (56)

Domus Hospitalis Le Pont-d'Oust
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: La Gacilly, Commune: Les Fougerêts — 56


Domus Hospitalis Le Pont-d'Oust
Domus Hospitalis Le Pont-d'Oust


Le Pont d'Oust est situé sur le bord de la rivière d'oust, dans la paroisse les Fougerêts, su diocèse de Vannes, et à deux lieues environ du Temple de Carentoir, se trouvait un petit membre de cette commanderie, appelé le Pont d'Oust. On y voyait alors une chapelle qui n'existe plus et les débris d'un édifice regardé par les habitants comme ayant été jadis un couvent.

En 1574, le Pont d'Oust était « une tenue d'héritaiges contenant environ 36 journaux de terre, sur laquelle est deub 30 sols de rente et la dîme. »

Voici ce qu'en dit la Déclaration du Temple de Carentoir en 1677: « Le Pont d'Oust consiste en une chapelle, fondée de saint Jan-Baptiste et de saint Jacques, où le commandeur (de Carentoir) prend un tiers des oblations qui y tombent, l'aultre tiers le prend le recteur des Fougerets à la charge d'y entretenir et célébrer le service divin, et le dernier tiers est pris par les hommes dudit commandeur qui pour ce font les réparations nécessaires à ladite chapelle. Et à cause dudit lieu sont deubs nombre de rentes féodales sur les maisons et terres qui sont dans ledit fief avec la dîme à la 11e sur les grains et fillaces. »
Au temps du commandeur Gilles du Buisson (en 1643), il y avait dans la chapelle du Pont d'Oust « trois autels avec les ornements pour faire le service divin, deux calices d'argent et un d'estain », et Mr Jean Danet desservait le sanctuaire.
En 1745, le Pont d'Oust n'était affermé que 26 livres et ne consistait plus qu'en un fief « s'étendant le long de la rivière d'Oust », une pâture et le tiers des oblations de la chapelle. Celle-ci bâtie dans le fief était alors « armoiriée dans sa vitre des armes des commandeurs de Carentoir. »

Temple de Saint-Congard
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Rochefort-en-Terre — 56


Temple de Saint-Congard
Localisation: Temple de Saint-Congard


Au Pont d'Oust était uni au XVIIe siècle un autre petit membre de la commanderie de Carentoir. « En la paroisse de Saint-Congard, — dit l'Aveu de 1677 — est une tenue appelée le Temple de Saint-Congard et quelques autres maisons sur lesquelles il y a 20 deniers de rente, droit de lodz et ventes et obéissance, relevant du lieu du Pont d'Oust. »

Il n'y avait point de chapelle à cette époque au Temple de Saint-Congard. Le commandeur Gilles du Buisson nous dit seulement y posséder (en 1643) « quelque peu de rentes et la dîme à la 11e sur les grains et fillaces. » Il ajoute néanmoins ce qui suit: « Auquel lieu du Temple de Saint-Congard se sont bastis depuis quelques années plusieurs beaux logis, ce qui augmentera le casuel du lieu, qui est à présent affermé à Mr Claude Le Mauf pour la somme de 20 livres tournois; et n'y a audit lieu aucun manoir ni domaine du propre de la commanderie fors une pasture qui fourche la rivière, dent les hommes jouissent et poient un escu de rente et s'appelle le pré de la Caze »
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Questembert   (56)

Domus Hospitalis Questembert
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert — 56


Domus Hospitalis Questembert
Domus Hospitalis Questembert


Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem eurent dés le XIIe siècle en Questembert, au diocèse de Vannes, une aumônerie mentionnée dans la charte de 1160 sous le nom de « Eleemosina de Keatembert. »

La chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, selon l'usage, est située dans un village portant le même nom, à quelques kilomètres au sud de la petite ville de Questembert. Cet établissement fut annexé, à une date inconnue, à l'Hôpital de Malansac, uni lui-même au Temple de Carentoir; c'est grâce à cette union que la dénomination de Temple a été improprement donnée à Saint-Jean de Questembert.

Dans l'aveu de la commanderie de Carentoir, en 1574, nous trouvons signalé « le Temple de l'Hôpital, en la paroisse de Questembert, avec cette donnée que le commandeur jouissait du tiers des oblations faites à sa chapelle et laissait les deux autres tiers pour l'entretien de l'édifice. L'aveu de 1624 ajoute: « le Temple de Saint-Jean de Questembert, paroisse de ce nom, autour duquel sont plusieurs tenuements d'héritages sur lesquels sont dus au commandeur rentes féodales, obéissance et autres devoirs seigneuriaux. »


Chapelle Saint-Jean de Questembert
Chapelle Saint-Jean — Adresse: L'Hopital, Questembert — Sources: Image


L'Etat de la commanderie, dressé en 1643, est plus explicite: « En la paroisse de Questembert, dit-il, il y a une chapelle ou Temple, aussy fondée de Monsieur Saint Jean-Baptiste, avec un chapitrel au devant de la grande porte et sur le pignon une cloche, le tout couvert d'ardoises, en bonne reparation. »

« Proche et ès environ d'icelle il y a quelques maisons et héritages sur lesquels sont deubs quelques rentes par deniers, obéissance et dîmes qui peuvent valoir environ six livres. »

« Des oblations qui tombent en ladite chapelle, les deux tiers sont employés à l'entretien des ornements, du service et des réparations, et l'autre tiers est pris par ledit commandeur. »

Un siècle plus tard, la condition de ce petit bénéfice ne s'était point améliorée, comme nous le prouve le passage suivant d'un état de la même commanderie de Carentoir dressé en 1740: « La chapelle de Saint-Jean du Temple, prés Questembert, consiste en un dîmereau d'une seule pièce de terre et le tiers des oblations, le tout affermé 11 livres. La chapelle est assez bien réparée mais sans ornements. »

La chapelle Saint-Jean de Questembert existe encore et appartient à la paroisse; on y retrouve un écusson portant la croix pattés de l'Ordre de Malte et une inscription présentant le nom du commandeur François Thomas.

D'après certaines traditions recueillies par M. Rosenzweig, Les Templiers auraient eu deux chapelles en Questembert l'une à Bréhardec,à Notre-Dame, et l'autre près du vieux château de Coëtbihan. On croit reconnaître ce dernier établissement dans le « Coétbelan » faisant partie de l'énumération des biens possédés en 1182 par l'Ordre du Temple, mais on n'en sait pas autre chose, quoique le peuple assure que les Chevaliers du Temple habitèrent Coëtbihan.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Saint-Jean de Villenard   (56)

Domus Hospitalis Saint-Jean de Villenard
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Ploërmel, Commune: Gourhel — 56


Domus Hospitalis Saint-Jean de Villenard
Domus Hospitalis Saint-Jean de Villenard


Dans la charte de 1160, sanctionnant les possessions de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est mentionnée l'aumônerie de Ploërmel « Eleemosina de Ploue-Arthmael » dans l'évêché de Saint-Malo.
« Cette désignation convient parfaitement à la commanderie de Saint-Jean de Villenard, près Ploërmel, qui fut jusqu'à la Révolution à l'Ordre de Malte, et il ne faut point chercher ailleurs l'aumônerie de Ploërmel. C'est aujourd'hui une chapelle paroissiale et la tradition affirme que dans le trésor de cette chapelle figurerait ou aurait autrefois figuré, singulière relique, un des deniers de Judas. »

Voyons ce qu'était cet Hôpital de Villenard en 1677: « Dépend de la commanderie de Carentoir un membre appelé Saint-Jan de Villenard en la paroisse de Ploërmel, consistant en une chapelle fondée de Monsieur Saint Jan-Baptiste, en laquelle tombent quelques aumosnes et oblations que le commandeur prend et perçoit ou son chapelain pour luy; et à cause dudit fief sont deubs nombre de rentes et debvoirs seigneuriaux par les hommes et subjets demeurant tant au village dudit Saint-Jan que de la Villenard, 1a Bretonnière, l'Hospital, Bizon et Crancastel, une maison au village de Loyal en la paroisse de Néant et un autre village appelé l'Hospital de Néant. »

Outre ces biens en la paroisse de Néant, les Hospitaliers avaient également uni à leur aumônerie de Villenard ce que possédaient avant eux les Templiers dans les paroisses de Guillac et de Saint-Servant (Communes du canton de Josselin. Arrondissement Ploërmel). C'était le Temple de Guillac, en la paroisse de ce nom, mentionné en 1182 et consistant en 1574 en « une tenue d'héritaiges d'environ 40 journaux à debvoir de 8 livres de rente, d'obéissance et de dîme su 12e, des grains » — et « en la paroisse de Saint-Servant, un hameau nommé l'Hospital-aux-Robins et un autre petit hameau appelé le Temple, où sont deubs quelques rentes féodales. » Mais ces biens furent « usurpés sous prétexte d'échange avec le commandeur Le Pelletier qui n'en avoit aucun pouvoir. »

Vers 1740 le commandeur de Carentoir plaidait encore pour recouvrer le fief de Guillac qui tenait alors M. de Gachon.
Le commandeur Gilles du Buisson s'occupa de la chapelle de Villenard comme le prouve l'Etat de la commanderie de Carentoir en 1643: « A Villenard il y a une chapelle fondée de Saint Jean-Baptiste, sur la grande porte de laquelle il y a un chapitrel refait tout de neuf par ledit du Buisson, en laquelle il y a la garniture d'un autel pour y faire le service divin avec une cloche dans un arbre au devant d'icelle chapelle, autour de laquelle est un cimetière tourné de murailles; ladite chapelle couverte d'ardoizes, carrelée et vitrée est en un bon et deub estat; il y a un coffre à serrer les ornements acheptés par ledit du Buisson. » Vers la même époque, l'Hôpital de Villenard se trouvait affermé « à Jean Marchand, fermier du Temple de Carentoir » pour la somme de 45 livres par an.

On voit d'après cela que Saint-Jean de Villenard n'était point un bénéfice important; aussi la Déclaration du temple de Carentoir en 1755 l'appelle-t-elle: « le petit membre de l'Hospital de Villenard consistant en fiefs, rentes et dîme. »

Ce sont, dit un autre titre contemporain du précédent, « quatre petits fiefs situés en plusieurs paroisses aux environs de Ploërmel. » On y ajoute qu'il s'y exerçait une petite juridiction, que les vassaux payaient 25 livres au commandeur de Carentoir « pour n'estre assujétis à aucun moulin » et que la chapelle de Villenard était alors « étayée aux dedans et dehors », ce qui prouve qu'elle menaçait ruine. Elle est, en effet, tombée; les paroissiens de Ploërmel l'ont rebâtie de nos jours et elle continue d'être régulièrement desservie chaque dimanche.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Vraie-Croix (La)   (56)

Domus Hospitalis La Vraie-Croix
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Elven, commune: Sulniac — 56


Domus Hospitalis La Vraie-Croix
Domus Hospitalis La Vraie-Croix


La Vraie-Croix, autre ancienne trêve de la paroisse de Sulniac, se trouve à une petite lieue du Gorvello; c'était à l'origine un village appelé le bourg de l'Hôpital de Sulniac ou simplement l'Hôpital. Là se trouvait « un temple fondé de Saint-Sauveur et de Saint-Jean-Baptiste, et autour de ladite église plusieurs tenues sur lesquelles sont deues au commandeur de Carentoir quelques rentes avec un petit droit de dîme à la 11e, gerbe ; et n'y a aucun domaine ny habitation du propre de ladite commanderie (de Carentoir). »

On lit aussi dans un Aveu de 1624: « Le Temple de la Vraie-Croix où il y a croix, bannière et enterrage. Autour de ce temple est un grand village qui dépend presque en entier de la commanderie de CarentoirDomus Hospitalis CarentoirDomus Hospitalis Carentoir, et les hommes subjets doibvent rentes féodales, debvoirs seigneuriaux et dîme. Les pleds généraux s'y tiennent le lendemain de la Sainte-Croix et l'on y fait venir les hommes du Temple du Gorvello et du Cours de Molac. » Les oblations faites à la Vraie-Croix se partageaient comme celles du Gorvello. Dans les temps reculés, il y avait aussi un étang et un moulin qui dépendait de la commanderie de Carentoir, mais ils n'existaient plus au commencement du XVIIe siècle, époque à laquelle l'évêque de Vannes « s'estoit déjà saisy du droit de dîme. »

Deux sanctuaires s'élevaient et subsistent encore au bourg de la Vraie-Croix; le premier, jadis église tréviale de Sulniac sous le patronage de Saint-Sauveur et de Saint-Jean, est devenu de nos jours église paroissiale. dédiée, à saint Isidore; c'est elle qu'on appelait le Temple de Saint-Jean, possédé par les Chevaliers Hospitaliers; — le second est à proprement parler la chapelle de la Vraie-Croix; disons un mot de chacun d'eux.


Chapelle de la Vraie-Croix
Chapelle de la Vraie-Croix — Sources: Bourgeois Michelle


La chapelle du Temple de saint Jean reconstruite au XVIe siècle et restaurée au XVIIe, affectait la forme d'une croix à double croisillon sur le modèle du reliquaire de la vraie croix dont nous parlerons à l'instant. On y trouve une cloche en bronze de 1523. — L'autre chapelle remonte en partie au XIIIe siècle et s'élève à l'extrémité du village opposée à l'église du Temple. Elle offre cette singularité d'être bâtie au-dessus d'une voûte sous laquelle passe la voix publique; son portail composé de cinq voussures ogivales reposant sur des colonnettes romanes se trouve sous le coté de la voûte correspondant à la nef du sanctuaire. Un escalier intérieur — remplacé de nos jours par deux escaliers extérieurs — conduisait de ce beau portail au sanctuaire lui-même.
Mais pourquoi ces deux chapelles dans le même village ?
Ecoutez la légende: « Un seigneur breton venant des croisades, — un Templier ou un Hospitalier peut-être,- rapportait de son lointain voyage une relique de la Vraie Croix. Il s'endormit un jour dans la paroisse de Sulniac, et pendant son sommeil la précieuse relique qu'il portait pieusement sur sa poitrine disparut tout à coup. A son réveil craignant de l'avoir perdue en route, il revint sur ses pas, mais bien en vain; il lui fut impossible de retrouver son trésor sacré et il quitta le pays. Après son départ, des enfants aperçurent une vive lumière dans une aubépine au pied de laquelle le chevalier s'était endormi; l'un d'eux grimpa dans l'arbrisseau et trouva au fond d'un nid, jetant un merveilleux éclat, le reliquaire qu'avait perdu le chevalier croisé. On résolut d'élever à côté une chapelle et d'y placer cette insigne relique; alors fut construite la chapelle du Temple sur le modèle du reliquaire de la Vraie-Crois. Le saint fragment y fut solennellement déposé, mais le lendemain la relique avait disparu de nouveau et le nid dans l'aubépine avait repris sa mystérieuse clarté. On comprit alors que Dieu voulait que la relique fût honorée non à quelques pas de l'arbre où elle reposait, mais sur son emplacement même et à la hauteur précise où se trouvait le nid. Une seconde chapelle fut donc construite en cet endroit et c'est là, qu'aujourd'hui encore l'on vénère le fragment de la Vraie-Croix. »

Cet objet sacré est renfermé dans un reliquaire en forme de croix à double branche en cuivre doré; une guirlande de feuilles de chêne gravée en creux court sur le pied et sur les croisillons, et une torsade forme bordure; neuf pierres précieuses ornent cette croix dont toutes les branches sont pattées. Honorée en ce lieu depuis bien des siècles, cette sainte relique donne depuis lors son nom au bourg de la Vraie-Croix.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


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