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Hôpitaux de l'Ordre de Malte par Départements
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Département du Lot-et-Garonne

Agen   (47)

Maison du Temple d'Agen
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Agen — 47


Hôpital d'Agen
Localisation: Hôpital d'Agen


Nous ne trouvons plus d'indication sur ce membre depuis l'époque de son adjonction au Temple de Brulhes jusqu'au XVIe siècle, sinon qu'il s'accrut en 1315 de tout ce que l'Ordre de Saint-Jean possédait dans le voisinage. En 1553, les consuls d'Agen entreprirent, au mépris des privilèges des chevaliers de Malte, de prélever les tailles sur les biens qu'ils possédaient dans la ville d'Agen et dans sa juridiction. Mais le Commandeur obtint à ce sujet des lettres de chancellerie du Parlement de Bordeaux; les consuls durent se résigner et consacrer les immunités de l'Ordre, par une délibération, dont le procès-verbal fut déposé dans les archives.

Ne résidant plus depuis des siècles dans la ville d'Agen, les Commandeurs du Temple cherchèrent à tirer le meilleur part possible de leur vieille église de Sainte-Quitterie, que les siècles et le délaissement menaçaient d'une ruine prochaine. Nous trouvons dans les archives un accord conclu en 1601 entre Raymond de Gozon Mélac, Grand-Prieur de Toulouse, commandeur de la Cavalerie et du Temple, et le syndic de la confrérie des Pénitents d'Agen. Le chevalier autorisait ces derniers à faire leurs exercices de dévotion dans la chapelle de Sainte-Quitterie, à la condition de se charger de toutes les réparations. Vers le milieu du XVIIIe siècle, le Commandeur François de Pallavicini obtint du Grand-Maître l'autorisation de céder à l'évêque d'Agen l'église de Sainte-Quitterie, « qui ne rapportait rien à l'Ordre » pour y établir une maison de refuge autorisée par lettres patentes de 1746: le prélat s'engageait, de son côté, à servir au Commandeur « une rente noble consistant en une croix d'or de la valeur de 85 livres » au dessus de la porte du futur établissement s'élèvera la croix de l'Ordre, et, lors des visites de la Commanderie, les commissaires seront reçus au son des cloches par l'aumônier du couvent (1753).
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Notre-Dame du Bourg


Notre-Dame du Bourg
Notre-Dame du Bourg


Les Templiers possédaient à Agen, en arrière de la chapelle Notre-Dame du Bourg, Image Panoramio — M.Strikis, l'église Sainte-Quitterie, une maison, ainsi qu'un donjon qui assurait sa défense et son autorité sur le quartier qui portait son nom.

L'église était entourée d'un grand jardin partagé en deux parties égales par un ruisseau. La maison était en briques ou en pierres et habitée par un jardinier. Les Templiers possédaient des vignes et trois noyers qui donnaient une grande abondance de noix. Les Templiers abandonnèrent leur donjon pour s'installer au Temple de Breuil.

Les Hospitaliers possédaient dans la ville plus de quarante maisons « qui font recette au commandeur », mais cette rente est fort modeste, quelques terres et rentes dans la paroisse de Saint-Arnaud, Sainte-Gemme, Sainte-Radegonde et Artigues.

Sainte-Quitterie n'était pas une paroisse, l'évêque d'Agen n'intervenait pas dans la nomination de son desservant. Le commandeur choisissait le prêtre qui devait être de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. La nomination devait être approuvée par le chapitre provincial du Grand Prieuré de Toulouse. Vers le milieu du XVIIIe siècle, le commandeur, François de Palavicini, céda ce sanctuaire à l'évêque d'Agen. Actuellement, il n'en reste plus rien.

Précepteurs du Temple d'Agen
Jordan de la Contraria (c. 1175)
Bernard de Bordes (c. 1253)
Guillaume Bernard de Laymont (c. 1298).
Sources: Monique Sieuzac, Templiers et Hospitaliers dans le Lot-et-Garonne. Editions Cheminements 2007


Argenteins   (47)

Commanderie d'Argenteins
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac — 47


Commanderie d'Argenteins
Commanderie d'Argenteins


La prise de possession d'Argentens par les chevaliers de Saint-Jean, après la suppression de l'Ordre du Temple, ne fit qu'augmenter la prospérité de cette commanderie; ils s'empressèrent d'y adjoindre tout ce qu'ils possédaient eux-mêmes dans les environs et d'y fondre les petites circonscriptions voisines de Cours, de Gazalis et de Bouglon. Les archives ne nous ont conservé dans cette période que les souvenirs des discussions que les précepteurs eurent à soutenir de temps à autre, et des transactions qui vinrent y mettre un terme. Ce sont, en premier lieu, les évêques de Condom qui réclamaient le paiement de certaines dîmes que les Commandeurs leur refusaient, en se retranchant derrière les prérogatives de leur Ordre; cette dispute, suspendue pour un temps par une transaction signée par les deux parties en 1447, se renouvela bientôt après et se prolongea jusqu'à l'année 1458, où le chapitre provincial de Toulouse autorisa le Commandeur Forton de Lat, à abandonner à l'évêque |de Condom la dîme entière de Sainte-Quitterie, en échange des droits contestés !.

Signalons encore une transaction conclue par le même Commandeur avec Alain d'Albret, comte de Dreux, de Gaure et de Périgueux, vicomte de Limoges et de Tartas, et Captai de Buch, au sujet du moulin d'Aubéas, dont la possession fut reconnue à l'Ordre de Saint-Jean. Les archives nous fournissent en outre plusieurs actes d'échange conclus par les chevaliers avec les abbesses du couvent de Sainte-Claire, à Nérac, monastère dont le Gallia Christiana ne mentionne pas l'existence: le premier, signé en 1419 par le Commandeur Ostolan de Lescure et l'abbesse, noble dame Saintine de Padiern, et le second, en 1483, par le Commandeur Pierre de Campagne et l'abbesse, noble soeur Jehane de Balaguer.

La période des guerres religieuses du XVIe siècle fut désastreuse pour la Commanderie. Les soldats de Jeanne d'Albret s'élançaient des places de Nérac et de Casteljaloux pour dévaster les domaines des catholiques; Argenteins ne pouvait donc échapper aux désastres. Aussi voyons-nous le receveur du Grand-Prieuré de Toulouse, dans la plainte que nous avons eu plusieurs fois l'occasion de citer, exposer que le Commandeur d'Argenteins avait été dépouillé de tous ses revenus et obtenir pour lui l'exemption de sa part de l'impôt consenti par l'Assemblée du clergé (1588).

Les membres de cette immense circonscription étaient disséminés non seulement dans l'Agenais mais encore dans les contrées limitrophes, telles que le Périgord, le Bazadois et la Gascogne. En voici l'énumération telle que nous la trouvons dans le procès-verbal de la visite de la commanderie en l'année 1650:

1) maisons et rentes d'ans la ville de Nérac;
2) moulins de Betpaume, de la Sereine et d'Aubéas;
3) Puyfortaiguille;
4) La Gardère (près de Montcrabeau);
5) La Tour de Lavande (près de Fargues);
6) Cours (en Bazadois) (Templiers);
7) Romestang;
8) Sainte-Louvère;
9) Saint-Sylvestre;
10) Mazerolles;
11) Cazalis (dans les Landes);
12) Saint-Jean d'Angenès et Graulan (près de Villeneuve-de-Marsan);
13) Saint-Romain;
14) Casteljaloux;
15) Moleyres;
16) Sainte-Marie de Beyriès;
17) Cavaignan;
18) Bouglon;
19) Asquets (duché de Fronsac);
20) Barbefère;
21) Montréal.

Frappés des abus qui pourraient résulter de cette accumulation de domaines dans une même main, les Grands Prieurs de Toulouse y portèrent remède vers la fin du XVIIIe siècle, en créant des commanderies séparées successivement à Casteljaloux et à Cours. Malgré cette disposition, le commandeur d'Argenteins, René de Leaumont, alors Grand Prieur de Toulouse, conserva l'administration des deux nouvelles commanderies jusqu'à sa mort, en 1786; La Révolution française arriva trop tôt après pour qu'il fût pourvu à son remplacement.

Liste des commandeurs Hospitaliers de Nérac-Argenteins
1315-1324. Pierre d'Arbusac.
1325-1326. Hugues de Lemosin.
1328-1329. Guillaume d'Alziac.
1337-1344. Guillaume-Roger de Mirepoix.
1376-1386. Bernard de Bornac.
xxxx-1390. Guillaume de Saint-Martin.
1426-1482. Fortanier de Lat.
1483-1492. Pierre de Champagne.
1494-1495. François de Goulard.
1496-1498. Bertrand d'Esparbès.
1505-1520. Bernard de Goulard.
1521-1540. Jacques de Manas.
1541-1542. Oddet de Massas.
1555-1585. François de Gozon-Mélac
1585-1594. Octave de Galéan Salerne.
1603-1613. Guillaume de Vassadel-Vacquières.
1622-1628. Joseph Amalric d'Esclangon.
1638-1643. Christophe de Ceytres Caumont.
1646-1655. Alexandre de Benque.
1660-1671. François de Tresseman Chastuel Brunel, receveur au Prieuré.
xxxx-1677. Denys de Touges Noailhan.
1686-1694. Paul-Antoine des Villages-Lachassaigne.
1701-1707. Anselme de Cayx.
1710-1711. N. de Fezin.
1713-1714. Georges de Caulet-Gragnague.
1717-1720. Jacques-François de Privas-Fonteuil.
1725 1742. Adrien de Langon.
1758-1759. Bernard de Roquette Buisson.
1765-1766. Antoine de Garnier-Font-blanche, bailli de Manosque.
1773-1786. René de Léaumont, Grand-Prieur de Toulouse.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Bouglon   (47)

Hôpital de Bouglon
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Bouglon — 47


Hôpital de Bouglon
Hôpital de Bouglon


Les chevaliers de Saint-Jean avaient dans cette localité un établissement, dont nous ne pouvons tout d'abord constater l'existence que par la mention de L'Hôpital de Bouglon dans d'anciens documents.

Cours



Domaine de l'Hôpital de Cours
Domus Hospitalis Cours


Après la suppression de l'Ordre du Temple, Bouglon se trouva tout naturellement réuni, tant à cause de son peu d'importance que de sa proximité, à la Maison du Temple de Cours.
Ce membre, composé de quelques fiefs autour de la ville et des dîmes de Gussac, de Moleyres et de Gavagnan, n'a laissé que bien peu de traces dans les archives et passerait presque inaperçu, si dans la période de la guerre du Bien-Public, dont nous avons eu déjà l'occasion de nous occuper, Charles d'Albret ne se fût emparé du fief de Bélis, situé sur le territoire de Bouglon.
Quand le calme se fut un peu rétabli, le commandeur Fortanier de Lat, réclama énergiquement contre l'usurpation dont il avait été victime; étant parvenu à prouver ses droits, il obtint gain de cause et rentra en possession des domaines usurpés (1468).
Sources: Le Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Casteljaloux   (47)

Commanderie de Casteljaloux
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Casteljaloux — 47


Commanderie de Casteljaloux
Commanderie de Casteljaloux


Les Hospitaliers avaient, soit à Casteljaloux, soit dans les environs, plusieurs possessions, venant pour la plupart de la munificence des sires d'Albret. Nous l'apprenons par un document du XIIIe siècle, fourni par les archives de cette Commanderie. C'est la charte par laquelle Amanieu d'Albret confirma les donations, faites par ses ancêtres à l'hôpital de Jérusalem, des dîmes du « moulin de Casteljaloux » et de « Castelnau-de-Sarnès », de la seigneurie de « Cazalis »; il augmenta lui-même la liste des libéralités de sa famille par la cession qu'il fit du moulin de « Cazeneuve. »

Ce parchemin fut scellé des armoiries du sire d'Albret, à Casteljaloux, en présence de Cenebrun de Melinhan, d'Arnaud Garsias de Sescas, de Bernard de Pompejac, d'Odon de Noailhan, de Lombard de Socasse (1241).

Dans la suite, les Hospitaliers acquirent une résidence dans la ville même. Pardeilhan de Vacquey, bourgeois de Casteljaloux, donna à l'Ordre de Saint-Jean « une maison bâtie en pierres et en bois, couverte de tuiles et située dans la grande rue (1411). »

Après avoir dit que la « jurande » de Casteljaloux voulut témoigner à l'Ordre sa sympathie, en abolissant par un arrêt tous les impôts qu'on avait prélevés jusqu'alors sur la vente des vins de la Commanderie (1678), nous aurons épuisé toutes les indications fournies par ce fonds peu considérable d'archives.

L'importance de cette dépendance d'Argenteins, où les procès-verbaux de visites ne trouvent à mentionner que la maison « sise dans la grand rue Saint-Raphaël, » la seigneurie spirituelle de la paroisse Saint-Romain et quelques rentes dans la ville, n'aurait pas suffi pour motiver son érection en Commanderie, si les agréments de la résidence dans un centre populeux ne l'eussent désignée naturellement comme chef-lieu de la nouvelle circonscription.

Vers 1780, Casteljaloux fut donc détaché, comme nous l'avons dit plus haut, d'Argenteins, pour former une Commanderie distincte avec les membres de Fargues, Neufonds, Argenton, Moleyres, Sainte-Marie de Veyriès, Cavaissac, Cazalis, Sarpouras, Montréal et Saint-Jean-d'Augenès.
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Dominipech   (47)

Commanderie de Dominipech
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Seyches, Commun: Saint-Salvy - 47


Commanderie de Dominipech
Commanderie de Dominipech


L'église de Saint-Vincent changea souvent de nom au cours des siècles, surtout pour se distinguer de Dominipech, petite commanderie hospitalière de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Les deux églises sont nées d'un échange entre l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, devenu l'ordre de Malte, (probablement de la commanderie de Nomdieu), ayant cédé ses rentes de Dominipech au duc d'Aiguillon, ce dernier fit construire les deux églises, en échange de cette concession.

Cette maison de l'Hôpital était un membre de la Maison de Brulhes et avait la haute justice sur les territoires et le village de Dominipech.
Nous n'avons pas la date de la donation ou de l'acquisition de cette importante Maison.

Une discussion contre « noble et puissant homme, Honorat de Savoie, comte de Villars et seigneur de Montpezat, » qui disputait au commandeur la haute justice de la ville de Dominipech, fut terminée par une sentence du Présidial d'Agen, qui, le 15 novembre 1557, consacra les droits de l'Ordre sur cette juridiction.
Commandeurs de Dominipech
1505. Pierre Raffin.
1509. Hugues d'Albinh.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Dominipech


Du Temple-sur-Lot dépendait la paroisse de Dominipech, située dans la juridiction de Montpezat. Le commandeur étant prieur primitif de l'Eglise en nommait le vicaire perpétuel. L'abbé de Clairac prenait le douzieme de la dime du blé et le marquis de Montpezat faisait rente au commandeur de 20 sacs de blé, 10 d'avoine, 10 livres d'argent, cinq paires de chapons et autant de poulets.
Dans le procès-verbal de visite de 1724 (1), il est dit que le commandeur a le droit de percevoir dans toute la paroisse de Roubillon le quart de la dîme, « de toutes sortes de grains, vin, chanvre et lin. » L'autre quart était pris par le curé de Roubillon pour le service de la paroisse et, la moitié restante revenait à la chapelle de saint-sernin de Toulouse. Le 27 septembre 1767 le membre de Dominipech contient en fonds reconnus « une cartérée deux quartonats, sept picotins et demi à raison de deux quartons bled, deux quartons avoine, cinq sols argent et une paire de poules par carterée, » (Dominipech n° 1061)
1. Ordre de Malte, visites, n° 423.
Sources: Revue de l'Agenais et des anciennes provinces du Sud-Ouest, 39e année, janvier-février 1912, pages 424-425. Agen 1912 - Bnf
Dominipech, écrin de culture et fierté locale
Publié le 10/06/2017 par Jean Escodo
L'association les Amis de Dominipech, présidée par Marc Pénnicaud, autour de l'église de Dominipech superbement rénovée, vestige de plus de dix siècles de la commanderie de l'Ordre des hospitaliers, y organise aujourd'hui, une fête culturelle. « Les Amis de Dominipech souhaitent donner vie et faire découvrir au plus grand nombre de personnes ce lieu historique qui appartient au patrimoine culturel du Lot-et-Garonne. Cette église, sauvée des ronces, a été tellement bien restaurée qu'il importait pour notre petit village rural de lui donner vie régulièrement. Le Conseil municipal y avait convié la population pour la cérémonie des vœux en janvier », explique la très engagée secrétaire, Colette Visintin. Les visiteurs auront la possibilité de se procurer l'essai de l'historienne Maryvonne Girou sur Dominipech.
Sources: Journal Sud-Ouest Dominipech
Voir des images de Dominipech


Nerac   (47)

Commanderie de Nérac
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac Canton — 47


Commanderie de Nérac
Commanderie de Nérac


Nous avons vu avec Argenteins que les Templiers possédaient certains droits dans la ville de Nérac ; les Hospitaliers, de leur côté, y avaient un établissement depuis le milieu du XIIIe siècle.
Le 27e jour du mois de février de l'année (1243-1244), le noble sire Amanieu d'Albret, entouré de ses chevaliers, Fort de Padiern, B. de Mélinhac, B. de Nazered; etc., remettait à frère Jourdain de Saint-André, Commandeur de l'Ordre de Saint-Jean, en Agenais, Quercy et Lomagne, une charte scellée de ses armes, par laquelle il concédait « aux frères et aux seigneurs malades de l'Hôpital » la faculté d'élever ou d'acheter dans l'intérieur de la ville de Nérac une maison noble exempte de charges et prenait le futur établissement sous sa sauvegarde.

Après la chute du Temple, les Hospitaliers réunirent leurs possessions de Nérac à leur nouvelle commanderie d'Agenteins. A cette époque, comme aujourd'hui, la richesse de toute cette contrée consistait dans le commerce de ses vins, et Nérac en était devenu tout naturellement le principal entrepôt.

Ce fut à ce sujet que le commandeur, Fourtanier de Lat, conclut en 1453 une transaction avec les consuls de cette ville, qui voulaient soumettre la vente des vins des Hospitaliers aux droits exiges des autres habitants, malgré les exemptions précédemment accordées; il fut convenu que les, chevaliers seraient exonérés du droit de « souquet » pour le vin qu'ils feraient vendre en gros « dans leur maison, située hors des murs près de la porte du Pont », mais qu'ils y seraient soumis pour le vin qu'ils feraient vendre au détail dans l'intérieur de Nérac, la faculté de débit leur étant accordée dans deux maisons pourvu qu'elles ne fussent pas situées dans la même rue. Cet accord fut ratifié par Charles d'Albret et par Pierre de Montlezun, Grand-Prieur de Toulouse.

Au commencement du siècle suivant, Alain, sire d'Albret, s'occupa à agrandir et à compléter les défenses de sa ville de Nérac. Les archives nous ont conservé un contrat, par lequel il céda plusieurs rentes au commandeur, pour l'indemniser de la perte de certaines maisons et de la garenne de l'Hôpital, détruites, pour le creusement des fossés de la ville et du château de Nérac (1519).

Lorsque, dans le XVIIIe siècle, les seigneurs féodaux, renonçant désormais à leur lutte contre la royauté, abandonnaient de toutes parts leurs vieux donjons pour des demeures plus confortables qu'ils faisaient construire dans l'intérieur des villes, les commandeurs d'Argenteins transportèrent, eux aussi, leur résidence à Nérac. Nous voyons, en 1655, le chevalier Alexandre de Benque obtenir de la duchesse de Bouillon la concession d'un banc dans l'église de Nérac, concession dont un de ses successeurs, le chevalier de Fezin, secrétaire des commandements du Grand-Maître, obtint la confirmation définitive en 1711.

Dans le voisinage immédiat de Nérac, l'Ordre de Saint-Jean possédait le fief de Meilhan, les dîmes des paroisses de Sainte-Geneviève et de Saint-Vincent-de-Padierne, ainsi qu'une portion du territoire d'Espieux.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Nomdieu   (47)

Commanderie de Nomdieu
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Francescas — 47


Commanderie Le Nomdieu
Commanderie de Nomdieu


Dans la portion méridionale de la vicomte de Brulhois se trouve une petite localité, dont le nom révèle tout d'abord l'origine monastique. C'est le village Le Nomdieu. Il doit en effet sa fondation aux Hospitaliers, appelés dans ces contrées par un vicomte de Béarn et comblés dans la suite de faveurs par ses descendants.

Vers l'année 1160, Gaston V, vicomte de Béarn et dame « Gilia » sa soeur, donnèrent à l'hôpital de Saint-Jean leur territoire de « Percemil », au centre duquel un frère de cet ordre se hâta d'élever une maison destinée au soulagement des pauvres, et l'appela l'hôpital du Nom-Dieu. Immédiatement après cette fondation, la noble dame « Gilia », devenue vicomtesse de Boville, dotait la nouvelle maison de son franc-fief de « Tenorencha », y faisait bâtir par ses gens un moulin pour l'usage des hospitaliers et était reçue soeur de l'Ordre de Saint-Jean.

Le successeur du premier bienfaiteur de cet hôpital, s'empressa de confirmer les donations de son père et de sa tante, et fut reçu « frère de la maison. » Cette confirmation fut faite sous l'épiscopat d'Elie de Castilhon, qui témoigna sa faveur aux Hospitaliers du Nom-Dieu en venant consacrer leur église, Gaston VI donna à l'Ordre plusieurs autres marques de sa haute bienveillance. C'est ainsi que de 1210 à 1215, époque de sa mort, il laissa successivement aux Hospitaliers le franc-fief de « Marmontet » la ville de « Oumet » (?) Cette dernière donation fut faite à Pau en présence des principaux seigneurs de sa cour, Wilhelm de Montlezun, Maurin de Millesaints, Wilhelm d'Abos, Merle d'Aras, Bernard da Noia, abbé de Luc, etc.
Gérard de Golard, bailli de la vicomte de Brulhois fut chargé de mettre le précepteur en possession de cette ville.

Le neveu de Gaston VI, Guillaume de Moncade, qui hérita de la vicomte de Béarn en 1223, signala son avènement en donnant à l'hôpital du Nom-Dieu et « à son fidèle ami », le précepteur Sans Garsetz, tous ses droits sur le « casal » de « Guiralt Fortz. »

Toutes ces diverses donations se trouvent consignées dans la charte solennelle de confirmation, concédée par Gaston VII, vicomte de Béarn, fils de Guillaume de Moncade. Cette ratification des actes de ses prédécesseurs fut prononcé le 17 juin 1246, en présence des seigneurs Wilhelmot d'Audongs, Bernard de Lados, Bertrand de Gavarret, Espaing de Millesaints, Raymond de Béarn, Olivier de Bourdeilles, Montessin de Gualard, etc. Du sceau du vicomte, il ne reste plus aujourd'hui que l'attache à laquelle il était jadis appendu.

Le 17e jour du mois de février 1287, Gaston « par la grâce de Dieu, Vicomte de Béarn et de Brulhois, seigneur de Moncade et de Castelviel », se trouvait à Bordeaux, appelé à la cour du roi d'Angleterre. Entouré de tous ses grands vassaux, Arnaud de Montaigut, Amanieu du Fossat, Arsieu de Navailles, Odon de Dorzet, Vital de Sevinhac, Fort Sans de Lados, chevaliers, Jourdain de de Tournafos, archiprêtre du Brulhois, Gérald de Lagreulet, Amanieu de Lados, Gaston de Badz, Bernard de Rovinhan, damoiseaux, le Vicomte concède au chevalier Guillaume du Luc, commandeur du Nom-Dieu, une charte de privilèges que nous allons analyser rapidement.

Il commence par se dessaisir en faveur des Hospitaliers de toute espèce de juridiction haute, moyenne et basse sur la localité de Nom-Dieu et sur son territoire, en se réservant seulement le droit de connaître des causes en appel et de recevoir les hommages et les reconnaissances féodales. Il n'exige en retour de cette première largesse que l'engagement solennel pris par le commandeur de ne jamais conclure de traité de paréage, avec un seigneur quelconque, soit laïque, soit ecclésiastique, autre que lui-même ou ses successeurs, dans le but de construire une bastide sur les terres possédées par l'Hôpital dans le vicomté de Brulhois. Cette clause nous indique que les seigneurs féodaux n'étaient déjà plus sans inquiétude sur l'accroissement d'autorité que les rois de France avaient acquis en construisant ou en aidant à construire des bastides sur un si grand nombre de points du territoire. Gaston exempte ensuite tous les habitants du Nom-Dieu des droits de leude et de péage dans toute l'étendue de sa seigneurie. Le commandeur promet enfin de remettre la ville de Nom-Dieu à son suzerain toutes les fois qu'il en sera requis, de se rendre à l'appel de ce dernier et à sa cour, « comme les autres chevaliers, damoiseaux et barons du Brulhois. »

Cet accord fut ratifié dans le chapitre provincial tenu l'année suivante à Fronton par Raymond de Grâce, précepteur de Puymaison et lieutenant du Prieur Saint-Gille (28 janvier 1288).

Ces différents privilèges furent confirmés par « dame Mathe, par la grâce de Dieu, comtesse d'Armagnac, vicomtesse du Brulhois », et par Gaston son fils. La chatte délivrée à cette occasion, munie des sceaux du comte et de sa mère, est datée du « Capitole de la Plume » (août 1304).

Est-ce avec ses propres ressources, ou en concluant un traité de paréage avec le vicomte de Brulhois que le commandeur Jacques Vilar, construisit la ville de Nom-Dieu dans les premières années du XIVe siècle; c'est ce que nous apprendrait un vieux parchemin tout en lambeaux et presque indéchiffrable aujourd'hui.

Quelques mots, lisibles encore, indiquent que c'était la charte des coutumes octroyées par ce commandeur aux habitants de sa bastide du Nom-Dieu. Mais nous n'avons pu que trop imparfaitement prendre connaissance de ce document pour faire autre chose que mentionner son existence. La date elle-même s'est soustraite à nos recherches. Mais le nom de son auteur qui occupa la commanderie de 1304 à 1310 nous le fixe d'une manière approximative.

Voulant épuiser la lite des libéralités de la noble famille des vicomtes de Brulhois envers l'hôpital du Nom-Dieu, nous avons dû négliger bien des points dans cette première période. Qu'on me permette de revenir un peu en arrière pour jeter un coup d'oeil rapide sur l'histoire de cet établissement dans ce temps là et sur les plus importantes donations par lesquelles les principaux seigneurs de la contrée témoignèrent, à l'exemple de leurs suzerains, leur bienveillance pour l'Ordre de Saint-Jean.

Saint-Vincent-de-Lamontjoie
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Francescas — 47
Le quatrième jour des calendes d'août de l'année 1199, le Prieur de Layrac, « considérant que l'église de Saint-Vincent, dépendant de son monastère, avait été dévastée et ne lui rapportait plus rien », la donna à Sanche de Lestrade, hospitalier, « à la charge de payer annuellement à lui ou à ses successeurs une rente de 10 conques de froment, 10 de fèves, 12 deniers arnaudens, plus 3 sols au Prieur de Causans. »

Terres de Marignac
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Castelsarrasin, Canton: Beaumont-de-Lomagne — 82
En 1273, Pons d'Albinhon, damoiseau, donna à Naugier de Montlezun, Commandeur du Nom-Dieu, « les herbes, les feuilles et les eaux de sa terre de « Malinhac » (Marignac), pour faire paître et abreuver les bestiaux de l'hôpital. »

Cette concession ne tarda pas à occasionner des difficultés. Nous trouvons, en effet, « noble homme, Arnaud-Guilhem de Castillon, damoiseau, bailli de la Plume et du Brulhois pour la comtesse Mathe et son fils », occupé à juger un procès entre Dalmace de Marziac, chevalier, seigneur d'Albiac et de Beaulencs, et Jacques de Vilar, précepteur du Nom-Dieu, au sujet de leurs droits sur le territoire de Marignac. Ce dernier, ayant prouvé ses prétentions, réclama la protection de ses suzerains contre son redoutable adversaire. Le bailli défend en conséquence à Dalmace de Marziac de porter à l'avenir préjudice aux droits de l'hôpital, « sous peine de confiscation des autres terres qu'il possède dans le Brulhois et place la maison du Nom-Dieu sous la sauvegarde comtale; un de ses sergents est délégué pour veiller à l'exécution de ces ordres (20 avril 1307).

Les archives de cette Commanderie nous fournissent en outre, une longue suite de transactions conclues par les précepteurs avec les seigneurs du voisinage. En 1260, nous trouvons un accord passé entre le commandeur Augier de Montlezun dans le Gers et noble dame Viane de Gontaut, agissant au nom du chevalier Elie de Castilhon (peut-être Castillon-Debats dans le Gers), son mari, au sujet du territoire d'Avense.

Un peu plus tard, le 16 juin 1303, c'est le chevalier Eizias de Rossat, précepteur du Nom-Dieu et de Gualart, qui signa un traité avec Pierre d'Altèges, Gérard de Trencaléon et Anier de Pins, coseigneurs de la place de Fieux (47), pour régler leurs droits de juridiction sur le territoire de Gualart.

Mentionnons encore un arrangement conclu par le commandeur Bérenger de Séailhes avec Anglès, Bernard et Doat de Lartigue, damoiseaux, au sujet du paiement des dîmes de la paroisse de Saint-Vincent-de-Lamontjoie (11 juillet 1316).

Dans le courant du XVe siècle, nous trouvons enfin les Commandeurs inquiétés dans la jouissance de leurs droits par les comtes d'Armagnac, héritiers de la vicomte de Brulhois: il s'agissait du droit de pâturage dans le territoire de la « Morède » et de Badz, droit qui avait été concédé à l'Ordre par les ancêtres du comte, et que ce dernier lui contestait; il fit saisir en conséquence les biens de l'hôpital situés dans sa juridiction ; le Commandeur porta plainte, démontra ses droits et en définitive obtint gain de cause.
Dans les premières années du XVIe siècle, la Commanderie du Nomdieu fut supprimée et alla se fondre dans celle de la Cavalerie, avec ses dépendances: dite la Cavalerie d'Armagnac

La Cavalerie
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Ayguepinte - 32


Domus Hospitalis Cavalerie
Domus Hospitalis Cavalerie


Saint-Vincent
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret, Commune: Saint-Vincent-de-lamontejoie - 47


Domus Hospitalis Saint-Vincent
Domus Hospitalis Saint-Vincent


Poussac
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret, Commune: Saint-Vincent-de-lamontejoie - 47


Domus Hospitalis Poussac
Domus Hospitalis Poussac


Bonnefont
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret, Commune: Saint-Vincent-de-lamontejoie - 47


Domus Hospitalis Bonnefont
Domus Hospitalis Bonnefont


Saint-Lary
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret, Commune: Saint-Vincent-de-lamontejoie - 47


Domus Hospitalis Saint-Lary
Domus Hospitalis Saint-Lary


Peyriac
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret, Commune: Sainte-Maure-de-Peyriac - 47


Domus Hospitalis Peyriac
Domus Hospitalis Peyriac


Saumont
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: L'Albret - 47


Domus Hospitalis Saumont
Domus Hospitalis Saumont


Saint-Bazille
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Lectoure-Lomagne, Commune: Saint-Mézard - 32


Domus Hospitalis Saint-Bazille
Domus Hospitalis Saint-Bazille


Marignac
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Cazères, Commune: Marignac-Laspeyres - 31


Domus Hospitalis Marignac
Domus Hospitalis Marignac


Je pencherais pour cette localisation, car sur la carte de Cassini on y trouve un Saint-Jean et un Hôpital
Peut-être est-ce ce Marignac, c'était à l'origine une possession des Templiers (1312, Philippe IV le Bel confisque les biens des Templiers (parmi lesquels la chapelle de Saint-Martin)
Marignac, Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Bagnères-de-Luchon - 31
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

Nomdieu
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: Nérac - 47
Maison Dieu. Le 5, porte que ledict seigneur revérend Archevesque se seroit transporté à la Maison-Dieu (33), aparlenant aux Hospitaliers de Saint-Jean
de Hierusalem, et icelle visite et exerce tous actes et y séjourne avecq son train jusques au lendemain, aux despens du commandeur.
Maison-Dieu, commanderie de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, dans l'ancien Bruilhois, aujourd'hui Nomdieu.
Sources : Lépicier, Jules. Archives historiques du département de la Gironde, tome XXIII. Bordeaux M. DCCC. LXXXIII. - BNF


Puy-Fort-Eguille   (47)

Commanderie de Puifortaiguille, de nos jours, Puy-Fort-Eguille
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac, Commune: Fieux — 47


Commanderie de Puifortaiguille
Commanderie de Puifortaiguille


Malgré la solennité de cet acte que nous devons citer succinctement, puisque les archives n'en ont conservé que des extraits, les seigneurs d'Albret continuèrent à élever de temps, à autre leurs prétentions sur cette petite ville. Espérant sans doute trouver dans les Hospitaliers, nouveaux possesseurs d'Argenteins, des adversaires moins décidés pour la revendication de leurs droits, les sires d'Albret crurent pouvoir essayer des moyens violents, ou du moins, s'ils n'agirent pas directement, ils fermèrent les yeux sur les tentatives de leurs serviteurs. Le jeudi après la fête de Saint-Michel, en l'année 1328, le juge de Nérac, à la tête d'un certain nombre d'hommes d'armes, se rendit dans la place de Puyfortaiguille, fit enfoncer les portes de la prison commune du sire d'Albret et du commandeur, et en fit arracher un criminel qu'il emmena dans celle de Nérac. Le chevalier, Aynard de Lagarde, précepteur de Puyfortaiguille, alla porter ses plaintes devant le juge ordinaire du seigneur d'Albret qui était venu tenir ses assises à Nérac et qui, devant l'injustice de cette tentative, ne put s'empêcher d'évoquer l'affaire à son tribunal et de faire droit au commandeur.

Ce ne fut pas la seule puissance contre laquelle ce même chevalier eût à lutter dans cette période. L'année précédente, induit sans doute en erreur par quelque rapport mensonger, Jourdain Plante, sénéchal d'Agenais, avait fait saisir les biens du commandeur et occuper son château par une garnison de sergents, pour le punir des violences dont il se serait rendu coupable envers les officiers royaux. Aynard de Lagarde, s'en vint porter ses plaintes et prouva son innocence devant Raymond Seguin, chanoine de Saint Etienne de Toulouse, délégué par Gaillard, prévôt du chapitre et conservateur des privilèges de l'Ordre ce dernier fit ses remontrances au représentant de l'autorité royale, qui révoqua ses premières mesures et enleva la garnison de Puyfortaiguille (mardi après la fête de Saint-Thomas 1327).

N'ayant pu arriver à leurs fins par les moyens violents, les sires d'Albret essayèrent, d'y parvenir, par des voies détournées. Sur le territoire de Puyfortaiguille, s'élevaient le château (salle) et la tour de la Cassagne, appartenant à Guillaume de Figues, vassal du commandeur. Le procureur du sire d'Albret vint un jour sommer le châtelain de ne reconnaître désormais comme suzerain que son propre seigneur et fit saisir son château et ses biens. Placé de la sorte entre ces deux puissances rivales, le chevalier de Figues se soumit aux volontés du plus fort et promit de payer au sire d'Albret en signe de vasselage une censé féodale de 15 sols de la monnaie courante. Le commandeur F. de Lat ne se laissa pas intimider et, par ses protestations contre les tentatives du sire d'Albret, parvint à faire reconnaître et respecter ses droits, (4 août 1446).

Nous voici arrivés au XVIe siècle et aux guerres religieuses.
Dans cette période, Puy-Fort-EguilleDomus Hospitalis Puy-Fort-EguilleDomus Hospitalis Puy-Fort-Eguille ne fut pas plus épargné que le reste de la commanderie. Pendant quelque temps les chevaliers de Saint-Jean en perdirent la possession. Dans la détresse où était plongé le pays et en présence de la pénurie de son trésor, le roi avait été obligé de recourir aux mesures extraordinaires pour se créer des ressources. La nation entière étant presque épuisée par les nombreux subsides qu'on lui avait demandés, c'était au clergé seul qu'il pouvait s'adresser: « De l'advis des princes de son sang et de grands notables personnes de son conseil privé et du consentement de plusieurs gens d'église », il rendit en 1563, un édit ordonnant une aliénation de biens ecclésiastiques pour la somme de 100. 000 escus de rente. Le Grand-Prieur de Toulouse ayant reçu communication de cet ordre et de la part qu'il avait à supporter dans cette imposition extraordinaire, se libéra envers le trésor par la cession de certaines dépendances de l'Ordre et notamment du membre de Puyfortaiguille, qui fut en effet vendu aux enchères. La reine Jehanne de Navarre acquit la maison noble de la commanderie et les domaines qui en dépendaient. Cette cession ayant été faite par l'Ordre avec pacte de rachat, le commandeur François de Gozon Mélac put racheter ce membre d'Argenteins, en versant dans le trésor de la reine Jehanne le prix qu'elle en avait donné l'année précédente (1564).

Exposée sans grande défense aux attaques de la garnison huguenote de Nérac, la place de Puyfortaiguille eut beaucoup à souffrir pendant cette période et fut probablement saccagée plus d'une fois. Le procès-verbal de la visite de 1650 ne mentionne à Puyfortaiguille que les ruines de son château.

Liste des commandeurs Hospitaliers de Puyfortaiguille
1327-1338. Aynard de Lagarde.
xxxx-1419. Raymond Vidon.
1504-1520. Raymond de Botet.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Saint-Jean-de-Ferrand   (47)

Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Ferrand
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Lauzun, commune: Saint-Pardoux-du-Breuil — 47


Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Ferrand
Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Ferrand


L'église de Saint-Jean-de-Ferrand, entourée de son cimetière, était sur la paroisse de Saint-Pardoux. Cette église avait trois petites fenêtres à chacun de ses murs latéraux. Le clocher à mitre était surmonté d'une croix. L'hôpital était séparé de l'église au couchant.
Le commandeur avait son logis à Marmande, à l'intérieur de la ville.

Les Hospitaliers avaient une petite commanderie: Saint-Jean-de-Ferrand, fondée comme hôpital, vraisemblablement dès les premiers temps de l'arrivée de l'Ordre en Agenais, vers le milieu du XIIe siècle.

Cet hôpital suivit les coutumes de Sauvagnas jusqu'en 1380 environ. Elles furent remplacées par celles de Marmande.
C'est seulement en 1280 qu'il paraît dans des documents échappés à la destruction.
Le 28 juillet 1280, Hélias de Gordon fit don à l'Hôpital de Saint-Jean-de-Ferrand de 15 livres tournois en échange de la participation aux biens spirituels de l'Ordre. A cette époque, le commandeur, Arn de Saverdun était sous l'autorité d'Aguilhiers, commandeur de Sauvagnas.

En 1298, Sans Amen de Pins fit don de biens considérables à cet Hôpital. Cette donation, Sans Amen la fait « par motif de piété pour subsides de la Terre Sainte, en réparation des dommages que l'Ordre a souffert dans Acre. »

Dans la première moitié du XIVe siècle, les Hospitaliers avaient dans leur censive des maisons à Ferrand, des terres dans les paroisses de Saint-Martin (commune de Seyches, commune de Puymiclan), de Pech Guiraud, de Virazeil, de Gontaud. Dès 1298, cet hôpital avait des revenus de 50 livres tournois prélevés sur les terres sises près de Ferrand et sur les péages Monheurt et de Moncrabeau.

Les guerres éprouvèrent les tenanciers de Saint-Jean-de-Ferrand. En 1337, Marmande fut prise par les troupes du roi de France: ce fut le début de guerres incessantes pendant lesquelles les troupes anglaises ou françaises ravagèrent les campagnes. La commanderie de Saint-Jean-de-Ferrand fut des plus éprouvées. Au début du XVIe siècle, Saint-Jean-de-Ferrand comptait 35 tenanciers dont 23 à Saint-Pardoux du Breuil, 8 dans la paroisse Saint-Pierre-de-Granon, une maison à Marmande dans la rue Labat. Les possessions des Hospitaliers étaient importantes à Saint-Jean-de-Ferrand, mais cette commanderie, très longtemps l'objet de la sollicitude de l'Ordre, devait être bientôt négligée. Dès 1503, elle est affermée. En 1780, l'église était complètement délabrée.

En 1715, le « membre » de Saint-Jean-de-Ferrand fut réuni au Temple du Breuil, à la mort du commandeur Honoré de Champousis.
En 1763, la contenance de ce fief était réduite à 127 journaux dont une maison à Marmande et deux moulins à Ferrand.


Le grand moulin de Ferrand
Le grand moulin de Ferrand


Les Hospitaliers avaient aussi sur leur territoire des moulins à eau:
— A l'ouest, le moulin de Malvirade allant se déverser dans le Trec.
— Le petit moulin de Ferrand, mis en oeuvre par un petit ruisseau qui prend sa source près de Ferrand et va se jeter dans le Trec.
— Le grand moulin de Ferrand pour l'usage duquel fut rectifié le cours du Trec.
Sources: Monique Sieuzac — Templiers et Hospitaliers dans le Lot-et-Garonne

Liste des Commandeurs du membre de Saint-Jean de Ferrand
xxxx-1319. Wilhelm de las Colteras.
xxxx-1500. Bertrand de Lassacomba.
xxxx-1618. Jean Rigald.
xxxx-1704. Honoré de Champoussin.
1718-1719. Jean d'Arrerac.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Saint-Sulpice de Rivalède   (47)

Commanderies de Saint-Sulpice de Rivalède
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Villeneuve-sur-Lot, Commune: La Sauvetat-sur-Lede — 47


Commanderies de Saint-Sulpice de Rivalède
Commanderies de Saint-Sulpice de Rivalède


Saint-Sulpice de Rivalède était une petite commanderie que l'Ordre de Saint-Jean possédait sur les bords de la rivière de la Leyde. Après avoir eu, dès le principe, une existence propre, elle fut réunie, ainsi que son annexe Saint-Jean de l'Herm, à la commanderie de Salvagnac (Salvaignac 81) vers le milieu du XIVe siècle.

Saint-Jean de l'Herm



Domus Hospitalis Saint-Jean de l'Herm
Domus Hospitalis Saint-Jean de l'Herm


Les documents peu nombreux que renferment ses archives, ne nous parlent que des discussions et quelquefois même des luttes qu'eurent à soutenir en plus d'une circonstance les chevaliers de Saint-Jean à Saint-Sulpice. Nous voyons tout d'abord Pierre de Belet, commandeur de Saint-Sulpice, en procès avec le sindic des habitants de Saint-Jean-de-l'Herm pour la fixation des droits de dîmes dus par ces derniers; discussion terminée par un arbitrage le 15 septembre 1287.

A la suite sans doute d'autres difficultés, ou bien en présence des dangers que la guerre de Gascogne faisait courir à ses domaines, le commandeur de Saint-Sulpice obtint, en 1338, du Roi Philippe VI des lettres de sauvegarde « pour ses domaines, son église et son moulin de la Leyde. » Si cette mesure put préserver la commanderie pendant quelque temps son efficacité ne fut que provisoire, comme nous allons le constater.

Temple du Breuil
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Castelmoron-sur-Lot — 47


Temple du Breuil
Temple du Breuil


La fin du XVe siècle notamment fut une époque troublée pour Saint-Sulpice de Ribalède. Il s'agissait encore cette fois des dîmes de Saint-Jean de l'Herm, qui étaient disputées au chevalier Bernard de Gros, commandeur du Temple du Breuil, par Etienne Carrière, prêtre, sindic de l'hôpital Sainte-Catherine de Villeneuve-d'Agen. L'affaire portée devant les tribunaux ecclésiastiques fut jugée en faveur de l'Hospitalier. Exaspéré de sa défaite, le sindic résolut de se charger lui-même du triomphe de sa cause, et, à la tête d'une vingtaine de complices, « armés et rembastonnés d'armes et harnois « invasibles, » se jeta sur les domaines du commandeur, ravageant les moissons, dispersant et maltraitant les témoins de ses méfaits. Le 24 février 1479, le Parlement de Toulouse rendit, à la requête du chevalier de Gros, un arrêt d'ajournement contre les coupables. Mais cette intervention de la justice ne fut pas suffisante pour clore cette période de luttes.

Ce même Commandeur s'établit le 11 septembre 1482 dans la maison qu'il possédait à Saint-Sulpice. A cette nouvelle deux de ses ennemis, Pierre Bernard et Arnaud Hébrart, anciens complices d'Etienne Carrière, dont, ils avaient sans doute partagé les précédentes entreprises, trouvèrent l'occasion favorable pour mettre à exécution un complot préparé de longue main et se défaire d'un adversaire qui leur était particulièrement antipathique. La plainte adressée au Parlement par ce dernier, nous les montre « à la tête d'une troupe de trente ou quarante hommes, gens infâmes et dissolus, entre lesquelz le bourrel, ou exécuteur criminel de justice de Villenove d'Agenois », faisant invasion dant la maison de l'Hôpital. »

« Iceulx se irruèrent contre le dict exposant et ses serviteurs et les prinrent aux cheveulx et leur tiroient et arrachoient les poils de la barde, en regnyant le nom de Dieu, et qu'ils les dampnifieroient de leurs personnes. Et ledict Arnaut Ebrart tira son peinart hors de la gaigne, en disant audict exposant: Ribaut crozat, per las plagas de Diù, aras moriras ! En lui voulant donner dudict peinart sur la teste. Et aussy ledict Pierre Bernart tira son espée, de laquelle par plusieurs fois, s'esforça tuer ledict exposant, ce qu'il eust faict, s'il ne sefust gardé. Et, en voulant mettre leurs mauvais desseins et propos à effect, prinrent à la gorge Astorg de Reysag et l'eussent estranglé, si ne fust que ledict exposant les en garda. Et non contents de ce, eschallèrent l'esglize, dans laquelle trouvèrent Bertrand de Lalane, serviteur dudict suppliant, et lui arrachèrent la plus grande partye des cheveulx de la teste, lui baillèrent plusieurs cops avec leurs bastons, tellement qu'il tomba en terre, et, lui estant en terre, aucun desdicts malfaicteurs ini donna ung estre d'un espiot parmy le genoil et lui fit une grande playc, d'où issit grant effusion de sang... Ils prindrent, ruynèrent et emportèrent les maies, espées, arbalestes, ung filest de chasse dudict exposant, estans dans ladicte esglize. »

Les coupables auteurs de cette agression se flattaient de l'impunité, en raison de leur parenté avec le lieutenant du sénéchal d'Agen; poussant même plus loin leur audace, ils avaient fait sommer par leur allié le Commandeur à venir rendre compte devant la cour du sénéchal des violences qu'il aurait commises à leur égard, et emprisonner ses serviteurs. Mais la chancellerie du Parlement de Toulouse, par ses lettres datées de Bourg-Saint-Bernard (19 octobre 1472), annula la procédure commencée et cita les agresseurs à sa barre.

Liste des Commandeurs de Saint-Sulpice de Ribalède


--------1237. Pierre de Belet.
--------1463. Durand de Rustia.
1495-1515. Robert do Durfort.
1478-1495. Bernard de Gros.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse: 1883


Sainte-Foy de Jérusalem   (47)

Domus Hospitalis Sainte-Foy de Jérusalem
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: Agen-Nord-Est, commune: Pont-du-Casse — 47


Domus Hospitalis Sainte-Foy de Jérusalem
Domus Hospitalis Sainte-Foy de Jérusalem


Dans les environs immédiats de la ville d'Agen, les Hospitaliers de Salvagnac possédaient le château fort de Sainte-Foy de Jérusalem. Les Anglais, à qui le roi Philippe III avait cédé la possession de l'Agenais, s'empressèrent de s'y établir sur le pied de guerre et de s'assurer de l'occupation d'un certain nombre de places et de positions stratégiques. La citadelle de Sainte-Foy leur parut importante pour la protection des approches de la ville d'Agen. Aussi, sans avoir égard aux immunités de l'Ordre et aux réclamations du commandeur de Salvagnac, une garnison anglaise vint s'y établir. Malgré toutes ces précautions, les débuts de la guerre, qui éclata bientôt après, furent favorables à nos armes et le comte de Valois lieutenant du Roi en Languedoc, s'empara en 1335 de presque tout l'Agenais: en 1327 les Anglais, aidés par une partie de la noblesse du pays, ne conservèrent avec peine que quelques places et, entre autres, celle de Sainte-Foy; ils offrirent aux Hospitaliers de la leur rendre, dans l'espoir sans doute de les attirer dans leurs intérêts. Mais, fidèle à la cause française, le commandeur de Salvagnac, Raymond Roger de Mirepoix, demanda à ce sujet les ordres de Robert Bertrand, seigneur de Briquebec, lieutenant du roi en Gascogne. Ce dernier par ses lettres datées de la Réole (8 septembre 1327) et scellées de ses armes, autorisa les chevaliers de Saint-Jean à reprendre possession de la place de Sainte-Foy, à la fortifier et à la peupler de nouveau, à la condition qu'elle resterait désormais sous l'autorité du roi de France.

La paroisse de Sainte-Foy avait été déclarée annexe de Sainte-Quitterie d'Agen, et demeura unie à ce membre dans toutes les transformations qu'il éprouva dans la suite.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883

Chapelle Sainte-Foy de Jerusalem
Il y a à Sainte-Foy, une chapelle. Elle a très probablement été construite par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Bien que je lise ici et là, le nom des Templiers, Sainte-Foy de Jérusalem appartenait bel et bien à la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Salvagnac. M. Dubourg, nous dit: C'est le Roi Philippe III, qui donna aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, le château de Sainte-Foy de Jérusalem, ce qui exclut les Templiers de cette possession, puisqu'à cette époque, les Hospitaliers n'avaient pas encore reçu en héritage les biens de l'Ordre du Temple.


Chapelle Sainte-Foy de Jerusalem
Chapelle Sainte-Foy de Jerusalem: Sources Pierre Fabre


Philippe III de France, dit Philippe le Hardi, né le 1er mai 1245 à Poissy, mort le 5 octobre 1285 à Perpignan, fut roi de France de 1270 à 1285, le dixième de la dynastie dite des Capétiens directs.
Analyse de Jack Bocar


Sauvagnas   (47)

Domus Hospitalis Sauvagnas
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: Laroque-Timbaut — 47


Domus Hospitalis Sauvagnas
Domus Hospitalis Sauvagnas


Dans le voisinage du Temple de Brulhes, s'élevait un antique donjon, au sommet duquel flottait l'étendard de l'Ordre de Saint-Jean. C'était l'hôpital de Sauvagnas, dont les commandeurs exerçaient leur juridiction sur toute la circonscription de l'Agenais. Le plus ancien acte, que nous trouvons dans ses archives, n'est que de l'année 1235. C'est la charte par laquelle le seigneur Guillaume de Saint-Geniès se donnait avec tous ses biens, « à Dieu, au bon Monseigneur Saint-Jean « et à son hôpital de Sauvagnas; » donation qui fut reçue par Sans Arcis, « commandeur de Sauvagnas et des autres maisons de l'Ordre en Agenais. »
Un autre parchemin nous transporte ensuite devant le tribunal du chevalier, Biaise « Lupi », viguier de Toulouse et nous montre Sans « Anerii » de Pins, damoiseau, donnant à Guillaume de Villaret, Grand-Maître de l'Ordre, ses droits sur Saint-Jean de Ferrand, sur Montcaprel, ainsi que le péage de Manerque (1298).

Le 3 mars 1264, le Grand-Prieur de Saint-Gilles, Féraud de Baras, et Ermengaud des Aguilhiers, commandeur de Sauvagnas, octroyèrent « à leurs amés vassaux » de cette ville une charte de franchises. Nous avons déjà étudié un assez grand nombre de documents du même genre, et pouvons nous contenter de passer rapidement sur celui-ci: signalons seulement, dans le code de justice criminelle, l'article qui prescrit l'ensevelissement du meurtrier au-dessous du corps de sa victime et dans les arrêtés contre les voleurs de récoltes, l'exemption en faveur des femmes enceintes, qui ont droit « d'entrer dans les vignes ou les jardins, d'y manger des raisins ou d'autres fruits et même d'en emporter dans leurs mains. »

Citons parmi les bienfaiteurs de la maison de Sauvagnas « noble dame Elydis du Val, dame du Val et de Saint-Etienne « de Casson qui, considérant les services rendus dans tout « l'univers par l'Ordre de Saint-Jean, » lui donne tout ce qu'elle possédait dans cette juridiction (21 juin 1401). Tout le reste des archives de cette commanderie est encombré par les débats, les procès et les transactions entre les Hospitaliers et les chanoines de Saint-Caprais au sujet des dîmes de Sauvagnas. Ces discussions se prolongèrent jusqu'à la fin du XVIe siècle, époque à laquelle le commandeur Pierre d'Esparbès acquit du chapitre les droits que ce dernier percevait sur Sauvagnas, en échange de rentes qu'il céda sur le tènement de la Vigne (1594).

Dans les dernières années du XVe siècle, Sauvagnas perdit son titre de commanderie et fut réunie à Golfech, vers 1650, il fut adjoint à la nouvelle commanderie du Temple de Brulhes.
Sainte-FoyDomus Hospitalis Sainte-FoyDomus Hospitalis Sainte-Foy, Saint-Jean de FerrandDomus Hospitalis Saint-Jean de FerrandDomus Hospitalis Saint-Jean de Ferrand, DominipechDomus Hospitalis DominipechDomus Hospitalis Dominipech et Saint-CapraisDomus Hospitalis Saint-Caprais-de-LermDomus Hospitalis Saint-Caprais-de-Lerm formaient ses plus anciennes dépendances ; on lui avait réuni dans la suite la petite commanderie de Saint-Sulpice de Ribaléde. Donnons en terminant la description du château de Sauvagnas, telle que nous la trouvons dans le procès-verbal de la visite de la commanderie en 1669: « A Sauvagnas, le commandeur a un chasteau, joignant l'esglise, avec trois tours du cousté du levant et du midy, qui servent de deffense pour le dict chasteau; en l'une desquelles y a ung degré; et, à trois coings du dict chasteau, une guéritte à chascun, bastye de bois et de briques et couvertes de thuiles. A l'entrée du dict chasteau du cousté de l'esglise, y a un petit reduict appelé Rebelin. »

Liste des commandeurs de Sauvagnas
1235-1235. Sans Arcis.
1148-1251. Jourdain de Saint-André.
xxxx-1257. Arnaud de Boutenac.
1264-1284. Ermengaud des Aguilhiers.
1301-1306. Bertrand de Savignac.
1313-1322. Bérenger de la Selve.
1326-1327. Raymond-Roger de Mirepoix.
1358-1375. Bernard del Thor.
1376-1377. Jean de Bernard.
1401-1411. Bernard de Marrast.
xxxx-1421. Jean de Durfort.
xxxx-1449. Pierre de Montlezun.
1451-1481. Bernard de Vellac.
1488-1489. Erol d'Abman.
1493-1495. Jean de Laincel.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Sauvagnas


Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Agen - 47
Salvanhan. Leyrac. Le 47, porte que le premier jour de juillet audit an, ledict seigneur Archevesque seroit parvenu en la maison des Hospitaliers de
Saint-Jean de Hierusalem, au lieu de Salvanhan (29), et illec reçu procession nellement ; et pour ce qu'il esloit tard, il y coucha et paracheva sa
visite le lendemain et y sejourna, aux despens du commandeur, et d'illec alla au prieuré de Leyrac (30) où il coucha avecq son train, aux despens dudict
prieur, et visita l'église dudict lieu.
En 1235 la présence d'une commanderie des Templiers y est attestée par un document écrit. Des coutumes écrites sont établies en 1264. En 1275 la construction du château est terminée, la date est inscrite sur une pierre scellée dans la grande salle. Ce château étant détruit, cette pierre a été apportée au musée d'Agen. Traduction de l'inscription : « En l'an 1275 frère Armengaud Aguiler, précepteur d'Agen et de Bordeaux fit cette maison. »
29. Sauvagnas, canton de Laroque-Timbaut, arrondissement d'Agen.
30. Leyrac, canton d'Astaffort, arrondissement d'Agen.


Temple-sur-Lot (Le)   (47)

Commanderie de Brulhes ou Le Temple-sur-Lot
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Villeneuve-sur-Lot, Canton: Sainte-Livrade-sur-Lot — 47


Commanderie de Brulhes ou Le Temple-sur-Lot
Commanderie de Brulhes ou Le Temple-sur-Lot


Brulhes de nos jours le Temple-sur-Lot, portait jadis le nom de Temple-de-Brulhes, de Bruillhes ou de Breuil (les trois termes signifiant garenne ou petit bois).

Comme nous pouvons le constater par les titres que prenaient les commandeurs du Temple de Brulhes, ils jouissaient d'une sorte de suprématie sur les maisons de l'Ordre de la contrée, et cet établissement était devenu le centre d'une circonscription administrative, désignée sous le nom de « baillie d'Agenais. » Nous avons vu plus haut dans l'étude sur les commanderies de Castelsarrasin et de Golfech, que cette prérogative amena dans la suite une guerre dans le sein même de l'Ordre et comment le chevalier B. del Thor, commandeur de Brulhes, ayant revendiqué à titre de successeur des Maîtres de la baillie d'Agen, le membre de Golfech, s'en était emparé par la violence et fut obligé par le Grand-Maître à le restituer au commandeur de Castelsarrasin. Malgré cet échec, la commanderie du Temple de Brulhes ne cessait pas d'être importante, surtout lorsque plus tard on lui adjoignit l'hôpital de Salvaignas et ses nombreuses dépendances.

Une discussion contre « noble et puissant homme, Honorat de Savoie, comte de Villars et seigneur de Montpezat », qui disputait au commandeur la haute justice de la ville de Dominipech, fut terminée par une sentence du Présidial d'Agen, qui, le 15 novembre 1557, consacra les droits de l'Ordre sur cette juridiction.

Grâce à la force de ses murailles, le Temple de Brulhes, situé loin des places protestantes, paraît avoir été préservé de tout désastre pendant la période, des guerres religieuses.

Toutefois si nous n'avons pas à enregistrer la dévastation de la commanderie, nous pouvons constater que l'esprit de révolte et d'insubordination avait commencé à se propager parmi la population. Profitant de l'absence des commandeurs, retenus au-delà des mers par le service de la religion, les vassaux s'émancipaient, peu à peu ils oubliaient leurs devoirs; des abus menaçaient de se transformer en droits, grâce à la prescription. Aussi quand messire Denys de Polastron la Hillière, commandeur de la Cavalerie, de Bordères, et du Temple de Brulhes et ambassadeur de l'Ordre auprès du Saint-Siège, voulut à son retour en France, visiter sa commanderie de l'Agenais, fut-il surpris à la vue de ses paysans parcourant ses forêts, « avec des quantités de chiens, lévriers et furets », les mains armées d'arquebuses, et chassant tout comme de nobles seigneurs. Le chevalier tenta inutilement d'interposer son autorité, pour remédier à ces abus; ses vassaux se mutinèrent et des bandes révoltées allèrent dévaster ses récoltes. Effrayé de ces symptômes, le commandeur réclama la protection royale contre ses turbulents vassaux; le 12 mars 1625 le roi Louis XIII chargeait Jean Rigal, commandeur de Goutz, d'aller placer sur la terre et juridiction du Temple de Brulhes les panonceaux fleurdelisés.

Les archives font encore mention d'une affaire assez étrange qui vint, vers la même époque, solliciter l'intervention de ce même Commandeur. Vers le milieu du XVIe siècle, le pape Paul IV avait autorise et encouragé la fondation à Rome d'un hôpital, appelé du « Saint-Esprit-en-Saxe », et destiné à servir d'asile aux enfants trouvés. Grâce à la protection pontificale, cet établissement ne tarda pas à devenir prospère; des donations dans les différents pays de la catholicité vinrent accroître son importance et l'Ordre religieux qui s'y fonda pour le service des pauvres tâcha de calquer son organisation sur celle de l'Ordre de Saint-Jean. Des Commanderies furent constituées par lui dans divers pays, notamment à Montpellier. Sur ces entrefaites arriva dans nos contrées un Personnage nommé Olivier de Latran, qui prit les titres de chevalier du Saint-Esprit-de-Saxe, commandeur de Montpellier et visiteur général de son Ordre en France; il parcourait le pays, recevant les voeux des personnes qui témoignaient le désir de se consacrer à Dieu et aux pauvres de son hôpital. Non content de cela, il fit signifier à plusieurs commandeurs de Malte dans le Midi, une bulle du pape Grégoire XV, qui abjurait à l'hôpital du Saint-Esprit plus de 200 établissements appartenant à d'autres Ordres. Le Temple de Brulhes était comprit dans cette liste. Muni de cette pièce, il fit mettre sous séquestre les biens qui lui était adjugés par la bulle. Malgré l'assurance de ses prétentions et la bulle qui les appuyait, le sieur de la Terrade ne parvint pas convaincre ceux qu'il voulait dépouiller. Les autorités civiles et religieuses furent saisies de plaintes contre lui. Les preuves de son imposture et de la fabrication de cette bulle par un faussaire ayant été suffisamment établies, Olivier de la Terrade fut enfermé dans les prisons de Fort-l'Evêque. C'est là, « qu'à travers les grilles de son cachot » lui fut communiqué par les délégués pontificaux une bulle du cardinal Jean Garcia « vicaire général pour le fait des hôpitaux », par laquelle il lui fut interdit de prendre le titre de commandeur du Saint-Esprit et de conférer l'habit de l'Ordre à personne (22 juin 1626).

Réunie vers le commencement du XVIe siècle à la Commanderie de la Cavalerie, celle de Brulhes n'en fut détachée qu'au milieu du siècle suivant. On lui adjoignit à la même époque l'ancienne commanderie de Salvaignas, qui avait été fondue dans celle de Golfech. Cette adjonction rendit au temple de Brulhes son ancienne importance. Ses dépendances étaient nombreuses dans les environs; c'étaient Dominipech, paroisse située dans la juridiction de Montpezat, Sainte-Quitterie d'Agen et son annexe, Sainte-Foy de Jérusalem, Salvaignas, Saint-Sulpice de Ribalède et Saint-Jean de l'Herme, Saint-Caprais et Saint-Jean de Villedieu.

Donnons avant de terminer la description du fort du Temple, telle qu'elle nous est fournie par le procès-verbal de la visite de 1669:

« Plus pocède et jouit au dict lieu du Temple ung grand et beau chasteau bien logeable; il est attaché par ses murailles à ung fort entouré de murailles; dans lequel fort y a 30 maisons ou logettes; sur le portail duquel fort y a une garite grande et fort eslepvée, bastye de bricques, pour la deffence d'icelle; et tout le dict fort est entouré d'une muraille de bricques, appartenante au Commandeur. Au coing duquel fort y a une grande tour bastye de bricques; laquelle tour appartient au Commandeur; quantes fois on y faict le service de pigeonnier, et, en temps de guerre, elle sert pour la deffense du fort, estant situé en ung lieu fort avantageux pour ce faire. Dans le dict chasteau, en montant au hault du degré, on y rencontre une petite tour, autour d'une chambre faicte en cul de lampe, et une garite qui défend l'entrée du dict fort et flanque le chasteau, qui va respondre à une autre des dictes tours, qui est sur le coing du chasteau; d'où l'on entre aussy dans l'autre tour, qui est sur la porte du dict chasteau; laquelle le défend avec les autres tours qui se flanquent l'une à l'autre; sur lequel hault du chasteau, y a quelques petites chambres que les habitants tiennent pour y entrer en temps de guerre. »

Commandeurs Hospitaliers
1312-1319. Bernard d'Arles.
1323-1325. Hugues de Lemosi.
1316-1347. Raymond de Labaut.
1348-1349. Bernard de Lautrec.
1358-1372. Bernard del Thor.
1372-1393. Raymond de Belpech.
1462-1473. Bernard de Vellac.
1475-1496. Bernard de Gros.
1408-1506. Tannequin de Bussel.

(De 1508 à 1650, réunion du Temple de Brulhes à la Cavalerie).

(En 1650, rétablissement de la Commanderie du Temple de Brulhes).

1650-1669. François d'Esparbès-Lussan.
1675-1681. Pierre du Pont de Gau.
1688-1689. Conrad de Raymond-Pomeyrol.
1693-1705. Jean de G^uérin-Castelet.
1719-1720. Louis-Joseph du Gasc.
1723-1731. Octave de Galléan
1737-1733. Charles de Vignes-Parizot.
1753-1756. François de Pallavicini.
1765-1766. François de Glandevès-Castellar.
1780-1788. Bernard de Polastron-la-Hillière.

Liste des Commandeurs du membre de Dominipech
xxxx-1505. Pierre de Raffin.
xxxx-1509. Hugues d'Albinh.

Liste des Commandeurs du membre de Sainte-Foy
xxxx-1478. François de Mayron.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


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