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Origines de Verrières
Département: Loire, Arrondissement: Roanne, Canton: Saint-Germain-Laval, Commune: Saint-Martin-la-Sauveté — 42

Domus Hospitalis Verrières-en-Forez
Domus Hospitalis Verrières-en-Forez

Verrières était une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, laquelle relevait de la langue d'Avergne. C'était aussi le chef-lieu d'une paroisse supprimée depuis le Concordat et, jusqu'à 1839, d'une commune aujourd'hui réunie à celle de Saint-Germain-Laval (1).
J'ai déjà dit que ce lieu a été habité dans l'antiquité, comme l'attestent les tuiles à rebords et les poteries que l'on rencontre dans le jardin de la commanderie. Il existe, assure-t-on dans un pli de terrain au N.-O de l'église, une source d'eau minérale qui aurait été volontairement obstruée par son propriétaire. J'ignore si elle a été autrefois exploitée.

Le nom de Verrières semble indiquer que là fut jadis une verrerie; mais nul indice matériel, nul texte que je sache ne permettent de vérifier cette supposition, et l'histoire de Verrières ne commence réellement pour nous qu'avec celle de la commanderie qui y fut établie à une date mal connue, mais probablement très voisine du commencement du XIIIe siècle. C'est à cette époque en effet que fait penser le style de transition de l'église et des parties les plus anciennes de la commanderie; c'est à elle aussi que remonte le premier titre connu en faisant mention, qui est une charte du mois de mai 1238, par laquelle le comte Guy IV concède aux Hospitaliers de Verrières des droits de pâturage au mandement de Bussy et fonde son anniversaire dans leur église (2).
1. C'est par erreur qu'il est dit dans le Grand Prieuré d'Auvergne par M. Léopold-Niepce, page 244, que la paroisse de Verrières fut supprimée en 1771.
2. Bibliothèque de Saint-Etienne. Livre des compositions du comté de Forez charte 105, folio 61. — Huillard-Breholles, Titres de la maison ducale de Bourbon, nº 199 A.


Eglise de Verrières

Eglise de Verrières-en-Forez
Eglise de Verrières-en-Forez — Sources: Verrières-en-Forez

Cette église, placée sous le double vocable de Saint-Jean-Baptiste et de la Nativité de Notre-Dame (1), est bâtie d'un seul jet. Par une fortune bien rare, elle est arrivée jusqu'à nous vierge de retouches et absolument intacte, sauf l'enlèvement de quelques accessoires, chaire, clôture de chœur, verrières, etc., depuis qu'elle ne sert plus au culte. Elle appartient, comme je viens de le dire, à l'architecture de transition. Les formes générales et les procédés d'exécution sont encore tout romans ; mais presque partout déjà l'arc brisé s'est substitué au plein cintre et quelques moulures caractéristiques annoncent l'avènement de l'art nouveau qui, plus tardivement que dans le Nord, va bientôt régner sur le centre de la France. Peu de monuments en Forez sont plus intéressants à étudier.

Le plan comporte une nef unique divisée en trois travées, la première étant surmontée du clocher, avec abside semi-circulaire à l'intérieur, pentagonale à l'extérieur. Les dimensions sont médiocres; un peu plus de 20 mètres de longueur sur 7 de largeur dans œuvre, et 9 mètres 60 de hauteur sous voûte.

La porte d'entrée, ouverte dans le mur du soir, est abritée sous une double voussure en arc brise, dont la plus extérieure retombe sur deux colonnes à fûts renflés en leur milieu ; leurs chapiteaux sont meublés de têtes plates et de crochets. Une ligne de corbeaux placés au-dessus du portail indique l'existence d'un porche en charpente. Une fenêtre à plein cintre, longue et étroite, occupe le centre de la façade.

Le clocher s'élève à l'aplomb de celle-ci. Il est rectangulaire et ajouré sur chaque face de deux fenêtres jumelles, à plein cintre, dont des colonnettes accouplées dans le sens de l'épaisseur des murs supportent les retombées communes. Ces colonnettes sont coiffées de chapiteaux d'un style analogue à celui des chapiteaux du portail; leurs bases, formées d'une tore surmontant une espèce de talon renversé, portent avec elles leur date.

La toiture du clocher repose sur des merlons en grossière maçonnerie qui lui donnent un faux air de tour fortifiée, mais cet appareil n'a rien de défensif. C'est un exhaussement moderne (il date de 1731 seulement), qui paraît avoir eu pour but de laisser plus de jeu aux cloches. On peut se demander néanmoins si le maître de l'œuvre ne se proposait pas de donner à la tour un étage de plus. Il existe en effet une assise d'attente au-dessus de la corniche terminale.

Le clocher ne possède pas de contreforts proprement dits, mais ses murs latéraux présentent, jusqu'à la hauteur de ceux de la nef, un excédent d'épaisseur amorti par un glacis et qui équivaut à un contrefort continu. Son plan est un peu barlong, comme celui de la plupart des clochers du Forez. Selon toute apparence, les architectes qui les ont construits, en assignant ainsi à leurs côtés des longueurs inégales, n'ont eu en vue que de mettre une des dimensions en rapport avec la largeur de la nef, l'autre étant subordonnée à l'espace requis pour le libre jeu des cloches. Mais il faut reconnaître que cette inégalité, lorsqu'elle reste contenue dans certaines limites, tourne au profit du bon aspect de l'édifice. L'œil non prévenu voit carré et tandis que la face la plus large lui donne l'impression de la force, la plus étroite lui donne celle de la légèreté.

Les façades latérales de l'église de Verrières, divisées par des contreforts rectangulaires de médiocre saillie, n'offrent rien de particulier à signaler. Celle qui regarde le nord faisait partie de l'enceinte extérieure de la commanderie ; par une raison militaire, on s'est abstenu d'y pratiquer aucune ouverture. Une seule fenêtre, en arc brisé, éclairait la nef en midi; elle est aujourd'hui murée.

L'abside à cinq pans est percée d'autant d'étroites lancettes largement ébrasées à l'extérieur et à l'intérieur et d'une rare élégance. L'appui n'en est pas, comme d'ordinaire, à la rencontre de deux glacis inclinés en sens inverse, mais il est formé d'une dalle aux chanfreins abattus, dressée verticalement entre deux tablettes horizontales d'inégale hauteur. Toute cette partie est construite en pierre de moyen appareil, d'une perfection de taille, d'une finesse de joints admirables. Il en est de même de la façade et du clocher.

On descend à l'intérieur par cinq marches. La première travée, qui supporte le clocher, est recouverte d'une coupole octogone surhaussée, dont les faces correspondant aux diagonales reposent, non sur de petits arcs en encorbellement, suivant la méthode généralement usitée dans la région à l'époque précédente, mais sur de véritables trompes d'une coupe très savante. Au centre, un trou de cloche. Cette coupole, une des dernières assurément, la dernière peut-être qui ait été élevée en Forez, est en même temps un des exemples les plus remarquables que l'on puisse y citer de ce genre de construction, et il est tout à fait curieux de le voir encore mis en usage comme support du clocher, au moment où celui-ci cesse d'occuper la position intermédiaire entre la nef et l'abside, pour être définitivement reporté sur la façade. Il semble qu'on se fût habitué à regarder la coupole comme un membre nécessaire de la tour qui la surmontait dans les plans romans, et qu'on n'ait pas eu d'abord l'idée que l'une pût aller sans l'autre.

Cette belle coupole devait perdre beaucoup à l'existence d'une tribune en charpente autrefois établie au-dessous et à laquelle on accédait, de l'intérieur de la commanderie, par un passage d'où part aussi l'escalier du clocher, formé de deux rampes en équerre comprises dans l'épaisseur des murs sud et nord (2).

Les deux travées suivantes de la nef sont voûtées en berceau approchant du plein cintre, mais les arcs doubleaux qui les séparent et les arcs de décharge appliqués aux murs latéraux à la mode forézienne affectent la forme brisée. Ces arcs retombent sur des pilastres à section rectangulaire couronnés d'une imposte chanfreinée ne faisant pas retour sur les côtés.

L'abside, d'un bel aspect, est voûtée en cul de four ogival. Conformément à une tradition ancienne, elle est un peu moins large et moins élevée que la nef, et une petite fenêtre s'ouvre au-dessus dans le pignon oriental de celle-ci. C'est peut-être le besoin de se procurer l'espace nécessaire pour cette fenêtre qui a porté l'architecte à adopter une disposition d'ensemble assez singulière: l'église va en augmentant de largeur et d'élévation depuis l'entrée jusqu'à l'abside. Quelle que soit la raison d'être de cet arrangement, dont on ne se rend compte que par des mesures, il contribue sans doute pour une part au grand effet perspectif d'un édifice au demeurant assez petit.

Tout cet intérieur, de la plus grande et de la plus heureuse simplicité, se recommande par l'étonnante perfection qui a présidé à la mise en œuvre des matériaux. Bien que la seule pierre employée soit un granit très dur, la taille en est soignée comme pourrait l'être celle d'une pierre tendre. Les joints sont d'une finesse où l'on serait tenté de reconnaître la persistance, dans notre pays, des grandes traditions des constructeurs romains.

Trois autels sont encore en place, l'un dans l'abside et les deux autres, dédiés à la Sainte Vierge et à saint Antoine, de part et d'autre de l'entrée du sanctuaire. Ils sont en pierre, très simples, et quoiqu'ils soient anciens, on peut douter qu'ils remontent à la construction primitive; le contraire est même certain pour les deux autels secondaires. Il faut remarquer la piscine, qui consiste en une cuvette peu profonde encastrée dans le pavé à côté des fonts baptismaux.

Les murailles et les voûtes conservent des traces nombreuses de décoration peinte. C'est d'abord, sur un enduit superposé anciennement au crépissage primitif, une ornementation géométrique ou dominent les tons rouge, jaune et blanc; puis, sur un badigeon qui recouvre celle-ci, une ornementation beaucoup plus moderne composée d'arabesques courantes, gris foncé sur blanc, exécutée à l'aide de poncifs et d'un dessin assez grossier. Un écusson deux fois répété, écartelé d'argent et de gueules, peut servir à en fixer la date. Ces armes sont celles de Jacques de Cordon d'Evieu, commandeur de Verrières au troisième quart du XVIIe siècle.

Je ne puis omettre de signaler, sur le mur méridional de la travée qui précède le chœur, un certain nombre de graffites dont les plus anciens paraissent remonter au XVIe siècle. On lit: IESVS. — W (vive) le Roy. — FRERE || GVIGNARD (suit une troisième ligne effacée). — Riens sans cauze — Mémento || MORL— NVL.A.FEDE... — J. Malesseys. — F. de Coudynyat, avec la date 1614 deux fois répétée. Cette dernière inscription a l'aspect d'une signature autographe. François du Bost de Codignat était en effet commandeur de Verrières en 1614. L'endroit où l'on remarque ce graffite, et au-dessous duquel semble exister un caveau, serait-il la place réservée au commandeur ?

Deux sentences sont probablement de la main d'un chevalier frotté de grec pendant un séjour à Rhodes: notts seauton, pour, Γνωθτ δεανγδν, Connais-toi toi-même ! — NOTISΣLKOS, que l'inscription précédente permet de corriger par, Γνωθτ ελωοζ, Connais ta blessure ! Peut-être invitation pieuse à examiner sa conscience. Ces deux maximes se rapprochent sans effort: impossible de se connaître soi-même sans méditer sur les infirmités morales et physiques de la nature humaine.

D'autres graffites paraissent exister sous le badigeon du XVIIe siècle, du même côté de la travée médiane de la nef. J'ai relevé celui-ci; Bien ala...... dure, à ce monde que rien ne dure, et paradis que tosjors dure. Telle est l'église de Verrières. Par la fermeté savante de ses proportions, l'élégance exquise de ses lignes, la sobriété de ses ornements, cet édifice mérite d'être proposé pour modèle à l'architecte appelé à construire avec des ressources médiocres une église de campagne. Il y apprendra comment on peut à force de style, sans faux luxe, obtenir un effet puissant et réunir dans un harmonieux ensemble la solidité, l'art et l'économie.
1. Archives du Rhône. H. 138. Visite de la commanderie de Verrières, 1615. Inventaire sommaire Série H, tome I, page 119.
2. La destination primitive de cette tribune placée au-dessus de la porte d'entrée extérieure était peut-être moitié religieuse et moitié militaire. Un procès-verbal de visite de la commanderie de Celles (Cantal), de l'année 16I5 ou 1616 mentionne qu'au-dessus et au bout de la nef, c'est-à-dire, semble-t-il, à la même place qu'à Verrières, « y a une tribune de bois pour la commodité d'entendre messe aux commandeurs et pour servir de forteresse au cas que l'église fust prinse par les ennemis » (Archives du Rhône. H. 138. Inventaire sommaire, Série H. tome I, page 121).

Sources: Bulletin de La Diana, Juillet-Décembre 1898. Montbrison — Commanderie de la Verrières

La Commanderie de Verrières
Les bâtiments de la commanderie étaient distribués sur les côtés d'un vaste quadrilatère accolé à l'église du côté du midi, et le tout était entouré d'un profond fossé. Un pont levis précédait la porte d'entrée. On a gardé souvenir d'une tour qui défendait l'angle S.-E., une autre tour est encore debout à l'angle N.-O., protégeant l'entrée de l'église. Elle est percée d'ouvertures accusant le XVIe siècle et porte, encastré à l'extérieur dans un cadre circulaire de la même époque, un écu chargé de trois coquilles rangées en chef, armes d'un commandeur dont j'ignore le nom. Le corps de logis principal occupait le côté oriental de la cour et faisait retour au midi. Son gros œuvre subsiste toujours, mais il a subi de telles transformations dans les temps modernes, qu'il est difficile de se rendre compte des dispositions primitives. On remarque cependant au rez-de-chaussée un reste de cloître ou galerie couverte supportée par des colonnettes octogonales, à chapiteaux feuillages, qui paraissent contemporaines de l'église. Au-dessus régnait une seconde galerie en charpente, dont les poteaux et les jambettes sont aujourd'hui cachés sous des boiseries figurant une série d'arcades portées sur des piliers carrés, à la mode d'une loggia italienne. Quelques rares détails d'architecture, une porte ayant conservé son verrou de bois glissant dans l'épaisseur de la muraille, une cheminée dont le manteau porte un écusson mutilé, celui de Bourbon peut-être, une fenêtre à l'embrasure encore garnie de ses bancs de pierre, d'autres fenêtres veuves de leurs croisillons, sont d'ailleurs à peu près tout ce qu'on peut observer d'ancien à l'intérieur, et celui-ci ne mériterait pas une visite, s'il ne renfermait une belle collection d'œuvres d'art que le propriétaire, délicat connaisseur et artiste lui-même, s'est plu à y former.

Sur la place qui précède l'église, une haute croix de pierre, œuvre du XVIe siècle, se recommande par les moulures prismatiques de sa base, l'élancement de son fut et les sculptures de sa partie supérieure.
Sources: Bulletin de La Diana, Juillet-Décembre 1898. Montbrison — Commanderie de la Verrières

Membres et autres Biens. — Justice.
Le commandeur était seigneur moyen justicier à l'origine, haut justicier plus tard, de la paroisse de Verrières, dont les limites étaient identiques à celles de la commune, qui figurent encore sur la carte de l'Etat-major et celle de Godefin (1). Il possédait aussi, dans la commune de Saint-Martin-la-Sauveté, les château et seigneurie de la Sauveté, avec fourches patibulaires sur le mont Millantin (2). Sa justice y comprenait, avec le clocher et la majeure partie du bourg de Saint-Martin, le territoire limité au nord par la place du Fraisseney, aujourd hui du Coin, la croix de la Conche et le ruisseau de Valoyseri ou de Jo, à l'est par l'Aix, le ruisseau de Grezolette et une ligne tendant par Cléola à peu près au point où se rencontrent les communes de Saint—Martin, Cezay et d'Allieu, au sud par la paroisse, aujourd hui commune d Allieu, et à l'ouest par le ruisseau de la Planchette.

De la justice de la Sauveté dépendait encore, formant enclave, un hameau de la commune de Saint-Didier-sur-Rochefort, celui de Lugnié. Mais dans le territoire qui vient d'être décrit les droits du commandeur n'étaient point partout les mêmes. Il avait la haute justice à la Sauveté, mais à Lugnié, Saint-Pulgent et Grezolette elle appartenait au comte de Forez; elle appartenait au seigneur d'Urfé au nord d'une ligne longeant le ruisseau de la Valle, affluent de gauche de celui de la Planchette, passant, ce semble, par la place du Lac, au midi du bourg de Saint-Martin, et allant rejoindre le ruisseau de Jo pour le suivre jusqu'à l'Aix (3).

De la commanderie de Verrières dépendaient encore la moyenne et basse justice du tènement du Puy de la Croix en la commune et au N.-E.de Saint-Priest-la-Roche; le moulin de Pertuiset sur l'Aix, de bonne heure abénevisé (; un domaine à Verrières et un autre à Pizey, commune de Nollieu.

Enfin, elle avait reçu, pour sa part des biens confisqués sur les Templiers, la maison ou temple de Saint-Jean, commune de Saint-Romain-la-Motte, avec une chapelle, but d'un pèlerinage assez fréquenté, et la grange de Chastre, commune de Saint-Etienne-le-Molard (4).

Une dizaine de fiefs relevaient de la commanderie de Verrières. Le plus notable est celui de Champuljan, aujourd'hui Saint-Pulgent, commune de Saint-Martin-la-Sauveté, consistant en château, domaine voisin et autre domaine à Montdonduin ou Montdondon, lieu détruit qui paraît avoir été situé au midi et près de Corent, en la même commune (5). Les autres biens mouvant en fief de Verrières consistaient en dîmes perçues à Allieu, Cezay, Nollieu, Saint-Didier-sur-Rochefort, Saint-Just-en-Chevalet, Saint-Martin-la-Sauveté, Saint-Priest-la-Vêtre, par les seigneurs de Saint-Marcel, de Genetines, de la Merlée, le chapitre de Montbrison, etc. Le terrier de la commanderie s'étendait sur 45 paroisses.
1. La limite, au midi, est le ruisseau du Bost ou Goutte Oréry. Il semble cependant qu'à une époque ancienne, la justice de Verrières ne s'étendait pas au-delà de la grande voie romaine de Lyon à Clermont qui, sous le nom de chemin de la Sauveté à Feurs, traversait la partie méridionale de la commune, en passant à proximité de Rajat, autrefois Drevieu. Cette voie en effet est donnée pour confins nord de la terre de Bussy dans un titre de l'an 1221 publié par Auguste Chaverondier dans son Appendice à l'Inventaire Luilliery page 550.

Les titres anciens semblent bien n'attribuer au commandeur que la justice moyenne a Verrières, mais soit en vertu d'une concession formelle, soit par une usurpation de pouvoirs dont on pourrait citer d'autres exemples, ses officiers étaient dès le XVIIe siècle, en possession de connaître des causes capitales-Les papiers d'Auguste Chaverondier (carnet nº 12) contiennent copie d'une sentence de mort rendue par contumace le 4 août 1684, au siège de Verrières, contre les auteurs d'un meurtre commis le jour de la fête patronale de Saint-Jean-Baptiste, et du procès-verbal d'exécution par effigie des condamnés par Pierre Prudhomme, bourreau de Montbrison, le 28 août suivant. — Selon Sonyer du Lac, la haute justice de Verrières appartient au commandeur.

2. Archives de Goutelas. Dénombrement des biens de la commanderie de Verrières, sans date, mais de l'an 1500 environ.
3. Bibliothèque de Saint-Etienne, Livre des compositions du comte de Forez, charte 127. Accord entre Arnulphe, seigneur d'Urfé, et Girin de Roussillon, commandeur de Verrières, 5 mai 1324. — Archives Nationales Page 1394, tome I, cote 35. Accord entre Jeanne de Bourbon, comtesse de Forez, Robert de Châteauneuf, grand prieur d'Auvergne, et Bigot de Solages, commandeur de Verrières, 26 septembre 1372.

4. Dans une note du Grand Prieuré d'Auvergne, par M. Léopold Niepce, page 243, il est dit que Verrières est une création des Templiers. C'est une erreur. Je ne crois pas non plus à l'existence d'un membre de Sals, commune de Saint-André-d'Apchon, lieu que l'on a cru représenter Chastre ou Châtre, parfois mal lu Chacie. (Broutin, Couvents de Montbrison, tome II, page 352. — De Charmasse, Etat des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez,... dans Mémoires de la Société Eduenne, nouvelle série, tome VII, page 142. — Léopold Niepce, opuscule cité, page 244).
5. Archives de Coutelas. Dénombrement déjà cité. — Papiers d'Auguste Chaverondier. Copie du terrier de Rochefort, signe Beauvoir, 1536, folios 99, 99 vº, 103.

Sources: Bulletin de La Diana, Juillet-Décembre 1898. Montbrison — Commanderie de la Verrières

Domus Hospitalis La Sauveté
Département: Loire, Arrondissement et Canton: Saint-Etienne, Commune: — 42

Domus Hospitalis La Sauveté
Domus Hospitalis La Sauveté

— L'église de Saint-Pierre de la Sauveté est connue par un testament de l'an 1409, où il est fait mention du vicaire la desservant (1).
Elle est détruite, ce semble, depuis fort longtemps et l'on ignore l'emplacement qu'elle occupait.
La Sauveté, gros hameau de la commune de Saint-Martin-la-Sauveté, jadis Saint-Martin-l'Estra, était un membre de la commanderie de Verrières; le nom même du lieu fait présumer que ce fut un de ces territoires privilégiés, placés par l'église in salvitate Dei et destinés à servir d'asile inviolable aux personnes et aux biens (2).
Ces territoires étaient d'ordinaire bornés par des croix. Il serait intéressant de retrouver les limites du refuge que je suppose avoir existé à la Sauveté.

Un autre point de la commune de Saint-Martin pourrait avoir été un centre religieux à une époque très reculée: c'est Vassoge, où l'on observe des vestiges d'un édifice en appareil réticulé, de la tuile à rebords, et dont le nom dérive probablement de basilica.
1. Chaverondier, Inventaire, des Archives de la Loire, tome II, page 252, testament de Guillaume de Chazelles.
2. Charte de fondation de la commanderie de Villedieu, ordre du Temple, dans dom Vaissette, Histoire générale de Languedoc, tome II, preuves, col. 481. — Voyez page 513.

Sources: Vincent Durand — Bulletin de La Diana, Juillet-Septembre 1893. Montbrison

Les Commandeurs de Verrières
Je ne suis pas en état de présenter une liste complète des commandeurs de Verrières. Il ne sera possible de la dresser avec toute l'exactitude qu'elle comporte qu'après l'entier dépouillement des archives de la langue d'Auvergne, auquel M. Georges Guigue travaille avec tant de zèle et de succès. En attendant, voici les noms des commandeurs venus à ma connaissance, avec l'indication des dates extrêmes où je les ai rencontrés.

1287. Guillaume Audebert.
1292. Antoine Pont.
1318, 1326. Girin de Roussillon.
1329. Artaud de Saint-Romain.
1332. Girin de Roussillon, le même que le précèdent ou un homonyme.
1345. Girard de Montaigu.
1368, 1395. Bigot de Solages.
1396, 1415. Antoine du Vernet dit Porus.
1419. Claude de la Jasse.
1432. Antoine de Montcupt.
1458. Dauphin de la Marche.
1458. Edouard du Puy.
1505, 1513. Jean Lavre.
1518, 1521. Jeand d'Iserant.
1523. Jacques Mitte de Chevrières.
1530, 1537. Jean de Vallin.
1544, 1546. Albert de Faucon.
1555. Hugues de Nagu-Varennes.
1558, 1559. Charles de Thianges.
1587, 1592. François-Philippe de Saint-Viance.
1600, 1613. Just de Bron de la Liègue.
1614, 1637. François du Bost de Codignat.
1657. Anne de Chaste de Gessan, élu Grand-Maitre de l'Ordre en 1660.
1662, 1666. Charles de Fay de Gerlande.
1667, 1679. Jacques de Cordon d'Evieu.
1684, 1693. François de Bocsozel de Montgontier.
1698, 1699. Hector de Saint-Georges.
1712, 1713. Gilbert de Fougères du Cluzeau.
1718, 1730. François Foucault de Beaupoil de Saint-Aulaire.
1737. Claude Aubery de Vatan.
1739, 1758. Jean-Philibert de la Tour-Maubourg.
1761, 1764. François-Léonard d'Ussel de Chateauvert.
1766, 1785. Jean-Alexis de Boislinard de Margou, mort en 1786 dans sa cent-deuxième année.
1789. Claude-Marie de Sainte-Colombe l'Aubépin.
1789. (Jean-Hyacinthe ?) d'Ussel de Châteauvert, dernier commandeur.

Depuis la fin du XVIIe siècle, la commanderie de Verrières a eu ordinairement pour titulaire le grand bailli de Lyon.
Sources: Bulletin de La Diana, Juillet-Décembre 1898. Montbrison — Commanderie de la Verrières

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