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Commanderies de l’Ordre de Malte
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Grand Prieuré de Saint-Gilles

Commanderie de Capette (Languedoc)
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Vauvert - 30

Domus Hospitalis Capette
Domus Hospitalis Capette

Cette commanderie, qui faisait anciennement partie du grand prieuré, est démembrée en 1643 et érigée en commanderie. Elle est située en Languedoc le long du petit Rhône, à deux lieues de Saint-Gilles, et consiste seulement en son chef, dit le mas ou les terres de Capette, près duquel il y a une chapelle sous le nom de Notre-Dame de l'Etoile, où le commandeur est obligé de faire dire la messe, fêtes et dimanches, pour la commodité des métairies du prieuré. Le bâtiment est commode pour l'usage des fermiers, et le domaine est composé de plusieurs terres ensemencées, de quelques prés, herbages et de deux bois, le tout est joui noblement par notre Ordre aux juridictions haute, moyenne et basse, le commandeur nommant un juge juridictionnel, greffier, etc.. .. Il a le droit de faire paître, en certains temps de l'année, ses bestiaux dans les bois dudit prieuré et aux herbages de Silvegodesque, membre du prieuré.
Cette commanderie rend net environ — 9.000 livres
Charges locales et de l'Ordre.
Au trésor pour responsions, capitations, vaisseaux — 553 livres 16 sols 6 deniers.
A la, caisse commune pour les procès contre le clergé — 15 livres 3 sols 11 deniers.
A l'archivaire du prieuré — 9 livres.
Décimes au roi — 185 livres 13 sols 8 deniers.
Pour le service de la chapelle — 150 Livres.

Il paie sa côte-part pour l'entretien des chaussées du grand prieur suivant la répartition qui se fait tous les ans, qui monte tantôt plus, tantôt moins, le 20e — 139 L. 6 s. 1/2.
Il paie encore à un garde terre — 72 Livres.
La taxe d'autrefois pour cette commanderie est de — 640 Livres.
Par conséquent le quint qui peut être mis en pension est de — 110 Livres.

La taxe faite à la création des vaisseaux — 78 Livres.
Revenu net — 9.000 Livres.
Commandeur, frère Joseph de Veynes de Prayet, 64 ans.

Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails La Capette :
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/Capette.pdf
La Vernède (Languedoc)
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis La Vernède
Domus Hospitalis La Vernède

Revenu net 3.000 Livres.
Commandeur, frère Louis-Anne de Catelan, 39 ans.
Cette commanderie faisait anciennement partie de celle de Saint-Pierre de Salliers ; en fut démembrée en 1645 et érigée en commanderie. Elle consiste seulement au chef-lieu, qui est le mas ou le ténement de la Vernède, situé dans la petite île de la Camargue, terroir de Notre-Dame de la Mer, à sept lieues d'Arles, où il y a un petit bâtiment pour loger le fermier et les bestiaux, et un petit appartement fort simple pour le commandeur. Le domaine consiste en terres en semences, herbages et bois ; tout auprès sont deux autres herbages nommés la Cavalerie et Clamadour. Le tout joui noblement et peut valoir de revenu net environ 3.000 L. ; charges 554 L. 7 s. 4 d.

Argence (Languedoc)
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Argence
Domus Hospitalis Argence

Cette commanderie faisait anciennement partie du grand prieuré et en fut démembrée, le 28 mars 1634, par décret du conseil et fut nommée la commanderie d'Argence, qui ne consiste qu'en son chef situé à une lieue d'Arles, terroir de Fourques. Toutes charges payées, le revenu net est de 2.000 Livres. Revenu net en 1758 2.500 Livres.
Commandeur, frère Honoré-François-Xavier de Grille d'Estoublon, 53 ans.

Cavalès (Languedoc)
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Cavalès
Domus Hospitalis Cavalès

Revenu net en 1758. 6.500 Livres. Commandeur, frère Joseph-Paul de Gautier Valabre, 52 ans.

Cette commanderie faisait également partie du grand prieuré, et en fut démembrée en 1643. Elle est située en Languedoc, dans le terroir et à demi lieue de Saint-Gilles et comprend un appartement pour le fermier et un pour le commandeur. Elle rend quitte 3.000 Livres.
Extrêmement détruite, cette commanderie a été remise par les soins de M. de Villages.
Revenu du grand prieuré de Saint-Gilles en 1758 16.554 Livres 17 sols 11 deniers.
Grand prieur, M Henri-Augustin de Piolenc Beauvesin, 71 ans.
Page 217 du manuscrit n° 341, Bibliothèque Méjanes d'Aix

Commanderie d'Astros (Provence)
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Vidauban - 83

Domus Hospitalis d'Astros
Domus Hospitalis d'Astros

Elle est divisée en deux parties :
1° partie, dans le diocèse de Fréjus, près de la ville de Lorgues, le chef est le château d'Astros ; métairie du Pist à 600 pas du château, le long de la rivière d'Argent, métairie de l'Iscle, à un quart de lieue du Pist.
2e Partie. — Saint-Pierre de Campublic
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire - 30

Saint-Pierre de Campublic
Domus Hospitalis Saint-Pierre de Campublic

Ce membre est en Languedec, à une lieue de la ville de Beaucaire, diocèse d'Arles.
Il y a une chapelle de dévotion dédiée à Saint-Jean-Baptiste, Saint-Pierre et Saint Roch, où on dit la messe, fètes et dimanches, depuis la croix de mai jusqu'à la croix de septembre, moyennant 36 livres que donne le commandeur.
Il y a dans ladite chapelle deux tombeaux de commandeurs, à un desquels il y a une inscription en lettres difficiles à lire.
Le commandeur prend la dime de tout, conjointement avec l'archevêque d'Arles, dans un quartier du terroir de Beaucaire, mais le roi prend auparavant la 4e partie du total.
A 30 pas de cette chapelle, il y a des masures de l'ancienne tour et château de Campublic, qui était entouré de fossés, auprès desquels il y a une métairie servant à loger le fermier et ses bestiaux, plusieurs terres en semence et un deffens.
Le commandeur a plusieurs censes et directes, portant lods dans la ville de Beaucaire et son terroir.

Métairie de Perpresses
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire - 30

Domus Hospitalis Perpresses
Domus Hospitalis Perpresses

Elle est à demi lieue de celle ci-devant, c'est un logement pour le fermier et ses bestiaux, autour duquel il y a quelques terres en semence jouies noblement par notre Ordre.

Métairie de Las Grenouillères
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire - 30

Domus Hospitalis Grenouillères
Domus Hospitalis Grenouillères

Elle est à demi-lieue de Perpresses et est à peu près la même chose. Les deux métairies sont unies et forment le membre de Languedoc.
Page 63 du manuscrit n° 341, Bibliothèque Méjanes d'Aix
Voir l'étude de André Michelozzi sur Saint-Pierre de Campublic

Sainte-Anne
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Sainte-Anne
Domus Hospitalis Sainte-Anne

C'était auparavant un membre du grand prieuré, qui en fut détaché, le 10 décembre 1668, et donné à la Langue par frère Verdelin, grand commandeur, pour fournir à la nourriture des chevaliers qui mangent à l'auberge. Il est situé en Languedoc, le long du Petit-Rhône, dans le terroir de Fourques ; il consiste en une métairie servant de logement au fermier et à ses bestiaux, connu sous le nom de la Grand Cabane d'Argence. Le domaine est composé d'un jardin, de terres en semences, herbages et bois de haute futaie.
Le membre peut valoir environ 5.000 livres.

Moulins de Saint-Gilles et terres Auriasses
C'est un membre dépendant de Sainte-Anne, qui consiste en douze terres en semence, nommées les grandes et petites Auriasses ; un moulin qui est à cent pas de la Collégiale, dont les engins et attraits appartiennent à l'Ordre, le tout joui noblement.
Le membre peut valoir environ — 10.200 livres.
A reporter — 10.200 livres.

Report 10.200 livres.
La taxe faite à la création des vaisseaux est de 5.100 livres.
Les charges du dit membre 1140 livres 5 sols.
Plus 6.240 livres 5 sols.
Le revenu net est de 3.960 livres 5 sols.
Administrateurs : MM. les chevaliers François-Henri-Auguste de Catelan et Claude-Joseph de Catelan frères, qui ont ce membre de Sainte-Anne à vie, en survivance l'un de l'autre, pour la somme de 2.400 livres payables le premier mai de chaque année et 1.200 livres le jour de Noël pareillement.
Auguste à 45 ans.
Claude-Joseph, 56 ans.
Provence Page 65 du manuscrit n° 341, Bibliothèque Méjanes d'Aix
Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Sainte-Anne:
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/Sainte-Anne.pdf


Commanderie de Saint-Pierre de Saliers
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Saliers
Domus Hospitalis Saliers

Elle est presque toute dans le terrain d'Arles. Le chef est dans l'ile de Camargue, le long du petit Rhône, à deux lieues et demie de cette ville, et consiste en une chapelle de dévotion dédiée à saint Pierre, où le commandeur, sans y être obligé, fait dire la messe, fêtes et dimanches, moyennant 200 livres , en un ancien château ou maison seigneuriale pour le logement du commandeur que M. de Grimaldy, actuellement jouissant, a mis en état de service, une ménagerie pour le fermier et ses bestiaux, un logement pour le garde terre, un beau jardin, un pigeonnier, un moulin à vent avec un logement pour le meunier et un pour le peseur de la farine.
Le domaine est d'une très grande étendue, tout uni et composé de plusieurs terres en semence, herbages, paluds, pêcherie, le tout joui noblement.
Le commandeur à des directes sur les faisses de Beaujeu, terres enclavées dans celles de sa commanderie, sur les mas de Borel, de Vachier et de Figarès ; ce dernier est entouré des terres du commandeur et lui fait une cense de 20 setiers de blé.

Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Salliers :
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/VisiteSaliers6juin2013.pdf


Mas de la Cabanette
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Cabanette
Domus Hospitalis Cabanette

Il est près du port de Saint-Gilles à un quart de lieue de Saliers, il consiste en un bâtiment assez vieux pour le fermier et ses bestiaux, des terres en semence et des herbages, le tout joui noblement.
Provence Page 65 du manuscrit n° 341, Bibliothèque Méjanes d'Aix

Métairie d'Aurisset ou Lauricet ou Aurice
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Lauricet
Domus Hospitalis Lauricet

Ce membre est à demi-lieue du chef et consiste en un logement pour le fermier et ses bestiaux, plusieurs terres en herbages.

Mas de la Vigne
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis La Vigne
Domus Hospitalis La Vigne

Situé à un quart de lieue d'Aurisset, consiste au logement du fermier et plusieurs terres.
Tous les membres sont affermés ensemble 2.750 livres et moitié des grains qui s'y recueillent ; ce qui dans les bonnes années doit être considérable par la quantité de terres en semence dont ils sont composés, et naturellement dans quelques années le revenu sera plus fort par la raison des grands défrichements qu'y fait actuellement le commandeur de Grimaldy, de plusieurs terres qui auraient été endommagées par le Rhône, le long duquel est située cette commanderie et ensuite abandonnée par les anciens commandeurs ou leurs procureurs.

Membre de Boimeaux
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Boimeaux
Domus Hospitalis Boimeaux

Le commandeur est seigneur en troisième partie du terroir de Boimeaux, sur lequel il a directe, droit de tasque (1) et de lod sur tous les biens en dépendant. Il est actuellement en procès avec le troisième pour raison de ces droits, ou partie qu'il s'est approprié comme faisant fond à la dépouille d'un ancien commandeur qui les avait reconnus, et par session d'un chevalier à qui la Langue les avait accordés sa vie durant.
1. Droit féodal analogue au droit de champart, c'est-â-dire qui se payait en nature et sur le champ même, elle tenait quelquefois lieu de cens et était dans certains pays du quart, ou du cinquième, ou du vingtième de la récolte et on l'appelait pour ce motif droit de quatre, ou de cinquain, ou de vingtain, parce qu'il était d'une gerbe sur vingt.

Membre du petit Frigoulet ou Frigoulès
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles, Commune: Saintes-Maries-de-la-Mer - 13

Domus Hospitalis Frigoulet ou Frigoulès
Domus Hospitalis Frigoulet ou Frigoulès

Il est situé dans le terroir de Boimeaux et consiste en une directe sur un bien du petit Frigoulet et autres terres autour, pourquoi l'on doit faire une pension de 3 livres et 6 lapins ; il y a longtemps qu'on en a point fait de reconnaissance.

Membre du Baron
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Baron
Domus Hospitalis Baron

Il consiste en un droit de deux onzièmes sur ce qui se retire du péage du dit lieu, qui est un village en Camargue.

Maison d'Arles
Elle est sise dans la rue de Saint-Jean et à côté de l'église prieurale de ce nom. Elle est très grande et très logeable et sera très commode, quand les réparations, que le commandeur y a destinées, seront finies. Elle vise sur le Rhône, avec écuries, remise, etc.

Coussoux de Ménudelle
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Salon-de-Provence-2, Commune: Saint-Martin-de-Crau - 13

Domus Hospitalis Ménudelle
Domus Hospitalis Ménudelle

Il en a deux dans la crau d'Arles nommés Menudelle et les Tapies, qui sont de grand espace de terrain pierreux, où il croît des herbes propres à nourrir des bestiaux pendant l'hiver.
Il y en a deux autres nommés Valignette et Ventillon, qui sont dans le terroir de Fos, et les fermiers de Saliers ont aussi le dit droit, de même que dans la crau d'Arles, dans le temps permis aux habitants.

Fos et Saint-Mitre des Martigues
Bourdigue de Seguret (1). 1. Il y a des ruines et masures d'une ancienne église, d'un moulin et plusieurs directes et censives avec droit, de lods aux lieux de Fos, Saint-Mitre et Martigues.
On appelle bourdigue des canaux qui sont dans la mer aux Martigues et dans lesquels en certain temps de l'année on plante des cannes en palissades pour pouvoir retenir et arrêter les poissons qui sortent de l'étang de Berre pour aller à la grande mer.
Le commandeur en a un, mais par la négligence de ses prédécesseurs, qui l'avaient abandonné, il est en fort mauvais état, et ne peut, quelque soin qu'on y donne, rendre quelque chose de longtemps.
En 1758, revenu net. 14.000 livres.
Commandeur, François-Antoine de Blacas d'Aups Vérignon, 58 ans.

Charges de la commanderie.
Autrefois pour responsions, capitation et vaisseaux 1419 livres 16 s. 6 d.
Caisse commune pour les procès contre le clergé 33 livres 8 s.
A l'archivaire du prieuré 9 livres.
Décimes au roi 428 livres 6 s. 4 d.
Pour le service de la chapelle de Saliers 200 livres.
A l'archevêque d'Arles ...
Gages du garde terre ...
Vingtième 609 livres 5 s. 9 d.
La commanderie de Saint-Pierre de Saliers était autrefois une des plus considérables de la langue pour le revenu, aussi la taxe du trésor assez, vu l'état auquel elle était déchue, est de 5.700 livres dont la cinquième partie est 1.140 livres brut, à quoi sont portées les pensions.
La taxe faite à la création des vaisseaux est de 14.014 livres.

Commanderie de Saint-Gilles
N° 341, page 11 du manuscrit, année 1757., Bibliothèque Méjanes d'Aix (Voir ut supra, page 14.)

Membre de Générac, diocèse de Nimes
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Générac
Domus Hospitalis Générac

Ce membre, situé en Languedoc à une lieue et demie de Saint-Gilles, consiste en un château et maison seigneuriale flanquée de tours avec bastions et portail et à côté un fort joli village dont le grand prieur est seigneur, y faisant exercer la justice par un viguier, un juge, un procureur juridictionnel et un greffier ; il y a dans le village un pigeonnnier et un puits à roue avec jardin lui appartenant.
Le domaine consiste en plusieurs terres jouies noblement par notre Ordre, où le grand prieur entretient un garde-chasse ; il a aussi nombre de censives et directes. Le membre est arrenté 850 livres.

Grand mas d'Argence, diocèse d'Arles
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles, Commune: Fourques - 30

Domus Hospitalis d'Argence
Domus Hospitalis d'Argence

Terroir de Fourques, les herbages 750 livres, les récoltes de blé à moitié (Voir ut supra).
Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Le Mas d'Argence:
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/Argence.pdf


La Fosse, diocèse de Nimes
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis La Fosse
Domus Hospitalis La Fosse

Ce membre est situé dans le terroir et à demi lieue de Saint-Gilles, et consiste au bâtiment du fermier et à un autre pour le terraillon ordinaire du grand prieuré, plusieurs terres labourables jouies noblement par notre Ordre avec juridiction moyenne et basse au terroir de la Fosse ; la haute appartient à l'abbé de Saint-Gilles. Les herbages dudit membre sont arrentés 3.200 livres et le tiers des grains francs de semence.

Canavère
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Canavère
Domus Hospitalis Canavère

Ce membre est éloigné de celui de la Fosse de demi lieue, il consiste en une grosse tour qui sert de logement au fermier avec quelques terres labourables et plusieurs incultes, qui sont herbages et marais jouis noblement avec juridiction moyenne et basse ; la haute est au seigneur de la Motte.

Daladel et Courtel
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Daladel
Domus Hospitalis Daladel

Ce membre est situé d'une lieue et demie de la ville d'Aigues-Mortes, et il consiste au logement du fermier, terres labourables, herbages, paluds et marais, le tout joui noblement avec juridiction haute, moyenne et basse, le grand prieur y nommant un juge procureur et greffier.

Saint-Jean de La Pinède
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis La Pinède
Domus Hospitalis La Pinède

Ce membre est situé à une lieue de Daladel et consiste au logement du fermier, plusieurs terres cultes et incultes, herbages, bois de pin, le tout joui noblement avec juridiction haute, moyenne et basse ; il y a sur ce membre un capital de bestiaux composé de chevaux, juments, moutons. Il y a un carcan devant la porte de la maison pour marque de la juridiction.

Selvegodesque (?)
Ce membre peu éloigné de celui de la Pinède, consiste en un terroir tout uni, de deux lieues de circuits, contenant des herbages, étangs et marais jouis noblement par notre Ordre avec juridiction haute, moyenne et basse.

Aigues-Mortes
Ce membre consiste seulement en un jardin et une maison dans la ville d'Aiguesmortes.

Listel
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Listel
Domus Hospitalis Listel

Ce membre situé à une lieue et demie d'Aigues-Mortes, consiste en un tout uni, d'une lieue et demie de circuit et herbages et pâturages et tout auprès est le salin de Saint-Jean où se fait le sel, le tout joui noblement par notre Ordre.
Ibidem, n° 341, page 14 et 15 du manuscrit.

Membre de Vitroles
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Istres, Canton: Vitrolles - 13

Domus Hospitalis Vitroles
Domus Hospitalis Vitroles

La baronnie de Vitroles, dépendant de la commanderie de Gap, doit foi et hommage au grand prieur en la maison d'Arles. La bannière de l'Ordre doit être exposée à la plus haute tour du château, en signe d'hommage, ce qui n'a pas été fait depuis longtemps.
En 1758, M Henri-Augustin de Piolenc Beauvesin, âgé de 71 ans, étant grand prieur de Saint-Gilles, le grand prieuré rend aujourd'hui : charges prélevées 16.554 livres 17 s. 11 d. (1).
1. Bibliothèque Méjanes, d'Aix. Manuscrit n° 341. Bibliothèque Méjanes, d'Aix Manuscrit n° 843. Provence, recueil K.

En 1312, lors de la suppression des Templiers, la commanderie de Saint-Gilles fut démembrée : on en détacha plusieurs parties, dont on forma quatre commanderies :
1° Commanderie de Saliers ; on y ajouta Clamador, situé dans l'île de Camargue, qui appartenait à la commanderie du Temple de Montpellier.
2° La commanderie de Montfrin.
3° La commanderie de Générac.
4° La commanderie de Saint-Pierre de Campublic et des autres domaines que les Templiers possédaient à Beaucaire. (2)
2. Bibliothèque Méjanes, d'Aix. Manuscrit n° 858, page 218.

Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Montfrin :
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/Montfrin.pdf


Le 2 mai 1759, le grand prieur de Provence et Saint-Gilles, Augustin de Piolenc, voulant commencer la visite générale de son grand prieuré et se trouvant en cette ville d'Arles en son hôtel prieural, résolut de le faire par la commanderie de Sainte-Luce, possédée par frère Jean-Baptiste de Durand Sartous, chevalier, bailly, grand-croix, grand commandeur de l'Ordre, et des membres qui se trouvent dans la dite ville d'Arles, dépendants de cette commanderie, et à cet eflet il requiert frère Antoine Raybaud, prêtre conventuel de l'Ordre et chancelier du grand prieuré, de vouloir se joindre à lui pour la dite visite. A quoi satisfaisant, étant en compagnie de M Mathieu-Antonin Beuf, notaire royal de cette ville, un des secrétaires de l'Ordre, il fait avertir M Mathieu Beuf, aussi notaire royal de cette ville, procureur du seigneur commandeur de Sartous, de ses intentions, et s'étant rendu auprès de lui, il le requiert, moyennant serment, de lui dire en quoi consiste la commanderie de Sainte-Luce. Il répond que cette commanderie consiste en son chef, qui est une chapelle sous le titre de Sainte-Luce et une grande maison la joignant située dans la ville d'Arles, servant pour le logement du commandeur avec les écuries en dépendants :
Plus à une petite maison qui touche la chapelle du côté du couchant.
Plus en plusieurs censives et directes dans la ville d'Arles et son terroir.
Plus en deux terres situées hors la ville et près la porte dite la Cavalerie.
Plus à la métairie appelée de l'Hôpital.
Plus à la métairie appelée de Paulon.
Plus à la métairie appelée la Bouscalière.
Plus à la métairie appelée de Boisviel.
Plus à la métairie et tènement appelés les Cabanes de Sainte-Luce.
Plus en sept coussons ou pâturages servant pour la nourriture du bétail menu situé dans le quartier de la Crau.

Suivent les ordonnances et le procès-verbal de visite datés du 2 mai 1759, signé par le bailly de Provence et de Saint-Gilles, et Antoine Raybaud, chancelier de l'Ordre, et scellés du cachet de leurs armes.
Le tout fait à Arles le 2 mai 1759 (1).
1. Archives particulières de la famille Beuf-de Gorsse. — Visites générales du grand prieuré de Saint-Gilles, tome Ie in-folio adnée 1761.

Le 30 juillet 1759, le frère Dominique-Agricole de Baroncelli-Javon, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Montsonnès, et frère Christophe Constans, prêtre conventuel du même Ordre, commandeur de Valdrome, reçoivent de la part du vénérable grand prieur de Saint-Gilles, frère Henri-Augustin de Piolenc, commandeur de Borderes et de Peyrolles, la commission datée d'Arles, du 1er mai 1759, par laquelle ils sont nommés commissaires et visiteurs généraux pour faire la visite des biens situés en cette île de Malte, dans la ville Valette, dépendants de la commanderie de Nice, dont jouit le chevalier frère Louis de Franc Mongey, pour son premier échevissement, mais qui a été donnée à ferme à M. le chevalier frère Joseph-Gabriel d'Olivaris, sa vie durant, sous les conditions et clauses portées par la délibération de la noble langue de Provence du 24 avril 1754.
— Suit la teneur de la commission.
— Les commissaires choisissent pour secrétaire de la présente procédure, frère Etienne Prevot, prêtre conventuel et secrétaire de la vénérable langue de Provence, qui leur a dit que à Malte se trouve une maison, située rue de la Fauconner, dépendante de la commanderie de Nice, dont suit la description, et une autre maison située sur la route du Mandrage.

Ces maisons ont été fondées par M. le commandeur, frère Jean-Baptiste de Galéan Chateauneuf, ainsi qu'apert par son désapropriment fait à Syracuse, le 11 octobre 1634, déposé dans les archives de notre vénérable langue. Il y est dit que, dès qu'il n'aura plus de neveu, fils à son frère Marc Antoine, qui soient reçus dans l'Ordre, dès lors il entend et prétend que les susdites maisons et le jardin soient annexés pour toujours à la commanderie de Nice, à condition seulement que le commandeur pro tempore fera dire toutes les semaines deux messes de Requiem, l'une pour les âmes du purgatoire et l'autre pour son propre repos, en obligeant ledit commandeur de faire conster tous les ans à MM. les procureurs de la langue de Provence, comme quoi il a rempli ladite obligation.

Les maisons sont affermées 195 livres.
A déduire pour les messes 13 écus.
Reste net la somme de 182 livres.
Les ordonnances et conclusion de la présente visite sont datées de Malte, le 30 juillet 1759.

Le grand maître, frère Emmanuel Pinto, a donné son témoignage aux signatures des deux commissaires, scellé de son sceau en cire noire où se trouve son portrait, en date du 1er août 1759, à Malte (1).
1. Archives particulières de la famille Beuf-de Gorsse, visite du grand prieuré de Saint-Gilles, 1 volume in-folio, à la fin du volume.

Le grand prieur de Provence et de Saint-Gilles, Henri Augustin de Piolenc, conseiller du roi, tint son chapitre provincial dans l'hôtel Saint Jean, à Arles, le 5 mai 1761, et demande des commissaires pour faire la visite de son grand prieuré et membre de Peyrolles, dont il jouit à titre de récupération. Sont nommés à cet effet : Frère Paul-Augustin de Rollan Réauville, commandeur de Puymoisson, et Joseph-Antoine Raybaud, prêtre conventuel, archivaire de l'Ordre. Ceux-ci choisissent M. Beuf pour leur secrétaire, prêtent serment, le 16 mai suivant, et requièrent sieur Jean Peyret, procureur dudit seigneur grand prieur, de leur dire en quoi consiste ledit grand prieuré de Saint-Gilles, ses membres et ses dépendances.
Et après avoir prêté serment, il leur déclare que ledit prieuré de Saint-Gilles consiste :
Premièrement en l'hôtel prieural Saint-Jean de la ville d'Arles à présent chef dudit grand prieuré, et un corps de bâtiment, des écuries, remises, grenier, basse-court qui servait autrefois de jardin près la porte de la ville dite de Saint-Jean,
Au grand mas d'Argence et tènement d'icelluy,
En l'Eglise et maison prieurale Saint-Jean de Saint-Gilles, biens en dépendants ; et en une autre maison dans la ville de La Fosse,
Au mas et tènement de Canavère,
Au mas et tènement de Claire Farine,
Au mas et tènement du Daladel et Courtès,
Au membre de Selvegodesque et Tête-de-Loup,
Au mas et tènement de Saint-Jean de Pinède,
Au membre de Listel et Salins,
En une maison dans la ville d'Aigues-Mortes,
Au membre et seigneurie de Générac, terres et près en dépendant,
Et finalement au droite fief et hommage sur la baronnie de Vitrolles et ses dépendances, avec le droit de lods et quint à chaque mutation de la baronnie située en Provence dans la viguerie de Sisteron.

Les commissaires commencent par la visite de l'hôtel prieural et vont, le 16 de mai, faire celle du mas d'Argence, distant d'environ deux lieues de la ville d'Arles, situé dans le terroir et juridiction de Fourques. Le procès-verbal de la visite est fait et signé le 29 mai suivant.
Les 16 et 18 du même mois de mai 1761, fut faite la visite de l'église et maison prieurale de Saint-Gilles et maison dans la ville de Saint-Gilles.
Les commissaires accompagnés de M. Beuf, leur secrétaire, et du sieur Peyret, procureur du seigneur grand prieur de Piolenc, se rendent du grand mas d'Argence en la ville distante dudit mas d'Argence, d'une grande lieue.
Ledit sieur Peyret dit aux commissaires que ledit membre consiste en l'église collégiale Saint-Jean de Saint-Gilles, habitation des prêtres collégiaux et maison prieurale.
Plus à une glacière, un pigeonnier et mûriers de la cour ;
Plus à une terre dite de Negou-Saumou ;
Plus en un grand enclos entouré de murailles des côtés du midi, couchant et nord, et qui est vis-à-vis la maison prieurale ;
En une vigne dite la Vignasse, au grés dudit Saint-Gilles, de la contenance de sept salmées, et enfin à quelques terres dans le terroir dudit Saint-Gilles, et en une maison dans l'enclos de ladite ville.

Arrivés devant la porte de l'église, les deux commissaires, en habit décent et rochet, ont été reçus au son des cloches par frère Ange Terras, collégiat, accompagné de M Mathieu de Guirauden et Pons de Dieu, prêtres séculiers desservant ladite église à la place des frères Raybaud, capiscol, et Prévot, collégiat, absents, frère Mottet, infirmier, étant malade, frère Eyssautier étant décédé cejour-d'hui, et M Maillé desservant pour frère Blain, sacristain, étant également malade. Le trère Terras présente l'eau bénite aux commissaires et remet au frère Raybaud l'étole, et les conduit processionnellement au pied du maître-autel, chantant l'hymne Veni Creator et ensuite le Pange lingua. Après la bénédiction du Très Saint-Sacrement donné par le frère Raybaud, les commissaires font la visite, dont le procès-verbal est à peu près pareil à celui de 1753, sauf qu'on a constaté l'existence d'une tenture de tapisserie de Bergame, en six pièces, et de trois autres qui ne sont point tendues, servant pour le Jeudi-Saint, et de quatre tapis de Turquie, et de deux pierres sépulcrales sur le pavé du sanctuaire, où se trouvent ensevelis deux grands prieurs.

La porte d'entrée de l'église est au couchant, en pierre de taille avec des sculptures anciennes. La fermeture de la porte a été faite à neuf par feu M le grand prieur, en bois de noyer, doublée avec des panneaux et peinte à l'huile en dedans et en dehors, avec ses ferrements nécessaires. Il y a un tambour de bois d'aube en entrant.

Les vases sacrés et argenterie ont été présentés aux visiteurs par M Pons de Dieu, chargé du soin de la sacristie depuis la maladie de M Maillé :
1° Deux calices avec leur patène, argent doré en dedans, un sans armoiries et le second aux armes de feu frère Bec, sacristain dudit collège ;
2° Un ostensoir d'argent avec son croissant doré, garni de ses cristaux, dans un étui, le même qui était cy-devant à Arles ;
3° Une croix processionnelle plaquée d'argent doré, aux armes de feu M. le grand prieur de Lussan ;
4° Une lampe d'argent avec sa chaîne, la même qui était cy-devant à Arles ;
5° Un encensoir avec sa navette et cueillère d'argent aux armes de feu M. le grand prieur de Forbin, cy-devant à Arles. Le surplus de l'argenterie dudit collège ayant été transporté à Arles sur la réquisition du vénérable grand prieur moderne, lors duquel transport et changement de vaisselle ou argenterie, il a été dressé un inventaire de remise et chargement, en date du 7 mai dernier, signé par le vénérable grand prieur et par frère Terras, collégiat, lequel inventaire a été représenté en original aux deux commissaires généraux, qui se réservent de pourvoir par leurs ordonnances à la rémission dudit inventaire dans les archives de l'Ordre, après leur avoir observé que le vénérable grand prieur a requis le transport et changement de ladite argenterie pour qu'elle fût plus en sûreté et qu'on s'en servit avec plus de décence, l'église du grand prieuré à Arles étant le chef-lieu, celui de la résidence du vénérable grand prieur actuel et le lieu où se tiennent les vénérables chapitres et assemblées de l'Ordre. Suit l'inventaire des ornements, après lequel les collégiats disent aux commissaires par qui ils ont été pourvus de leur bénéfice, en quoi consistent leurs obligations et quel est leur revenu.

Les frères Mottet et Terras répondent que M. le grand prieur de Saint-Gilles est leur supérieur et qu'il a droit de collation et nomination de toutes les dignités et places dudit collêge, lorsqu'elles viennent à vaquer.

Ledit frère Alexandre Mottet leur a dit avoir été pourvu de place d'infirmier dudit collège, qui est la première, par feu M. le chevalier Grimaldy, commandeur de Saliers, procureur général du seigneur grand prieur de Grimaldy, son oncle, par provisions du 24 décembre 1729, enregistrées aux archives du grand prieuré, le 10 mai 1730, qu'il leur a représentées, par lesquelles il a été affecté à ladite place, la maison qu'il occupe présentement audit collège et où les commissaires sont, qui est la première à main gauche en entrant et la même qui fut bâtie par frère Etienne d'Authier.

Le frère Ange Terras leur a dit avoir été pourvu par son A. E. monseigneur le grand maître, heureusement régnant, le 27 novembre 1743, enregistrées aux actes du chapitre, le 4 mai 1744, et qu'il occupe la maison qui lui est affectée.

M. Mathieu de Girauden, prêtre desservant dans ladite collégiale, leur a dit faire le service de frère André Raybaud, capiscol, qui est la troisième place et qui fut pourvu par son A. E. monseigneur le grand maître Dom Emmanuel Pinto, heureusement régnant, dans le mois de novembre 1749, et que ses provisions sont enregistrées aux actes du chapitre de 1750, ledit frère Raybaud étant actuellement en couvent.

M. Pons de Dieu leur a dit servir pour frère Etienne Prévot, secrétaire de la vénérable Langue de Provence, actuellement en couvent, pourvu de ladite place par Son A. E. monseigneur le grand maître par provisions du mois de mars 1750, enregistrées aux actes du chapitre de la même année, et qu'il occupe la maison affectée audit bénéfice qui est celle du rez-de-chaussée, après celle de l'infirmier.

Lesdits frères Mottet et Terras leur ont dit que M. Bernard Maillé dessert pour frère Jacques Blain, actuellement en couvent, qui fut pourvu de la place de sacristain, qui est la seconde dudit collège, par provisions du feu vénérable grand prieur de Foresta Collongue du 9 mars 1736, enregistrées dans les actes du chapitre du 8 mai de ladite année, et qu'il occupe la maison qui lui est affectée.

Ensuite lesdits frères Mottet et Terras ont dit et déclaré que le vénérable frère Charles Allemand de Rochechinard, grand prieur de Saint-Gilles, fonda ledit collège par acte du 3 mai 1506, reçu par M. François Lerice, notaire de Valence, et institua quatre prêtres collégiats et deux diacres, outre et par-dessus l'infirmier et le sacristain, qui étaient établis longtemps auparavant, qu'en faisant cette institution, il les chargea de chanter tous les jours les heures canoniales et célébrer, tous les dimanches et fêtes de Notre-Dame aussi bien que les samedis, une grand'messe à diacre et sous-diacre, et d'aller en procession à la chapelle de Notre-Dame du Temple, située dans un enclos qui est vis-à-vis la maison prieurale, laquelle chapelle ayant été détruite et profanée depuis le temps des guerres civiles et de la religion prétendue réformée, lesdits prêtres collégiats avaient transféré le service, qui devait s'y faire suivant ladite fondation, dans l'église prieurale et dans la chapelle de Saint-Jean ; cette fondation fut confirmée par le chapitre général tenu à Rodes sous S. E. Monseigneur le grand maître Eméric d'Amboise, le 1er février 1509 ; que le vénérable frère Jacques de Manas, grand prieur de Saint-Gilles, fonda une messe tous les jours, qu'il les obligea de dire dans la chapelle de Saint-Jean, suivant l'acte de fondation du 15 janvier 1535, reçu par M. Jean d'Auguières, notaire de la ville d'Arles, laquelle messe ils acquittent à l'autel de ladite chapelle.

Comme aussi qu'ils sont tenus de dire deux messes chaque semaine, savoir une le mercredi et l'autre le vendredi, et encore une grand'messe des morts avec les vêpres de même, le 25 du mois de novembre de chaque année, jour du décès du vénérable frère Pierre d'Esparbès de Lussan, grand prieur de Saint-Gilles, le tout pour le repos de l'âme dudit feu sieur grand prieur, qui en fit les fondations par les actes des 27 septembre 1614, notaire M. Jean Raybaud, et 26 août 1620, notaire M. Melchior Raybaud.

De plus que les exécuteurs testamentaires du vénérable frère Claude Durre Venterol, grand prieur de Saint-Gilles, passèrent contrat de fondation, notaire M. Jean Raybaud, du 5 août 1637, d'une grand'messe de mort avec l'absoute une fois chaque mois, et deux messes basses de mort chaque semaine, une le lundi et l'autre le vendredi ; que lesdits collégiats sont obligés de dire une grand'messe de mort à la chapelle prieuriale de Saint-Jean d'Arles, le lundi après le premier dimanche de mai de chaque année, jour de la célébration du chapitre, le tout pour le repos de l'âme dudit seigneur grand prieur Venterol.

Les revenus dudit collège s'élèvent à la somme de 3.571 livres en argent, 72 cétiers blé, 2 minots de sels et 600 fagots bois, lesquels revenus sont partagés en parties égales entre l'infirmier, le sacristain et les collégiats, en vertu des concordats passés entre eux devant M. Raybaud, notaire, aux années 1626 et 1634 et approuvés par les chapitres provinciaux et par Messieurs les visiteurs, généraux.

Frère Alexandre Mottet, infirmier, a son logement à gauche, en entrant dans le collège, bâti par défunt frère Etienne d'Authier, qui est bien en état, avec un jardin joignant du côté du levant, clos de murailles, au fond duquel se trouve une salle, que ledit frère Mottet y a fait faire bâtir pour sa commodité.

Frère Jacques Blain, conventuel, sacristain, a le sien au fond de la cour à droite en entrant dans l'église, y ayant aussi un jardin sur le derrière qui est joignant, ce logement est en état et est occupé par M. Bernard Maillé, prêtre séculier, actuellement malade, et qui dessert à la place du sieur Blain.

Frère Raybaud, capiscol, et frère Terras ont leur appartement dans le même corps de logis où est celui de feu frère Eyssautier, et où l'on monte par un degré commun dont la porte est dans l'angle dudit bâtiment derrière l'église, sur laquelle porte sont les armes de M. le grand prieur de Rochechinard, la cuisine, le salon à manger et la dépense, qui étaient autrefois communs, dépendants de l'appartement affecté à la place dudit feu frère Eyssautier. Ledit frère Terras a sa cuisine en tirant au couchant. Ledit frère Raybaud, capiscol, a sa cuisine entre l'appartement de frère Prévôt et le logement du clerc qui est dans le même corps de logis, laquelle est occupée par ledit M. de Guirauden ; et au-dessous de l'appartement affecté à la place dudit frère Eyssautier, il y a quatre caves dont l'une est au frère Mottet, infirmier, la seconde au frère Blain, sacristain, la troisième au frère Rabaud, capiscol, et la quatrième au frère Prévot.
De ces trois appartements il n'y a que celui de frère Eyssautier qui ait un petit jardin du côté du midi et couchant, les autres n'en ayant point.

L'appartement dudit frère Etienne Prévot est dans l'angle dudit bâtiment, entre le levant et le midi, prenant son entrée par la cour, avec un petit jardin joignant, confrontant celui de frère Mottet, infirmier.

Le pigeonnier en forme de tour ronde, qui est au fond de la cour, appartient au vénérable grand prieur ; il en jouit depuis quelques années, lesdits collégiats en ayant ci-devant joui par tolérance des prédécesseurs dudit seigneur grand prieur. Près du pigeonnier est un puits qui est en bon état.

Les commissaires ont visité la galerie, la terrasse, les écuries, l'appartement occupé par le fermier, celui occupé par le jardinier, un enclos entouré de murailles situé au devant du collège dont il est séparé par le grand chemin, où il y a un grand portail vis-à-vis celui du collège avec sa fermeture à clairevoie ; dans cet enclos se trouve l'ancienne église de Notre-Dame du Temple qui a été ruinée et profanée par les religionnaires du temps des guerres civiles, dont la porte est à présent murée, ledit enclos contenant environ trois salmées en semence, confrontant des deux côtés les grands chemins et d'autre part la roubine dite du Roi.

Ils ont aussi visité un pré situé au terroir de Saint-Gilles, appelé de Nego-Saumo, contenant environ trois émines, confrontant du levant et nord pré du sieur Laubin, du couchant la draille de Nego-Saumo, et du midi pré de M. Vidalon de la ville d'Arles.

Après ils ont visité une terre appelée le clos du Temple autrement dit la Vignasse, complantée en vignes depuis quelques années, située au grès, terroir dudit Saint-Gilles, en contenance d'environ sept charges en semence, confrontant du levant terre des hoirs de Jacques Ducros, du couchant terre des hoirs de Jean Agnès et du nord et midi terre de Fouque et autres, y ayant plusieurs amandiers plantés.

Plus une terre appelée le Véron, près la muraille, et enclos de la maison du grand prieuré, le chemin de Nego-Saumo entre deux, contenant environ une cétérée en semence, confrontant du levant le grand chemin allant de Saint-Gilles au port, du midi pré dit de Mascaron, du couchant terre des hoirs de capitaine Barthélemy, et du nord chemin de Nego-Saumo.

Plus une terre appelée la Terre sur le derrière de la muraille du jardin des collégiats, contenant environ trois éminades en semence, confrontant des deux côtés les murailles dudit jardin, du couchant le chemin allant au port de la fontaine, et du nord terre des hoirs de Jean Vidalon.

Plus trois autres terres situées derrière la maison prieurale, autrefois pré, l'un appelé le pré long, et les deux autres appelés les prés du couvent, le tout bien entretenu et ménagé en père de famille.

Après quoi le sieur Peyret a conduit les commissaires et le secrétaire, M. Beuf, à la maison de la ville de Saint-Gilles, dépendante du grand prieuré, située dans l'enceinte de ladite ville, entre deux rues, y ayant une basse-cour entourée de murailles, prenant son entrée du côté du levant, confrontant de trois côtés la rue et du levant Jean Laugier. Les commissaires sont entrés par une porte au bout du bâtiment, du côté du couchant, à plain-pied de la rue, dans une cave ou pièce voûtée de pierre de pastouire, prenant jour par une fenêtre à demi-croisée, donnant sur la rue du côté du midi. La fermeture de ladite fenêtre ainsi que celle de la porte sont en bon état ; ladite pièce ou cave servant aujourd'hui d'habitation a six cannes de longueur sur trois de largeur ; à droite en entrant et sur le fond il y a une cheminée dont le foyer a besoin d'être réparé, et au vis-à-vis de ladite porte d'entrée il y a une fenêtre avec sa fermeture en état, par laquelle on puise de l'eau dans le puits dont le rond est dans la cour de ladite maison, au-dessus.

A l'autre bout dudit bâtiment dudit côté du couchant, par une porte au rez-de-chaussée on entre dans un cellier voûté et éclairé par une fenêtre donnant sur la rue, la voûte est soutenue par un pilier au milieu ; la fermeture de la porte ainsi que celle de la fenêtre sont en bon état.

Au levant du bâtiment il y a une porte avec sa fermeture, serrure et ferrement en bon état, par laquelle porte on entre dans la cour et de suite dans les appartements qui sont au-dessus des pièces du rez-de-chaussée et qui se composent de trois chambres, l'une dans l'autre prenant entrée par deux portes au levant à plain-pied de la cour, y ayant une ancienne cheminée en pierres de taille, à la première desdites chambres, laquelle cheminée ainsi que son canon et manteau sont en mauvais état et semblent menacer ruine ; ladite chambre prend du jour par une fenêtre à croisière du côté du couchant.

Après la visite, les commissaires et visiteurs généraux, en compagnie dudit M. Beuf, leur secrétaire, se sont rendus à l'auberge où ils ont pris leur retraite et où pend pour enseigne le cheval blanc. S'étant renfermés dans leur appartement, ils ont mandé venir Mr M. Jean-François Troudet, maire perpétuel de la ville de Saint-Gilles, M. Pierre d'Eymini, consul clavaire, sieur Antoine Conil, bourgeois, et M. Pierre Roquelain, notaire royal, tous de ladite ville de Saint-Gilles, le plus jeune âgé de 45 ans environ desquels ils se sont secrètement et séparément enquis, moyennant serment.

Ils répondent que le grand prieur de Saint-Gilles, frère Henri-Augustin de Piolenc, vit en bon religieux dans l'hôtel prieural Saint-Jean, à Arles, où il fait sa résidence, et que les collégiats remplissent leurs obligations. Le procès-verbal de visite est daté du 26 mai 1761.
Le 19 mai, les commissaires font la visite du membre de la Fosse, dépendante du grand prieuré, distant d'une lieue de la ville de Saint-Gilles.

La juridiction moyenne et basse appartient à M. le grand prieur et la haute à M. l'abbé de Saint-Gilles. Il n'y a point de procès, toutefois le sieur Peyret dit que sieur de Louvet, cy-devant possesseur de la terre de la Mothe, ayant prétendu obliger le fermier de la Fosse et autres, des domaines de l'Ordre, de lui payer un droit de péage pour les bestiaux qu'ils tenaient dans le domaine, il était intervenu un arrêt du conseil, le 28 septembre 1715, qui déclare ledit seigneur grand prieur, ses fermiers et domestiques exempts dudit droit de péage de la Mothe.
Le procès-verbal de visite est daté du 27 mai 1761.

La visite de Canavère eut lieu le 19 mai, le même jour que celle de la Fosse, dont il est distant d'une lieue, ainsi que celle des iscles de Vauvert et de Franquevaux. On a remarqué que le fossé dit de Saint-Jean, qui en fait la limite, doit toujours être bien entretenu, afin que les contestations, qui s'étaient autrefois élevées à l'occasion desdites limites, quand il était comblé, ne renaissent plus.La juridiction moyenne et basse dudit domaine appartient au seigneur grand prieur, et la haute au seigneur de la Mothe.

La visite de Clairefarine eut lieu le même jour après celle de Canavère, d'où il est distant d'une grande lieue. Le dit membre est situé dans le terroir de la Mothe. M. Peyret fait remarquer que le seigneur grand prieur y a la basse et moyenne justice, la haute appartenant au seigneur de la Mothe, et que le dit grand prieur payait autrefois au roi un droit d'Albergue de 18 livres annuellement pour ledit membre, mais que Sa Majesté ayant permis l'affranchissement des dits droits aux particuliers il aurait été payé, le 15 janvier 1711, la somme de 340 livres pour ledit affranchissement.
Le procès-verbal de visite est daté du 27 mai.

Le 20 du même mois eut lieu la visite de Daladel et Courtet, distant de Clairefarine d'environ deux lieues, et situé dans une grande plaine partie marécageuse et couverte d'eau le tout joint, uni et contigu, confrontant du levant la terre de Selvegodesque appartenant au grand prieur, du midi la terre de la commanderie de la Vernède, la vieille brassière du Rhône mitoyenne entre deux, du couchant le tènement du petit Courtet, dépendant du chapitre de la sainte église d'Alais, fossé entre deux, et du côté du septentrion les paluds du seigneur Evêque d'Alais, qui avaient appartenu autrefois à l'abbaye de Psalmodi.

Le dit sieur Peyret dit que le dit domaine est possédé noblement par l'Ordre de Saint-Jean, franc et exempt de tailles, dimes et autres charges, avec toute juridiction haute, moyenne et basse, mère, mixte, impère qui est exercé par les officiers du grand prieuré qui sont : M. Jean-Jacques Vergier, avocat de la ville de Saint-Gilles, juge.
M. Charles Seguin, notaire de Générac, procureur juridictionnel.
Sieur Guillaume Fabrègue, de Saint-Gilles, greffier.
Augustin Guinoir, sergent.

Le procès-verbal de visite est daté du 28 mai.

Le 20 mai eut lieu la visite de Selvegodesque et Tête de Loup, lequel membre consiste en un grand terroir tout uni en herbages et paturages, étangs et paluds, contenant environ deux lieues de circuit, dit de Selvegodesque, confrontant du levant le terroir du mas de Liviers autrement de Barbentane et celui de Tête de Loup, du couchant le terroir de Pinède, du midi et de long en long terre de la commanderie de Capette et du nord les iscles de Vauvert et de Franquevaux, et en un autre terroir dit Tête de Loup joignant celui de Selvegodesque, consistant aussi en herbages, confrontant du levant terroir de Clairefarine, du midi l'ancien canal du Rhône dit le Rodanil ou vieux bourdigon, du couchant le terroir de Selvegodesque et du nord le terroir de Canavère et les iscles de Franquevaux.

Le sieur Peyret dit que les habitants des lieux de Vauvert, Massillargues et Saint-Laurent-d'Aigouze ont la faculté de faire dépaître leurs bestiaux dans la terre de Selvedogesque, et que ceux de Vauvert prétendent avoir le droit d'y chasser aux lapins depuis la fête de Saint-Martin d'hiver jusques au Carême, qu'ils ont en outre la faculté de pêcher dans les paluds dudit terroir, conformément aux arrêts intervenus à ce sujet et notamment par celui de 1644 par lequel il leur est inhibé d'abuser de leurs droits. Il a en outre déclaré que ledit domaine est joui noblement par l'Ordre, franc et exempt de dimes, tailles et autres charges, ledit seigneur grand prieur fait exercer la juridiction haute, moyenne et basse par ses officiers du grand prieuré ci-devant nommés.
Le procès-verbal de visite est daté du 28 mai.

Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Barbentane :
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/Barbentane-Liviers.pdf


Le 20 mai eut lieu la visite de Saint-Jean-de-Pinède, attenant aux herbages de Selvegodesque et Tête de Loup. M. Peyret dit que ce qui est intéressant pour l'Ordre, c'est que dans tout le domaine et terroir de Pinède y est compris celui appelé de la Marque et cestière souteirane, suivant l'arrêt rendu entre M. le grand prieur et les consuls et la communauté de Vauvert au parlement de Toulouse, le 23 janvier 1643.

Le tout confronte du levant la Selvegodesque appartenant au grand prieuré, du midi le terroir de Saint-Laurent-d'Aigouze séparé de celui-ci par l'ancien canal du Rhône appelé le Rodanil, du couchant la font Pinède de l'évêque d'Alais appelé Psalmodi, et du nord les terroirs des lieux de Cailar et de Vauvert. Le grand prieur y fait exercer, par ses officiers ci-devant nommés, la juridiction haute, moyenne et basse. Les bestiaux sont au pouvoir de Henri Mazer, bourgeois de Saint-Gilles, fermier général du grand prieuré, suivant le bail à lui passé le 12 septembre 1758.
Le procès-verbal de visite est daté du 28 mai.

Le 20 mai eut lieu la visite des salins de Saint-Jean-de-Listel, distant d'une grande lieue de Saint-Jean-de-Pinède. Le sieur Peyret fait remarquer qu'au grand salin, près de Peccais, le sel se fait dans des tables dans lesquelles on fait ramasser l'eau qu'on puise dans des puits à roue, lesquelles tables sont entourées d'une chaussée palissadée avec des fagots de bois de tamaris, qui a été réparée par le vénérable grand prieur moderne, quoiqu'elle ait besoin encore de quelques réparations du côté du nord.

Ledit salin contient 16 rangées de compartiments appelée faisses ; chaque faisse est composée de cinq tables où l'on fait le sel ; il y a des compartiments en travers du côté du nord, appelés Tournadoux, où l'on fait couler lentement l'eau d'une division à l'autre, pour qu'elle prenne l'impression de la terre et du soleil, avant que de la dériver dans les tables des faisses où le sel se forme.

Du côté du midi on a vu une grande élévation de terrain où l'on met le sel en masse et entrepôts, lesquels ont été relevés et agrandis par le vénérable grand prieur Moderne ; on a vu aussi dix-neuf grosses masses de sel sur lesdits entrepôts.

Outre ledit grand salin, il y en a un petit au levant de celui-ci, appelé salinote, composé à peu prés de forme triangulaire et compartie proportionnellement à sa situation, ayant son entrepôt du côté du midi où se trouvent cinq masses de sel.
Ladite salinote est également entourée d'une chaussée et levadons en bon état.
Il y a aussi une cabane tout près le puits à roue servant à l'usage des personnes chargées dans son temps de faire tout ce qui convient, tant pour mettre l'eau aux tables et compartiments que pour en retirer ensuite le sel.
Ledit salin et salinote confronte du levant le Rhône mort de la ville d'Aiguesmortes, du midi brassière dite du Rhône vif où est construit le canal ou roubine dudit salin dit de Saint-Jean, passant au pied des entrepôts et servant à la voiture des sels, lequel canal a été recuré l'année dernière aux dépens dudit seigneur grand prieur.
Lesdits salins confrontent encore du côté du couchant les herbages de Listel, du nord des bas-fonds d'eau dudit Listel, appelés partènement, d'où l'on dérive lesdites eaux dans les puits à roue et de là dans les salins, lesquelles eaux ou partènements sont clos par deux chaussées nouvellement réparées, ayant encore besoin de quelqu'autre réparation en certains endroits, occasionnées sans doute par le battement des eaux lors des gros vents qui ont régné en dernier lieu.
Le procès-verbal de visite est daté du 28 mai.

Le 20 mai eut la visite de Listel attenant aux dits salins, consistant en terrain tout uni d'herbages et pâturages d'environ une heure et demie de circuit situé dans le terroir d'Aiguesmortes, confrontant du levant le salin de Saint-Jean, du couchant les herbages aussi appelés de Listel, appartenant à la communauté d'Aiguesmortes, du midi y ayant des bornes et limites entre les deux terroirs de Listel, de Saint-Jean et dudit Aiguesmortes.
Le procès-verbal de visite est daté du 28 mai.

Le 20 mai eut lieu la visite de la maison d'Aiguesmortes composée d'une cuisine qui a deux portes d'entrée, l'une sur laquelle il y a une croix de l'Ordre, et l'autre donnant dans le jardin, la dite cuisine communique à un cellier séparé par une cloison de bois, laquelle cuisine étant d'environ quatre cannes en carrée, n'est ni carrelée ni bardée, y ayant une cheminée.
Du cellier on entre dans l'écurie séparée par une cloison de bois, elle a deux portes, l'une au midi donnant dans le jardin et l'autre sur la rue du côté du nord. Au premier il y a deux chambres à deux fenêtres, et audessus un grenier à foin.
Le jardin a douze cannes de long sur sept de large, entouré de murailles avec un puits au milieu.
La maison et jardin confrontent du levant et midi maison et jardin du sieur Malbois, couchant et septentrion deux rues publiques. Les commissaires ont séjourné, le 21 mai, en la ville d'Aiguesmortes à cause de la Fête-Dieu.
Le procès-verbal de cette visite est daté du 28 mai.

Le 22 mai, eut lieu la visite de Générac, distant de la ville d'Aiguesmortes de quatre lieues, et qui consiste au château et maison seigneuriale, terres labourables, directes et autres droits.
Le château, qui est à quelque distance du village, est de forme carrée, flanqué de quatre tours avec une grande porte seigneuriale en pierres de taille.
Vis-à-vis de la dite porte dans la cour est l'entrée du château, et à gauche, en entrant dans ledit château, se trouve une cuisine voûtée et carrelée en brique prenant jour dans la cour par une fenêtre à deux battants avec sa fermeture, y ayant une cheminée.
A gauche de la cheminée se trouve un office ou dépense vouté ou carrelé en briques de dix pans de long sur huit de largeur avec une petite fenêtre du coté de la cour. Toutes les salles du château sont décrites, ainsi que l'appartement du fermier.

Après la visite du château les commissaires sont venus au village et entrés dans l'église paroissiale, et y ayant fait leurs prières, ils ont vu le banc du seigneur grand prieur placé du côté de l'évangile tout contre la table de communion, en bois blanc couleur de noyer à deux places, fermant avec sa porte, le dossier surmonté des armes du vénérable grand prieur Moderne et tout auprès est celui des officiers de justice, dont le dossier est surmonté des armes de la religion. Ils visitent ensuite une tour dans le village de forme carrée, ayant environ six cannes de hauteur et deux et demie de largeur à deux étages, servant de pigèonnnier, y ayant les armes de M. le grand prieur de Lussan, et enfin toutes les terres dépendantes du grand prieuré, savoir terres de Chenevières, de la fontaine des allemands, la vigne des chiens au quartier de Malespine, une terre et pré au-dessous du château, une terre dite le jardin d'Aunol, terre au quartier du Puech Coucou, terre dite La Coste, grande pièce à la Moulières, terre dite le Pradas, terre située au chemin de Saint-Gilles, terre dite le Sablas, terre au quartier de la Roquette, terre dite du Gourd Laurier, terre dite la Marasquine, terre dite le Plantier.

Ce domaine est joui noblement par l'Ordre, franc et exempt dedimes, tailles et autres charges. Le grand prieur a la juridiction haute, moyenne et basse dans le dit lieu de Générac et son terroir qu'il fait exercer par ses officiers qui sont : Me Jean-Jacques Vergier, avocat, viguier et juge, M. Charles Seguin, procureur juridictionnel, M. Guillaume Fabreguette, greffier, Augustin Guinar, sergent.

Les amendes et confiscations appartiennent au dit Seigneur grand prieur, qu'il fait faire toutes les années au dit lieu des criés et proclamations pour la défense de la chasse et pour le paiement des droits seigneuriaux.

Le dit seigneur grand prieur est propriétaire de toutes les terres gastes, des hermes et vacants du dit terroir, il est permis aux habitants d'en rompre et défricher la quantité qu'il leur plait, en les tenant toutes fois sous la directe du dit seigneur grand prieur et pour cette permission la communauté de Générac lui fait une cense annuelle de 5 livres suivant la transaction du 10 août 1635, reçu, par M. Louis Giraudy, notaire.

La communauté fait aussi une censive annuelle d'une poule pour raison de l'inféodation du four du-dit lieu. Le grand prieur a aussi au dit lieu de Générac et son terroir plusieurs censives et directes portant lods en cas d'aliénation au cinquième denier, dont les reconnaissances furent renouvelées aux années 1754 et 1755 et les extraits d'icelles remis aux archives du grand prieuré.
Le procès-verbal de visite est daté du 29 mai.

Le 23 du même mois, eut lieu la visite de l'hôtel prieurial d'Arles, aujourd'hui chef-lieu du grand prieuré ; les commissaires y ont trouvé le vénérable frère Henri-Augustin de Piolenc, grand prieur, et le dit sieur Peyret, son procureur. Dans le procès-verbal de la visite daté du 30 mai sont décrits en détail la chapelle et l'autel prieural.

Le 2 juin 1761, les commissaires, sans se transporter au membre de Vitroles, se font montrer par M. Peyret les papiers concernant la baronnie de Vitroles et des dépendances ; et celui-ci leur déclare que le dit membre ne consiste qu'à un droit de fief et hommage que le seigneur grand prieur a sur cette baronnie, et à un droit de lods sur chaque mutation du dit fief et baronnie, dont les titres sont aux archives du dit grand prieuré. Voici les revenus et les charges du grand prieur : Le sieur Peyret a déclaré que le grand prieuré de Saint-Gilles est actuellement affermé, par acte du 12 juin 1758, notaire Me Beuf, au sieur Henri Mazer pour trois années qui ont commencé au 1er mai 1759, à la rente de 35.500 livres payables 17.750 livres pour les maisons, salins et herbages en trois paiements égaux de 5.916 livres 13 sols 4 deniers aux 31 août, 31 décembre et 30 avril, et 17.760 livres pour les grains en deux paiements de 8.875 livres, les 15 août et 1er novembre. Les revenus s'élèvent à la somme de 35 500 livres.
Les charges s'élèvent à la somme de 10.763 livres 13 sols 9 deniers.
Il reste net au grand prieur la somme de 24.736 livres 6 sols 3 deniers.

Les commissaires étant informés que Me Jourdan a été pourvu de la place de collégiat, vacante par la mort de frère Eyssautier, et qu'il a été procédé à la levée du scellé et à l'inventaire de sa dite dépouille, dont la plus grande partie est au pouvoir du dit Me Jourdan et surtout les meubles d'état, lui ont mandé de revenir auprès d'eux et sur leurs réquisitions, il leur aurait dit et déclaré que les meubles d'état à lui remis sont d'une valeur de 142 livres 10 sols, desquels effets Me Jourdan s'en est chargé pour les représenter toutes les fois qu'il en sera requis, en foi de quoi il s'est signé, à Arles le 2 juin 1761. Suivent les ordonnances des deux commissaires relatives aux divers membres visités.

La conclusion de cette visite générale du grand prieuré de Saint-Gilles et du procès-verbal est signée par le chevalier Rolland-Réauville, commandeur de Puimoisson, et frère Joseph-Antoine Raybaud, prêtre conventuel, commissaires délégués par illustre et vénérable frère Henri-Augustin de Piolenc, commandeur de Bordères et de Peyrolles, et scellée du cachet de leurs armes. Le tout fait et conclu à Arles, le susdit jour 5e juin 1761.

Ce procès-verbal contient 69 folios.
En tête se trouve les armoiries du grand prieur, frère Henri-Augustin de Piolenc, commandeur de Bordères et de Peyrolles (1).
1. Archives particulières de la famille Beuf-de Gorsse.
— Visites générales du grand prieuré de Saint-Gilles, année 1761. 1 volume in-folio.


Le 26 juin 1762, frère Pierre-Paul de Piolenc, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur du Bastit et de Barbentane, et Messire Jean-Dominique Luponis, prêtre du diocèse d'Arles, y habitant, commissaires et visiteurs généraux nommés par illustrissime seigneur et vénérable frère Henri-Augustin de Piolenc, chevalier, bailly, grand-croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, grand prieur de Saint Gilles, conseiller du roi en tous ses conseils d'Etat et privé, commandeur des commanderies de Bordères et de Peyrolles, suivant la commission à eux adressée, datée d'Arles le 25 du courant, signée le chevalier de Piolenc, grand prieur de Saint-Gilles, contresignée par Thiers, secrétaire, et scellée du sceau de ses armes en cire d'Espagne rouge, aux fins de procéder à la visite de partie des commanderies dépendantes du grand prieuré de Saint-Gilles, prêtent serment et le font prêter à Me Mathieu Beuf, notaire royal de la ville d'Arles, un des secrétaires de notre Ordre, choisi par eux pour rédiger leur procédure par écrit. Celui-ci enregistre leur commission et voulant tout de suite procéder au fait de cette commission, les visiteurs mandent sieur Antoine Maurizet, bourgeois dudit Arles, procureur d'illustre et vénérable frère Nicolas Roch de Villages La Salle, chevalier, bailly de Manosque, commandeur de la commanderie de Sainte-Luce, et lui demandent en quoi consiste ladite commanderie et le requièrent de la leur faire voir, suivre et visiter.

A quoi satisfaisant, il leur a dit que le vénérable grand prieur de Saint Gilles de Piolenc avait fait en personne la visite de l'église, maison et écuries que la commanderie de Sainte-Luce possède en cette ville d'Arles, ainsi qu'il conste du verbal sur ce dressé le 2 mai 1759, que le dit Maurizet leur a représenté, dans lequel il leur a fait voir la déclaration générale des biens et domaines dépendants de ladite commanderie qui fut fait alors au dit vénérable grand prieur, ne restant plus que de leur faire voir, suivre et visiter les membres qui ne l'ont pas été, ce qu'il a promis faire moyennant serment prêté en la forme ordinaire et aussitôt les commissaires généraux procèdent à la suite de la visite de la commanderie de Sainte-Luce et des divers membres qui en dépendent et que nous avons énumérés plus haut : aux pages 32 et 33.
Le revenu général de la commanderie de Sainte-Luce s'élêve à la somme de 29.285 livres.
Les charges, à la somme de 11.480 livres, 17 sols.
Reste net au commandeur la somme de 17.804 livres 19 sols 5 deniers.

Suivent les ordonnances et la conclusion de la visite générale de la commanderie de Sainte-Luce. Dans cet avis de clôture il est relaté que cette commanderie est jouie actuellement par frère d'Albert Saint-Martin du Chaine, qui en a pris possession depuis le mois de mai dernier et qui en a été pourvu ensuite de l'émutition faite en sa faveur à cause du décès de frère Nicolas Roch du Villages La Salle, qui en était titulaire, lorsque les commissaires commencèrent à procéder à la visite de ladite commanderie. Ceux-ci ont signé et apposé le cachet de leurs armes, à Arles, le 7 juin 1763.

Le 22 novembre 1762, frère Pierre-Paul de Piolenc, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur du Bastit et de Barbentane, et Messire Etienne-André Baud, prêtre du diocèse de Nimes, bachelier en droit civil et canon, bénéficier de l'église de Saint-Gilles, commissaires et visiteurs généraux de partie de commmanderies dépendantes du grand prieuré de Saint-Gilles, suivant la commission à eux donnée à Arles par le grand prieur de Piolenc, le 25 octobre dernier, enregistré au commencement du verbal de la visite de la commanderie de Capette, après avoir fini, le 20 du courant, la visite de la commanderie du plan de la Peyre et s'être rendus en la ville de Saint-Gilles, où ils ont séjourné le 21, à cause du dimanche, ils ont résolu de procéder à la visite de la commanderie de Sainte-Anne, démembrée du grand prieuré de Saint-Gilles pour la régale de Messieurs les chevaliers de Provence, par délibération de la vénérable Langue de 1645, autorisée par S. A. E. Monseigneur le grand maître et son sacré-conseil, régie à vie par Messieurs les chevaliers Daudé et Henri de Catelan frères, ensuite du contrat à eux passé le 8 juillet 1741, reçu par Me Jean-Baptiste Monetta, notaire de l'île de Malte, par Messieurs les procureurs de la vénérable langue de Provence, ensuite de ses délibérations et à ces fins ils ont fait avertir les dits sieurs chevaliers de Catelan et Messire Henri de Catelan, chevalier non profès, tant pour lui que pour son frère absent, s'étant présenté, ils le requièrent de leur dire en quoi consiste ladite commanderie de Sainte-Anne. Il répond qu'elle consiste premièrement en son chef qui est la métairie de Sainte-Anne, dite la Grand-Cabane d'Argence, terres, herbages et pâturage en dépendant.
Plus en une métairie nouvellement construite dans les terres labourives appelées grande et petite Auriasses tout près le port de Saint-Gilles.
Et enfin en un moulin à vent situé hors et proche la ville de Saint-Gilles tout près la maison prieurale et où tous les fermiers du grand prieuré, des commanderies du démembrement et de celles à portées sont obligés de venir moudre aux termes de leurs baux.

Grand-Cabane
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Grand-Cabane
Domus Hospitalis Grand-Cabane

Les commissaires visitent d'abord la métairie de Sainte-Anne dite la Grand-Cabane d'Argence, chef de la dite commanderie, éloignée du dit Saint-Gilles d'environ une lieue et demie, située dans la province du Languedoc, terroir de Fourques, confrontant du levant terres du grand mas d'Argence, du midi la rivière du Rhône, du couchant terres du mas de Marsanne et de la Reiranglade et du nord terres du mas de Broussan et de Maillan.

Le produit total du dit membre, affermé par acte du 3 février 1758 reçu par Me Vergier, notaire de Saint-Gilles, à Aurias Michel, François et Pierre Vidal, ménagers du lieu de Bellegarde, s'élève à la somme de 3.446 livres.
Attendu l'heure tardive, les commissaires se sont retirés en la ville de Saint-Gilles à leur retraite accoutumée.
Le procès-verbal est daté du 27 novembre.

Les Aurillasses
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Les Aurillasses
Domus Hospitalis Les Aurillasses

Le 23 novembre, les commissaires sont partis de la ville de Saint-Gilles, en compagnie dudit Me Beuf notaire, leur secrétaire, et dudit sieur chevalier de Catelan, pour se rendre au mas des Auriasses (Les Aurillasses), dépendant de ladite commanderie de Sainte-Anne, située sur le bord du Rhône, proche le port et au terroir de Saint-Gilles, à un quart de lieue de ladite ville, éloignée de son chef d'une grande lieue.

Ce domaine, qui est autour du bâtiment construit à neuf par le chevalier de Catelan, confronte du levant et de long en long la rivière du Rhône, du midi les terres d'Antoine Vidalon, du couchant le chemin allant à la Fosse et du nord le grand chemin.
Le revenu net s'élève à la somme de 556 livres.
Le procès-verbal est daté du 27 novembre.

Le 23 novembre, les commissaires font la visite du moulin de Saint-Gilles, dépendance de la commanderie de Sainte-Anne, situé près de la ville et sur le chemin allant de la ville au port, éloigné d'environ cent pas de la maison prieurale. Sur la porte du moulin, il y a les armes d'un ancien commandeur. Il est en très bon état ; la mouture se perçoit au six pour cent, ledit moulin n'étant point banal, les fermiers du grand prieuré et commanderie du démembrement y font moudre leurs grains aux termes des conditions de leurs baux.
Il est actuellement affermé à Antoine Vidalon, moyennant la rente annuelle de 250 livres

L'enquête, faite auprès de Me Antoine Roquelain, notaire royal, sieur Jean Jalaguier, bourgeois, et Jean Raimond, négociant, tous habitants de Saint-Gilles, le plus jeune âgé de 45 ans, dit que les dits sieurs chevaliers de Catelan résident en ladite ville de Saint-Gilles, y vivent très régulièrement et administrent en bon père de famille.
Le revenu général de la commanderie de Saint-Anne s'élève à la somme de 5.752 livres.
Les charges s'élèvent à la somme de 5.073 livres, 11 sols, 8 deniers.
Il reste net aux sieurs chevaliers Catelan 670 livres, 8 sols, 4 deniers.
L'avis de clôture est daté du 27 novembre 1762.

Trinquetaille
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13

Domus Hospitalis Trinquetaille
Domus Hospitalis Trinquetaille

Le 6 juillet 1762, frère Pierre-Paul de Piolenc, commandeur de Bastit et de Barbentane (commune de Bellegarde 30), et maître Jean-Dominique Luponis, prêtre de la ville d'Arles, y habitant, visitent la commanderie de Saint-Thomas de Trinquetaille, jouie par vénérable frère Jacques Armand de Vachon de Belmont, bailly, grand-croix, commandeur dudit Saint-Thomas de Trinquetaille et de Marseille.

Sieur Antoine Lions, bourgeois de la ville d'Arles, procureur dudit baille de Belmont, leur dit que ladite commanderie de Trinquetaille consiste : Premièrement, en une maison dans la ville d'Arles et en plusieurs censives, tant dans ladite ville d'Arles, son terroir, qu'à Saint-Martin de Castillon, Au mas et tènement du mas Thibert,
Au membre de Mourrefrech

Domus hospitalis Mourrefrech
Au membre de Mourrefrech

Au membre de Gimeaux

Domus hospitalis Gimeaux
Au membre de Gimeaux

A celui de Au mas d'Authier.
En plusieurs Coussouls, situés dans la Crau, appelés :
le Luquier, Calissane, le Cougoul, Mouttet, Chatillon, Pallepastous, la Mendoule et Roumigouse.
En un herbage dit Lou Foumeras, au terroir de Notre-Dame de la Mer, le plus souvent couvert d'eau.
En un claux complanté de vignes, situé près le faubourg de Trinquetaille, où anciennement il y avait une église sous le titre de Saint-Thomas, apôtre, qui fut ruinée par les religionnaires.
Plus une autre terre complantée de mûriers, proche ledit enclos.
Et enfin, une terre au Trebon, proche la Cavalerie.

Les commissaires remarquent qu'au mas Thibert il y a une chapelle de dévotion, dans laquelle le bailly fait célébrer la sainte messe, tous les dimanches et fêtes de l'année, pour la commodité de son fermier et domestiques et sans aucune obligation, le service de ladite chapelle étant fait par un père récollet auquel on donne 180 livres, annuellement.

Ils visitent tous les membres dépendants de ladite commanderie dont le revenu général s'élève à la somme de 26.452 livres. Et les charges à la somme de 11.656 livres, 1 sols, 35 deniers. Reste net au commandeur 14.795 livres, 18 soles, 95 deniers.

Ils font enfin la remarque que le mas d'Authier est serville à la dame abbesse de Saint-Césaire, aux Augustins, aux bénéficiers de Saint-Trophime, à l'hôpital Saint-Esprit d'Arles et au chapitre de Villeneuve-lès-Avignon, et leur paie une indemnité réglée annuellement à 28 livres 4 sols, 85 deniers.
L'avis de clôture de la visite est daté du 14 juillet 1762.
La visite du plan de la Peyre est faite, le 20 novembre 1762, par frère Pierre-Paul de Piolenc et Me Baud, prêtre du diocèse de Nimes, dont la commission est signée par le grand prieur de Piolenc, le 25 octobre 1762.

Peyre
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Peyre
Domus Hospitalis Peyre

La commanderie du plan de la Peyre est jouie par frère Jean-Joseph-Gabriel de Thomas Gignac, chevalier, commandeur du plan de la Peyre et de Cagnac, elle est située en Languedoc, terroir de la ville de Saint-Gilles, diocèse de Nimes, le long du petit Rhône, éloignée de la Vernède d'un quart de lieue et de la ville de Saint-Gilles d'environ quatre lieues. Sieur Antoine Maurizet, bourgeois de la ville d'Arles, est le procureur dudit commandeur de Gignac, qui a dit que la commanderie du plan de la Peyre ne consiste qu'en un bâtiment et un tènement de terres labourables et herbages.

D'après l'enquête, le commandeur de Gignac fait sa résidence ordinaire en la ville d'Apt, en Provence, et vient de temps en temps à Saint-Gilles pour les affaires de sa commanderie. Il vit en bon religieux et administre sa commanderie en bon père de famille.

Le revenu général est de 4 600 livres.
Les charges de 1.257 livres, 14 sols, 5 deniers.
Le revenu net est de 3.342 livres, 5 sols, 7 deniers.
L'avis de clôture est daté du 26 novembre 1762.
Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Peyre :
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/PlandePeyre.pdf


Petit Mas d'Argence
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis d'Argence
Domus Hospitalis d'Argence

Le 28 juin de la même année, les mêmes commissaires font la visite du petit mas d'Argence, possédé par frère Honoré-François-Xavier de Grille d'Estoublon, chevalier. Ce petit mas d'Argence est situé dans la province du Languedoc, terroir de Fourques, diocèse de Nimes, éloigné de la ville d'Arles d'une lieue et demie.

En l'absence du commandeur de Grille, sieur Pierre André, son fermier, a dit aux commissaires que ladite commanderie consiste en un bâtiment et en un domaine de terres labourables, rives, herbages, pâturages et bois, de saules.
Ce domaine avait été presque entièrement couvert de sable lors de l'inondation du Rhône, arrivée le 1er décembre 1755, et grâce aux soins du commandeur, la plupart de ce domaine est aujourd'hui en culture.
Le revenu de la commanderie est de 1.904 livres.
Les charges sont de 887 L, 5 s, 10 d.
Reste net au commandeur 1.016 L, 44 s, 2 d.

Les mêmes commissaires firent, le 19 novembre 1762, la visite de la commanderie de La Vernède possédée par frère Louis-Aimé de Catelan la Masquière. La Vernède est située dans la province de Provence, terroir de la ville de Notre-Dame de la Mer, dans la petite ville de Camargue, éloignée de Capette d'environ une lieue, et de la ville de Saint-Gilles de trois et demie. Sieur Pierre Delpuech, fermier de ladite commanderie, a dit qu'elle consiste en la métairie et au domaine de terres labourables et herbages la joignant.

L'enquête nous apprend que le commandeur de Catelan fait sa résidence ordinaire en la ville de Toulouse, son âge avancé et ses infirmités ne lui permettant pas sans doute de résider sur sa commanderie et ayant obtenu dispense de résidence ; malgré cela ladite commanderie est en très bon état, grâce aux soins de M. le chevalier de Catelan, son cousin, à qui l'administration de la Vernède était confiée.
Le revenu général de la Vernède est de. 4.750 Livres.
Les charges sont de 610 L, 15 s.
Reste net au commandeur 4.139 L, 5 s.
L'avis de clôture est daté du 25 novembre 1762.

Favillane ou Favouillane
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13

Domus Hospitalis Favouillane
Domus Hospitalis Favouillane

Les mêmes commissaires ont fait, le 30 juin 1762, la visite de la Favillane, possédée par frère Joseph Toussaint de Chabrillant de Moreton, chevalier.
Cette commanderie est située au quartier du plan du bourg à environ cinq lieues de la ville d'Arles. Le sieur Maurizet, procureur de frère de Chabrillant, déclare que la dite commanderie consiste en son chef, qui est la métairie de la Favillane, et au tènement en dépendant, plus au tènement appelé de Porte Arnaud et en une censive de 3 Livres, 12 sols, que M. le conseiller de Faucon fait à la dite commanderie pour raison de la terre dépendante de son tènement du radeau appelé de la vigne, de la contenance de 25 cétérées, relevant de la directe de la dite commanderie et dont la dernière reconnaissance fut renouvelée en faveur de M. le commandeur de Chalvet, reçu Me Beuf, notaire de cette ville, le 6 noveri1bre 1636.
Le 1er juillet 1762, les mêmes commissaires visitent Porte-Arnaud.
L'enquête nous apprend qu'on n'a vu qu'une fois à Arles le commandeur de Chabrillant, qu'il fait sa résidence ordinaire à Montélimar, qu'il vit en bon religieux et administre bien sa commanderie.
Le revenu de la Favillane est de 5.055 Livres.
Les charges sont de 614 L, 4 s, 1 d.
Reste net au commandeur 4.443 L, 5 s, 85 d.

Cavalet ou Cavalès
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Cavalet ou Cavalès
Domus Hospitalis Cavalet ou Cavalès

Le 13 novembre 1761, frère Dominique-Gaspard Balthasar de Gaillard, chevalier profès, commandeur de Valence, et Joseph Ferraud, prêtre, desservant une place dans l'église collégiale de Saint-Gilles, visitent la commanderie de Cavalet, possédée par frère Joseph-Paul de Gautier de Valabre, chevalier, né le 9 décembre 1708. Ils partent de Bellegarde et arrivent à Cavalet, où ils trouvent le seigneur commandeur de Valabre, qui leur dit que ladite commanderie de Cavalet consiste en un seul membre situé dans la province du Languedoc, dans le terroir et juridiction de la ville de Saint-Gilles, d'où il n'est éloigné que d'environ demi-lieue, composé d'un logement pour le fermier, ses valets et bestiaux, et d'un second pour le commandeur, et a un tènement de terres labourables, pâturages et herbages.

Quant au domaine, il consiste en un tènement de terres labourables, où il se sème actuellement 50 salmées blé, et en pâturages et herbages de contenance d'environ 30 salmées, où il peut se nourrir 400 bêtes à laine, y ayant environ 4 salmées de pré et un bois de contenance de 4 salmées, dans lequel il y a diverses allées, où on coupe du foin. Cette commanderie a été démembrée du grand prieuré de Saint-Gilles, par délibération de la vénérable Langue de Provence, et a été bornée et limitée en 1742, et le verbal remis aux archives.

Elle est affermée à Mathieu Borneton, par acte reçu Me Rocquelain, notaire, le 18 juillet 1757, moyennant la rente de 4.300 Livres.
D'après l'enquête , le commandeur de Valabre fait sa résidence sur sa commanderie, il vit en bon religieux et administre très bien sa commanderie.
Le revenu de Cavalet est de 4.300 Livres.
Les charges sont de 868 L, 10 s, 6 d.
Reste net au commandeur 3.431 L, 9 s, 6 d.
Le secrétaire du procès-verbal est Me Rocquelain, notaire à Saint-Gilles.
L'avis de clôture est daté du 14 novembre 1761.

Le 18 novembre 1762, frére Pierre-Paul de Piolenc, commandeur du Bastit et de Barbentane, et Messire Etienne-André Baud, prêtre du diocèse de Nimes, bénéficiers de l'église collégiale de Saint-Gilles, font la visite de Capette, jouie par frère Joseph de Vignes, chevalier ; ils partent de Saint-Gilles pour se rendre à la commanderie de Capette, située dans la province du Languedoc, le long du petit Rhône, à environ trois lieues de ladite ville de Saint-Gilles.
Jean Michel, fermier de ladite commanderie, déclare que cette commanderie ne consiste qu'en la métairie et au tènement en dépendant.

Là se trouve une chapelle touchant le bâtiment du côté du couchant, sous le titre de Notre-Dame de l'Etoile. Le commandeur est obligé d'y faire dire la messe, tous les dimanches et fêtes de commandement, pour raison de quoi le fermier paie, suivant son bail et en sus du prix de ferme, à Messire Bertaud, prêtre, la somme de 150 livres chaque année ; suit l'inventaire du mobilier de la chapelle, au-dessus de laquelle et sur la muraille du midi se trouve un clocher à une ouïe avec sa cloche pour sonner la messe.

Le domaine consiste en un grand tènement de terres labourables où il se sème annuellement 50 salmées blé, mesure de Saint-Gilles, en des herbes et paturages, où l'on peut nourrir environ 1.400 bêtes à laine, sans y comprendre le bétail de labour. En deux bois, l'un appelé de L'Escale et l'autre dit de la Martellière, dont la coupe fut faite ensuite de l'arrêt du conseil de 1745, n'y restant que quelques baliveaux et beaucoup de broussailles ; et tout près du dit bois de L'Escale, il y a des prés appelés aussi de L'Escale, et en outre, il y a les prés dits de Ventabrennes, tous les deux le long de la chaussée, n'y ayant aucune roubine pour les arroser ; tout lequel domaine est joui et uni ensemble, il confronte d'une part et de long en long le Rhône, d'autre part le chemin qui est entre la métairie de Saint-Jean de Barbentane, autrement dit de Liviers, et la terre de la Loubatière tirant droit à Selvegodesque et Tête de Loup, d'autre part l'étang et palud dit de Coutte tirant droit à la torrade du burse et de là à la montille de l'Etoile, faisant la séparation du dit terrain de Capette d'avec le dit étang et palud de Goutte, suivant le rapport de bornage du 8 mai 1688, conservé dans les archives de l'Ordre, confirmé par délibération de l'assemblée provinciale du 9 novembre suivant, le dit domaine confrontant encore du couchant les paluds de la Souteiranne, qui appartiennent à M. le grand prieur de Saint-Gilles, d'autre part le tènement de Claire Farine, où il y a un fossé qui commence sur le bord de la chausséé, où était autrefois une martellière tirant en bas et en droite ligne du côté de la palud, ainsi que contient la terre labourable, et la faisant angle, achève d'enfermer le dit labourage jusqu'à la martellière, où il y a un autre fossé le long du bois, qui est la séparation de Claire Farine, qu'à l'extrémité du dit bois il y a un chemin qui sert de passage au bétail, qui dépait dans la Selvegodesque pour aller abreuver au Rhône, que dans le dit terroir de Capette passe une roubine, qui appartient aux collégiats de Saint-Gilles, servant à dériver l'eau du Rhône et la porter dans le dit étang de Coutte.

Le commandeur de Capette et ses fermiers ont la faculté de faire dépaitre, pendant toute l'année, dans les herbages de Selvegodesque dépendant du grand prieuré de Saint-Gilles, les bestiaux du dit tènement de Capette.

Le commandeur a la juridiction haute, moyenne et basse, mère, mixte et impère, qui est exercée par Messire Jean-Jacques Vergier, avocat en parlement, juge, Me Alexandre Faucher, procureur juridictionnel, et Jean Roger, greffier, tous de Saint-Gilles.

L'enquête nous apprend que le commandeur de Veynes fait sa résidence ordinaire à Valence et qu'on ne le voit à Saint-Gilles que pour les affaires de sa commanderie, qu'il administre très bien, et qu'il vit en bon religieux.

Cette commanderie est affermée audit sieur Michel, suivant le bail à lui passé le 10 juin 1760, notaire Me Michel, de Saint-Gilles, pour quatre ans qui finiront à Saint-Gilles 1764, à la rente sûre et certaine pour chaque année de 10.710 Livres.
Les charges s'élèvent à 2.237 L, 4 s.
Reste net au commandeur 8.472 L, 16 s.
L'avis et la clôture sont datés du 24 novembre 1762.

Le 14 novembre 1763, les mêmes commissaires font la visite de la commanderie de Saliers, jouie par vénérable frère Antoine de Blacas d'Aups, bailly, grand-croix de l'Ordre, né le 22 avril 1700.

Aller sur le site de Nemausensis voir plus en détails Cavalès ou Cavalet :
http://www.nemausensis.com/Nimes/templiers/Cavalet.pdf


Saliers
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Saliers
Domus Hospitalis Saliers

Leur commission est signée par le grand prieur de Piolenc, contresignée par Me Giraud, son secrétaire, et datée d'Arles du 12 novembre 1763. Me Mathieu Beuf, notaire royal de la ville d'Arles, procureur dudit bailly d'Aups, déclare que ladite commanderie consiste premièrement en son chef qui est la métairie de Saliers :
Au membre de la Cabanette
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Cabanette
Domus Hospitalis Cabanette

Au membre d'Aurisset ou Laulisset
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Aurisset ou Laulisset
Domus Hospitalis Aurisset ou Laulisset

Au membre de la Vigne
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis la Vigne
Domus Hospitalis la Vigne

Au membre des Jasses du Baron ou d'Albaron
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13

Domus Hospitalis Baron ou d'Albaron
Domus Hospitalis Baron ou d'Albaron

En la maison d'Arles
Au Bourdigon de Seguret dans l'étang du Martigue, proche la tour de Bouc,
En une censive de 20 cétiers blé sur le fief de Figarès,
En quatre coussouls en Crau, deux dans le terroir d'Arles appelés Menudelle et Ventillor, et deux dans le terroir de Fos-sur-Mer appelés les Tapies et Valeignette.
En des directes au Martigue, à Fos-sur-Mer et à Saint-Mitre,
En la conseigneurie pour un tiers du fief de Boismeaux,
Aux deux onzièmes du péage de la terre et seigneurie du Baron,
En des directes sur les Cartons (1) de la Furane, terroir d'Arles, qui sont établies par la transaction passée entre l'Ordre et la communauté d'Arles en 1673, et en quelques autres directes au terroir de Notre-Dame de la Mer.
1. Cartons, grandes et petites cabanes en Camargue.

C'est le 15 novembre que les dits commissaires, en compagnie de Me André Franconi, notaire de la ville d'Arles, leur secrétaire, et de Me Beuf, procureur du commandeur, partent d'Arles pour se rendre au grand mas de Saliers, éloigné de la dite ville d'environ deux lieues et situé par son terroir, dans l'île de la Camargue, au quartier de la Corrège. Et y étant arrivés, le dit Me Beuf, sur leurs réquisitions, leur a dit que le dit chef consiste en une chapelle de dévotion, sans aucune obligation de service, en un batiment composé d'un logement pour le seigneur commandeur et de celui pour le fermier et écuries. Suit l'inventaire de la chapelle et du logement du commandeur.

Quant au domaine, il consiste en un grand terroir contigu, composé de terres labourables, vignes, herbages, paluds et pêcheries. On y sème environ 330 sétiers de tous grains, on y nourrit, tant dans les herbages du dit membre que dans ceux du mas de la Vigne, Aurisset et Cabanette, qui sont unis et exploités par le même fermier, environ 2.000 bêtes à laine et tous les bestiaux de labour, les terres de l'ancienne cabane de Bayan aujourd'hui en herbages étant comprises dans le domaine du dit chef, qui confronte du levant le domaine dotal à Mm. la baronne d'Ansouis et celui de la dame veuve Brun, draye Esmeline entre deux, allant au Rhône, du midi le tènement de Saint-Césaire et partie de celui du mas de la Vigne, du couchant le tènement de la Cabanette, et du nord la rivière du Rhône.

Le moulin de Saliers, éloigné du bâtiment du chef d'environ un demi-quart de lieue, est situé près le fleuve du Rhône et bâti au-dessus de la prise de la roubine, l'écluse de cette roubine étant placée au nord des fondements du dit moulin, sur la porte duquel sont les armes du vénérable bailly de Demandols.
A quelques pas de distance du moulin, du côté du levant, se trouve le logement du meunier et du commis au poids de la farine.

Cabanette
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30

Domus Hospitalis Cabanette
Domus Hospitalis Cabanette

La Cabanette, éloignée de son chef d'un quart de lieue, est située dans le terroir d'Arles et tout près du port de Saint-Gilles. Il consiste au bâtiment pour le logement du garde bois, composé d'une cuisine et d'une autre pièce à côté servant d'écurie. Dans la cuisine est un degré en bois par lequel on monte aux deux pièces qui sont sur la cuisine et sur l'écurie. Au devant du bâtiment est une petite pièce autrefois un volailler, aujourd'hui servant de logement aux terraillons, y ayant au fond une cheminée avec son manteau et tuyau en briques en bon état. L'Aurisset, dans le terroir d'Arles, éloigné de son chef d'environ trois quarts de lieue, consiste au bâtiment servant de logement aux fermiers, ses valets et pour ses bestiaux.
Le domaine consiste en terres labourables, où l'on peut semer, année commune, environ 70 cétiers blé et 30 cétiers seigle ou avoine, et en des herbages, qui sont affermés et confondus avec ceux du chef, dans lequel domaine est compris celui anciennement appelé les Aubettes. Le tout confronte du levant le tènement de Figarès, du midi herbages, et marais du chef, du couchant le tènement du mas de la Vigne dépendant de la commanderie, et du nord le fleuve du Rhône ; dans ce tènement il y a une vigne d'environ quatre cétérées, près du bâtiment et entre lui et la chaussée du Rhône.

La Vigne

Domus Hospitalis La Vigne
Domus Hospitalis La Vigne

Le mas de la Vigne, éloigné d'une demi-lieue de l'Aurisset et d'une lieue de son chef, consiste en un bâtiment assez complet.
Le domaine consiste en des terres labourables, où l'on sème environ 100 cétiers blé ou seigle, et confronte d'une part les herbages du mas du Juge, gabin entre deux, d'autre part le fleuve du Rhône, et des deux autres parts les herbages de l'Aurisset et du grand mas de Saliers ; et en une vigne et deux prairies.
Attendu l'heure tardive, les commissaires sont allés prendre retraite au château du Baron, distant d'un quart de lieue dudit membre.
Le lendemain, 16 novembre, il vont visiter les Jasses du Baron, distant du château d'une petite demi-lieue, et de son chef d'environ une lieue et demie, situé en Camargue, terrain de la ville d'Arles. Ce membre est possédé, par tiers, par le vénérable commun trésor de l'Ordre, comme ayant été pris en collocation sur M. de Roustargues, seigneur du Baron, pour arrérages de tasque (1) dus à feu le vénérable bailly de Demandols, commandeur de Saliers, comme coseigneur, pour un tiers, du fief de Boismeaux, le second tiers est uni à la commanderie de Saliers par décret du sacré conseil rendu à la poursuite dudit vénérable bailly d'Aups, et est le même sur lequel ledit feu vénérable bailly de Demandols fut colloqué sur les biens dudit seigneur de Roustargues, comme cessionnaire des droits du sieur doyen de Tarascon, autre coseigneur dudit fief de Boismeaux, et le troisième tiers est possédé par les R. P. prêcheurs de ladite ville d'Arles, aussi coseigneurs, pour un tiers, du même fief de Boismeaux et le vénérable bailly d'Aups jouit du tiers du vénérable commun trésor, moyennant une rente de 514 Livres, qu'il paie à chaque seconde fête de Pâques.
1. Droit féodal appelé quelquefois douzain ou vingtain.

Ce membre consiste au bâtiment assez complet. Le domaine consiste en un tènement de terres labourables, herbages et petit marais possédé par commun et indivis, comme il y a été dit ci-dessus.
On peut y semer annuellement environ 120 cétiers blé et 10 cétiers avoine et on y peut nourrir 250 bêtes à laine outre les bestiaux nécessaires au labourage et une vigne de quatre ans de sept cétérées.
Ce domaine confronte du levant terres du Baron et du mas du sieur Ranchier, du midi les patis de Grouyère et de la Trinita, du couchant ledit pati de la Trinita et terres du mas d'Alivon, petit chemin entre deux, et du nord le fleuve du Rhône.
Il dépend dudit membre quatre différentes pensions sur ledit corps des chaussées des Jasses du Baron montant en tout 255 livres, et une autre pension sur le domaine de Tages, possédé par M. d'Avignon, de 192 livres, 14 d. 2 s. à chaque quatrième septembre.
Il dépend de ladite commanderie de Saliers, les deux onzièmes du péage du château, terre et seigneurie du Baron, tant par eau que par terre, le restant dudit péage appartenant au sieur marquis de Piquet, possesseur de la dite terre et seigneurie du Baron, et ladite portion de péage concernant ladite commanderie n'est pas actuellement affermée et peut rendre actuellement 90 livres.

Les commissaires visitent les chaussées de Saliers en face des membres de Saliers, la Cabanette, Aurisset et mas de la Vigne, où elles sont entretenues en propre, et les ayant suivies dans toute leur longueur, qui est d'environ deux lieues et demie, ils les ont trouvées dans le meilleur état d'entretien, tous les ouvrages neufs, qui y ont été faits par le vénérable bailly d'Aups depuis sa jouissance, étant entrés en grand nombre tout garnis de pierres de rocher, et même pavées aux endroits, où les tirages de sel passent, tandis qu'avant la jouissance du dit vénérable bailly d'Aups, on ne les garnissait qu'avec du bois de tamaris ; pour faire ces réparations, le commandeur d'Aups a été obligé de faire à la vénérable chambre du commun trésor deux emprunts, l'un de 12.000 livres, dont le remboursement finira cette année, emprunt qui fut demandé dans des circonstances les plus critiques, et le second en pareil cas vient de lui être accordé pour la continuation d'un éperon au-dessus du moulin, pour empêcher l'emportement de ce même moulin et arrêter les dégradations de la rivière, qui menaçait de prendre son cours à travers le domaine de cette commanderie et de le séparer en deux.

Ils ont visité l'éperon qu'on construit du côté du moulin, il est déjà assez avancé et par l'inspection du local ils ont connu la nécessité de cette nouvelle œuvre et on doit s'en promettre le succès qu'on s'est proposé, ledit Me Beuf leur ayant assuré qu'il a une commission particulière adressée à Messieurs les chevaliers de Parade et commandeur de Grille pour direction de cette nouvelle œuvre et pour la distribution des sommes nécessaires jusques à l'entière perfection.

Quant au procès entre le feu sieur commandeur de Grimaldy et les sieurs sindics du corps de la Corrège, il n'y a eu aucune poursuite depuis la mort dudit feu sieur commandeur de Grimaldy, à cause du bon entretien des dites chaussées depuis la nouvelle administration du commandeur d'Aups.

Après cette visite, les commissaires sont retournés à Arles, et le lendemain, 17 novembre, ils vont à la maison située dans cette ville d'Arles, à côté de l'église de l'hôtel prieural. Cette maison confronte du levant et midi deux rues, du couchant ladite église et en partie l'hôtel prieural, et du nord le fleuve du Rhône. Cette maison est affermée à Mr de Loinville, moyennant la rente de 120 livres, l'écurie et grenier à foin par-dessus au dit Me Beuf pour 30 livres, et la grande remise au commandeur de Piolenc moyennant la rente de 75 livres, faisant en tout la somme de 225 livres.

La coseigneurie de Boismeaux dépend de la commanderie de Saliers pour un tiers, les autres deux tiers étant jouis par le seigneur-doyen de Sainte-Marthe de la ville de Tarascon, et par les R. P. prêcheurs d'Arles. Les droits seigneuriaux dudit Boismeaux consistent en la directe universelle de tout le terroir d'Arles et partie dans le terroir de Notre-Dame de la Mer, en la tasque au douzain des blés, autres grains et salicots, sous la déduction de la dîme seulement et au sixain des herbages, lorsque les emphitéotes les vendent.

Il dépend aussi de la même commanderie un fief situé dans le terroir de Notre-Dame de la Mer, qui consiste en la directe sur un terroir appelé le petit Frigoulet, contenant 60 cétérées en semence, possédé par Jacques Bénétin et Nicolas Lombard, qui n'ont pas reconnu depuis le 14 septembre 1733, notaire Me Chabert de ladite ville de Notre-Dame de la Mer.

Il dépend encore de la commanderie de Saliers quatre coussouls en Crau, qui ne sont que des pâturages remplis de cailloux, sans terres labourives, plantatives, ni bâtiment, n'y ayant seulement que deux cabanes, que les fermiers se remettent à l'estime des uns aux autres, et en deux puits pour l'abreuvage des bestiaux : le premier appelé Valeignette (1), situé dans le terroir d'Arles, contenant 826 cétérées, 36 dextres et demi, dans lequel il y a une cabane et un puits, confronte du levant le coussoul de Valeigne (2) du sieur comte de Biord, du midi celui de la Fossete et la Pisserote, du couchant celui du Cougoul et de bise celui de la Figueirasse, appartenant à M. le conseiller Francony.
1. Aujourd'hui Valignette, coussou en Crau, limite de Foz, commune d'Arles.
2. Aujourd'hui Valigne, coussou en Crau, commune d'Arles.


Le second appelé Menudelle, aussi dans le terroir d'Arles, contenant 807 cétérées, 47 dextres, confronte du levant le coussoul de la Brune, du midi ledit coussoul et celui de la Fossete, du couchant celui de Valeigne dudit sieur de Biord, et du nord le coussoul de la Brune du sieur de Faucon ; le troisième appelé les Tapies, situé au terroir de Fos, contenant 474 cétérées, 11 dextres, dans lequel il y a une cabane, et confronte de toutes parts le sieur d'Arensac par les coussouls appelés les Tierces, les Tapies de Fos et le pati de Fau.

Le quatrième appelé de Ventillon, situé audit terroir de Fos, contenant 1.418 cétérées, 60 dextres et demi, confronte du levant les terres de M. d'Arcussiac, du midi ledit coussoul et le pati de Fos, du couchant terres du Roi, appartenant à M. le marquis d'Alenc, et la Fossete, et de bise ledit coussoul de la Fossete.

Quoique Messieurs les précédents visiteurs n'aient pas jugé à propos de se transporter sur lesdits coussouls par les raisons déduites en leur verbal, les visiteurs d'aujourd'hui ont cru nécessaire d'en faire la visite locale, qu'ils ont renvoyée au lendemain 18 novembre.

Ces coussouls sont distants de la ville d'Arles d'environ quatre lieues et ne consistent qu'en pâturages remplis de cailloux, et sont affermés aux sieurs Pierre et Antoine Peiras frères, négociant, de cette ville d'Arles, pour six années commencées à Saint-Michel dernier et moyennant la rente de 3.800 livres, suivant l'acte du 22 décembre 1762, aux écritures dudit Me Beuf.

Le mème jour les visiteurs se sont rendus au village de Fos, qui est éloigné des coussouls d'une lieue, qui consiste aux ruines d'une ancienne chapelle dans le village au quartier appelé le Faubourg, au couchant de laquelle et peu éloigné se trouvent quelques petites maisons, qui sont de la directe de la commanderie, terminées par une croix posée sur une colonne dans une place appelée de Saint-Jean.

Le même jour les commissaires se sont transportés au port de Bouc, où ils sont entrés dans le bateau pour se rendre au Bourdigon de Seguret, dépendant de la commanderie de Saliers, situé entre ledit port de Bouc et l'étang de Caronte, à environ une petite lieue dudit Fos, et y étant arrivés, ledit Beuf leur déclare que ledit Bourdigon consiste en un canal dans lequel le vénérable bailly a droit de faire planter des cannes dans l'eau soutenues par des piquets, en certaines saisons de l'année, pour y pêcher le poisson, et qu'il confronte celui de Jean Brillan, celui de Guelesèche.

Il dépend encore dudit Bourdigon un petit bâtiment et une langue de terre au levant et au couchant. Les commissaires, étant rentrés dans leur bateau, ont visité le canal dudit Bourdigon, qui leur a paru avoir peu de profondeur d'eau, au lieu que celui de M. de Villars, qui est tout près de celui-ci, a environ 10 à 12 pans d'eau, ce qui le rend bien plus poissonneux que celui de ladite commanderie.
Le revenu dudit Bourdigon est affermé au sieur Couture, moyennant la rente annuelle de 39 livres.
Les censives du Martigue et son terroir, des lieux de Fos et de Saint-Mitre et son terroir, étaient affermés à Me Amiel, du Martigue, moyennant la rente annuelle de 100 livres.

Toute la commanderie est jouie noblement par l'Ordre, franc et exempt de dîmes, tailles et autres impositions, excepté le domaine des Jasses du Baron, qui paie la dime, à raison de vingtain, au sieur prieur du Baron.

Les commissaires se sont alors retirés en la ville du Martigue, où ils prirent retraite au logis, où pend pour enseigne Sainte-Anne. Le lendemain ils retournèrent en la ville d'Arles, où ils n'ont pas cru nécessaire de faire une enquête sur la vie et mœurs du vénérable bailly d'Aups, attendu qu'il réside au couvent et qu'il n'est pas venu sur sa commanderie depuis qu'il en est pourvu.

Voici le revenu général de la commanderie de Saliers : Le grand mas de Saliers, ceux de la Cabanette, Aurisset et mas de la Vigne avec le moulin à vent, les pêcheries, palud et facultés en dépendant, sont affermés conjointement aux sieurs Jean et Jacques Armentier frères, de la ville de Saint-Gilles, par contrat du 28 juin 1762, aux écritures de Me Beuf, notaire, à la rente, pour les herbages, de 6.500 livres en argent et à la moitié des grains qui peuvent rendre, année commune, la somme de cinq mille livres et en tout 11.500 livres.
Les quatre coussouls de Crau sont affermés aux sieurs Pierre et Antoine Peiras frères, négociants, suivant l'acte du 22 décembre 1762, aux écritures de Me Beuf, à la rente de 3.900 livres.
La rente de 20 cétiers blé du fief de Figarès peut rendre année commune 140 livres
Les droits seigneuriaux du fief de Boismeaux et des cartons de la Furane non affermés, environ 200 livres.
Les droits seigneuriaux du Martigue, Fos et Saint-Mitre et dépendances ensemble le Bourdigon de Seguret 139 livres.
Les deux onzièmes du péage du Baron ne sont point affermés et rendent annuellement 90 livres.
La partie de la maison d'Arles, qui est louée à M. de Loinville, et l'écurie, grenier à foin et remise, moyennant 225 livres.
Le revenu des Jasses du Baron consiste en quatre pensions sur le corps des chaussées payables le 5 mai, 1er et 12 octobre et 10 décembre de chaque année 245 livres, dont la moitié pour le tiers réunis à ladite commanderie revient à 122 livres, 10 sols.
Pension du domaine de Tages 192 livres, 14 sols, 2 deniers est 96 livres 7 sols 1 deniers.
Les herbages sont affermés en total aux sieurs Jean et Jacques Orcel, père et fils, par acte du 5 mai 1761, aux écritures dudit Me Beuf, à la rente de 2.000 livres, le tiers revenant au vénérable bailly est 666 livres 13 sols 4 deniers.
La récolte peut produire, année commune, 2.000 livres, dont le tiers est 800 livres.
Revenant la somme totale du produit de la commanderie à celle de 17.889 livres 10 sols 5 deniers.

Voici les charges de ladite commanderie
Elle paie au commun trésor pour les charges extraordinaires, savoir : Responsios 884 livres, 9 sols, 4 deniers. Capitation 365 L, 11 s, 5 d. Taxe des vaisseaux 367 L, 6 s. 11 d. Décimes 438 L, 16 s, 18 d. Caisse commune.. 35 L, 0 s, 8 d. Archivaire 9 livres. Total : 2100 livres, 5 sols.

Pour les charges extraordinaires savoir :
Double capitation 365 L, 11 s, 5 d.
Vingtième denier 609 L, 5 s, 9 d.
Pour le tiers de la nouvelle imposition établie par décret du Conseil d'Etat complet 1.238 L, 8 s. 6 d.
Total : 4.313 livres, 10 sols 8 deniers.

Pensions à Messieurs les chevaliers :
Brut.
1.070 livres à M. le chevalier de Blacas Verignon, 716 Livres.
319 livres à M. le chevalier Alexandre de Blacas, 702 L. 18 s. 4 d.
200 livres à M. l'abbé Rayberty, 113 L. 10 s. 6 d. 5
225 livres à M. le commandeur de Baumont, 127 L. 14 s. 4 d.
285 livres à M. le chevalier de Glandevès, 161 L. 15 s. 4 d.
160 livres à M. le chevalier de Charmail, 90 L. 16 s. 4 d.
225 Livres à M. le commandeur de Revel, 125 L. 14 s. 4 d.
150 Livres à M. le chevalier d'Isnard, 85 L. 2 s. 10 d.
250 Livres au frère Grégoire Caslade, 141 L. 18 s. 1 d.
2,884 Livres. A reporter : 2.261 Livres 07 sols 37 deniers 5.

360 Livres à M. le chevalier Jacques de Sartoux 204 L. 6 s. 10 d.
150 Livres à M. le chevalier de Blain du Poet 85 L. 2 s. 10 d.
150 Livres au prêtre Lombard 85 L. 2 s. 10 d.
180 Livres à M. le chevalier de Javon Jaze 102 L. 3 s. 4 d.
3.724 Livres. ---------------------------------2.737 Livres 20 s. 71 d. 5.

Charges locales :
Au prêtre qui dessert la chapelle de Saliers pour les honoraires dudit service 120 Livres.
Au garde terres, non compris ce que le fermier de Saliers est tenu de lui donner selon le bail 120 Livres.
La pension de 40 cétiers blé que la dite commanderie fait annuellement à l'archevêque d'Arles évaluée année commune à 320 Livres.
L'aumône de 5 cétiers blé à l'hôpital évaluée 40 Livres.
L'entretien des chaussées de Saliers peut coûter chaque année environ 1.800 Livres.
Le membre des Jasses du Baron est imposé annuellement aux chaussées dudit quartier pour la portion dudît seigneur bailly 405 Livres. 11 s. 2 d.
2.805 Livres. 11 s. 2 d.

Récapitulation des charges : 9.363 Livres. 7 s. 9 d.
Le revenu général s'élève à la somme de 17.879 Livres. 10 s. 5 d.
Les charges générales s'élèvent à la somme de 9.363 Livres. 7 s. 9 d.
Il reste net au commandeur la somme de 8.516 Livres. 2 s. 8 d.


Suivent les ordonnances touchant la visite de la commanderie de Saliers, ainsi que l'avis et clôture signés du sceau des armes du chevalier de Piolenc, commandeur du Bastit et de Barbentane, et d'Etienne-André Baud, prêtre du diocèse de Nimes et bénéficier de l'église collégiale de Saint-Gilles, et portant la date du 21 novembre 1763.
Sources: C. Nicolas, abbé et Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3, Nîmes 1906 - BNF

Grand-Priéuré de Saint-Gilles. Abbé Goiffon

Saint-Gilles eu diverses églises paroissiales dont il sera question plus, tard ; un couvent de religieux Trinitaires pour la rédemption des captifs, une léproserie, une maison de Templiers et un grand prieuré de l’Ordre de Malte, la première maison de l’Ordre fondée en Europe et la plus considérable de la langue de Provence. Ce grand prieuré dont cinq titulaires devinrent grands maîtres de l’Ordre avait sous sa dépendance 49 (alias 54) commanderies.
Les guerres religieuses obligèrent le grand prieur de Saint-Gilles à se retirer à Arles où il fixa sa résidence jusqu’à la Révolution. L’Ordre de Malte resta représenté à Saint-Gilles par une collégiale.

Abbé Pierre de Situlvéro (alias Anduze), 1124 à 1150. C’est pendant la prélature de l’abbé Pierre que les Templiers s’établirent à Saint-Gilles et que parurent les Pétrobrusiens, précurseurs des Albigeois, dont nous aurons à nous occuper dans le chapitre suivant.
Bertrand 1e de Saint-Cosme, abbé de l’abbaye de la ville de Saint-Gilles de 1151 à 1169.

Comme nous l’avons dit, les Templiers étaient depuis quelque temps à Saint-Gilles ; en 1139, Robert y gouvernait le Temple de Saint-Gilles, Bernard lui succéda ; c’est à ce maître du Temple que, par acte du 23 janvier 1155, l’abbé Bertrand donna un jardin ; un an après, les Templiers reçurent permission d’acheter une maison dans la ville ; ils obtinrent, en 1169, permission d’avoir un oratoire et un cimetière, à condition que ceux de la maison pourraient seuls recevoir les sacrements dans l’oratoire et être enterrés dans le cimetière ; ette concession fut faite moyennant une faible redevance annuelle, le maître du Temple était alors Arnaud de la Tourrouye. Le couvent des Templiers était situé en face de celui des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ; leur église, longtemps abandonnée, subsistait encore, en 1790.
On sait que les biens du Temple passèrent aux Chevaliers de Saint-Jean, le 12 juillet 1312 (2).
2. Bibliothèque Nationale, latin, 11018, folio 71, b.

LE GRAND PRIEURÉ DE MALTE

L’ordre militaire des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avait été fondé en Terre-Sainte, l’an 1099. Son but primitif avait été d’offrir l’hospitalité à ceux qui se rendaient on Palestine pour y vénérer les saints lieux illustrés par les mystères de la vie du Sauveur. On sait qu’à cette époque, le port de Saint-Gilles était le point de départ de nombreux pèlerins qui venaient s’y embarquer pour la Terre-Sainte. Aussi, dès les premières années du XIIe siècle, Bertrand, fils de Raymond, comte de Saint-Gilles, voulut doter la ville dont il portait le nom d’un hôpital semblable à celui de Jérusalem, au profit de ceux qui partaient pour les saints lieux et il en confia l’administration aux Hospitaliers de Saint-Jean. Cet hôpital, la plus ancienne maison de l’Ordre en Europe, existait déjà, en 1112, et l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean lui doit une partie de son premier lustre ; cet établissement, comblé des bienfaits du prince fondateur et de ses successeurs dans le comté de Toulouse, fut confirmé par bulle du pape Pascal II, en date du 15 février 1113. Telle fut l’origine du grand prieuré de Saint-Gilles qui compta dans la suite cinquante-une commanderie sous sa dépendance en Languedoc, en Dauphiné et en Provence, et qui fournit à l’Ordre entier plusieurs de ses grands maîtres.

Le premier grand prieur connu est Beraldus qui gouvernait l’hôpital de Saint-Gilles, en 1117 ; il obtint d’Atton, archevêque d’Arles et de ses chanoines, l’église de Saint-Thomas de Trinquetaille pour y fonder une commanderie de son ordre, à la condition qu’on n’y enterrerait que les membres de la communauté et que les Hospitaliers ne posséderaient aucune dime dans le diocèse d’Arles (1).
1. Histoire de Languedoc, tome II, pr, c. 399.

Arnaldus était prieur, en 1130 ; son successeur Guiscard obtint de l’abbé de Saint-Gilles, en 1157, la permission de bâtir sur les terrains de l’hôpital un oratoire de douze brasses de long sur quatre de large et autant de haut, avec un clocher d’une brasse qui ne pourrait porter que deux cloches de moins d’un quintal. Ces cloches ne devaient être sonnées qu’après que les religieux de l’abbaye auraient sonné les leurs ; on ne devait célébrer dans le nouvel oratoire aucun office public et n’y conférer aucun sacrement, si ce n’est ceux de Pénitence et d’Eucharistie aux Frères et aux domestiques de la maison. L’abbé et les religieux permirent en outre aux Hospitaliers d’avoir un cimetière de vingt brasses en carré pour leur usage propre et pour ceux de leur maison qui n’appartiendraient pas d’ailleurs à la paroisse de Saint-Gilles. Ces concessions furent faites moyennant une redevance annuelle d’une livre d’encens à fournir à l’abbaye le jour de la fête de Saint-Gilles. Le nouvel oratoire fut dédié, sous l’invocation de saint Jean-Baptiste, par Aldebert, évêque de Nîmes, assisté de Pierre de Sabran, évêque de Sisteron et des abbés Pierre Arnaud de Cendres et Bertrand de Saint-Gilles (2).
2. Bibliothèque nationale, latin, 11018, folio 70, b.
— Histoire de Languedoc nova edition, tome, V, c. 1211, ch 620.
— Archives du Gard, H, 632.


Le grand prieuré eut ensuite pour titulaires Bertrandus, en 1158.
Geofroy de Breihl, en 1168.
Ernandus de Cispa, en 117?.
Pierre Galtieri qui, en décembre 1177, obtint de Pons, archevêque de Narbonne et de ses chanoines la concession de diverses églises (3).
3. Bibliothèque nationale colection Doat, V. 55, folio 241.

Nous trouvons ensuite :
Eldinus qui était grand prieur de Saint-Gilles, en 1179 ; celui-ci obtint de l’abbé, en 1184, la permission d’élever dans son église à côté de l’autel de Saint-Jean-Baptiste, un second autel dédié à saint Étienne ; la charte qui concédait cette permission fut signée d’un grand nombre de témoins, moines de l’abbaye, hospitaliers et laïques.

Le prieuré passa à :
— Bertrandus de Amillavo, en 1192.
— Raimundus de Acu, en 1198.
— Signoretus, en 1203.
— Petrus Falcon, en 1206.
— Martinus d’Andos, en 1208.
— Armandus de Campagnola, en 1210.
— Guillemus de Nîmes, en 1217.
— Bertrandus de Lascuzon, en 1218.

A cette époque, la maison de Saint-Jean renfermait vingt-deux Hospitaliers dont le prieur était en même temps supérieur de toutes les autres maisons des provinces voisines. Un commandeur, deuxième personne de l’Hôpital, gouvernait en l’absence du prieur. La maison avait, en outre, un prieur de l’église ou prieur des clercs qui était le chef des prêtres qui desservaient la chapelle. Un trésorier, quatrième dignitaire du grand prieuré, faisait rentrer les fonds et en rendait compte au prieur.

Le grand prieur Emmanuel, qui succéda à Bertrand de Lascuzon, obtint en faveur de l’Hôpital une charte de Raymond VII, comte de Toulouse qui fut donnée à Lavaur, le 10 octobre 1222. Par cet acte, le prieur accorda aux Hospitaliers de la maison de Saint-Gilles, la liberté de pâturage dans toutes ses terres, l’exemption générale de toutes sortes de péages, de leudes et d’usage, la liberté de vendre et d’acheter dans toutes les foires et marchés du comté sans payer aucune sorte de droits, ainsi que la permission d’augmenter les fonds de l’Hôpital, d’en acquérir de nouveaux et de recevoir les dons qui leur seraient faits.

Vers le même temps un différend s’éleva entre l’abbaye et l’hôpital au sujet de certains péages et autres impositions que l’abbé prétendait recueillir. Ce différend fut éteint, vers la fin de l’année 1222, par une semence arbitrale favorable à l’hôpital, rendue par l’archevêque d’Arles et l’évêque de Cavaillon.

— Emeric de Turrei fut grand prieur, en 1223.
Il obtint du pape Honorius III un privilège signalé. Ce souverain-pontife, en considération des services que l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem rendait aux pauvres de Jésus-Christ, accorda sur la demande des hospitaliers que, dans les temps d’interdit lancé par l’abbé ou même par le Siège apostolique, on pourrait dans la maison de Saint-Gilles, en cas de Chapitre général, faire la célébration des offices divins pendant trois jours, et ce, nonobstant la transaction passée à ce sujet entre l’abbaye et l’hôpital, et en vertu de laquelle le service divin devait cesser dans la maison de Saint-Jean, dès qu’il cessait dans le monastère.

A Eméric succéda :
— 1236, François Antoine Jean de Castrobec.
— 1219, Férand de Barussia.
— 1255, Gilles de Reillane.
— 1263, Roussillon de Fos.
— 1264, Lambert.
— 1266, Ferrand.
— 1273, Guillaume de Villaret qui fui, de 1296 à 1308, le dernier grand maître de l’ordre des Hospitaliers, en Syrie. Ce fut lui qui, après avoir rétabli la discipline parmi ses frères, conçut le projet d’enlever aux Sarrasins l’ile de Rhodes et d’en faire le chef-lieu de son Ordre. Ce dessein n’aboutit que sous son successeur Foulques de Villaret, son frère.

— Audinus succéda à Villaret, en 1287.
Il laissa le grand prieuré, en 1310, à Draconitus de Monte-Dracone, du temps duquel l’ordre des Hospitaliers prit possession, en 1313, des biens possédés jusqu’alors par les Templiers. Ce fut l’occasion de la création de plusieurs commanderies nouvelles.

Le grand prieuré passa, en 1316, à Hélion de Villeneuve qui fut élu grand maitre de l’Ordre, sur la recommandation du pape Jean XXII ; cette élection fut faite à Avignon, en 1319. On lui doit de sages règlements pour la réforme des mœurs des Hospitaliers ; il signala encore son magistère par de nombreux exploits sur les ennemis du nom chrétien. Il mourut à Rhodes, en 1316.

— Petrus de Langles avait succédé à Hélion de Villeneuve ; il laissa le prieuré de Saint-Gilles à :
— Dieudonné de Gozon. On sait que ce chevalier parvint à délivrer l’île de Rhodes d’un serpent monstrueux qui avait fait de nombreuses victimes, même parmi les chevaliers qui avaient tenté de le combattre. Cet exploit et d’autres preuves de courage firent choisir Gozon pour grand maître de l’Ordre qu’il gouverna de 1346 à 1353. Lors de sa nomination au magistère, le prieuré de Saint-Gilles fut confié à Pierre de Cornillon qui fut à son tour grand maître de l’Ordre de 1353 à 1356.
Le prieuré fut alors donné à :
— Roger d’Arlaton, auquel succéda, vers 1372, Jean-Ferdinand de Haredia que la protection papale fit élever à la grande maîtrise, de 1376 à 1396.

— Sicard de Marviel reçut à ce moment le prieuré de Saint-Gilles qu’il laissa, vers 1380, à :
— Bertrand de Flotte.

La maison de l’hôpital de Saint-Gilles fut ensuite gouvernée par Hugonin de Girard, que des actes mentionnent en 1390.
— Hugonin de Girard, en 1390.
— Raimond de Cazilhac, en 1398.
— Jean Flotte, en 1405 et 1406.
— Jean de Nivi de Claret, en 1413.
— Pierre Raffin, vers 1420.
— Jean de Cornillon, dit Roméi, vers 1430.
— Bertrand d’Arpajon, en 1437. — Raimond de Ricaud, en 1462 et au-delà de 1474. Ce dernier reçut du pape la lieutenance de la grande maîtrise qu’il n’avait manqué que d’une voix dans l’élection qui se fit à cette époque.
Le prieuré passa après lui et successivement à :
— Jean de Châteauneuf.
— Seillon de Demandols.
— Charles de Nousi et Charles d’Allemand de Rochechinard.

Les longues absences des grands prieurs avaient laissé tout dépérir dans la maison priorale, et l’ancienne collégiale des prêtres de Saint-Jean n’existait plus pour ainsi dire, réduite qu’elle était à deux collégiats seulement, l’infirmier et le sacristain. Le prieur de Rochechinard, par acte du 3 mai 1506, restaura et rétablit cette collégiale en y fondant six collégiats, profès de l’ordre des Hospitaliers, dont quatre prêtres et deux diacres insituables à perpétuité par les grands prieurs de Saint-Gilles, les obligeant à la résidence dans la maison priorale, au chant des heures canoniales et à la messe quotidienne, en la forme indiquée par des statuts qu’il dressa lui-même. Le fondateur donna dans ce but 11,000 livres qu’il avait sur la banque de Saint-Georges de Gênes et, moyennant cette somme, il chargea ses successeurs de nourrir et entretenir les collegiats ; les dignités de ce collège étaient au nombre de trois qui étaient celles de l’infirmier, du sacristain et du précenteur. Les prêtres ainsi fondés desservaient l’église de Sainte-Marie du Temple et celle de Saint-Jean Baptiste. L’acte de fondation, reçu par le notaire Guillaume Lérisse, fut ratifié, le 28 mars 1509, par bulle du grand maître Eméric d’Amboise (1).
1. Archives du Gard, H, 631.

Il paraît que l’abbé de Saint-Gilles ne vit pas cette restauration de bon œil et qu’il voulut empêcher la célébration des offices divins dans l’église priorale ; il s’ensuivit un procès en Cour de Rome pour la solution duquel l’official d’Uzès fut délégué, en qualité de juge apostolique, en 1507 ; sa sentence fut favorable à la nouvelle collégiale.

— Charles d’Allemand de Rochechinard avait cédé le grand prieuré, en 1510, à :
— Melchior Cossa ; mais il ne se désintéressa pas pour cela du collège par lui fondé ; par acte du 3 mai 1512, il unit à la maison priorale de Saint-Gilles le terroir de Sylve-Godesque et les juridictions de Tasque, Pinède, Teste de loup, Negouromine, Ribeirès et Comte, à condition que les grands prieurs seraient tenus de nourrir et entretenir honorablement les prêtres collégiats par lui fondés et de leur fournir les vêtements nécessaires. Charles d’Allemand avait acquis le terroir de Sylvegodesque, de Gaillard et de Montcalm. Plus tard Gilbert de Lévis, comte de Ventadour et baron de Vauvert, fit condamner le grand prieur à lui rendre la terre de Sylvegodesque, sur le fondement qu’elle n’avait pu être aliénée de la baronnie de Vauvert ; mais le syndic des collégiats de Saint-Jean se pourvut contre cet arrêt et reçut gain de cause devant le Parlement de Toulouse, le 1er février 1584 (1).
1. Archives du Gard, H, 631.

A Melchior Cossa succédèrent :
— Gabriel de Pomeirol, 1515.
— Histan de Salce, en 1517.
— Préjean de Biooux, en 1518 ; ce dernier se signala par son courage et sa valeur au siège de Rhodes, où il eut le cou percé d’un coup d’arquebuse ; le roi François Ier le fit grand amiral de France.
— Jacques de Manas fut ensuite grand prieur ; par acte du 14 janvier 1535, il constitua une rente annuelle de soixante-dix livres tournois pour la fondation d’une messe quotidienne à célébrer dans la chapelle qu’il avait fait construire dans l’église priorale. Cette rente fut affectée aux collégiats de Saint-Jean sur le mas de Notre-Dame Damour, au terroir de Camargue.
Les successeurs de Manas furent :
— Guillot de Pins, vers 1540.
— Robert Albe de Roquemartine, en 1545.
— Philippe du Broc, en 1549.
— Jean de la Valette de Parisot, en 1556. Celui-ci mérita par sa bravoure d’être élu grand maître de l’Ordre ; il exerça le magistère de 1557 à 1568, et s’illustra par la glorieuse défense de l’ile de Malte assiégée, pendant quatre mois, par 40,000 infidèles et 200 vaisseaux.

— Pierre de Gozon de Mélac fut créé grand prieur, en 1557 ; il fut ensuite général des galères à Malte et remplacé à Saint-Gilles par :
— Balthazar d’Agault, qui transféra la résidence priorale dans la ville d’Arles, à la suite des pillages et des massacres exécutés à Saint-Gilles par les hordes calvinistes.
Ses successeurs furent :
— Claude de Glaxdèves, 1571.
— François de Panisse, 1580.
— Pierre de Roquelacue dit de Saint-Aubin, 1601.
— Pierre Guillaume D’Esparbès de Lussan, 1604. Lequel, par acte du 27 septembre 1614, fonda à perpétuité deux, messes par semaine, le mercredi et le vendredi, plus une messe chantée, une fois l’an, le jour, anniversaire de son décès, ainsi que les vêpres des morts, le tout à la charge des collégiats de Saint Jean, moyennant une pension de 93 livres 15 sols sur un mas dans la Crau d’Arles, et une maison dans la paroisse de Sainte-Croix. Cette fondation fut confirmée, le 8 août 1620 et le 26 du même mois, la pension fut élevée à 100 livres par an.

Peu de temps auparavant, vers la fin du mois d’avril 1620, la maison de Saint-Jean avait été le théâtre d’une agression protestante ; voici ce que nous en apprennent les dépositions recueillies en novembre 1621, dans une enquête présidée par Amiguet, commissaire délégué du lieutenant-général de la Prévôté de Languedoc (1).
1. Archives municipales de Saint-Gilles, FF, 19, inventaire de 1858.

2.500 hommes, conduits par divers capitaines, avaient, à cette époque, envahi la ville, et la compagnie du sieur de Pondres de Soimmières avait été logée dans la maison du grand prieur, où elle séjourna et tint garnison environ pendant trois mois.
— Pendant ce temps, déposa Antoine Vernède, prêtre et religieux de l’ordre de Malte et collégial de la maison de Saint-Jean, « dans ladite maison et les jardins de l’entour d’icelle plusieurs insolences, soit pour avoir esté dérobez plusieurs meubles, mangé et empoché les denrées qui y estoient ; mesme ledit de Pondres avoir faict emporter quantité de bled qu’estoit en ladite maison à la sienne aux Sommières ; ayant aussi les soldats de ladite compagnie pendant ledit temps bruslé grande quantité de boys, rompu et ruiné ladite maison en plusieurs endroits, couppé plusieurs arbres desdits jardins et autres plantes y croissants, qui fust cause, joinct les menaces qu’on faisait au depposant et autres domestiques de ladite maison qu’ils quittassent icelle. »

— La même enquête porta sur un fait plus récent du même genre et constata que, dans la nuit du jeudi au vendredi, 27 octobre 1621, environ trois cents hommes de la religion prétendue réformée attaquèrent et enfoncèrent la porte de la maison de Saint-Jean ; ils étaient conduits par les capitaines Turc et Bousanquet de Calvisson. Ces bandits ayant pénétré dans l’intérieur, soumirent la maison à un nouveau pillage, et dérobèrent tout ce qui s’y trouva jusqu’aux pelles de fer et autres menus meubles. Le collégial Vernède, pour lors dangereusement malade, fut dépouillé de ses habits, ainsi que le prêtre infirmier, Pierre Barthélemy, qui était également malade ; on ne leur laissa que la chemise et on contraignit Vernède, en se moquant de lui et posant sur son front la bouche d’un pistolet « de prier Dieu en la forme de ladite religion prétendue réformée. »

— Un autre témoin ajouta que les soldats huguenots avaient pillé l’église de Saint-Jean, rompu les croix, jeté l’eau du bénitier dans la basse-cour et poussé le bénitier avec les pieds dans le même lieu, le faisant rouler dans tous les coins de cette cour ; qu’ils avaient pris et emporté une partie des ornements après avoir fracturé la porte de l’armoire qui les renfermait. La garnison du fort qui survint ensuite emporta jusqu’aux serrures et aux gonds des portes, ainsi que les clés de l’église.

— Un troisième déposa en outre que les huguenots avaient brisé le tabernacle et en avaient emporté les pavillons et que sur la plainte qui fut faite à Pascal, commandant du fort, des ravages commis par ses hommes, celui-ci répondit : « Qu’il estoit bien marry quand il n’avoit mandé plustot sesdits soldats en ladite maison pour faire ce qu’ils y avoient faict, car aussi, disoit-il, il falloit que le bien de ladite maison s’en allast à touts les diables. »

— Trois autres témoins confirmèrent la vérité de ces attentats et l’infirmier Pierre Barthélemy ajouta que le lendemain de ces faits, craignant pour sa vie, il se fit transporter en Camargue.

— Antoine de Paule de Calmont prit possession du grand Prieuré en 1620 ; trois ans après, il fut élu au grand Magistère de l’Ordre qu’il conserva treize ans, de 1623 à 1636.

Son successeur, à Saint-Gilles, fut :
— Gaspard de Barras.
A celui-ci succédèrent, l’un, après l’autre dans le courant de l’année 1631 :
— Bertrand de Lupé de Garané.
— Jacques de Mauléon.
— Claude d’Urre de Venturol ; ce dernier mourut à Arles, en 1637 ; ses héritiers, par acte du 5 août de la même année, fondèrent dans l’église priorale une messe haute de requiem avec assistants et absoute ensuite sur le tombeau du défunt, une fois chaque mois, plus, deux messes basses de requiem par semaine, le lundi et le vendredi, avec la même absoute. Dans ce but, ils donnèrent une somme capitale de 1.500 livres qui furent placées, dès le lendemain, sur le Chapitre d’Arles et servirent, en 1643, à établir une roubine et une martillière qui amenaient les eaux du Rhône dans les palus et étangs de Comte.
A partir de ce moment nous ne trouvons plus rien de remarquable à signaler dans l’histoire du grand prieuré de Saint-Gilles Jusqu’à la Révolution.
Voici la liste des titulaires qui l’eurent en possession pendant cet intervalle d’un siècle et demi, avec les dates de leur nomination :
1637, Honoré de Quiqueran-Beaujeu.
1643, Guillaume Vincent de Sabolhian, alias de Sarmalhan.
1644, Paul Albert de Forbin, il obtint, par arrêt de la Cour des Aides, que Ribeirès ne serait pas imposé aux tailles de Vauvert, comme le prétendaient les consuls de ce lieu.
1666, Jean d’Arrajon.
1672, Claude de Glandèves.
1678, Bertrand de Moretton de Chabrillan.
1691, Jacques d’Ancésune de Caderoussse.
1695, François de Mourgues (Morges) de Ventaven.
1705, Christophe de Bauoxcelly-Javon.
? 1716, Joseph Félix de la Renarde.
1719, Richard de Sade.
1727, De Foresta-Collongue.
1742, Vincent Sauveur de Gaillard d’Agoult.
1746, Octave de Galéan de Gadagne.
1750, Pierre d’Albertas.
1752, Jean François de Piolenc.
? 1764, François de Jarente.
1774, Honoré Augustin de Rolland de Réauville.
1781, Charles Félix de Galéan-Gadagne.
1783, Joseph Guillaume François Gabriel de Lestang-Parade.
1786, Louis de Franc de Mongey.
28 avril 1788, Louis Gaspard de Tulle de Villefranche.

En 1790, la collégiale de Saint-Jean se composait de six prêtres qui continuèrent leur service, alors même que déjà la paroisse de Saint-Gilles était entre les mains des intrus ; mais bientôt, sous l’influence de la terreur qu’on parvint à leur inspirer, ils cessèrent l’office divin et se dispersèrent.

C’étaient :
1° Jacques-Barthélemy Planchut de la Cassagne, né le 30 juillet 1758 ; il fut porté sur la liste officielle des émigrés, à la date du 1er brumaire an II (20 octobre 1793), avec la mention reclus ; il fut, en effet, par trois fois, écroué dans la citadelle de Nîmes, où il passa les mauvais jours de la Terreur. Plus tard, il sacrifia en partie à l’esprit du temps et le 5 complémentaire, an V (21 septembre 1797), il demanda à la municipalité de Saint-Gilles la permission de remplir les fonctions ecclésiastiques et fit serment de haine à la royauté et de fidélité à la république et à la constitution de l’an III. Apres la révolution, M. de la Cassagne fut vicaire de Saint-Gilles, puis curé de Générac et d’Alzon.
2° Rouvier, il émigra et mourut, sous l’empire, attaché à une paroisse de Marseille.
3° Jean-Joseph Gontard, sur lequel nous ne possédons aucun renseignement.
4° Ange Terras, qui mourut au fort de Nîmes où il était détenu.
5° Jean Malle, ancien secrétaire de Mgr de Becdelièvre, ancien prieur d’Aubord ; il fut incarcéré dans le fort de Nîmes, y tomba dans un pénible état d’enfance et mourut à l’hôpital général, à l’Age de 96 ou 97 ans.
6° Villaret qui fut aussi détenu dans la citadelle de Nîmes et mourut à Beaucaire, où il était prêtre habitué.

Le séquestre avait été mis, en 1793, sur les biens de l’Ordre de Malte ; la maison et l’église furent démolies à Saint-Gilles, en 1796 ; elles avaient été vendues ainsi que le parterre et les champs qui en dépendaient à Isaac Deferre et autres pour la somme de 510,000 francs. Cette vente avait été consentie, le 4 fructidor, an III (21 août 1795).

Nous terminerons cette courte notice par quelques renseignements que nous a fournis la France ecclésiastique de 1764.
Le grand prieuré de Saint-Gilles faisait partie de la langue de Provence ; il valait 13,000 livres de vente et avait sous sa dépendance le bailliage capitulaire de Manosque dont le revenu annuel était de 3,500 livres et 51 commanderies dont nous donnons ici la liste alphabétique, avec leur revenu et la contrée où elles étaient situées.

Commanderies
1 — Aix, 10.000 livres. Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Aix-en-Provence, 13 - Provence.
2 — Argence (grange), 3.000 livres. Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire - 30 - Languedoc.
3 — Astros, 7.000 livres. Astros - Provence.
4 — Avignon, 9.000 livres. Avignon - Comtat Venaissin.
5 — Barbentane, 3.000 livres. Barbentane - Provence.
6 — Bastide (La), 7.000 livres. Labastide-Murat - Quercy.
7 — Beaulieu, 6.000 livres. Beaulieu - Provence.
8 — Béziers, 9.000 livres. Béziers - Languedoc.
9 — Cannabière, 6.000 livres. Cannabière - Rouergue.
10 — La Capelle, 14.000 livres. Lacapelle-Livron - Quercy.
11 — Capette, 8.000 livres. La Capette - Languedoc.
12 — Cavalès, 3.000 livres. Cavalès - Languedoc.
13 — Comps (Fréjus), 7.000 livres. Comps - Provence.
14 — Durbans, 8.000 livres. Durbans - Quercy.
15 — Douzens, 5.000 livres. Douzens - Languedoc.
16 — Espalion, 8.000 livres. Espalion - Rouergue.
17 — Espinas, 1.500 livres. Espinas - Rouergue.
18 — Favillane, 300 livres. Favillane ou Favouillane - Provence.
19 — François, 8.000 livres. Gap-Francès - Gévaudan.
20 — Gap, 5.000 livres. Gap - Dauphiné.
21 — Garidech, 5.000 livres. - Albigeois.
22 — Grézans, 7.000 livres. Grézans - Languedoc.
23 — Homps, 7.000 livres. Homps - Languedoc.
24 — Jallès, 8.000 livres. Jalès - Languedoc.
25 — Joucas, 3.000 livres. Joucas - Provence.
26 — Laverne, 4.000 livres. (?) - Provence.
27 — Lugan, 3.000 livres. Lugan - Languedoc.
28 — Marseille, 12.000 livres. Marseille - Provence.
29 — Millau, 6.000 livres. Millau - Rouergue.
30 — Montfrin, 5.000 livres. Montfrin - Languedoc.
31 — Montpellier, 10.000 livres. Montpellier - Languedoc.
32 — Narbonne, 3.000 livres. Narbonne - Languedoc.
33 — Nice, 1.500 livres. Nice - Provence.
34 — Pallières, 7.000 livres. Palhers - Gévaudan.
35 — Plan de la Peyre, 3.500 livres. Plan de la Peyre - Languedoc.
30 — Pézénas, 10.000 livres. Pézénas - Languedoc.
37 — Pissohran, 4.000 livres. Puysubran ou Pexiora - Languedoc.
38 — Poët-Laval, 4.000 livres. Poët-Laval - Dauphiné.
39 — Puymoisson, 5.000 livres. Puymoisson - Provence.
40 — Raissac, 8.000 livres. Raissac - Albigeois.
41 — Saint-Christol, 8.000 livres. Saint-Christol - Languedoc.
42 — Saint-Félix, 15.000 livres. Saint-Félix - Rouergue.
43 — Sainte-Luce, 14.000 livres. Sainte-Luce - Provence.
44 — Sainte-Marguerite-de-Luzéran, 1.200 livres. (?) - Provence.
45 — Salliers, 12.000 livres. Salliers - Provence.
46 — La Selve, 8.000 livres. La Selve - Rouergue.
47 — Trinquetaille, 20.000 livres. Trinquetaille - Provence.
48 — La Tronquière, 8.000 livres. Tronquière - Quercy.
49 — Val-de-Ronce, 1.200 livres. (?) - Dauphiné.
50 — Valence, 10.000 livres. Valence - Dauphiné.
51 — Vaour, 9.000 livres. Vaour - Albigeois.
Sources : Goiffon, Étienne (Abbé). Saint-Gilles : son abbaye, sa paroisse, son grand-prieuré : d’après les documents originaux. Nîmes 1882. BNF

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