Hospitaliers   Commanderies   Hospitaliers

Commanderies de l’Ordre de Malte
Informations
Chers visiteurs
Vous avez certainement constaté le point d’interrogation dans la barre d’adresse de votre navigateur.

Il y est écrit « Non sécurisé »

Vous pouvez naviguer sur le site sans aucune crainte. La sécurisation d’un site Internet est obligatoire dès lors qu’il y a des demandes de mots de passes ou des paiements en ligne.

Sur ce site il n’y a rien de tout ceci.

Retour

Saint-Christol

Département: Hérault, Arrondissement: Montpellier, Commune: Entre-Vignes - 34

Domus Hospitalis Saint-Christol
Domus Hospitalis Saint-Christol

Saint-Christol - Eléments d'Histoire
L'originalité du village de Saint-Christol est d'avoir été du milieu du XIIe siècle jusqu'en 1792 une « enclave » administrée par un ordre religieux à vocation humanitaire : L'ordre des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem devenu par la suite l'ordre des Chevaliers de Rhodes et enfin l'ordre des Chevaliers de Malte existant encore de nos jours sous forme d'ONG. De ce fait le village a participé par ses commandeurs à la vie du Bassin Méditerranéen pendant plusieurs siècles.

Cette enclave était entourée de puissances féodales liées aux Comtes de Toulouse ou ecclésiastiques liées à l'Evêché de Maguelone. Au Sud, la Baronnie des seigneurs de Lunel : les Gaucelms ; A l'Est, les Comtes d'Anduze possédant Sommières : les Bermond ; Au Nord et à l'Ouest, les possessions des Comtes de Melgueil (Mauguio) et des évêques de Maguelone.

Dès 1149 est mentionnée dans un acte de justice concernant les droits d'une Dame Sibille l'existence d'un « hospital » placé sous la protection de Saint-Christophe (Sanctus Christoforus). Géré par des frères hospitaliers, ce lieu d'accueil des voyageurs, des pèlerins en route vers Saint Gilles du Gard, Saint Jacques de Compostelle ou Rome et aussi espace de transhumance des troupeaux de la Camargue aux Cévennes, était situé non loin de chemins très fréquentés :

La Voie Domitienne (Italie-Espagne) passant sur le Vidourle par le pont romain Ambrussum,
Le chemin du sel allant de Villa Portus (étangs de Mauguio) via Lunel vers Sommières et les Cévennes
Le chemin de la Carreirasse passant sur les ponts romains de Sommières et Boisseron, et traversant les carrières de Saint-Geniès et Castries avant de rejoindre Montpellier.

En échange des droits qu'elle avait sur ces terres Dame Sibille, veuve de Monsieur d'Estève de la Font, perçut 400 sous melgoriens versés par Guillaume Béraud, frère hospitalier.

Par suite de divers dons et legs au bénéfice des frères hospitaliers, l'ordre créa à Saint-Christol une Commanderie dépendant du Prieur de Saint-Gilles et possédant des terres et des bois sur le territoire qui allait devenir Aigues-Mortes. Sur ces terres était dèja construite une tour, certains pensent qu'il s'agissait de la Tour de Constance, tour de protection contre les pirates que les chevaliers pouvaient voir depuis Saint-Christol.

Ainsi Dame Galburge, commandatrice de Saint-Christol reçut du seigneur Pons du Port une riche propriété en bord de mer avec forêts, salins, étangs poissonneux...

Louis IX (Saint Louis) désirant ouvrir un port pour le départ des croisades acheta ces propriétés en contrepartie d'une redevance annuelle de 25 livres (16 mailles d'or) qui fut versée jusqu'en 1792 et certainement également en contrepartie de l'attribution aux commandeurs de Saint-Christol de la seigneurie temporelle et spirituelle sur le village.

C'est ainsi que pendant 5 siècles jusqu'à la révolution française se succédèrent plus d'une cinquantaine de commandeurs choisis dans la haute noblesse méridionale parmi les chevaliers. Les chevaliers faisaient vœux de célibat, de pauvreté, d'obéissance et de défendre le St Sépulcre.

Le plus célèbre d'entre eux fut Pierre André de Suffren Saint-Tropez dit le Bailli de Suffren, commandeur de la commanderie de Saint Christol pendant 16 ans dont un grand boulevard de Paris porte le nom et dont la statue a été érigée sur le port de Saint-Tropez. Vice-amiral du roi, proche du ministre de la marine le Marquis de Castries, il était dans les années 1780 l'homme le plus redouté sur mer par les anglais à l'époque de la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique et le héros le plus populaire de France et de Hollande.

Les Hospitaliers étendirent leurs possessions au delà de Saint-Christol sur une vingtaine de lieux : Aubais, Congénies, Saint-Maurice de Cazevieille, Alès etc, à partir de 1312 lors de la dissolution de l'ordre des Templiers, sur le domaine de La Bruyère qui appartenait à cet ordre. Ils détenaient en outre des droits censitaires sur une centaine de communes. Cette commanderie était en Bas Languedoc un élément important du Grand Prieuré de Saint-Gilles puis d'Arles.

Mais leurs biens ne furent pas épargnés lors des guerres de religion. Le premier château, construit en 1260 « entouré de bonnes murailles de pierres de taille et qui comprenait une grande salle, cinq chambres, cuisines, pigeonnier etc.. », fut démoli et pillé par les huguenots d'abord à deux reprises en 1571 et 1575 ainsi que l'église ; puis en 1622 par les troupes du duc de Rohan, le chef des religionnaires (protestants). 40 hommes de Sommières vinrent abattre les croix et mettre à bas le château.En 1703, les camisards qui avaient massacré à Saint-Sériès 11 catholiques et 59 à Saturargues épargnèrent Saint-Christol.

A la veille de la révolution les trois-quarts du territoire appartenait aux paysans (on dénombrait 91 cultivateurs), 14% appartenait à l'ordre de Malte, 5% aux Dames Ursulines et 5% au seigneur de Saint-Félix, Monsieur de Gallières.

La vie de la communauté paysanne était très encadrée par un ensemble de règles à respecter tant en ce qui concerne les activités de subsistance : le pain, l'huile, le bois que les pratiques religieuses. De nombreux procès témoignent de contestations et empiètements sur les privilèges. De même, l'ordre devait se prémunir contre les tentatives d'empiètement des puissances féodales ou ecclésiastiques riveraines.
Les productions agricoles étaient diversifiées : 14% du territoire était en herbes, 10% en bois, 7% en oliviers, 32% en terre à labour : blé, orge, avoine et 37% en vignes ce qui représentait environ 265 ha.

Il devait y avoir déjà quelques vignes à l'époque gallo-Romaine puisqu'on a retrouvé des fragments de Doliums, grands récipients utilisés par les Romains pour contenir le vin

Ce n'est qu'à partir du début du XVIIIème siècle que les vignes sont disposées en allées pour être labourées et non plus seulement fossoyées à la bêche ou à la pioche. La viticulture atteint peu à peu la prééminence par rapport au blé et plusieurs documents et témoignages attestent de la qualité des vins de Saint-Christol appréciés disait-on par Saint-Louis mais aussi par le Tsar Nicolas II. Ce vin avait la réputation de conserver ses qualités même au cours de longs voyages, d'où son succès dans les pays Anglo-saxons, Scandinaves et Russes.

L'histoire de ce village est celle d'un village vigneron dont la population accompagne le développement des surfaces viticoles et vit au rythme des crises : surproductions, fraudes, méventes et subit les fléaux : oïdium, phylloxéra, mildiou... fraudes...

Elle triple entre le début du XVIIIe siècle (270 habitants en 1712) et le milieu du XIXe (802 en 1866) et décline légèrement après la grande guerre et lors de l'exode rural des années 1950. Sa progression à partir de 1985 n'est plus liée à la viticulture. Saint-Christol compte aujourd'hui 1350 habitants.

Saint-Christol, contemporaine
En 1941, débuta la construction de la cave coopérative « les Coteaux de Saint-Christol », véritable mère nourricière du village, elle regroupa jusqu'à 216 adhérents pour une production maximale de 67.OOO hl.
Actuellement la cave coopérative regroupe une soixantaine de producteurs pour une récolte d'environ 20.000 hl. Quatre caves particulières : le Domaine de la Coste, le Château des Hospitaliers, le Domaine Guinand et le Domaine de l'Ocelle produisent ensemble environ 5.000 hl.

Ce village est aussi imprégné de traditions camarguaises. Les charrettes en bois mises bout à bout pour former un cercle tenaient lieu d'arènes pour les courses à la cocarde et pendant la fête votive une vache à la corde sous la responsabilité des « jeunes de la classe » arpentait les rues du village.
Désormais il y a de véritables arènes et les abrivados, bandidos et autre encierros ont remplacé la vache à la corde.

Si l'on doit retenir un saint-christolain célèbre pour la période la plus récente c'est le nom de Raymond Castan, natif du village, qui vient à l'esprit. Grand journaliste (rédacteur en chef de Paris-match, directeur de RTL), écrivain, homme de théâtre et de cinéma, il côtoya les plus connus (Marcel Pagnol) et occupa une place éminente dans le milieu littéraire et médiatique français de la seconde moitié du XXe siècle.
Sources : Jacques Sauvaire. Saint-Christol à travers les siècles Saint-Christol

Château de Saint-Christol
Château des Hospitaliers, ancien chef-lieu de la commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dite de Saint-Christol. Elle faisait partie du grand prieuré de Saint-Gilles au sein de la langue de Provence.
Sources : Wikipedia

Pierre André de Suffren (1729-1788)
Commandeur de Saint-Christol, « le Bailli de Suffren » marque le XVIIIe siècle en se révélant comme véritable stratège des mers, participant à toutes les batailles des Indes à l'Amérique. Il donna son nom à pas moins de 7 bâtiments de guerre dont un sous-marin nucléaire d'attaque.


Né en 1729, dans une famille nombreuse au château de St Cannat près d'Aix-en-Provence, Pierre-André de Suffren, dit « le bailli de Suffren » est issu d'une famille de juristes et d'armateurs.

Destiné à la marine, il deviendra l'un des marins les plus importants du XVIIIe. Personnage pittoresque, à l'accent provençal prononcé, doté d'un fort caractère, aimé et respecté par ses hommes, cet amateur de bonne chère et de bon vin, fut un redoutable stratège des mers et participa à toutes les grandes batailles navales des Indes à l'Amérique. Il prend le commandement du Singe en 1765, chebek élégant, armé à Toulon qui lui permet de démontrer tous ses talents en Méditerranée. C'est son bateau fétiche et son premier commandement, il gagne avec lui ses premiers galons de futur vice-amiral de la marine royale à 36 ans... Surnommé par les anglais « l'Amiral Satan », il a donné son nom à 7 grands navires de guerre dont un sous-marin nucléaire d'attaque en 2017. Il fit également carrière dans la flotte de l'Ordre de Malte. Chevalier de l'Ordre, Commandeur puis bailli en enfin ambassadeur. Il meurt à Paris en 1788 dans des circonstances mal définies.

En 1771, le Grand maître de l'Ordre lui octroie la commanderie de Saint-Christol pour services rendus. Il gardera le titre de commandeur de Saint-Christol jusqu'en 1787. Créée au milieu du XIIe siècle, cette commanderie est l'une des premières et des plus importantes au moyen-âge. Son terroir exceptionnel et singulier permet aux commandeurs successifs d'y développer une viticulture de qualité. Elle comprend divers biens dont la commanderie de Jalhès en Ardèche, ou Suffren pourra recevoir ses amis dans un château en bon état. Grâce à sa correspondance avec son amie de 40 ans Mme d'Alès, on peut se rendre compte de sa personnalité. Lorsqu'il prend la commanderie, il lui avoue se sentir pour la première fois chez lui dans son fief. Sa position dans sa fratrie ne lui avait permis d'hériter d'aucun bien. Il confie la commanderie à son neveu, le seigneur de Boissières. Puis en relâche entre deux batailles, il arrive à Saint-Christol en 1775 pour visiter son fief et l'administrer. Son séjour lui fait prendre conscience de la qualité du vignoble qu'il s'emploie alors à faire valoir. Il recrute un intendant et avec lui va décupler le rendement du vignoble et d'autant ses revenus. Son bateau amiral est pourvu d'un maitre cuisinier et d'un sommelier, il y reçoit les plus grands dans le monde. Ambassadeur de l'Ordre de Malte auprès du Roi de France, il devient également ambassadeur du vin de Saint-Christol qui obtient un droit de marquage des tonneaux (ancêtre de l'AOP) à l'exportation en 1788.
Sources : Les grandes figures du Pays de Lunel. Pierre André de Suffren. Pays de Lunel

Retour

Top

 

 

Licence Creative Commons
Les Templiers et Les Croisades de Jack Bocar est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas de Modification 4.0 International.
Fondé(e) sur une oeuvre à http://www.templiers.net/.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://www.templiers.net/.