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Commanderie de Puisieux-sous-Laon
Les historiens de la ville de Laon et de son diocèse, Nicolas Lelong et M. Melleville, nous donnent très peu de renseignements sur les commanderies de ce pays. Cependant il existe encore beaucoup de titres, et des plus précieux, sur ces établissements. L'un d'entre eux peut nous fixer à peu près sur l'époque où les Templiers s'installèrent à Laon. C'est une charte du roi Louis VII, de l'année 1140, par laquelle ce monarque affranchit de toutes coutumes, et exempte du cens qui lui était dû, une maison que les frères de la chevalerie du Temple possédaient alors à Laon, apud Laudunum.

Il n'est pas dit de qui provenait cette maison ; mais on peut supposer avec beaucoup de vraisemblance que celui qui la donna aux Templiers fut le célèbre évêque Barthélemy de Vire, lequel assista, en 1128, au concile de Troyes, ou les statuts de l'Ordre du Temple furent approuvés et confirmés. Depuis, ce prélat ne cessa de favoriser, dans son diocèse, le développement de cet Ordre ; il lui accorda tous les droits et privilèges dont il pouvait disposer. On peut s'en convaincre par la charte que ledit évêque de Laon publia l'année 1148 en forme de mandement. C'est une déclaration et confirmation solennelle de toutes les donations qui avaient été faites aux Templiers, tant par lui que par d'autres personnages ecclésiastiques, nobles ou bourgeois.

Les chanoines de la cathédrale de Laon y figurent d'abord comme leur ayant donné une rente de vingt-cinq sols, payable chaque année le dimanche des Rameaux. Puis c'est Nicolas, châtelain de la même ville, qui leur accordait un four dans la rue de Sainte-Geneviève, invico Sancte Genovefe.

En continuant la liste des autres bienfaiteurs, nous trouvons Guiscard de Bernot, de Brenorlio qui leur fit don de la quatrième partie du village de Chevresis (Chevresis-les-Dames, près Catillon-su-Temple), et Hesselin le Louche, Strabo, qui leur abandonna un courtil au dit Chevresis, apud Chivrisiacum.

Viard de Rume, de Rumeis, leur donna neuf pièces de terre au territoire de Richecourt, in territorio de Rogeri curtis. Il en ajouta quatre autres au territoire de Mesbrecourt, in territorio de Maisbecurte. Cette dernière donation, faite de concert avec les nommés Hescot et Nicolas Lecat, Cattus, coûtait aux Templiers vingt sols.
Clerambaut Vavet leur accorda six muids de vin et sept deniers de cens.

La dame Gille et son fils Aitor du consentement de Guillaume d'Eppes, de Apia leur seigneur, leur concéda la moitié de Puisieux, medietatem de Puteolis, futur chef-lieu de leur commanderie, avec les eaux, prés, pâtures, bois, terres, justice et seigneurie en dépendant. Eudes de l'Abbaye, de Abbatia, qui avait une terre au dit lieu, la céda aux Templiers pour vingt sols.

Guy, châtelain de Coucy (Coucy-le-Château), de Cociaco, leur permit d'avoir deux ânes pour aller chercher du bois dans la forêt dépendant de son fief. Il ajouta à cette concession une rente de vingt sols de Provins, sur laquelle l'évêque de Laon avait certain droit auquel il renonça.

Hugues, comte de Roucy, comes Roceinsis, leur donna au terroir de Thony (9), in territorio de Thoenni, une terre avec un bois, située entre deux chemins : l'un allant de Pontavert (Pontavert-sur-Aisne) à Corbeny, de Ponte ad Corbiniachum, et l'autre, de Berry (Berry-au-Bac) à Corbeny, de Boiri ad Corbiniacum, avec deux hommes, Hugues et Robert. Le même comte ajouta à cette donation un cens de cinq sols à Vassogne, in Vassonia.
9. Thony n'est indiqué sur aucune carte, mais ce lieu est suffisamment désigné par les deux chemins entre lesquels il était situé, c'est-à-dire celui de Corbeny à Ponlavert et l'autre de Corbeny à Berry-au-Bac. Dans le procès des Templiers, II, 392, il est appelé Tonni près de Ponlavert, juxta Pontem Arvernie. C'est le lieu marqué le Temple à un quart de lieue de Ponlavert, sur la carte de Cassini.

Herbaut de Jaux (Peut-être Jaux (Oise), de Jauca, leur céda une femme avec ses enfants, en présence de Godefroy, chapelain de Pierrepont, capellanus Petrepontis, et du consentement d'Adam de Marchais, de Marcha, seigneur du fief.

Il leur fut accordé par Etienne le Louche, Strabo, un four à Braisnes (Aisne ou Ardennes) ; par Gillon de Neufchatel (Neufchâtel-sur-Aisne), de Novo Castello, douze deniers de bonne monnaie de rente à Menneville, in Mediana villa, par Ponchart le Prévôt, pareille rente à Orainville (Menneville), in Orenvilla; par Isambart, petit-fils du Magister, nepos Magistri, également douze deniers de rente dans le bourg de Sain-Nicolas de Neufchatel, burgo Sancti Nicolai de Novo Castello; par Eudes Français, Francigenus, un cens aussi de douze deniers à Guignicourt (Orainville), in Vivinicurte; par Renaut Garbé, semblable cens, apud vicum Jude (Nom de lieu inconnu); par Roger Salmon, même cens à Craonne, apud Croanam, par Hugues Trousselles, encore un autre cens à Auménancourt (22), apud Aumeneicurtem.

Un seigneur, du nom de Haimon, s'était donné à l'Ordre du Temple avec toute sa terre, située entre la Croix-d'Hastai (23) et l'Aisne, inter crucem de Hastoi et Axonam, à l'exception de deux coutures et de six sols de cens, et cela du consentement de son seigneur Eudes de Verneuil, de Vernolio, et en présence de Gervais de Cormicy, de Calmisiaco, de Wauthier de Chatillon, de Hugues, comte de Roucy, de Rochiaco, et de plusieurs autres chevaliers.
23. Hastoi ou Hastai n'est indiqué sur aucune carte. C'était peut-être le nom d'un ruisseau ou d'une petite rivière qui, avant de se jeter dans l'Aisne, figurait avec celle-ci les bras d'une croix.

Le même seigneur Haimon leur donnait ensuite sa part dans le sauvement de Prouvais, de Provahis.
Ermangard de Roucy, de Roceio, et Gervais, son fils, leur firent abandon d'un cens de deux sols à Gernicourt, in Gernicurte, et un Guillaume d'Acy, de Aci, leur en céda un autre de douze deniers à Meurival, in Murivalle.

Clérambaut de Rozoy (Rozoy-sur-Serre), de Roseto, et sa femme, leur abandonnèrent Bray (31), Vercelle (Inconnu) et Calmundiu (Inconnu), avec tout ce qu'ils tenaient du fief de Rozoy en terres, bois, prés et eaux, du consentement du comte Henri, seigneur dominant.
31. Braye-en-Laonnais (Aisne), arrondissement: Laon, canton: Craonne, ou Bray, arrondissement: Soissons, canton: Vailly.

Nicolas, fils de Pierre le Prévost et autres co-ayant droits, leur accordèrent le moulin de Hastoi avec un champ.
Il leur fut encore concédé à Guignicourt, par Enguerran et Romelie, sa femme, une rente de dix-huit deniers de bonne monnaie ; par Gérard Lenfant, dictus Infans, une autre rente de quinze deniers sur le moulin d'Aizelles, super molendinum ad Aisellam; par un nommé Guillaume la Buche ou la Bouche, Bucha, un cens de deux sols à la Neuville (banlieue de Laon), apud Novam villam, et par Beloth et sa femme, une maison située, à la Porte-des-Morts, ad Porfam Mortuorum (34).
34. Sans doute le nom d'une ancienne porte de la ville de Laon.

Engelran de Marle, de Marla, leur fit don de quatre marcs d'argent de rente, représentant six livres de bonne monnaie, à Blérancourt, in Blerencurte. Plusieurs prés leur furent en outre donnés : le Pré aux Raisins, Pratum raceniis, par Roard, chevalier du Christ, miles Christi, et le Pré du Seigneur, Pratum dominicum, par Hugo le Porc, Sus.

Robert de Montaigu, de Monte acuto (37), leur délaissa tout ce qu'il tenait en fief du Roi, à Laon et dans le Laonnais, apud Laudunum et in Laudunensi pago.
Guillaume de Cuirieux, de Curreos, avec l'assentiment de Gilles de Pierrepont, son seigneur, leur vendit, par l'entremise du chevalier Roard, tout ce qu'il possédait à Puisieux, in territorio de Puteolis.
Guy de Vaux leur fit donation de tout ce qu'il tenait du fief du châtelain de Laon à Bray, apud Brai (39), avec les maisons qu'il avait à Vaux, in Vallibus (40).
39. Bray devait être situé près Laon. C'est peut-être Breuil, commune de Bruyères, près de cette ville.
40. Vaux, dans la banlieue de Laon.


Letolde Frumage et sa femme, leur concédèrent la terre qu'ils avaient au territoire de Richecourt, in territorio de Rogiscurte, à la neuvième gerbe, touchant la voie romaine du côté du territoire de Nouvion (Nouvion-et-Catillon), juxta viam romanam ex parte territorii de Nougento. Le dit Frumage ajouta ensuite à cette donation un champ et un jardin à Chevresis (Chevresis-les-Dames), et encore un champ à Richecourt.

Amauri de Bernot, de Brenordio, après s'être voué à l'Ordre du Temple, lui accorda sa terre nommée Bertaignemont, Bretinimontem (Landifay-et-Bertaignemont), du consentement de Guiscard, son père, et de Gérard, son frère, et avec l'approbation de ceux dont cette terre relevait, Bouchard de Guise, de Gusia, Clérambaut de Faty, de Fastis (Wiège-Faty), et ses frères.

Hescot de Vendeuil, de Vendolio (45), leur concéda la neuvième gerbe de la terre dépendant du manoir de Mesbrecourt, au territoire de Berezicourt (46). Guy Lecat leur céda aussi ce qu'il possédait au même territoire pour deux muids de froment à la mesure de La Ferté, et deux lapins qu'il avait reçus d'eux.
46. Il n'y a pas de nom de lieu de ce genre près Mesbrecourt, à moins qu'il ne veuille designer Richecourt.

De même Evrard Biguet, pour neuf jalois, galetos, de froment, leur vendit la dîme d'une terre en culture.
Guiscard d'Origny, de Oriniaco (Origny-Sainte-Benoite), leur donna un pré à Guise et l'emplacement du moulin de Til.
Nicolas, châtelain de Laon, dont nous avons déjà parlé, de l'avis de sa femme et de ses enfants, leur abandonna à titre d'aumône le moulin de Pouilly, molendinum de Poili (Pouilly-sur-Serre).
Nicolas d'Espagne, de Hispania, en s'enrôlant sous la bannière de l'Ordre du Temple, leur avait fait don de tout ce qu'il possédait à Chaillevois, apud Calleviacum.

Bourdin de Valavergny (Merlieux-et-Fouquerolles), de Valle Lauverniaca, leur avait accordé une vigne au dit lieu.
Enfin l'évêque Barthélemy les avait gratifiés d'un domaine qui était venu en ses mains, provenant de Robert d'Aulnois, de Alneto (Aulnois-sous-Laon) dont la femme, nommée Malberge, s'était donné, elle et ses biens à l'Ordre du Temple.
Telle est l'analyse de cette charte très intéressante, et qui répand le jour sur une question demeurée jusqu'ici fort obscure, c'est-à-dire sur l'époque où les Templiers vinrent s'établir dans le Laonnais et sur l'origine des quatre commanderies qu'ils y avaient, savoir : Puisieux, Thony, Bertaignemont et Catillon.

Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Les Hospitaliers, en prenant possession de ces commanderies, les divisèrent en deux baillies : la baillie de Puisieux et la baillie de Bertaignemont. La première comprit les biens de Laon et des villages environnants ; et la seconde, les maisons de Thony et de Calillon.
Plus tard, il fut encore adjoint à la commanderie de Bertaignemont l'ancienne commanderie de Saint-Aubin, en échange de celle de Thony, qui fut annexée à la commanderie de Boncourt.
Vers le milieu du XVe siècle, la commanderie de Bertaignemont fut à son tour supprimée et réunie à celle de Puisieux. A partir de ce moment, la baillie de Puisieux se composa :
1° de la maison de Puisieux et de ses dépendances, qui étaient la maison de Laon, celle d'Ardon et les moulins de Pouilly.
2° et de l'ancienne commanderie de Bertaignemont, ayant pour membres Calillon, Couppel, Saint-Aubin et Toillon.

Par la charte de Barthélémy de Vire, nous avons vu que la moitié de la terre et seigneurie de Puisieux appartenait, en 1148, aux Templiers, comme leur ayant été donnée par une noble dame, nommée Gilles, et par Hector, son fils, avec l'approbation du seigneur d'Eppes, dans le fief duquel cette terre se trouvait située. L'autre moitié appartenait, en 1181, à un chevalier, du nom d'Hellin, qui eut avec les Templiers de longues contestations, parce qu'ils voulaient l'empêcher de bâtir dans la manse seigneuriale, comme ils l'avaient fait eux-mêmes. Enfin, un accord se fit entre eux, par lequel les frères du Temple assignèrent à Hellin un terrain sur le territoire de Puisieux, où il pourrait élever des constructions.

Il était convenu que dans le terrain qu'on délimitait, Hellin ne pouvait construire qu'une maison pour une seule famille qui y aurait ses bestiaux à elle appartenant, avec la moitié des droits de justice au cas échéant.

Nous trouvons en 1236 une convention du même genre, faite sous le sceau de l'official de Laon, entre les Templiers et un chevalier, du nom de Bauduin de Chevigny, à qui il fut permis de bâtir une maison dans la manse seigneuriale de Puisieux, in manso dominico de Puteolis aux conditions ci-devant dites ; et en outre, sous celle de ne pouvoir céder ni aliéner cette maison à aucun séculier ni religieux.

Les religieux de Saint-Martin de Laon cédèrent, en avril 1246 aux frères de la chevalerie du Temple, demeurant en la maison de Puisieux, diocèse de Laon, in domo de Puteolis diocesis Ladunensis manentibus, vingt-neuf jallois de terre à semence, galetos terre seninis, devant la porte de la dite maison, moyennant une rente annuelle de deux muids et un esseu de seigle.

En 1253, Helvide du Clos, de Claustro, et Milon, son fils, se plaignaient de ce que les Templiers avaient construit un moulin à Puisieux dans leur justice. Pour éviter un procès, les Templiers leur payèrent vingt livres, à la condition qu'ils auraient la justice du fonds de leur moulin.

Quelques années après 1257, la dite Helvide et son fils Milon, bourgeois de Laon, qui possédaient une maison appelée Malaise (52), touchant à celle des frères du Temple de Puisieux, obtinrent de ces derniers la permission pour ceux qui habiteraient cette maison, d'y tenir 400 animaux pendant l'espace de douze ans.
52. Le château de Malaise, entre Puisieux et Laon, touchant à Chambry ; carte de Cassini.

Les religieux de Saint-Marlin de Laon cédèrent encore en 1278 aux Templiers, moyennant une rente de dix livres, des droits de dîme qu'ils avaient sur des terres dépendant de la maison du Temple de Puisieux sous Laon, domus Templi de Putheolis subtus Laudunum, avec quelques champs au territoire de Chambry, Malaise et Etrepoix, in territorio de Chaumery de Malaise et de Estrepoi (53), et deux autres dépendant de la maison de Bertaignemont ; dont l'un, situé près de l'arbre du frère Guy, touchant au sentier de Clinlieu à Bertaignemont ; et l'autre, au lieu dit en Boussut, entre les terres de Bertaignemont et celles de Louvry.
53. Chambry, arrondissement et canton Laon ; Malaise et Etrepoix, près de Chambry, sur la carte de Cassini.

Lorsque les biens du Temple furent donnés aux Hospitaliers, il s'écoula plusieurs années avant que ceux-ci pussent en prendre possession. Pendant ce temps, on en négligea beaucoup la surveillance et l'administration. Une grande partie de ces biens fut usurpée dans le Laonnais. C'est ce qui engagea en 1315 Guillaume, évêque de Laon, d'après les ordres qu'il avait reçus de la cour de Rome, de charger Gillon, doyen de la chrétienté des Monts, au diocèse de Laon, de rechercher les auteurs des nombreuses soustractions qui avaient eu lieu.

Louis X avait, la même année, donné une mission semblable à un de ses conseillers, le chevalier Guillaume Clunet. Celui-ci devait chercher à découvrir en France les biens des Templiers qui avaient pu être usurpés, et les faire rendre au frère Léonard de Thibertis, visiteur général des maisons de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem.

En 1349, les Hospitaliers firent eux-mêmes une enquête dans le diocèse de Laon, aux endroits où les Templiers avaient eu des propriétés. D'après cette enquête, la maison de Puisieux possédait LX muids de terre arable (54), rapportant chaque année IIIIxxX livres tournois ; IX jalois de vigne, d'un revenu de VII livres VI sols tournois, et XX jalois de pré, valant par an X livres X sols.
Le revenu général, avec les cens et rentes seigneuriales, s'élevait à 200 livres 17 sols et 6 deniers.
54. Un muid de terre, mesure de Laon, valait 12 jalois. Il fallait pour un jalois 120 verges, et pour une verge 22 pieds.

Il y avait alors dans la maison de Puisieux trois frères de l'Ordre, dont un commandeur et un chapelain, et trois anciens donnés du Temple, dont deux femmes, à chacune desquelles on accordait, pour leur nourriture et leur entretien, dix sols tournois par semaine, et soixante-quinze sols par an pour leur vêtement.

Les guerres du XVe siècle occasionnèrent de grands dommages à la commanderie de Puisieux. La maison, plusieurs fois dévastée, resta longtemps inhabitée. Elle n'était pas encore entièrement rétablie en 1495, lorsqu'Emery d'Amboise, Grand-Prieur de France, en était le Commandeur. Il y fit toutefois de notables réparations, recouvrit la chapelle, y plaça de nouvelles verrières, et remit à neuf le logement du fermier. Les terres étaient alors affermées L livres tournois en argent, XVI asnées (55) de blé méteil, autant d'avoine et XVIII asnées de seigle, avec la charge au fermier de faire dire trois messes par semaine dans la chapelle.
55. Une asnée, mesure de grain, doit s'entendre du poids d'une charge qu'un âne pouvait porter.

La maison de Puisieux était située sur le chemin conduisant à Athies. Il en dépendait, au siècle dernier, 744 jalois de labour et de prairie avec 69 arpents de bois ; le tout affermé, avec une partie de dîmes au faubourg de Vaux, 1,500 livres en 1757, et 3,300 livres en 1783.

Laon
Département: Aisne, Arrondissement et Canton: Laon - 02

Domus Hospitalis Laon
Domus Hospitalis Laon

La maison du Temple de Laon, membre de la commanderie de Puisieux, était située, comme nous l'avons dit, dans la rue Sainte-Geneviève ; et son jardin s'étendait vers midi jusqu'à une autre rue, appelée rue des Bouchers.

A peine les Templiers avaient-ils pris possession de leur maison, qu'ils y construisirent une chapelle, et qu'une noble dame, du nom d'Amultrude, leur donna des biens pour constituer une pension au prêtre qui devait la desservir. La charte qui contient cette donation émane de Barthélémy de Vire, évêque de Laon. Elle ne porte point de date, mais elle parait avoir été rédigée vers 1140 (56).
56. Barthelémy de Vire fut évêque de Laon de 1113 à 1151.

Par cet acte, Amultrude déclare que, pour l'entretien et la nourriture du prêtre qui célébrerait le service divin dans le Temple de la cité de Laon, non loin de l'église de Sainte-Geneviève, elle a donné aux frères du Temple de Jérusalem :
1° sa censive de Saint-Marcel, censum suum de Sancto Marcello (57), rapportant vingt-trois sols dans l'alleu nommé la Cour-Gillebert, avec les lots, ventes et amendes.
57. Saint-Marcel, faubourg de Laon.
2° huit muids et demi de vinage de vins aux Creuttes, apud Criptas (58).
58. Les Creultes, commune de Laon, de Mons ou de Verges, canton Laon.
3° trois sols et sept deniers de cens à Marchais, in Marcheis (59).
59. Marchais-sous-Liesse, arrondissement Laon, canton Sissonne.
4° vingt muids de vinage de vin, provenant du fief du vicomte de Laon, vicedomini Laudunensis.
5° la moitié d'une vigne à Bruyères, in Brueriis (60).
60. Bruyères arrondissement Laon et canton Laon.
6° sept sols et demi de cens à Sainte-Croix, apud villam que dicitur Sancta Crux (61).
61. Sainte-Croix, arrondissement Laon et canton Craonne.
7° quatre muids et demi de vinage de vin à Lierval, apud Lerevallem (62).
62. Lierval, arrondissement Laon et canton.
8° six sols, sept poules et trois jalois d'avoine de cens à Chevregny, apud Capriniacum (63).
63. Chevregny, arrondissement Laon, canton Anizy-le-Château.
De plus, elle donne son cens à Montaigu, apud Montem acutum, et à Ardon, apud Ardonnem (64), avec deux sols de cens à la Porte-des-Morts, dont on abandonne deux deniers aux gardiens de Notre-Dame.
64. Ardon, faubourg de Laon.

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, et pendant tout le cours du XIIIe, les Templiers acquirent, à titre gratuit ou onéreux, une certaine quantité de cens et de rentes foncières soit à Laon, soit aux environs de la ville. L'enquête de 1319 constate que la maison de Laon, avec ses rentes dans la ville et ses terres sur Ardon, avait un revenu de 184 livres 5 sols tournois. Ce revenu se recevait alors par les soins du maire et des échevins de la ville, à qui on allouait une somme de 100 sols tournois par an. Deux échevins étaient chargés de visiter deux fois dans l'année la maison de Laon ; et, à cette occasion, on leur donnait à dîner, ce qui causait une dépense de soixante-quinze sols. La garde de la maison était confiée à un serviteur, qui touchait pour ses gages sept livres dix sols. Il y avait à l'époque dont nous parlons, dans la maison de Laon, une ancienne donnée du Temple qui continuait de recevoir, comme au temps des Templiers, pour sa nourriture et son entretien, six livres de pension annuelle.

A la fin du XVe siècle, lorsqu'Emery d'Amboise, Grand-Prieur de France, était commandeur de Puisieux, la maison servait de demeure au frère gouverneur de la commanderie. Plus tard, cette maison n'eut plus la même destination. Elle fut louée comme les autres biens. Son loyer était, en 1783, de 450 livres.

Ardon
Département: Aisne, Arrondissement et Canton: Laon - 02

Domus Hospitalis Ardon
Domus Hospitalis Ardon

Nous avons vu que cette maison, située dans la banlieue de Laon, possédait vers 1140 des cens ou rentes, pour assurer la desservance de sa chapelle. En 1261, Simon du Sart, chevalier et châtelain de Laon, pour augmenter ses revenus, abandonna aux Templiers tout ce qu'il avait en cens et vinages à Ardon et à Bruyères, avec tout droit de justice et de seigneurie pour en jouir en mainmorte sans aucune charge ni servitude féodale. Il leur cédait, en outre, deux prés au terroir d'Ardon, in territorio de Ardone, situés l'un au Plumiaus ; et l'autre, aux Prés-Marie.

Quelques années après, Anselme de Horus, écuyer, par des lettres de l'official de Laon, du mois d'avril 1265, vendit, moyennant 190 livres tournois, aux frères de la chevalerie du Temple, tous les revenus seigneuriaux qu'il possédait au territoire d'Ardon et dans une prairie devant le moulin de Poleton. Cette vente comprenait, en outre, le quart des corvées d'Ardon, des vinages et de toute la justice et seigneurie du lieu commune avec les Templiers et autres ayant-droits. Le vendeur se réservait son droit de mouture du moulin de Poleton, une rente de quatre sols quatre deniers qu'il avait sur le même moulin, et une vigne qui lui appartenait au lieu dit Esquignart, contre le chemin qui menait à Bruyères.

Vers la fin du XIIIe siècle, la seigneurie d'Ardon appartenait aux Templiers et aux frères de l'Hôtellerie de Notre-Dame de Laon. Elle souleva souvent entre eux bien des difficultés et contestations qui se terminèrent en août 1282, par une sentence arbitrale du doyen et du chapitre de Laon. Il fut alors convenu que le commandeur du Temple de Laon recevrait seul, au nom des deux parties, le serment des gardes de la justice de Bruyères ; que les terres provenant d'Alain de Vaux appartiendraient aux Templiers avec le Neuf-Vivier et le bois de Saint-Jean de Laon, et que les droits de lots et de ventes pour les terres de Courbagis demeureraient au Temple, ainsi que les cens du bois de Lobbes, de celui de la Cornue et de la Vigne-en-Rocourt. Il était dit, en outre, que les Templiers ne pourraient rien réclamer des vingt setiers de vinage sur la vigne au Prier. De leur côté, les frères de l'Hôtellerie devaient avoir la libre possession du courtil Helot-Laclop ; de deux champs en Courbagis ; de la vigne aux Doillans ; du pré à la Chaussée ; des terres au Persoir ; du bois aux Planchettes, etc. La justice d'Ardon devait être gardée à frais communs ; et les droits de seigneurie étaient à partager entre les Templiers à proportion des trois quarts ; et les Hôtelliers, pour le dernier quart.

Le rapport de la visite prieurale de 1495 contient sur Ardon ce qui suit : A ung quart de lieue, près de la cité de Laon, a ung villaige nommé Ardon, ou a une maison bailliée à censive perpétuelle, de laquelle la religion a retenu toute la justice haulte, moyenne et basse, où souloit avoir justice levée et de présent n'en n'y a point. Audit villaige, y a une petite ville près delà, nommée Bruyères, la commanderie prend censives et rentes qui pevent monter à XXVI livres.

La maison du Temple d'Ardon, au siècle dernier, se composait d'une petite ferme avec 78 jalois de terre, affermée en 1757, 2,300 livres. Le Commandeur était seigneur foncier de la partie gauche du faubourg d'Ardon, et avait toute justice sur le territoire de l'autre côté de la rivière.

Pouilly
Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton: Crécy-sur-Serre, Commune: Pouilly-sur-Serre - 02

Domus Hospitalis Pouilly
Domus Hospitalis Pouilly

Le moulin de Pouilly, molendinum de Poili, avait été donné aux Templiers par Nicolas, châtelain de Laon, comme l'apprend la charte de 1148, de Barthélémy de Vire, analysée ci-devant.

Les Templiers conservèrent ce moulin jusqu'au milieu du XIIIe siècle, époque ou s'éleva entre eux et l'évêque Itier de Laon une grave contestation au sujet des eaux de la Serre, sur laquelle reposait le moulin, et que les Templiers laissaient déborder sur les terres de l'évêque.

Un arrangement finit par se faire ; et, par des lettres du même évêque, de l'année 1250, les Templiers lui cédèrent leur moulin sous Pouilly, subtus Polliacum, avec la maison, les terres arables, prés, bois et saussaie en dépendant, moyennant une rente perpétuelle de vingt muids de blé à prendre chaque année sur la grange de Pouilly, appartenant à l'évêché de Laon. Cette rente ne se servait plus au siècle dernier.

Bertaignemont
Département: Aisne, Arrondissement: Vervins, Commune: Landifay-et-Bertaignemont - 02

Domus Hospitalis Bertaignemont
Domus Hospitalis Bertaignemont

Ancienne commanderie du Temple. La charte de Barthélemy de Vire nous fait connaître que Bertaignemont était, au XIIe siècle, une terre qui relevait du fief de Bouchart de Guise et de Clérambaut de Faty, laquelle fut donnée aux frères du Temple, par Amaury de Bernot, au moment où il s'enrôlait sous la bannière des chevaliers de cet Ordre.

La dîme de Bertaignemont, qu'ils possédèrent ensuite, fut l'objet de plusieurs donations faites en 1168 par Clérambaut, seigneur de Macquigny ; et en 1189 par Pierre, abbé des religieux de Bohéries, de Boheriis (Vadencourt).

Une donation assez importante leur fut faite en avril 1247, sous le sceau de l'official de Laon. C'était celle par laquelle Huard le Hennuyer, demeurant à Guise, abandonnai, aux frères de la maison du Temple de Bertaignemont, fratribus Templi domus de Bertignimont tous ses biens présents et à venir, mais avec réserve d'usufruit. Les biens présents consistaient en sa maison située à Guise, apud Guisam en 28 jalois de terre à Villers, au-delà de l'Oise, apud Vilers ultra Isoram (Villers-lez-Guise) ; et en 32 autres jalois à Audigny, dans le Val-Herlin et en deçà, jusqu'à Bertaignemont, apud Audeignies (Audigny) in valle Herlent et citra usque ad Bertignimunt.

Un chevalier du nom d'Eloi, seigneur de Rochefort, donna, en 1251, aux dits frères du Temple de Bertaignemont, tout le tellement avec les rentes et la justice qu'il avait à Pleine-Selve, diocèse de Laon, in villa que gallico dicitur Plaigne Selve (Pleine-Selve) Laudunensis diocesis ; lequel tènement mouvait de l'église d'Origny, à dix deniers de cens par an.

En 1256, Vincent, abbé du couvent de Saint-Michel-en-Thiérache, et le curé de Landifay (Landifay-et-Bertaignemont), accordèrent en arrentement perpétuel aux frères du Temple, les dîmes et le terrage qu'ils avaient sur Bertaignemont, au canon annuel de douze jalois de blé, à la mesure de Landifay, ad mensuram de Landierfaith.

Le domaine de Bertaignemont avait une grande étendue au moment où les Hospitaliers en prirent possession. L'enquête de 1319 constate qu'il comprenait 180 muids (72) de terre labourable, rapportant, année commune, 54 livres tournois et vingt-six jalois de pré, d'un revenu de 12 livres.
72. Le muid était composé, comme à Laon, de 12 jalois, mais le jalois ne comptait à la mesure de Guise que 53 verges au lieu de 120.

La dîme de Bergues, décima de Bergis appartenait à la maison de Bertaignemont, et valait 10 livres par an. Le revenu général de cette maison était, à l'époque dont nous parlons, de 97 livres 15 sols tournois. La desserte de la chapelle coûtait chaque année 10 livres. Il y avait en résidence au Temple de Bertaignemont trois frères servants d'armes. Il s'y trouvait encore deux anciens frères de l'Ordre du Temple, nommés Adam de Torchon et Gauthier de Sommereux, qui recevaient chacun pour leur alimentation, 17 sols 6 deniers par semaine ; et pour leur vêtement et leur entretien, 100 sols par an. On y trouvait aussi deux anciennes sœurs du Temple : Marie de Thory, noble dame qui touchait, chaque semaine, 12 sols et demi pour sa pension, et 100 sols par an pour se vêtir ; et une autre, nommée Marie d'Avesnes, à qui on donnait pour son habillement, 15 sols aussi chaque année.

Pendant les guerres du XVe siècle, la maison de Bertaignemont fut brûlée par les gens du duc de Bourgogne. Elle ne fut point rétablie. On rebâtit seulement, en 1490, la chapelle et la ferme.
Au siècle dernier, la chapelle, qui était dédiée à saint Jean-Baptiste, était desservie par le curé de Landifay. Il recevait 150 livres par an, pour y venir dire la messe les dimanches et fêtes.
Le Commandeur avait la haute, moyenne et basse justice dans sa terre de Bertaignemont, dont le domaine comprenait encore, en 1757, 942 jalois de labour et de friche, avec une centaine d'arpents de bois ; le tout affermé alors 1,200 livres; et en 1783, 2,600 livres.
Le manoir seigneurial se trouvait sur le chemin de Guise à Landifay.

Catillon-du-Temple
Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton: Crécy-sur-Serre, Commune: Nouvion-et-Catillon - 02

Domus Hospitalis Catillon-du-Temple
Domus Hospitalis Catillon-du-Temple

Catillon, aujourd'hui hameau de Nouvion-L'Abbesse, dépendait autrefois de la paroisse de Mesbrecourt, dont il est parié plus haut. La petite commanderie du Temple qui s'y trouvait est mentionnée pour la première fois dans une charte de 1204, émanée de Wibert, abbé de l'église de Saint-Martin de Laon, qui, avec l'assentiment de ses religieux, donna alors aux Templiers, demeurant à Catillon, apud Castilionem commorantes, tout ce que son église possédait au territoire de Richecourt, dépendance de Mesbrecourt, en terres, prés, pâturages, censives, rentes, etc., moyennant une rente ou pension annuelle de 17 jalois de froment par an, mais sous la réserve de la pêcherie dans la rivière de la Serre qui coule sous Richecourt.

Mais plus d'un demi-siècle avant, les Templiers avaient déjà à Mesbrecourt et à Richecourt, des terres qui, d'après la charte de l'évêque Barthélémy de Vire leur avaient été concédées par Hescot de Vendeuil et Guy Lecat, Cattus.

Adèle, abbesse du couvent de Sainte-Benoite d'Origny, par des lettres non datées, mais qui paraissent avoir été rédigées en 1150 ou 1151, avait donné aux frères de la chevalerie du Temple toute la terre de Mesbrecourt et de Richecourt, omnem terram de Maibecurta et Hergericurta, en deçà du cours de la petite rivière, citra rivulum aque, à la charge de lui payé, chaque année, une certaine redevance en grains.

A la donation de cette terre, succéda celle de l'autel ou de l'église de Mesbrecourt, altare de Maibecurt que le chapitre de l'église de Laon, par des lettres de 1153, concéda aux frères du Temple, moyennant trois muids de froment et un demi-muid de pois à livrer chaque année, depuis la Saint-Remi jusqu'à la Saint-André, au cellier du Chapitre.

Une partie de la dîme de Mesbrecourt leur fut donnée en 1155, par Guy, surnommé Cattus dans la charte de Barthélémy de Vire. Le même personnage leur vendit, en 1162, pour six livres de monnaie vermandoise, deux pièces de terre à Mesbrecourt : l'une, située vers Ricliecourt, versus Rugecurt ; et l'autre, vers Montigny, versus Montiniacum.

Une donation plus importante fut faite à la maison du Temple, par une charte de Gauthier, évêque de Laon, de l'année 1165, portant qu'Arnould de Caix et Adèle, sa femme, avaient déclaré devant lui concéder aux frères du Temple, par les mains de Pierre de La Porte, leur maison et plusieurs charrues de terre qu'ils possédaient sous la paroisse de Mesbrecourt, appartenant aux dits frères, infra parochiam de Mabecurt que fratrum Templi est.

Clérambaut de Suzy, de Soissiaco avec le consentement du châtelain de Coucy, son seigneur, leur concéda, en 1200, un terrage au finage de Richecourt et de Bergicourt (75), in finagio Regicurtis et Bergicurtis à l'exception du terrage du Quesnoy, de Casneto, et en se réservant de faire mener ses bestiaux dans le pâturage de Bergicourt.
75. Bergicourt, qui ne figure sur aucune carte, était un territoire voisin de Richecourt.

En 1229, Marguerite de la Ferté, de Firmitate, vendit aux frères du Temple de Catillon, fratribus Templi de Castellione tout ce qu'elle possédait à Bergicourt, en terres, eaux, prés, droits de justice et de seigneurie, dans la mouvance du fief de Gilles de Montcornet, de Monte cornuto, seigneur dominant, qui confirma cette vente en 1243.

Jean Renaut de Vicher, commandeur des maisons du Temple en France, approuva, par ses lettres du mois de juin 1246, la cession faite par forme d'échange, aux Templiers de Catillon, du diocèse de Laon, par Jean, seigneur de Richecourt et sa femme, de cinq muids et un essiu de terre arable, situés aux territoires de Bergicourt et de Richecourt, in territoriis de Bergicort et de Rigecort, aux lieux dits : en Calliau, au Quesnoy, dans le Val-Hugo, in Valle Hugonis, et à la Couturelle, avec tout ce que le dit seigneur possédait en domaine et justice au dit Bergicourt, et qui relevait du fief d'Eloi de Montcornet en Ardennes.

En 1272, les abbé et religieux de Saint-Jean de Laon qui avaient eu de longs démêlés avec les Templiers de Catillon, au sujet de droits de pâturage sur le territoire de Nouvion-l'Abbesse, leur cédèrent, par forme de transaction, le pâturage sur le territoire sus-nommé, qui s'étendait depuis la maison de Catillon jusqu'à la Haute-Voie et le sentier de Nouvion, de Nouvianto, conduisant à Saint-Quentin, par Renausart, per Ernaudi Sartum. En contre-échange, les Templiers abandonnèrent aux religieux de Saint-Jean une maison à Crécy, avec un pâturage ailleurs.

La chapelle qui existait dans la maison de Catillon, avait été fondée dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Nous avons trouvé des lettres de l'official de Laon, du mois de novembre 1274, par lesquelles une noble dame, nommée Clémence, veuve d'Henri Guillain, donnait aux Templiers tous ses biens en faveur d'une chapelle nouvellement établie dans la maison du Temple de Catillon.

L'enquête de 1319 constate que la maison de Catillon possédait 80 muids de terre arable, rapportant alors 80 livres par an, cinq muids de pré, d'un revenu de 45 livres, et 13 jalois de vigne, produisant 20 livres tournois. Elle jouissait d'une partie de la dîme et du moulin de Richecourt, de Rigicort, avec une portion du péage de Pont-à-Bucy, de pedagio de Ponte Abucy (Pont-à-Bucy).

Le revenu de toute la maison était de 171 livres 3 sols. Il y avait alors en résidence à Catillon deux anciennes sœurs du Temple : Agnès de Saint-Aubin, et Jeanne de Beauvois, qui recevaient chacune du Commandeur pour vivre, 10 sols par semaine ; et pour leurs vêtements, 75 sols par an.

La chapelle, dont la desservance coûtait annuellement dix livres, était dédiée à sainte Madeleine. On y disait la messe à la fin du XVe siècle, trois jours chaque semaine. Dans le rapport de la visite prieurale de 1495, il est dit au sujet de Catillon, que cette maison : a esté aultreffoys grant chose comme appert par les ruynes d'icelle ; mais par les guerres tant des Angloys comme de Monseigneur de Bourgogne elle fust bruslée par deux ou troys foys. Ledit Monseigneur de France (le Grand-Prieur), y a faict réparer ung corps de maison auquel a deux chambres et cuisine, où le Commandeur peult faire sa résidence.
En ladicte maison a toute jurisdicion, et y souloit avoir la religion justice levée
.

En effet, le Commandeur avait la haute, moyenne et basse justice dans sa terre de Catillon et dans un autre domaine à Mesbrecourt, appelé la maison de Coupel, dont nous parlerons ci-après. Il avait, en outre, le patronage et la collation des cures de Mesbrecourt et de Richecourt.

Au siècle dernier, les terres qui dépendaient de la maison de Catillon, comptaient 800 jalois. La maison était située sur l'ancienne voie romaine, autrement dite le chemin des Romains.
Le revenu de Catillon était :
En 1757, de 3,500 livres.
Et en 1783, de 6,200 livres.

Coupel
Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton: Crécy-sur-Serre, Commune: Assys-sur-Serre - 02
C'était un membre de la commanderie de Catillon, consistant en une ferme, située à Mesbrecourt, vers Assy. Il est fait mention de cette maison dans des lettres de l'official de Laon, du mois de janvier 1246, par lesquelles un sieur Gobert, dit Li Pez de Chevresis, déclare avoir vendu aux frères de la chevalerie du Temple de Catillon un muid de froment de rente, à la mesure de Coupel, qu'il avait droit de prendre chaque année dans la maison de Coupel, in domo de Coupel appartenant aux dits frères.

D'autres lettres du même officiai, de l'année 1265, nous apprennent qu'un sieur Evrard le Riche, dictus dives, de Vaux, fît don aux frères du Temple, de diverses pièces de terre situées à Mesbrecourt, dont une au Cailliau, derrière le bois de Catillon; une autre, au lieu dit Bergericourt; une troisième, en la Courboule, touchant au sentier de Catillon à Chevresis ; et la quatrième, tout contre la maison des Templiers, appelée Coupel, juxta domum Templariorum que dicitur Coupel.
Lors de la visite prieurale de 1495, la maison de Coupel était tout en ruines : elle n'existait plus au XVIIe siècle ; et les terres qui en dépendaient, se trouvaient réunies à la maison de Catillon.

Saint-Aubin
Département: Pas-de-Calais, Arrondissement et Canton: Arras, Commune: Anzin-Saint-Aubin - 62

Domus Hospitalis Saint-Aubin
Domus Hospitalis Saint-Aubin

Ancienne commanderie du Temple. Cette maison et sa chapelle étaient situées sur le chemin de Dourlers. Elles se trouvaient dans un enclos de cinq arpents de terre, bornés au nord par un ruisseau, dont l'eau faisait tourner un moulin. La maison de Saint-Aubin qui était, au temps des Templiers, un chef-lieu de commanderie, avait été fondée dès le commencement du XIIIe siècle, grâce aux libéralités des seigneurs d'Avesnes-sur-Helpe. En effet, un seigneur, du nom de Wautier, avec le consentement de Bouchard, chantre de Laon, et de Guy, ses frères, donna, par ses lettres du mois de septembre 1205, aux frères de la chevalerie du Temple, sa maison de Saint-Aubin, domum meam de Sancto Albano, le manoir qui en dépendait, le vivier neuf, toute la terre arable, ses coutures de Dourlers, de Dorlers, avec le droit de pâturage dans ses terres, ses bois exceptés.

Quelques années après, Wautier ajouta à cette donation vingt muids de bois, à la mesure d'Avesnes, à prendre à l'entrée de sa forêt, pour tenir au bois de Guy, son frère, ainsi qu'il résulte de ses lettres du mois de juillet 1217.

En 1251, Bauduin d'Avesnes, seigneur de Beaumont, et Félicité, sa femme, exemptèrent et affranchirent de tout droit de tonlieu, les frères de la maison de la chevalerie du Temple de Saint-Aubin se trouvant dans la seigneurie du Sart de Dourlers, in dominio de Sarto de Dourleis, pour les denrées et marchandises que leur maison de Saint-Aubin aurait besoin d'acheter ou de vendre dans toute l'étendue de la seigneurie.

Les Hospitaliers, en prenant possession de la maison de Saint-Aubin, y trouvèrent quarante muids de terre de peu de valeur, qu'on appelait Riez ; vingt-quatre journaux de pré qui rapportaient, année commune, 7 livres 10 sols ; une rente de quatre muids de blé sur les moulins de Saint-Aubin, représentant 4 livres et 10 sols par an ; ce qui donnait avec d'autres cens et rentes, un revenu total de 37 livres 6 sols.

La chapelle de Saint-Aubin, dédiée à saint Jean-Baptiste, fut interdite assez longtemps au XVe siècle, à cause d'un meurtre qu'on y avait commis. Cette chapelle était desservie, au siècle dernier, par le curé de Saint-Aubin, qui venait y dire la messe un jour chaque semaine. Il recevait pour cela 40 livres par an.

Le Commandeur avait la haute, moyenne et basse justice dans son domaine de Saint-Aubin, qui comprenait plus de 500 rasières de terre arable et de pré en plusieurs parties sur Saint-Aubin, Dourlers et Saint-Hilaire, avec 88 muids de bois près d'Eclaibes ; le tout affermé:
En 1757, 825 livres.
Et en 1783, 2,000 livres.

Toillon
Département: Nord, Arrondissement: Avesnes-sur-Helpe, Canton: Le Quesnoy, Commune: Le Favril - 59

Domus Hospitalis Toillon
Domus Hospitalis Toillon

C'était un membre de l'ancienne commanderie de Saint-Aubin. Cette maison était située sur le territoire de Favril, entre ce village et le Sart, à peu de distance de la route de Landrecies à la Capelle, sur un affluent de la Sambre. Elle avait été, dès l'origine, une grange dîmeresse, comme on le voit par une charte de Nicolas, évêque de Cambrai, du mois d'octobre 1252, par laquelle il déclare que lui et son Chapitre ont donné aux frères du Temple, dans les terres qu'ils possédaient entre Favril et le bois de Toillon, inter Favillum et nemus de Tiwlon, huit mencaudées de terre pour y bâtir une grange et une maison, à la charge d'une rente annuelle de 14 sols parisis, qui devait être payée à la Noël de chaque année à l'évêque et à ses successeurs.

D'après l'enquête de 1319, il dépendait de la maison de Toillon 200 mesures de terre, appelées plus communément mencaudées, d'un revenu de 15 livres par an, et chargées d'une rente de 42 sols 6 deniers tournois envers l'évêque de Cambrai.

La maison de Toillon fut brûlée au XVe siècle. Emery d'Amboise, Grand-Prieur de France, en sa qualité de commandeur de Puisieux, afferma, en 1484, le domaine de Toillon à un nommé Colard Bazinviault, pour en jouir lui, sa femme et ses enfants pendant leur vie, moyennant une redevance annuelle de sept francs parisis, et à la charge de reconstruire pendant les dix premières années de leur jouissance, une maison de trois travées avec une grange et deux travées d'étables.

Le Commandeur avait toute justice et seigneurie dans son domaine de Toillon, qui comprenait, au siècle dernier, 181 arpents de terre et de pré, et un bois, appelé le Bois du Temple, contenant trente mencaudées, mesure du pays, faisant 19 arpents et demi, mesure de France. Le tout était affermé avec quelques portions de dîme: En 157 850 livres.
Et en 1783 1,600 livres.

Le revenu général de la commanderie de Puisieux était:
En 1495, de 485 livres.
En 1583, de 3,600 livres.
En 1689, de 7,020 livres.
En 1729, de 12,900 livres.
En 1757, de 17,075 livres.
En 1783, de 23,000 livres.
En 1789, de 28,509 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Commanderie de Laon
Quand il revint du concile de Troyes (Barthélemy de Vir), appela les Templiers dans sa ville épiscopale et les installa dans une maison de la rue Sainte-Geneviève qui prit alors le nom de rue des Templiers. Les commencements en furent fort modestes. Ce ne fut qu'au bout de quatre ou cinq ans, qu'ils purent édifier la chapelle qu'on voit encore aujourd'hui (1).
Elle rappelle, dit-on, par sa forme et ses dispositions le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Dans la suite, ils reçurent en dons divers domaines à Bruyères, Lierval, Sainte-Croix, etc. Quanta la terre de Puisieux qui fut leur première commanderie elle leur fut, parait-il, donnée par Barthélemy lui-même (2).
1. L'époque de sa construction est fixée d'une manière certaine par une bulle du pape Honorius Ier, de l'an 1134, autorisant les religieux du Temple, nouvellement fixés à Laon, à bâtir une chapelle dans leur maison. — Melleville, histoire de Laon, tome I, page 156.
2. Lelong (Dom), Histoire du diocèse de Laon, 240.
— Lancy (Dom), Historia fusniacensis (1671), 112.


Les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem lui durent également, quelques années plus tard (de 1134 à 1142), leurs premiers établissements dans le Laonnois, à Cerny-les-Bucy d'abord où les religieux de Saint-Jean leur cédèrent, à sa prière, quelques terres abandonnées moyennant un cens modique, puis bientôt à Laon même (3).
3. Dans la rue qui porte leur nom, sur l'emplacement du couvent de la Providence.

N° 43, année 1128 ou 1130
— Charte de donation par Barthélemy aux chevaliers du Temple d'une maison rue Sainte-Geneviève à Laon.
N° 134.
— Charte pour la donation aux Templiers
1° par Robert de Montaigu, avec la permission du roi, de la maison qu'il possédait à Laon avec le cens et le vinage qui lui étaient dus.
2° par la dame Amultrude de ce qu'elle possédait à Bruyère, Lierval, Sainte-Croix, les Creuttes et de trois sols de rentes avec les terres qu'elle avait à Marchais, du consentement de Guillaume, seigneur d'Eppes, pour l'entretien d'un prêtre dans la maison du Temple à Laon, près de Sainte-Geneviève.
Citée par l'Eleu, Tome I, page 388 verso.
Sources: Florival, Adrien. Etude historique sur le XIIe siècle : Barthélémy de Vir, évêque de Laon, page 165. Paris 1877. - BNF

Chapelle des Templiers Saint-Jean Baptiste
Malgré l'assertion de plusieurs auteurs, qui ne s'appuie d'ailleurs sur aucun document positif, ce ne fut guère avant l'année 1140 que les Templiers, établis depuis peu à Laon, y construisirent, sous le vocable se Saint-Jean Baptiste, l'élégante petite chapelle que nous admirons aujourd'hui. Une charte de l'évêque Barthélémi de Vir, inconnue de ces auteurs, mentionne en effet, peu après cette date, une donation récente en faveur du prêtre appelé à la desservir (1).
Archives nationales, S. 4949, supplément n° 2.

En souvenir sans doute de l'église circulaire qui s'élevait dans l'enceinte du Temple de Jérusalem, chef-lieu de l'Ordre, le Temple de Laon est bâtit sur un plan octogone, comme celui de Metz et comme beaucoup d'autres. Il se compose d'une partie centrale à huit pans coupés, précédées d'un porche rectangulaire et terminée par un chœur dont l'abside s'arrondit en hémicycle.

Une coupole octogone s'élève au centre de l'édifice : ces huit nervures, décorées d'un cordon d'étoiles entre deux tores, rayonnent autour d'un œil central, chargé d'un agneau crucifère. Elles retombent sur des cul-de-lampe portés sur des mordillons à têtes grimaçantes. Six fenêtres en plein cintre, reliées par des cordons de moulures et dont les appuis sont taillés en escalier, éclairent l'octogone.

Le porche ne comportait primitivement qu'un rez-de-chaussée, dont la voûte sur croisées d'ogives à un triple tore s'appuie sur quatre colonnettes. Il communique avec l'intérieur de la chapelle par une porte en plein cintre, dont les deux colonnettes sont couronnées de chapiteaux à feuilles d'acanthe.

La tribune qui le surmonte est une addition du XIVe siècle. Eclairée par deux fenêtres en tiers-point, elle est également recouverte d'une voûte sur croisée d'ogives dont les nervures décorées d'un filet saillant, reposent sur des culots. Elle s'ouvre sur la partie octogonale de l'édifice par un arc en plein cintre qui n'est autre que l'ancienne fenêtre de la façade. Ses claveaux sont garnis d'un boudin et d'un large cordon de fleurons de palmettes et de fruits à gros grains qu'encadrent de petits arcs en plein cintre qui se coupent à la clef. Ce motif de sculpture, très décoratif et d'une grande originalité, se reproduit sur l'arc triomphal de l'église d'Urcel que nous étudierons plus loin.

Une arcade en tiers-point, aux impostes moulurées, s'ouvre sur le chœur, éclairé par deux petites fenêtres en plein cintre : sa voûte d'arêtes est renforcée par des formerets brisés.

L'abside en hémicycle, plus étroite que le chœur, est encadrée par un arc en plein cintre, qui précède une voûte en cul-de-four. Une fenêtre de même tracé se trouve percée au-dessus de l'autel. « A l'extérieur, l'édifice est épaulé, aux angles de sa partie octogonale, par des contreforts recouverts de deux rampants et surmontés d'une colonnette qui vient s'amortir dans la gueule de l'un des masques humains de la corniche dont les modillons supportent une série de petits arcs en mitre, comme à Presles, à Trucv, à Vaux-sous-Laon, à Saint-Bandry et à Saint-Vaast de La Ferté-Milon. Entre ces contreforts s'ouvrent les fenêtres percées sous la coupole centrale, et dont l'ébrasement est garni de deux petites colonnettes. Un cordon de billettes qui contourne l'archivolte de ces ouvertures se continue le long de la muraille.

Une arcade en plein cintre, portée sur deux colonnettes, donne accès dans le porche qu'épaulent des contreforts d'angle, couronnés au XIVe siècle de quatre petits pignons. Les deux baies en plein cintre percées dans ses murs latéraux, entre deux colonnettes, sont encore surmontées de l'ancienne corniche à modillons qui supportait sa toiture primitive, avant la construction d'une tribune. Un clocher-arcade, percé de deux baies en tiers-point pour recevoir les cloches, se dresse sur le mur de façade primitif. Il ne peut être antérieur à l'adjonction de cette tribune, c'est-à-dire au commencement du XIVe siècle, car il repose en partie sur ses murs latéraux.

Il ne paraît pas douteux que le porche soit lui-même une addition, d'ailleurs de très peu postérieure à la construction de la chapelle. On constate, en effet, qu'il est bâti dans le prolongement des contreforts primitifs de la façade, dont les joints ne concordent pas avec ceux de ses murs latéraux.

La corniche du chœur se compose de petits arcs en mitre qui s'appuient sur des masques. La toiture de l'abside vient s'appliquer contre le pignon du chœur et porte directement sur les reins de la voûte, comme celle de l'octogone, jadis formée de petites dalles de calcaire grossier, dites tuiles de montagne, utilisées pour recouvrir également les absides en cul-de-four d'un certain nombre d'autres églises romanes du Laonnois et du Soissonnais.

C'est à tort que le chœur et l'abside du temple de Laon ont été considérés par quelques archéologues, notamment par Viollet-le-Duc, comme une addition. Cette hypothèse n'est nullement confirmée, en effet, par l'examen des assises de cette partie de l'édifice, qui ne présentent pas de décrochements avec celles de l'octogone. On constate, d'autre part, que l'architecte n'a pas monté de contreforts aux angles de ce mur, ce qui prouvé qu'il avait prévu la construction du chœur.

Plan chapelle des Templiers
Sources : Lucien Broche. Congrès archéologique de France, LXXVIIIe session tenue à Reims en 1911. Par la société Française d'Archéologie, tome I, page 239. Paris A. Picard 1912. - BNF

Chapelle des Templiers de Laon
La Chapelle des Templiers, aujourd'hui renfermée dans la cour du Musée, est un petit monument d'autant plus précieux qu'il est le seul dans la contrée pour être recouvert d'une coupole dont le toit est formé de minces plaquettes de pierres fort en usage à cette époque sous le nom de « tuiles de montagne. » Cet édifice se compose d'une rotonde précédée d'un porche et terminée par un sanctuaire. On dit qu'il a été construit sur le plan de la chapelle du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

Cette rotonde, divisée en huit pans et dont le diamètre intérieur est de 7 mètres 35 centimètres, au lieu de recevoir le jour par le sommet, comme il est d'usage dans les monuments de ce genre, est éclairée par six fenêtres étroites franchement cintrées, et la preuve que cette chapelle n'a jamais reçu le jour par le sommet, c'est que le centre de cet espace est occupé par une pierre sculptée représentant un agneau pascal tenant une croix.

Les fenêtres de la rotonde sont extérieurement décorées d'une archivolte formée par un double tore rompu. Les petits contreforts placés à chacun des angles de l'édifice s'arrêtent à la hauteur du cintre de ces fenêtres et sont surmontés d'une colonnette engagée qui s'élève à son tour jusqu'à la naissance du toit. L'entablement se compose de modulons formés de têtes d'animaux et supportant un ornement en forme de larges dents de scie, dont les intervalles sont ornés et sculptés. A l'intérieur nous signalerons d'abord la tribune du parvis, avec sa curieuse archivolte à palmettes, d'où, sans doute, les dignitaires de la maison assistaient à l'office ; nous ferons ensuite remarquer les nervures, assez lourdes d'ailleurs, de là coupole qui prennent naissance sur des corbeaux à tête d'homme et vont se réunir à une clef centrale, et en outre la voûte d'arête en mœllons de l'abside du chœur.

Le plein-cintre domine partout dans la chapelle des Templiers. Les détails de son architecture sont quasi romans. Ce monument a-t-il l'antiquité que certains lui attribuent ?
Melleville prétend qu'il ne remonte pas au-delà du XIIe siècle et il s'appuie pour soutenir cette idée sur une bulle du pape Honorius, de l'an 1134.
Sources : Laon-Guide : histoire, monuments, environs, par Lemaître, Ernest. Editeur : A. Destrés Laon 1896.

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