Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Bellac, Canton: Bessines-sur-Gartempe - 87
Domus Hospitalis Morterolles
A Morterolles, se trouvait une église paroissiale dont le commandeur était seigneur temporel et spirituel, « prieur primitif et dixmier general, et le vray collateur de la cure ou vicairie d'icelle, laquelle doit estre conferée à un religieux d'obediance. » Cette église était desservie, en 1615, par Me André Marquet, prêtre séculier, que les habitants tenaient « pour homme de bien. » Ils lui reprochaient, toutefois, d'avoir « desbauché la chambrière d'Etienne Laurent, de laquelle il avoit heu un enfant bastard, » et de fréquenter « les tavernes d'ordinaire, ne leur voullant prescher la parolle de Dieu, ny moingz leur voulloir donner et faire venir autre en sa place pour la leur annoncer ; et que passant quelque estranger audit lieu désirant entendre la messe les dimanches et autres festes de commandement, que ledit curé, pour gaigner de l'argent, dict la messe de grand matin et laisse ses paroissiens sans ouyr la messe, à leur grand scandalle, et qu'il marchande ce qu'on luy donnera devant que d'administrer les sacrements de mariage, et autres choses indécentes à sa qualité. » Les visiteurs chargèrent les curés voisins d'informer sur ces faits.
Ce curé recevait du commandeur une pension de vingt-cinq setiers de seigle, « les deux setiers et demie faisant la charge, à la mesure de Morterolles, et rien autre que les baisemains et offrandes de ladite église. » Il n'était pas logé, « la maison presbytérale étant tombée et ruinée il y a longtemps. »
L'église était assez vaste ; elle était entièrement voûtée et l'on y voyait plusieurs reliquaires, en parculier « ung de cuivre doré, ung crucifix au-dessus eslevé, à l'usage des Templiers, ayant quatre clous en icelluy, dans lequel reliquaire y a une croix de bois où il y a cinq pierres de cristal, et enrichie de lames d'argent, et en icelle du bois de la vraye croix. »
Le saint sacrement était conservé dans une petite custode de cuivre doré « mise dans une colombe aussy de cuivre doré, eslevée en hault à l'antique, soubz un pavillon de sarge verte. »
A côté de l'église était le château de la commanderie, « consistant en une maison forte quarrée, flanquée de trois tours, entourée de fossés remplis d'eau, à fond de cuve, et d'une palissade tout autour dudit château, un pont dormant et un pont levys à l'entrée d'icelluy, garny de ses chaisnes, fermant avec une porte de bois et un verroul, et des murailles ou faulces brayes à l'entour ledit château, hors lesdits fossez, où il y a un portal de pierre de taille rond fermant avec sa porte de bois. » Ces bâtiments étaient très vastes, mais ils étaient fort mal entretenus, les commandeurs ayant depuis longtemps cessé de les habiter.
« Proche duquel château et au-devant icelluy, dans l'enclos du fort dudit bourg de Morterolz », étaient une grange et un beau jardin entouré de murailles, « de présent en friche. »
A une portée de mousquet, sur la petite rivière appelée la Semme, se trouvait un moulin banal, qui était affermé quatre-vingts setiers de seigle et quatre chapons.
Les autres immeubles appartenant au chef-lieu étaient les étangs de la Pille et de Nege-Veau, le bois de la Grande-Garenne, la terre de la Petite-Garenne, la pêcherie de Montchavon, l'étang du Prévôt, le bois de la Villatte, etc. Tous ces, biens étaient « nobles, francs et exempts de dimes, terrages, tailles, cens, rentes et autres charges et subsides.
Des rentes féodales, possédées « avec toute directe seigneurie », étaient levées sur les villages suivants :
Bourg de Morterolles, vingt-six setiers de seigle, dix quartes de froment, soixante-douze setiers d'avoine, soixante-cinq gélines.
Paroisse de Châteauponsac, soixante-dix-neuf setiers de seigle, quatre-vingt-deux setiers d'avoine, dix setiers de froment, cinquante-cinq gélines, vingt-six « biaus », c'est-à-dire une redevance sur vingt-six paires de bœufs.
Paroisse de Bessines, cinquante-quatre setiers de seigle, trente setiers d'avoine, six quartes de froment, vingt-quatre gélines, onze biaus, une livre de cire, une vinade, un mouton.
Razès, cinq setiers de seigle, six setiers d'avoine, deux gélines, un biau, un quartier de mouton.
Bersac, six boisseaux de froment, six setiers de seigle, huit setiers d'avoine, trois gélines, une livre de cire, un mouton.
La Bussière-Rapy, onze setiers de froment, trente-neuf setiers de seigle, vingt-sept setiers d'avoine, vingt-une poules.
A cette liste, qu'il serait trop long de donner complète, il faut ajouter plusieurs villages des paroisses de Fromental, de Saint-Maurice, de la Souterraine, de Saint-Sulpice, de Vareilles, de Vercillat, de Saint-Amand, de Saint-Sornin, d'Arnac, de Saint-Hilaire et de Dompierre. Les dîmes de Morterolles étaient affermées cent quatre-vingts setiers de seigle.
Le commandeur avait la justice haute, moyenne et basse sur le bourg de Morterolles et il la faisait exercer par des officiers particuliers.
Foulventour
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Domus Hospitalis Foulventour
Le Pin
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Domus Hospitalis Le Pin
La Bussiere Rapy
Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Bellac, Canton: Saint-Amand-Magnazeix - 87
Domus Hospitalis Bussiere Rapy
Saint-Amand-Magnazeix
Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Bellac, Canton: Saint-Amand-Magnazeix - 87
Domus Hospitalis Saint-Amand
Le curé était logé et jouissait de plusieurs terres et prés. Il prenait les novales de la paroisse, qui pouvaient valoir quinze setiers de blé, et partageait, avec les prêtres d'Arnac, le quart des dîmes. Sa part lui donnait environ vingt-cinq setiers de grains. Il avait encore la moitié de la dîme des agneaux et quelques menus droits. Le reste des dîmes appartenait au commandeur et aux religieux de Mortemart. Quant à la justice, elle était exercée au profit du baron de Magnac. Les habitants déclarèrent que le curé tenait « une guerce dans ledit village, ne saichant toutes-fois s'il en abbuse, » et demandèrent aux visiteurs « de luy voulloir enjoindre de la chasser pour éviter le scandalle. »
Aux biens qui viennent d'être mentionnés, il faut ajouter le moulin de « Chabranes, » qui était situé dans la paroisse de Vareilles et auquel les habitants de plusieurs villages des paroisses dudit Vareilles, d'Arnac et de la Souterraine étaient tenus de venir moudre leurs grains.
Les revenus ordinaires de la commanderie de Morterolles s'élevaient, en 1615, à 3,300 livres.
Les charges ordinaires atteignaient. 1,090 livres.
Il restait donc au commandeur. 2,200 livres.
A. Vayssière. L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte en Limousin et dans l'ancien diocèse de Limoges, page 21 et suivantes.
Sources : Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF