Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Sergines, commune: Thorigny-sur-Oreuse - 89
Domus Hospitalis Launay
Cette maison, située dans la paroisse de Saint-Martin-sur-Oreuse bailliage de Sens, se trouvait placée sur la gauche de la route conduisant de Sens à Nogent-sur-Seine.
On ne trouve plus les titres primordiaux de limportante terre de Launay. Elle comprenait au XVIIe siècle un beau et spacieux château à pont-levis, entouré de larges fossés, avec chapelle, basse-cour, jardins, moulins, formant un enclos de 35 arpents de terre. Une partie des moulins appartenait déjà aux Hospitaliers à la fin du XIIe siècle.
On possède encore des lettres de Hervé de Donzy, vers lannée 1190, par lesquelles il approuve et confirme, comme seigneur dominant, la donation que Ursus de Launay avait faite à la maison du Temple, de la moitié de ses moulins de Launay, medietatem molendinorum suorum de Alneto, qui relevaient du fief du dit Hervé (1).
1. Archives nationales S 5245, Supplément n° 6.
Les terres qui faisaient partie du domaine de lHôpital de Launay, formaient un ensemble de 796 arpents, y compris une grande garenne, un bois appelé la Ronchiere, et un autre, nommé le Bois de Plaisance, autrement dit de la Haye.
Il y avait en outre, au finage de Launay, au lieu-dit Vauvagis, 400 arpents de bois que divers habitants de Barrault (2), tenaient à bail emphytéotique de la commanderie, moyennant la redevance annuelle dun bichet de blé, dun bichet davoine, et dun denier par chaque arpent.
2. Barrault, commune de Saint-Martin-sur-Oreuse.
Le Commandeur était seigneur et haut justicier de Launay. Il avait encore la justice foncière sur toutes les maisons et terres du hameau de La Borde, dépendance de Launay, ainsi que sur un territoire, nommé Cufroid, dans la paroisse de la Chapelle-sur-Oreuse (3).
3. La Chapelle-sur-Oreuse (Yonne), arr. Sens, cant Sergines.
Le revenu de la terre de Launay et de ses dépendances, qui était :
En 1373, de 90 livres.
En 1664, à 9,500 livres.
En 1745, à 43,200 livres.
Et en 1783, à 49,500 Lives.
Les dépendances de Launay étaient la terre et seigneurie de Fleurigny, et lancienne maison de Couroy.
Fleurigny
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune: Thorigny-sur-Oreuse - 89
Domus Hospitalis Fleurigny
5. Archives nationales S 5245, Supplément n° 22.
Labbé de Saint-Denis-en-France jouissait de quelques droits sur le village de Fleurigny, super villam Floreigni, car nous le voyons y renoncer, à la demande de Blanche, comtesse de Troyes, en faveur des Hospitaliers, qui devaient lui payer en compensation une rente annuelle de 50 sols parisis, comme le constate lacte daccord passé en présence de la comtesse Blanche, en février 1227 (6).
6. Archives nationales S 5245, Supplément n° 6.
Barrault
Département : Yonne, Arrondissement : Sens, Canton : Sergines, Commune: Saint-Martin-sur-Oreuse - 89
Domus Hospitalis Barrault
28 arpents à Laulnoy, lieu-dit la Fontaine-Riant
7 arpents de pré en Beschereau
Et 8 arpents de terre à la fontaine de Beschereau et à la Haye de Boisseau (2).
5. Archives nationales S 5245, Supplément n° 18.
On ignore comment et à quelle époque la terre de Fleurigny sortit du domaine de lHôpital ; car nous la trouvons en 1377, possédée par un sieur Robert de Fleurigny, qui déclare, dans un aveu, la tenir en fief du Grand-Prieur de France, et lui en devoir foi et hommage, à cause de sa commanderie de Launay.
Couroy
Département : Yonne, Arrondissement : Sens, Canton : Sergines, Commune : Grange-le-Bocage - 89
Domus Hospitalis Couroy
1. Thorigny-sur-Oreuse (id.), arr. Sens, cant Villeneuve-lArchevêque.
2. Archives nationales S 5245, Supplément n° 1.
Il nexiste pas de titre plus ancien sur le domaine seigneurial de Couroy, dont les frères de lHôpital eurent toujours la paisible jouissance, à lexception toutefois du vieux château de la Turrée et de 200 arpents de bois qui leur furent usurpés pendant plusieurs années, par Jean Briconnet, président à la cour des Comptes à Paris, mais quils récupérèrent en 1552.
Plusieurs difficultés sélevèrent au XVIe siècle entre eux et le curé de Grange : la première, en 1523, à propos des dîmes de Couroy que ce dernier réclamait, et à qui il fut alloué, par forme de transaction, 20 livres tournois de rente par an, mais à la charge quil dirait une messe chaque semaine dans la chapelle de Couroy.
En 1550, le curé de Grange voulait faire enlever de la chapelle les fonts baptismaux qui sy trouvaient. Il avait obtenu pour cela un mandement de lévêque de Sens et un arrêt du Parlement de Paris. Que fit le Grand-Prieur de France, qui était alors M. de Lorraine, pour sopposer à cette mesure ?
Il obtint du pape Jules III une bulle qui érigeait la chapelle de Couroy en église paroissiale, sous linvocation de saint Jean-Baptiste, avec droit dy avoir cloches, fonts baptismaux, cimetière, et de nommer à la cure, comme étant seul seigneur temporel et spirituel de Couroy.
Le revenu de la maison de Couroy, confondu avec celui de la maison de Launay, figurait pour un tiers environ dans le chiffre que nous avons donné plus haut.
Au XVe siècle, la commanderie de Launay reçut de notables accroissements.
On y ajouta, en 1474, la commanderie du Plessis, dont les biens nétaient que dun faible rapport, à cause des guerres qui avaient eu lieu, et ne suffisaient plus pour y entretenir un Commandeur.
Quelques années après, et pour les mêmes raisons, on supprima les commanderies de Cerisiers, de Saint Thomas et de la Madeleine-lez-Joigny ; celles de Roussemeau et de Montézat. On en fit des membres de la commanderie de Launay, à laquelle leurs biens furent réunis.
Cest dès ce moment que cette commanderie devint une chambre prieurale, cest-à-dire quelle fut attachée à la dignité de Grand-Prieur de France.
Plessis Saint-Jean
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Sergines - 89
Domus Hospitalis Plessis
1. Pailly (Yonne), arr. Sens, cant. Sergines.
Cette donation fut approuvée et confirmée en 1194, par Nicolas lEventé, fils de Hugues (2).
2. Archives nationales S 5245, Supplément n° 10.
Malgré cela, les Hospitaliers ne tardèrent pas à être troublés dans la jouissance de ce qui leur avait été donné. Un sieur Geoffroy de Plessis leur réclama, en 1200, les dîmes de Plessis et de Pailly. Mais Thibaut, comte Palatin de Troyes, intervint et emmena à composition Geoffroy de Plessis, lequel abandonna aux frères de lHôpital, non seulement les dimes dont nous venons de parler, mais encore celles qui pourraient résulter à lavenir du défrichement de ses bois, entre lYonne et la Seine.
De plus, il leur fit don dun bois situé près de la grange de Vaumery, juxta grangiam de Valmery (3), et du droit de pâturage pour leurs bestiaux dans toutes ses terres, à partir du chemin passant devant léglise de Pailly, et allant vers le Mée (4), a via perante monasterium de Pailly versus Mensum (5).
3. Voyez Vaumery ci-après.
4. Plessis du Mée, au nord-est de Pailly.
5. Archives nationales S 5245, Supplément n° 10.
Nicolas lEventé était chanoine de Sens au commencement du XIIIe siècle, et avait le droit de prendre par succession de Hugues, son père, trois muids et demi de grains chaque année, sur la dîme de Plessis. Nous le voyons en 1202, par des lettres de Pierre, archevêque de Sens, renoncer à ce droit en faveur de la maison de lHôpital de Plessis, à qui cette dime appartenait (6).
6. Archives nationales S 5245, Supplément n° 10.
En 1224, le seigneur de la Chapelle (7), Payen, dit le Moine, dictus Monachus, pour contribuer à lentretien du luminaire de la chapelle de Plessis, donnait aux frères de lHôpital, demeurant au Plessis-Gaudefroy-lEventé, apud Plesseium Domini Gaudefridi Eventati, une certaine quantité dhuile faite avec les noix, cum nucibus, quil récoltait à la Chapelle-sur-Oreuse (8).
7. La Chapelle-sur-Oreuse (Yonne), Canton Sergines.
8. Archives antimoniales S 5250, Supplément n° 8.
Dun autre côté, chaque habitant de Plessis, Pailly, Cormans (9), Herchel (10), et Michery (11), devait chaque année une pinte dhuile, « afin davoir tousiours feu en la lampe de » la chapelle. » (Visite de 1471).
9. Cormans, au sud de Pailly ; cartes de Cassini.
10. Herchel, quon ne trouve sur aucune carte, mais qui a dû être entre Pailly et Michery.
11. Michery (Yonne), arr. Sens, cant. Pont-sur-Yonne.
Thibaut, roi de Navarre, comte Palatin de Champagne et de Brie, accorda en -1244, aux frères de lHôpital, des lettres damortissement pour 427 arpents de terre, situés à Pailly, dans la châtellenie de Bray, in castellaria de Braio, qui leur avaient été donnés par Gaudefroy de Plessis, et mouvant du fief du comte Thibaut (12).
12. Archives antimoniales S 5250, Supplément n° 8.
La maison de Plessis, qui se trouvait près de léglise du village, nexistait plus en 1663. Il restait alors à la commanderie les terres avec des cens, dîmes, et la collation de la cure.
Lancienne commanderie de Plessis comptait trois membres : Vaumery, Bray-sur-Seine, et Beaumont-lez-Bazoches.
Vaumery
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Sergines - 89
Cétait un fief situé au finage de Pailly, vers Grange-le-Bocage, et dont le domaine provenait en grande partie des donations faites par les seigneurs de Plessis aux XIIe et XIIIe siècles. Déjà en 1200, les frères de lHôpital avaient là une grange pour renfermer leurs dîmes. Ils y ajoutèrent ensuite des bâtiments qui en firent une métairie, avec 300 arpents de terre, affermée en 1484 trois muids de grains : un tiers froment, un tiers seigle, et un tiers avoine.
En 1604, la métairie nexistait plus ; et les terres étaient louées 200 livres.
Bray-sur-Seine
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Commune: Bray-sur-Seine - 77
Domus Hospitalis Bray-sur-Seine
1. Archives nationales S 6017, Inventaire des titres de la Commanderie de Launay.
La maison et la chapelle furent détruites pendant les guerres du XVe siècle.
Beaumont
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Commune: Bazoches-lès-Bray - 77
Domus Hospitalis Beaumont
1. Archives nationales S 5250, Supplément n° 16.
En 1295, nous voyons Jean de Bazoches, chevalier, et Pierre de Bazoches, écuyer, son frère, abandonner aux frères de lHôpital la haute, moyenne et basse justice sur la maison et fief de Beaumont, moyennant 50 livres (2).
2. Archives nationales S 5250, Supplément n° 15.
La maison de Beaumont fut démolie au XVe siècle. Il en dépendait alors 470 arpents de terre.
En 1570, ces terres étaient réduites à 440 arpents, situées sur Beaumont, Bray et environ. Elles étaient affermées en 1580, 120 livres ; et en 1636, 180 livres.
Cerisiers
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Joigny - 89
Domus Hospitalis Cerisiers
Tout le revenu de la commanderie était consacré à cet hospice, cest-à-dire « à la substantalion de la vie et entièrement des frères du Grand-Prieuré de France, tombés » en maladie de lèpre. » (Visite de 1495.)
On ne trouve plus les litres primordiaux concernant lorigine ou la fondation de la commanderie de Cerisiers, qui est une des plus anciennes de lHôpital dans le Grand-Prieuré de France. On sait seulement que la plus grande partie des biens qui la composaient provenait de la libéralité de nos rois au XIIIe siècle.
Louis-le-Gros, par une charte de lannée 1133, donna aux frères de lHôpital de Jérusalem léglise de Saint-Martin de Theil (1), avec quatre arpents de terre y tenant ; le domaine du Fay (2) en la forêt dOthe, avec douze pièces de terre, ensemble les pâturages et bois, pour servir aux hommes qui demeureraient au Fay.
La donation royale comprenait, en outre, le moulin de Theil, au territoire de Fossemore (3), avec le meunier, ses enfants, et le fonds nécessaire pour y bâtir des maisons.
Les frères de lHôpital devaient jouir de ces biens en toute franchise de droits, comme le roi en jouissait lui-même.
1. Theil-sur-Vannes (Yonne), arrondissement: Sens, canton: Villeneuve-lArchevêque.
2. Le Fay, dépendance de Cérisiers.
3. Fossemore, dépendance de Theil, située près de la rivière de Vannes.
4. Noé (Yonne), arr. et cant. Sens.
En 1147, Louis VII, dit le Jeune, ajouta à cette donation un privilège, portant que tous ceux qui voudraient moudre au moulin de Fossemore, pourraient le faire en toute sécurité, sans crainte de réclamations ni de dommages et intérêts.
Le Roi défendit de bâtir aucun autre moulin, depuis Nouez (4) jusquà Pont (5), et voulut que les Hospitaliers et leurs hommes de Cerisiers, de Cesariis, fussent exempts du droit de gruerie, ainsi que de toutes coutumes à la porte de Sens, comme létaient ses hommes de Vaulmore (6).
5. Pont-sur-Vannes (id.), arr. Sens, cant. Villeneuve-lArchevêque.
6. Vaumort (id.), arr. et cant. Sens. Archives nationales S 6017, Inventaire de titres.
Louis VII donna encore en 1152, aux frères de lHôpital, les terres et les bois quil avait dans la forêt dOthe, et qui se trouvaient compris entre le chemin de lAbbé, le bois de Saint-Rémi, le Vaulmorte (Vaumort), le lieu-dit Soit de Conin, et la terre de Forget (7).
Il leur abandonna aussi son moulin de Noë, avec le droit de mouture et de chasse dont il jouissait (8).
7. Tarbé, Recherches historiques sur le département de lYonne, page 384.
8. Archives nationales S 6017, Inventaire de titres de Launay.
Un procès séleva à la fin du XIIe siècle, entre les Hospitaliers et les chanoines de Dillo, Dei loci, au sujet dun droit dusage que ces derniers prétendaient avoir dans le bois du Fay, appartenant à lHôpital.
Guy, archevêque de Sens, intervint pour mettre les parties daccord ; et, par ses lettres des années 1183 et 1188, larchevêque déclara que les chanoines de Dillo, moyennant une rente annuelle de 40 sols, avaient renoncé à toutes leurs prétentions, en se réservant toutefois la faculté de mener paître leurs porcs au bois pendant la saison des glands (9).
Les frères de lHôpital de Cerisiers avaient pour eux et pour leurs hommes le droit dusage dans tous les bois du Roi, qui sétendaient depuis Arces (10) jusquà Cerisiers. Philippe Auguste voulut racheter cette servitude, et céda aux Hospitaliers, en échange de ce droit, 100 arpents de terre à prendre du côté du Fay, versus Faiatum, ainsi quil résulte des lettres royales de lannée 1211, confirmées en 1324, par Charles-le-Bel (11).
9. Archives nationales S 5250, Supplément n° 21.
10. Arces (Yonne), arrondissement Joigny, canton Cerisiers.
11. Archives nationales S 5250, Supplément n° 24.
Les habitants de Cerisiers jouissaient de plusieurs privilèges, comme nétant pas de condition servile ni gens taillables. Cest en cette qualité quils prétendaient, en 1241, ne devoir aucun tonlieu pour tout ce quils pouvaient acheter ou vendre dans la terre de Cerisiers. Ils réclamaient également alors contre la taxe trop élevée des amendes. Le Grand-Prieur de France, qui était alors André Pollin, les dispensa de tous droits de tonlieu, et réduisit les amendes des trois quarts (12).
12. Archives nationales S 5250, Supplément n° 25.
Il était dusage au XVIe siècle de payer au Commandeur, par chaque feu ou maison existant à Cerisiers, une contribution annuelle de six deniers, qui devait servir « à lentretiennement de deux pointes ou nappes sur le grant autel de léglise de Cerisiers, lequel droit pouvoit rapporter cent sols tournois par an. » (Compte de 1525).
Cest à la demande de frère Etienne Robert, administrateur de la commanderie de Cerisiers, que le Roi accorda, en 1508, à la ville de Cerisiers, un marché le jeudi de chaque semaine et quatre foires par an, lesquelles furent fixées aux 24 février, 20 mai, 28 août et 15 octobre de chaque année.
Le domaine de lHôpital de Cerisiers comprenait plus de mille arpents, dont un tiers en bois ; mais on en aliéna une grande partie, en accordant à cens ou rente perpétuelle un certain nombre de pièces de terre qui étaient situées sur Cerisiers, aux lieux dits Vaurignard, Heaulot, Marchais-Raoul, au Buisson, à la Folie-Huet, au Marchais-Palus, à la Haute-Borne, à Chaumont, au Pommerat, à la Grange-Rouge, à lEpinière, puis à la Borde, au Fay, à la Longue-Roie, à Noë, etc.
Le revenu de la terre et seigneurie de Cerisiers était, en 1495, de 111 livres 10 sols, un muid de froment et un muid davoine.
Il était de 600 livres en 1542, de 2,000 livres.
En 1624, et de 3,000 livres en 1664.
Les membres de la commanderie de Cerisiers étaient, au XIV siècle, daprès le Livre-Vert, les moulin et forge de Fossemore (13), la ferme de la Grange-Rouge, la maison du Pommerat (14), la maison de lHôpital à Sens, et celle de Saint-Thomas à Joigny.
13. Vaudeurs (Yonne), cant. Cerisiers.
14. Les Pommerats, dépendance de Fossemore.
Fossemore
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune : Theil-sur-Vanne - 89
Nous avons vu que le moulin de Fossemore, situé sur la rivière de Vannes, dans la paroisse de Theil, à une lieue de Cerisiers, avait été donné en 1133, par Louis-le-Gros, aux frères de lHôpital Saint-Jean-de-Jérusalem.
Au XVe siècle, on avait établi des forges en ce moulin. « Appartient à lHospital de Cerisiers, ung molin qui sappelle Molin de Faulce more, où y a audit molin une forge à fer ; lequel molin et forge fut baillié à 99 ans, à un nommé Jean Remi, au canon de 32 livres tournois. » (Visite de 1456).
Plus tard, ce moulin prit le nom de Moulin de la Grande-Forge, et était loué en 1664, avec la maison et quelques prés en dépendant, 880 livres tournois.
En 1576, il rapportait à la commanderie chaque année, 450 livres tournois, 500 bottes de foin, douze chapons, quatre plats de poisson et un gâteau le jour des Rois.
La Grange-Rouge
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune : Cerisiers - 89
Domus Hospitalis La Grange-Rouge
En 1428, la maison nexistait plus ; et les terres étaient réunies au domaine de Cerisiers.
1. Vaudeurs (Yonne), cant. Cerisiers.
Le Pommerat
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune : Cerisiers - 89
Domus Hospitalis Le Pommerat
1. Les Pommerats, dépendance de Cerisiers.
La maison fut incendiée au commencement du XVe siècle, et on en réunit les terres à la maison de Cerisiers. La visite prieurale de 1456 mentionne ainsi létat de ce petit domaine : « un petit labourage qui sappelle le Pomerat, sis audit lieu de Cerisiers, lequel est en ruyne, dont on ne reçoit rien. »
Sens
Département: Yonne, Arrondissement et Canton: Sens - 89
Domus Hospitalis Sens
Cette maison était située rue Saint-Benoit, près des murs de la ville, et provenait dun legs fait à lOrdre par un ancien commandeur de Baugy, du nom de Barthélemy Gasteau.
Cette rue nexiste plus.
Outre cette maison, la commanderie de Launay avait à Sens, au XVIIe siècle, un fief appelé le fief du Grand-Verger, situé aussi le long des murs de la ville, et tenant à la rue par laquelle on allait de la rue des Etuves à la porte de Saint-Didier. Ce fief consistait principalement en censives et rentes foncières sur des maisons et héritages, rue Saint-Benoit, rue du Gros-Sureau et rue de la Monnaie-Nouvelle (1).
1. Archives nationales S 6033, Terrier de 1645.
Saint-Thomas-de-Joigny
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune : Joigny - 89
Domus Hospitalis Saint-Thomas-de-Joigny
Les Hospitaliers, voulant témoigner leur reconnaissance au comte, le reçurent dans leur confraternité, en lassociant aux bienfaits spirituels de leur maison, et sengagèrent, sils bâtissaient sur la terre qui venait de leur être donnée, à ne recevoir dans leurs maisons aucun des sujets du comte, ni à acheter de ses justiciables aucun héritage sans sa permission.
La maison de Saint-Thomas avait sa chapelle, et possédait en domaine au XVe siècle, une centaine darpents de terre, situés en plusieurs pièces, aux lieux dits la Fosse-aux-Preux, la Fosse-aux-Berges, au Marcoul, à lOrme-Fleury, et aux finages de Longueron, Peschoeses Champlay, etc.
Elle jouissait aussi de quelques cens et rentes seigneuriales, avec les droits dune foire ainsi mentionnés dans une déclaration de 1463: « Devant léglise Saint-Thomas, au finage de Joigny, au lieu-dit Chaussessat, appelé le Champ-de-Foire, contenant environ sept arpents, tenant au grand chemin, aboutant au préau où sont les butes de Joigny, par le congié de frère Thomas Dengloz, commandeur dudit Saint Thomas, auquel préau on tient la foire le jour de Sainte Croix, en septembre, et sont et appartiennent les deniers de la place de ceulx qui vendent ledit jour de leurs denrées et le minage et aultres amolumens quelconques, et le marrien des saulces qui sont audit préau, au commandeur dudit Saint Thomas. »
La commanderie de Saint Thomas cessa dexister en 1430, par ladjonction quon fît de ses biens à la commanderie de Cerisiers, puis à celle de Launay en 1470.
Au siècle dernier, il ne restait plus de Saint Thomas que la chapelle, la maison ayant été détruite au XVIe siècle.
Peut-être faut-il la située de nos jours entre la rue Basse Saint-Jean et la rue Haute des Chevaliers.
La Madeleine-Lez-Joigny
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune : Joigny - 89
Domus Hospitalis Madeleine-Lez-Joigny
Si Ton devait juger de lépoque de la fondation de cet établissement daprès celle de sa chapelle, il faudrait la faire remonter au commencement du XIIIe siècle. Il nous reste encore une charte de Pierre, comte de Joigny, de lannée 1219, par laquelle il reconnaît avoir donné aux frères du Temple, établis à Joigny, 15 livres de rente, pour faire une chapelle dans leur maison, et y faire dire la messe tous les jours (1).
Des lettres de la reine de Navarre, comtesse de Champagne, de lannée 1255, confirment celles de Guillaume, comte de Joigny, par lesquelles celui-ci avait reconnu que le Commandeur et les frères du Temple lui avaient payé une somme de 500 livres tournois pour leurs acquêts, tant en fiefs, domaines, quen censives dans tout le comté de Joigny (2).
1. Archives nationales S 5252, Inventaire des titres.
2. Archives nationales S 5252, Inventaire des titres.
Le revenu de la Madeleine, avec celui de Saint-Thomas, portait, en 1456, 65 livres tournois.
En 1519, 160 livres, y compris le rapport de la terre de Jaulges que nous verrons ci-après.
Le même revenu sélevait, en 1664, à 1,600 livres ; et en 1777, à 3,000 livres.
Jaulges
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton : Saint-Florentin - 89
Domus Hospitalis Jaulges
1. Archives nationales S 5252, Supplément n° 24.
Ce fief consistait en une maison à usage de ferme, dans la grande rue du village, et en 60 arpents de terre affermée avec les droits seigneuriaux, en 1582, 100 livres tournois ; en 1685, 150 livres ; en 1750, 350 livres.
Roussemeau
Département: Yonne, Arrondissement: Avallon, Commune: LIsle-sur-Serein - 89
Domus Hospitalis Roussemeau
A quiconque voudrait venir demeurer à Roussemeau, toute liberté et sécurité étaient promises. Les habitants qui désireraient demeurer ailleurs, pouvaient sen aller, avec le droit demporter leurs meubles.
Le possesseur dune maison à Roussemeau devait payer à lHôpital deux sols chaque année, pour droit de bourgeoisie, avec en outre quatre sols de cens, une mine davoine et une poule de coutume.
Ceux qui avaient des chevaux ou des bœufs, étaient tenus envers lHôpital à deux corvées de charrue par an, et à lui fournir un moissonneur.
Les habitants qui navaient ni chevaux ni bœufs, devaient seulement deux journées de travail.
Les plus fortes amendes étaient fixées à 60 sols ; et les moindres, à 15 sols (1).
1. Archives nationales S 5251, Supplément n° 9.
Outre la seigneurie de Roussemeau, les Hospitaliers possédaient, au XIII siècle, la prévôté de Marsangis, quils avaient achetée de Guillaume de Roussemeau, et la terre de Chaulme, terra de Calma, à Roussemeau, avec des vignes et des terres arables dans le Val-Julien, in valle Juliani, qui leur avaient été données par un nommé Trubalde Bochu.
En 1261, nous voyons Philippe de Eglis, Grand-Prieur de France, échanger la prévôté de Marsangis et la terre de Chaulme, contre une grange ou ferme, appelée Hurtebise, avec des terres, prés, vignes et censives que lui céda alors le dit Guillaume de Roussemeau (2).
2. Archives nationales S 5251, Supplément n° 9.
A la fin du XVe siècle, la commanderie de Roussemeau commençait à se relever des pertes et des dommages que les guerres lui avaient causés. La maison et la chapelle avaient été rebâties, et on tâchait de cultiver les terres qui étaient restées pendant si longtemps incultes. Durant ces temps de calamité, les habitants de Roussemeau avaient aussi beaucoup souffert, comme latteste le rapport de la visite prieurale de 1495 : « Audit lieu, a ung villaige nommé Roussemeau, de XV à XXV habitans, reffaict nouvellement, où la commanderie a toute jurisdicion, et y a terres de domaine qui estoient en friche, et le Commandeur les faict labourer, qui donnent de prouffict 1 muid froment, et 1 muid avoinne. »
Plusieurs fiefs relevaient de la maison de Roussemeau : dabord la terre et seigneurie de Bracy (1), au nord de Marsangis, qui appartenait en 1462, à Louis Brochet ; et en 1786, à Maximilien-Roch-Louis Robert de Marsangis.
1. Bracy. Commune dEgriselles-le-Bocage (Yonne), canton Sens.
La terre seigneuriale de Bourienne ou Borienne (2), sur le chemin de Marsangis à Rousson, qui appartenait au XIVe siècle à Pierre Payen, chevalier, seigneur de Monceaux ; et en 1755, à M. Savinin Fauvelet de Charbonnière.
2. Borienne, au sud de Marsangis ; carte de Cassini.
Et la moitié de la seigneurie de Marsangis, dont lautre moitié appartenait aux Hospitaliers.
M. Maximilien de Marsangis était, en 1786, co-propriétaire avec lHôpital de cette dernière seigneurie. Pour éviter les inconvénients dune possession commune, M. de Marsangis proposa au Grand-Prieur de France un échange, par lequel il lui céderait sa terre de Bracy, moyennant labandon par lHôpital de tous ses droits dans la seigneurie de Marsangis. Cette proposition fut agréée et réalisée par un acte notarié, qui porte la date du 29 juillet 1787.
Par cet acte, il fut convenu que la terre et seigneurie de Marsangis, nayant plus quun seul propriétaire, relèverait, par un seul hommage, du commandeur de Roussemeau ; que la terre de Borienne et les fiefs de la Motte et des Simonets, situés au finage de Marsangis, relèveraient de la seigneurie de Marsangis, et en arrière-fiefs de lHôpital de Roussemeau (3).
3. Archives nationales S 5251, liasse 3.
Le revenu de Roussemeau était, en 1537, de 400 livres ; et en 1664, de 1,900 livres. Le domaine comprenait alors plus de 400 arpents de terre de diverses natures.
Villeneuve-le-Roi
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Commune: Villeneuve-sur-Yonne - 89
Domus Hospitalis Villeneuve-le-Roi
Montezat
Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Commune: Courtenay - 45
Domus Hospitalis Montezat
1. Archives nationales S 5252, Supplément n° 1.
La chapelle de Montézat, dédiée à saint Jean-Baptiste, fut établie en 1269, par un chevalier, du nom de Milon de Galetas, ainsi quil résulte de la charte de fondation datée de cette même année, où il est dit que le seigneur Milon a donné à la maison de lHôpital de Jérusalem en France, sise à Montézat, apud Montem Ysardi, pour y bâtir une chapelle, une rente annuelle de vingt livres à prendre sur le tonlieu de Courtenay et sur le four du dit lieu ; et en cas dinsuffisance, sur les cens et revenus quil avait à Domats, Domaco (2).
4. Domats (Yonne), arr. Sens, cant. Cheroy.
Bauduin, empereur des Romains, approuva et confirma cette fondation ; ce qui ne lempêcha pas la même année de tracasser de plusieurs façons les Hospitaliers. Il leur contesta la haute justice quils avaient dans le marché et la foire de la saint Barthélemy à Montézat, et se refusa au paiement de cent sols de rente quil avait coutume de leur payer sur la prévôté de Courtenay. On finit pourtant par sentendre ; et une transaction eut lieu, par laquelle le seigneur de Courtenay se reconnaissait débiteur de cette rente ; tandis que de leur côté, les Hospitaliers renonçaient à leurs droits de justice sur la foire de Montézat, à la condition quil leur en serait rendu dautres ailleurs. Cette transaction fut approuvée par le roi saint Louis (3).
3. Archives nationales S 5252. Supplément n° 10.
La maison de Montézat et sa chapelle étaient situées sur la route de Courtenay à Sens. Il en dépendait 200 arpents environ de terre divisée en deux métairies, nommées lune la Grange du Bois, et lautre, lHeurtebise, dont les bâtiments avaient disparu à la fin du XVe siècle. Il y avait aussi des bois : le bois de lHôpital, contenant 80 arpents vers Domats ; et un autre moins grand, vers Piffonds.
Un grand nombre de petites borderies dépendaient de la maison de Montézat, dans la paroisse de Courtenay. Chaque borderie contenait dix à douze arpents de terre ; et ceux qui en étaient détenteurs devaient payer chaque année au Commandeur douze deniers par chaque arpent de terre et dix sols, un pain, une poule et deux boisseaux davoine pour chaque maison.
Voici les noms de ces borderies daprès un terrier de 1525 :
La Chiquardière, près de la commanderie.
Le Petit-Hôpital.
La Mère-Dieu.
La Potagénie.
La Blanchetierre.
La Vannerie.
La Garnerie.
La Buscerie.
La Gobinière.
LArchérate.
La Brulacière.
La Truyerie.
Le Monceau.
La Bordelière.
La Masure de lOrme.
LAuxaudière.
La Foreterie.
La Masure aux Rogers.
La Sebillière.
La Musolière.
La Masure du Bois.
La Masure de la Meule.
Les Rogiers.
La Péotière.
La Coulonnière.
Le Champ-Pillet.
Les Bouveries.
La Gilleberdière.
La Masure dOrmoy.
La Guynardière.
La Godinière.
La Masure Bouchepault.
La Masure aux Quines.
La Masure aux Lombards.
La Masure Moissy.
La Masure du Perreux.
La Masure de Migny.
La Giraudière.
La Regnardière.
La Godefroidière.
La Guillaumière.
La Masure Saint-Fremin.
La Génestoy.
La Vallonnière.
Le Boullay de Montcorbon.
La Masure du Pin Couvert.
Les Chierpuis Dourdon.
Le Clos du Noyer Dourdon.
Les Patouilliz Dourdon.
La Masure de Thiers.
Le Clos Paillon.
La Raflauderie.
La Pillardière.
La Masure de la Fontaine.
La Noé de Beaugis.
La Petite-Pierre.
La Blondelière de Montcorbon.
Le revenu de Montézat avec les droits seigneuriaux était :
En 1522, de 405 livres tournois.
En 1571, de 150 livres.
En 1594, de 60 écus dor.
Membres de la commanderie
Fleurigny. — LHôpital de Couroy. — Plessis, ancienne commanderie. — Vaumery. — LHôpital de Bray-sur-Seine. — Beaumont.
— Cerisiers, ancienne commanderie. — Fossemore. — La Grange-Rouge. — Le Pommerat. — Maison de lHôpital à Sens. — Saint-Thomas de Joigny, ancienne commanderie de lHôpital. — La Madeleine-lez—Joigny, ancienne commanderie du Temple. — Jaulges. — Roussemeau, ancienne commanderie. — Maison de Villeneuve-le-Roi. — Montezat, ancienne commanderie.
La commanderie de Launay-lez-Sens présentait un revenu de 2,166 écus dor en 1580, sans y comprendre les bois.
En 1619, de 4,200 livres tournois.
En 1624, de 5,200 livres tournois.
En 1657, de 42,000 livres tournois.
En 1745, de 20,000 livres.
Et en 1783, de 37,000 livres.
Commandeurs de Launay
Cette commanderie ayant toujours été une chambre prieurale, ses Commandeurs furent, par conséquent, les Grands-Prieurs de France, dont nous avons donné ci-devant les noms.
Anciens Commandeurs de Cerisiers
1354. Frère Jehan de Calais.
1370. Frère Jehan Le Roy.
1381. Frère Guillaume dAchères.
1391. Frère Jehan de la Viscongne.
1416. Frère Gilles Blondel.
1419. Frère Gilles Potier.
1420. Frère Jacques Revelart.
1423. Frère Pierre Lamant.
1457. Frère Thomas Dengloz.
Anciens Commandeurs de Roussemeau
1355. Frère Pierre Penet.
1420. Frère Palamede dOrléans.
1422. Frère Oudot Justot.
1457. Frère André Leroy.
Anciens Commandeurs de Montézat
1355. Frère Pierre Doutrelaine.
1420. Frère Palamede dOrléans.
1422. Frère OudotJustot.
Anciens Commandeurs de la Madeleine-Lez-Joigny
1355. Frère Guillaume de Mailg, Grand-Prieur.
1390. Frère Richard Lecamus.
1465. Frère Jehan Morand.
Anciens Commandeurs de Saint-Thomas de Joigny
1372. Frère Adam de la Glacie.
1389. Frère Jehan Leroy.
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