Commanderies des Hospitaliers de la Drôme
Depuis linstallation à Malte de son chef, en 1530, lordre militaire des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est connu presque exclusivement sous ce nom quil porte encore dans lusage courant. Désigné assez souvent auparavant sous le nom de Rhodiens — leur siège de 1309 à 1530 — ils nen nont pas moins conservé officiellement le vocable primitif, quils tenaient de leur origine.A raison de leur importance, de la conservation de leurs archives, on a beaucoup écrit sur eux. Quil suffise de rappeler, entre beaucoup dautres, le Cartulaire général de M. Delaville Le Roux, œuvre monumentale de cinq volumes in-folio (1894 et suivants), consacrée par ce savant, à lédition des privilèges généraux ou aux titres les plus importants, mais où les établissements locaux ont peu de place et ne pouvaient en avoir.
Les archives de lOrdre sont assez dispersées. Il y a dabord celles du chef à Malte (1), puis celle des grands prieurés, qui groupaient par régions les commanderies (en France, Saint-Gilles ou Arles, Lyon, Toulouse, Poitiers). Mais celles-ci ne renferment depuis plusieurs siècles quune partie des documents qui sy devraient trouver.
1. Louvrage densemble le plus important est encore, je crois Les archives, la bibliothèque et le Trésor de lordre de Saint-Jean de Jérusalem à Malte, par J. Delaville Le Roulx, Paris, 1883, in-8°, 1-387 p. (Bibliothèque des Ecoles françaises dAthènes et de Rome, tome XXXIII.
Pour remédier aux inconvénients dune dispersion extrême qui avait fait disparaître beaucoup de papiers, le grand maître Claude de la Sangle (1553-1557) prescrivit de concentrer au chef-lieu de chaque grand prieuré, en un lieu fort, tous les titres concernant chacune des commanderies subordonnées. Cette prescription ne fut pas exécutée immédiatement et souvent seulement après les guerres de religion, qui appauvrirent le trésor. Les titres furent donc concentrés au siège du grand prieuré de Saint-Georges de Lyon, pour la langue dAuvergne, dont le ressort sétendait jusquà lIsère au midi, et pour celles de Provence, au sud de cette rivière au grand prieuré de Saint-Gilles, transféré à Arles et dont les archives sont aujourdhui à Marseille. En principe, tout au moins en Provence, ladministration générale était sous la direction du receveur du grand prieuré. Les commandeurs ne résident guère et ninterviennent le plus souvent que par procureur et pour toucher les revenus de leurs bénéfices.
Ces fermiers sur place gardaient les doubles des terriers et quelques papiers courants. Toutefois pour Valence et Saint-Paul-lès-Romans, à raison peut-être de lactivité de certains commandeurs, il resta sur place beaucoup plus darchives, y compris des copies de ce qui avait été versé, voire même des registres originaux, si bien que lessentiel est en somme resté sur place pour les deux derniers siècles. Les versements se faisaient surtout au décès de chaque titulaire.
Le nombre des commanderies était primitivement élevé ; des réunions à des commanderies voisines en réduisirent le nombre aux XIVe et XVe siècle. Mais les anciens établissements sous le nom de membres conservèrent de petite individualité. De même les terriers étaient dordinaire rédigés à part pour chacun de ces membres.
Avec un sens très sur des archives, les feudistes — il en eut dillustres, comme Batteney, à Lyon — avaient parfaitement organisé ces fonds, en conservant à chacune de ces séries et sous-séries leur individualité, et les avaient dotés dinventaires. Parfaitement respecté à Lyon par les classements modernes, cet ordre na pas été suivi jusquau même scrupule à Marseille.
Il y va de soi que les archives générales du prieuré renferment des documents précieux sur les commanderies du ressort, soit sur les commandeurs eux-mêmes, soit par les procès-verbaux de visite, soit enfin dans les registres et liasses de correspondance active et passive.
I. — Etat vers 1320
Parce que exempts de la décime, les établissements de lOrdre de Malte ne figurent pas ou très exceptionnellement, aux tableaux de la Décime, particulièrement à celui de 1516, qui est comme un état officiel des bénéfices ecclésiastiques.
Antérieurement la situation nest pas identique. En la taxe du début du XIVe siècle, de 1320 environ, pas de mentions pour cette cause dans les diocèses de Gap et Grenoble. A Die, on donne le nom, sans chiffre. Voici les noms des préceptories :
— Recoubeau (Icobello)
— Lus (domus de Lunus)
— Valdrome (Vallis Drome)
— Royans (cest-à-dire Saint-Laurent-en-Royans (p. de Royanis)
— Saint-Jean-dHérans (p. Sancti Johannis in Treviis)
— Bourdeaux (p. de Bordellis)
— Poët-Laval (p. Vallis Poeti)
— A Valence, noms et chiffres de lestime, Valence (p. Hospitalis et templi Valencie), estimé 90 livres.
Montélimar porté à 214 livres (domus Hospitalis Montilii)
Manas estimé à 200 livres (p. Sancti Johannis de Manas)
— Valence englobe toutes les dépendances y compris Grozon, non cité, mais qui figure en 1274 dans un état de recettes analogue sous le simple nom de Domus Templi dans larchiprêtré doutre-Rhône.
Ajoutons Fiancayes (le Fansayas S. Jo) taxé à 10 livres (2).
On voit que le regroupement des préceptories ne sest pas fait par diocèse.
2. Cf. Clouzet, Pouillés des Provinces de Besançon, Vienne et Tarentaise .... Le même état de 1276 mentionne un Hospitale de Labraca, inidentifié.
— Pour Vienne, dans larchiprêtré de Romans, les précepteurs des Loives, plus tard Montfalcon (de Loyuiis, 13 livres 6 sols 8 deniers)
— De Saint-Paul (S. Pauli, prope Romanis, 100 livres)
— Du Laris (de Lariez, 33 livres, 6 sols, 8 deniers)
— De Monteux (id, 33 livres)
— Dans celui de Saint-Vallier, de Lachal (domus de Calce, 53 livres)
— DAlbon (Templi de Albacia, 80 livres).
— Pour Saint-Paul, aucune taxe na survécu. Je relève seulement dans un compte de 1363 la mention suivante, qui prouve lexistence de deux maisons (Thoronne et Saint-Paul), estimées 70 livres, la décime étant le dixième du revenu net (3).
3. Clouzot, Pouillés des provinces dAix, Arles et Embrun page 225.
Item deducuntur pro duabus domibus fratrum Hospitalis Sancti Johannis Jerosolimitani que sunt exempte a solutione dicite decime : 6 liras, 10 s.
Item deducuntur pro duabus domibus fratrum Hospitalis Sancti Johannïs Jerosol imita ni que 511 nt exempte a solutione dicite decîme : 6 3b. 10 p.
Voici, déjà utilisées par labbé Maillet-Guy, les mentions et les taxes des prieurés antonins ou devenus antonins, et qui sont entrés dans le temporel de Valence.
Grenoble
— Pont-en-Royans, 31 livres, 15 sols, 10 deniers, plus 20 livres pour léglise de Sainte-Eulalie-en-Royans
— Valchevrières, 15 livres.
Die
— Saint-Julien-en-Quint, 61 livres.
— Saint-Romain de Suze, 18 livres.
— Saint-Sauveur, 18 livres.
— Saint-Médard, 60 livres.
— Sainte-Croix, 80 livres.
— Vassieux, 15 livres.
— Véronne, 25 livres.
— Brisis, 40 livres.
Valence
— Livron et Loriol, le précepteur de Saint-Antoine, 30 livres.
Ces chiffres sont capitaux pour juger de limportance réelle de ces préceptories ou prieurés, marquée parfois par la conservation très irrégulière des titres.
A Vaison, un rôle de procurations de 1376 porte ceci pour Venterol : (4) Preceptor de Ventayrolis, pro Novaysano et pro Mirabello, non debet visitationem, quia est ordinis Sancti Johannis.
4. Clouzot, Pouillés des provinces dAix, Arles et Embrun page 237.
II. — Grand prieuré ou langue dAuvergne à Lyon (1)
Commanderie de Lachal
Département: Drôme, Arrondissement: Valence, Canton: Saint-Vallier, Commune: Epinouze - 26
Domus Hospitalis Lachal
1. Ces archives (48 H des archives du Rhône) sont en grande partie inventoriées. Le tome I (1-702), consacré aux généralités (privilèges, personnel, correspondance, comptes, etc.) a paru en 1895, par les soins de Georges Guigne (391 page in-8°).
Le tome II (703-2400) entrepris par ce dernier avait été suspendu ; son successeur Claude Faure la mené à bon terme en 1932 (xv-335 p.). Il comprend par ordre alphabétique les commanderies dArbois à Montchamp inclus.
Le tome III est sous presse (fin des commanderies et Saint-Antoine).
Son auteur a bien voulu donner un jeu dépreuves des articles qui concernent la commanderie de Saint-Paul-lès-Romans.
2. Il en est assez longuement question dans Vieux souvenirs Dauphinois par Prosper Vallemaud, Valence, Céas, 1911, 71 pages avec 3 planches. (Extraites du Bulletin de la Société, darchéologie de la Drôme, tome XLV, pages 307-28, 435-50, tome XLVI, 75-88).
La consistance de cette commanderie consistait, en 1753 en un château, avec la chapelle Saint-Hilaire adjointe, — « château » transformé en ferme, et bien dégradé (une partie de Lescalier à vis a été démoli) — le domaine de Grange-Rouge, aujourdhui la Rouge (commune dAnneyron) un peu au sud de Lachal, mais dans la Plaine, le moulin dit du Temple, dAlhon, sur la rivière Bancel, où lon voyait encore un siècle auparavant des ruines de lancienne chapelle des Templiers (3), des terres aux Bruyères (mandement dAnjou), de « la Guénottette, des Grands-Champs, aux Aiguebelles, au Conige et à La Clarette »
Le bois de la garenne (4) et des terriers assez considérables, le second sur Beaurepaire, Revel, Pisieu, Marcolin, Tourdan, le premier sur Albon, Anneyron, Moras et son mandement.
Bougé, le troisième sur Serrières, Sablon, Chanas, etc.
3. Cf. Léonard, Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple, reconstitué par le marquis dAlbon (Paris), 1930, in-8° V-259 p, P. 159. Il cite Albon et la Valloire et un précepteur, Aymar (1250-1260).
4. Archives du Rhône, H 166, daprès le tome I de lInventaire de G. Guignes page 138. Cf. H 137.
On trouvera aux archives du Rhône (dans le fonds de Bellecombe, soit à Lachal (48 H 877-952), soit aux titres communs (1014-1016), ce qui concerne cette commanderie, très peu ou rien sur les propriétés, dont les titres ont peut-être été remis aux acheteurs, beaucoup sur le terrier et les procédures. Un dossier (893) renferme des détails bien curieux sur la foire qui sy tenait, transférée à Anjou en 1624, et sur les dévastations pendant les guerres de religion, dévastations dont la pénurie des titres antérieurs dérive.
Toute une série de terriers récents existait aux archives de la Drôme jusquen 1857. Cette année-là, larchiviste dalors prit linitiative de les envoyer à Lyon, à lex-siège du Grand Prieuré. Les archives du Rhône les avaient déjà, quelques-uns en double. On voit combien lopération était néfaste (5).
5. Ce sont les articles 913, 916, 923 ou 924, 955, 938 ou 929, 930, 948, 949 (1 et 2), 951, (1, 4) 952, (5 et 6), plus les procédures de 1787/88 contre les fermiers Collet et Louis Ducurtil, dont jignore le tort.
Commanderie de Saint-Paul-lès-Romans
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence - 26
Domus Hospitalis Saint-Paul-lès-Romans
6. Valence, 1868 in-8° de 68 pages (Extraites du Bulletin de la société archéologique de la Drôme, tome I, 1866, page 174-88, 324-30 ; tome II 1867, p. 41-7, 131-141, 272-80 ; tome III, p, 17-31, 190-195, Il a aussi public à ces dernières pages, les curieux dessins de personnages du XIVe siècle, qui parsèment les marges du premier terrier (40 H 2).
A la commanderie avaient été réunis quatre membres, dès avant 1320, lun de très peu dindividualité, celui de Saint-Jean de Crispalot (canton de Bourg-de-Péage, commune de Beauregard et paroisse de Meymans) dont les terriers se confondaient jusquau XVIe siècle inclus avec ceux de Saint-Paul : celui du Laris (canton de Grand-Serre commune de St-Christophe et le Laris) dont la cure, sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Blaise, était de Malte ; le membre de Montfalcon (Isère, canton de Roybon), qui rassortissait de la paroisse primitive des Loives ; en vertu dune transaction passée le 26 février 1327 entre le Dauphin Guigues et le commandeur Humbert de la Balme, ce dernier sobligea à construire au molar de Montfalcon une forteresse où viendraient habiter les paroissiens des Loives (7) ; enfin celui de Saint-Sauveur (Isère, canton de Saint-Marcellin), dont la cure était également de lOrdre de Malte.
7. Regeste Dauphinois, n° 23421.
En 1788, lors de la dernière visite, exécutée par frère Thomas de Rigaud Serezin, chevalier de justice, commandeur du Mas-Dieu, les biens de la commanderie étaient les suivants :
— A Saint-Paul, un château avec ses aisances où résidait le commandeur, frère Claude-Marie de Sainte-Colombe de Laubespin, bailli, grand-croix de lordre, grand prieur dAuvergne, une chapelle dans lenceinte, le logement du fermier.
— Un moulin et terres adjacentes, une grange dénommée la commanderie, à 500 pas du château, celle du Gouret, annexe à une grande prairie de 55 seterées, Diverses terres à Saint-Paul (le Pigeonnier, champ Richard, mas de Marros, champ Catholiq, champ de la Croix Blanche, le grand Mas, le petit Mas, les Nipotières, Rivoire), le tout contenant 200 seterées environ, des bois (23 seterées en Rivoire, 37 au Grand Bois), le droit de justice, un terrier.
— A Crispalot, un terrier de peu de valeur, sans aucun domaine.
— A Saint-Sauveur, léglise paroissiale, la dime, un terrier, quelques terres de dix seterées environ.
— A Montfalcon, deux vieilles tours quasi ruinées, une terre au terroir des Breux, le champ du Seigneur de huit seterées, deux bois, à savoir la forêt de Commer de 58 seterées, et le bois du Seigneur de deux seulement, la justice et un terrier.
— Au Laris, la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, une terre et bois de 9 seterées, une forêt et bois dénommé le champ du seigneur, de 18 ; une dime à la cote 24%, la justice haute et basse.
En bref, le revenu se montait à 18.870 livres.
Les charges ordinaires à 6842 livres, non compris les réparations et frais dentretien (8).
8. Visite de 1788. Archives de la Drôme, chapitre 1, n° 193 ou 40 H 158.
Les titres et papiers conservés naguère à Saint-Paul ont été munis « en 1793, lan 2 de la République française », dun bon inventaire par les soins de Moulinet, qui a utilisé dextrement les inventaires antérieurs. Le fonds a été en même temps nettoyé de toutes ces notes, brouillons, parfois utiles, mais rarement, qui font à dautres archives une queue, un résidu inclassable. Il la organisé en six chapitres dont cinq correspondent aux membres de la commanderie : (1, Saint-Paul ; 2, Crispalot ; 3, Le Laris ; 4, Montfalcon ; 5, Saint-Sauveur).
Le premier est le plus considérable, parce que les titres communs ont été groupés là. Dans chacun de ces chapitres on commence par les terriers, suivis des reconnaissances isolées, des lièves de recettes et confinales, pour terminer par les arrentements et albergement ; entre les deux, les papiers divers, procès, enquêtes, bois, etc., importants à Saint-Paul.
Le chapitre 6 renferme les titres et pièces qui regardent dautres commanderies et, par exemple, un compte de la commanderie de Genève de 1444. La plupart et les plus importantes viennent du commandeur Montgontier, procureur et receveur de lordre depuis 1662 : bilan, lettres du Trésor de Malte, comptes, etc., dont les analogues existent à Lyon pour lensemble de la période.
Toutes ces archives ont été remises scrupuleusement dans lordre de 1793 : il en manque peu. Des terriers ou parangons, prêtes aux hommes daffaires ou à ladministration des domaines sont rentrés depuis. On les a intercalés en leur place naturelle. Le tout forme les articles 40 H 1-159 (6 m 25).
Le classement de Lyon (48 H 812-2911) est un peu différent ; Saint-Paul, puis Saint-Sauveur, Le Laris, Montfalcon, Crispalot, à la fin les titres communs. Les terriers et lièves terminent chacun des chapitres. Les parchemins antérieurs au XVe siècle sont assez nombreux et intéressants. Les inventaires antérieurs, malgré leur qualité, nauront plus guère dutilité, lorsque le tome III de lOrdre de Malte des archives du Rhône aura été édité par notre confrère M. Claude Faure.
Membre de Monteux
Département: Drôme, Arrondissement: Valence, Canton: Mauves, Commune: Beaumont-Monteux - 26
Domus Hospitalis Monteux
La cure, sous le vocable naguère de Saint-Sébastien et Saint-Lazare, puis de Saint-Jean-Baptiste, rassortissait de lordre, qui jouissait par suite de la dime à la cote 25e. Son terroir débordait sur les paroisses voisines et notamment sur Clérieux et Chanos. Létendue des propriétés ne dépassait pas 50 setiers, aux lieux dits Le Peyrin, à la Fouilloux (24), au mas Buisson, à Combetoite, à Pré de Chasse, et à Chanos aux Grandes Terres. Le tout, en 1723, était affermé 790 livres, dont il fallait déduire la portion congrue du curé (9).
9. Procès-verbal de visite, 40 H 160.
Sous les n° 40 H 150-159 (0 m. 35), les archives de la Drôme renferment les titres de ce membre avec un inventaire de M. Moulinet en 1793, Cet arrangement ne lui a pas coûté grand-peine ; car il ny avait primitivement que des terriers et lièves, gardés par le fermier, ou peut-être envoyés par le district de Lyon.
Cest évidemment à Lyon que lon trouvera les archives de la commanderie de Saint-Romain-en-Gal (48 M 2942). Ce qui concerne Monteux, comprend des terriers depuis 1378, des arrentements et procédures, en assez petit nombre et ne remontent quexceptionnellement au XVIe siècle (2229-2941).
III. — Grand prieuré de Saint-Gilles
Commanderie de Valence
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence - 26
Domus Hospitalis Valence
Dabord lhéritage de lOrdre du Temple qui lui était échu à la suppression de lOrdre. La maison du Temple de Valence était sous le vocable de Saint-Emilien. Elle possédait une importante annexe dans lArdèche, Grozon, qui porta jusquà la fin le nom de Temple de Grozon (commune de Saint-Barthélemy-le-Pin, canton de Lamastre). Comme les textes lappellent Garauzon, des érudits lont parfois méconnue et ont déclaré ne pas savoir où il se trouvait. Dans la plaine de Valence, les possessions les plus importantes étaient : la Ruelle dont des donations ou achats de Viguier, Guillaume de Châteaubourg et autres lui assurèrent la propriété au début du XIIIe siècle, et à Jouas, acquis à partir de 1262.
Les commandeurs de Valence sont cités dès 1178 (1)
1. Un voici la liste, avec quelques corrections de graphie, daprès E.-G. Léonard, opuscule cité, page 40-41 :
— Poncius de Valle, 1176-1177.
— Odo, 1179, 1186-1188.
— Guilielmus de Paulac, 1183.
— Hugo de Rochefort, 1204, 1206, 1209.
— Johannes Raynaus, 1258.
— Rainmndus Alemannier, Arnaldus de Autenna, 1260.
— B, de Rupeforti, 1263.
— Guizo, 1264.
— Raimundus de Ominano. (!) 1278.
— Martinus de Bocosello, 128 (?), 1306, 1308.
Dans lorbite de celle de Valence, la préceptorie de Lus-la-Croix-Haute, bien quéloignée de Valence, et dont les biens furent dévolus à une autre commanderie.
La commanderie propre de Saint-Vincent existait à Valence dès la fin du XIIe siècle, au plus tard en 1195, date dune transaction avec le prieuré de Saint-Félix sur les pâturages (2).
2. Leonard, opuscule cité, page 41.
Voici quelle était sa situation au XVIIIe siècle, lors de la visite en 1761.
— Léglise ayant été complètement ruinée durant les guerres de religion, lordre en albergea, le 13 février 1603, le terrain au notaire Moncha (3). La commanderie navait conservé quun champ près la porte de Tourdeon.
Saint-Vincent-de-Charpey
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence - 26
Domus Hospitalis Saint-Vincent-de-Charpey
— Du membre de Valence dépendaient le domaine de labbaye (commune de Valence), sur les confins de Valence, au nord des Berthets.
— Celui de la Ruelle, au mandement de Chabeuil, entre Malissard et la route de Valence à Chabeuil, dont nous connaissons lorigine.
— Celui de Barry, aujourdhui sur Marcel-lès-Valence, alors sur Alixan.
— Celui des Routes au mandement de Charpey (Bésayes) et sur Fiancayes (entre Chatuzange et Marches).
— La seigneurie de Saint-Vincent, avec son château.
— Le four et le moulin banal.
— La grange du Pin dans la montagne, servant de bergerie, (un domaine assez important.)
— Enfin des terriers au nombre de 6, celui de Valence, à lest de la ville, confinant sur une vaste partie avec celui de Saint-Félix.
— Celui dAlixan ou Châteauneuf dIsère, plus souvent dit de Bayanne, à raison de son assiette.
— Celui de Chabeuil.
— Celui de Monlélier.
— Celui de Saint-Vincent.
3. Drôme, 40 H 259.
Les membres annexés étaient les suivants :
— Saint-Laurent-en-Royans, diocèse de Die, dont la cure était à son patronage, où il possédait la dime, quelques terres, un terrier.
Échirolles
Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Échirolles - 38
Domus Hospitalis Échirolles
(3 Bis) Leonard, opuscule cité, page 159, donne une courte liste de précepteurs dEchirolles :
— Jean, 1235.
— Gontier, 1259.
— Julien, 1274-1275.
— Jean Forel, 1293-1295.
Saint-Maurice-en-Trièves
Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Monestier-de-Clermont - 38
Domus Hospitalis Saint-Maurice
— Un bâtiment de ferme avec ses terres, plus un terrier perçu tant sur Saint-Maurice que sur Saint-Jean dHérans.
— Villard-Jullien, aussi en Trièves, dont le terrier était prescrit sans espoir de retour.
— De vieilles masures attribuées aussi aux Templiers, un bâtiment neuf construit au XVIIIe siècle, avec les dépendances de cette ferme, environ 45 seterées.
— Le petit terrier de Valbonnais (Isère, arr. de Grenoble) quil faut joindre à lun ou lautre des précédents membres.
Grozon
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Lamastre, Commune: Saint-Barthélemy-Grozon - 07
Domus Hospitalis Grozon
Montélimar
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Montélimar - 26
Domus Hospitalis Montélimar
— La commanderie Montélimar nétait en droit quun membre dépendant de Valence aux derniers siècles.
— A lorigine, cette commanderie de Saint-Jean parait avoir été autonome et grouper autour delle un certain nombre dautres maisons.
Lhéritage du Temple était important, puisque cet ordre possédait au moins :
Une préceptorie à Montélimar, citée en 1259.
Une commanderie à Boynezac (4).
4. Léonard, opuscule cité, page 41.
Des biens et peut-être une commanderie à Saint-Paul-Trois-Châteaux
Saint-Jean-de-Teronne
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Pierrelatte - 26
Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Teronne
Saint-Jean-de-Teronne
— Chapelle, commune de Clansayes.
— Preceptoria Beate Marie de Torena, 1508 (Cartulaire de Saint-Paul-Trois-Châteaux)
— Nostre-Dame de Theronne, 1590 (Archives de la Drôme, inventaire de lordre de Malte)
— Ancienne commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem et plus anciennement, commanderie de templiers, qui fut unie à celle de Valence au commencement du XVIIe siècle. (Page 343)
Sur la carte de lIGN, il y a un chemin nommé Teronne, sous la route du village
Sources: Justin Brun-Durand, Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI
Tout cela se retrouve dans la temporalité.
Léglise de Saint-Jean de Montélimar avait été démolie durant les guerres de religion. Lemplacement avait été concédé en 1617 aux P. Recollets, qui y avaient construit leur église. Toutefois, les commandeurs y avaient leur caveau dans la chapelle de Notre-Dame de Philerme, un banc et le droit de litre.
— Sur le sol de lancienne chapelle du Temple, sélevait la chapelle des Pénitents.
De cette commanderie dépendaient les domaines que voici :
— Le domaine ou membre de Dromette (quartier de Montélimar) près lancienne route de Saint-Paul et dont une partie sétendait également sur Châteauneuf-du-Rhône, un grand bâtiment de ferme.
418 seterées, dont bonne partie en bois
560 aux Blaches
22 en pré et 25 en terre au quartier de Belle-Barbe (quartier de Montélimar)
213 à la Ryerière, quartier de la Rochette à Montélimar
Et à la Rouberte sur Châteauneuf.
— Celui de Montboucher-sur-Jabron, vulgairement appelé la Commanderie, dont petite partie du domaine était assise au mandement de Sauzet, le tout de plus de 100 setérées.
— Des terres peu considérables dispersées sur Puy Saint-Martin, voire même à Charols, avec des masures sur la colline.
— Le Temple, lieu-dit de la première commune, évoque le souvenir des premiers possesseurs.
Boynesac
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Montélimar - 26
Domus Hospitalis Boynesac
Boynesac
— Ruines et quartier commune de La Touche.
— Le terroir de Bonnaysac, 1391 (Choix de documents, 214)
— Bonnesa, 1540 (Inventaire de la chambre des comptes)
— Bois Naisa (Plan du Cadastre)
— Boyneza (Carte de lEtat-Major)
— Ancienne possession de lordre de Saint-Jean de Jérusalem, dépendant de la commanderie de Montélimar et relevant en fief des comtes de Valentinois.
Sources: Justin Brun-Durand, Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI
— Le membre de Saint-Paul-Trois-Châteaux était réduit à un champ dit de lhôpital, de trois saumées complantées de vigne, et une terre de cinq éminces, et dans la ville à un magasin et une écurie (6).
6. Héritage du Temple, CF, Les Templiers à Saint-Paul-Trois-Châteaux, par labbé Malbois, Bulletin de la Société archéologique de la Drôme, tome LXII, page 30-35. 1920-1930.
— Les terriers étaient les suivants : Montélimar, très considérable, Portes (5 reconnaissances seulement), Saint-Paul (y compris Thoronne, tombé dans loubli).
— Bourdeaux, naguère préceptorie, Crupies et Bezaudun.
— Enfin les reconnaissances très dispersées, sur Livron, Loriol, Mirmande, Grane, Crest, Aouste, Montclar, Vercheny, que lon appelait rentes foraines.
En 1767, le revenu total de la commanderie de Valence sélevait à 18.305 livres, les charges ordinaires à 3.966, Mais le commandeur de Gaillard ny avait depuis 1747 consacré pas moins de 51.879 livres en travaux et améliorations de tout ordre, qui ne figuraient à aucun chapitre et sous aucune forme au passif.
La liquidation de lOrdre de Saint-Antoine allait encore accroître le temporel de la commanderie. Lunion ayant été consommée par lettres patentes du 30 mai 1777, M. Mésangère, homme daffaires du commandeur de Gaillard, prit possession, en 1778, des prieurés de Pont-en-Royans, de Sainte-Croix, de Brizis ou Saint-Antoine à Crest et de La Clastre, enfin de la chapelle Saint-Antoine de Loriol, dépendait alors de la commanderie de Saint-Antoine de Valréas.
Dans son dernier état la commanderie de Pont-en-Royans jouissait des dîmes au Pont, dont elle desservait la cure, à Choranches, de la chapelle unie de Claix (sur Saint-Just) et de son petit terrier, du prieuré uni de Val Chevrières, de la dîme de Sainte-Eulalie avec son annexe de Laval-Sainte-Mémoire, dune pension sur la cure de Chatelus, du prieuré uni de Vassieux avec ses droits et terriers, dun terrier sur le Pont et ses alentours, des maisons, domaines ou terres au Pont et surtout à Choranches et Sainte-Eulalie.
— Au prieuré de Sainte-Croix était uni celui de Sainte-Agathe de Die. Les bâtiments considérables de Sainte-Croix élevés à la fin du XVIIe siècle sous lépiscopat de Mgr Armand de Montmorin pour servir de séminaire au diocèse de Die étaient devenus très inutiles, lorsque son successeur Mgr Pajot de Plouy, ayant changé didée, refusa dexécuter le contrat.
— Des terriers constituaient le principal et maigre revenu des autres établissements, la dîme ayant été en général abandonnée aux curés pour leur tenir lieu de portion congrue. Le tout ne devait pas assurer un supplément de 2.500 livres.
Les archives de la commanderie qui répondent à la nature de ses biens et revenus, ont été sectionnées, comme il a été indiqué, entre Arles (Marseille aujourdhui) et Valence. Le sectionnement existe aussi pour la seconde section, celle de Saint-Antoine, parce que lon a expédié aussi au grand Prieuré, la partie des archives centrales qui concernait ces commanderies, à Lyon et à Marseille.
De ces fonds de Marseille, il est facile même à Valence de prendre aujourdhui une connaissance sommaire. Dabord nous avons dans le fonds même du Local des inventaires de 1648 et du XVIIe siècle de ce qui se trouvait là-bas et provenait pour grande part de recouvrements faits au début du XVIIe siècle à Valence ou environs (40 H, 165, 166, 379, 380), puis la copie du répertoire sommaire contemporain exécutée en 1921. Ce fonds des archives des Bouches-du-Rhône présente certaines particularités.
Pendant 35 ans, de 1865 à sa mort en 1899, les archives de ce département ont eu un collaborateur bénévole, archiviste adjoint auxiliaire, excessivement zélé, Emmanuel de Grasset, qui a lu et analysé une grande quantité de chartes. Au début de sa carrière, il a justement appliqué son activité au fonds de Malte. Seulement il a extrait matériellement du fonds toutes les chartes ou pièces essentielles pour en constituer des liasses à part, en répartissant en deux séries ce que les anciens inventaires mêlaient complètement les titres du Temple (H 2) et ceux de Saint-Jean de Jérusalem (H 2), et en laissant, bien entendu son individualité aux titres de Saint-Antoine-en-Vienne (H O V). Comme à cette époque de singulières instructions ministérielles prescrivaient de nindiquer que les dates extrêmes des liasses et domettre les dates des pièces elles-mêmes, il sensuit que pour les dates et pour certaines autres précisions juridiques, il faut utiliser les anciens inventaires (7).
Ce premier classement a été maintenu dans le nouveau, exécuté par M. Billioud, grâce à des concordances ingénieuses et qui sapplique aussi à lensemble. Je regrette que la reconstitution du fonds nait pas été poussée plus loin et que les divisions internes ne soient plus celles dautrefois (Bouches-du-Rhône, 3322-3528 et 3529-37781, pour les fonds réunis de Saint-Antoine).
7. Pour Pont-en-Royans seul, voir copie ancienne de lInventaire ancien dans 40 H 498. Bouches-du-Rhône, Malte 3322-3503B, et pour les fonds de Saint-Antoine, réuni à Valence 3555-3778.
Le fonds de la commanderie de Valence et de son annexe na pas été organisé comme celui de Saint-Paul par un feudiste de lancien régime. En dernière analyse, il a été versé en lan VII seulement dans les archives départementales par Mésangère, notaire et homme daffaires de la commanderie (8). Antérieurement, ce dernier avait remis à la municipalité de Valence un certain nombre de terriers afin de brûlement : il ne la pas dit, mais on a tout lieu de le penser. Ces volumes et dautres analogues de diverses provenances et de même caractère, ont pris le chemin non du bûcher, mais dune armoire profonde, doù André Lacroix les a retirés en 1862. Des cotes, provisoires, barbouillées à lencre noire, rappelleront toujours cette étape.
8. Inventaire de la série L (arrêtés...) par J. de Font-Réaulx, page 556.
Nayant pas été refondu et trié au XVIIIe siècle, ce fonds laisse mieux apparaître les différentes couches qui lont formé. Copieux à certaines époques, il lest moins à dautres, comme si certains hommes daffaires avaient laissé des paquets de documents et de procédures, et que dautres navaient pas constitué darchives ou les avaient gardées chez eux. Les terriers et lièves forment une série continue. Le second tiers du XVIIe siècle est mieux fourni que ce qui suit : cest le temps du procureur Teyssier. Au XVIIIe siècle, le commandeur Paul Dominique Balthazard de Gaillard dAgoult séprit dun grand zèle pour sa commanderie et ses archives. Pour lune, il fit, on la vu, des travaux considérables ; pour les autres, il aménagea un local à Charpey, dressa des catalogues, commença un livre de raison, classa en de petites liasses, avec bordereaux, sans grande méthode, les papiers de tel ou tel sujet, (traités avec des notaires pour reconnaissances, cures...) ou telle localité (Echirolles, Villard-Jullien). Notamment il garda, en les numérotant, toutes les lettres reçues. Son zèle se refroidit ensuite ; il quitta le pays, alla demeurer à Marseille et passa la main à son homme daffaires, Mésangère, qui conserva de même toutes les lettres quil recevait jusquen 1787. Que se passa-t-il ensuite ? Détruisit-il par prudence ou bien craignait-il lencombrement ; car le successeur de M. de Gaillard, M. de Foresta, ne résidant pas, il avait transporté en son étude toutes ses archives.
La correspondance, divisée en deux sections, depuis la réunion de Saint-Antoine, est, malgré cette disparition, très considérable, 4.500 lettres environ, sans analogue dans aucun autre fonds ecclésiastique.
Lorsque Mésangère prit possession des divers établissements de Saint-Antoine, il ne trouva guère que quelques baux ou terriers récents, sauf au Pont où ces documents étaient plus considérables. Le prieur Louis dArliac, 1638-1656, qui y résidait seul, avant le retour à la conventualité qui eut lieu cette année 1658, avait collectionné un stock de procès pour dîmes ou autres causes quil avait du poursuivre contre les récalcitrants. Depuis lors les papiers sont diversement fournis, hors les états de maison, périodiques, présentés lors des visites, et la comptabilité, dont il subsiste quantité de pièces ou de quittances.
Cette section a été très étudiée par le chanoine Fillet, qui en a tiré bien des éléments de son histoire de paroisses du Royans (9) ; lordre y était alors médiocre, mais depuis lors la confusion était devenue totale. Ce fonds avait été si peu classé et sa vraie nature si méconnue, quune partie des registres de comptabilité et un terrier de Valchevrières ont été expédiés à Grenoble en 1857. Ils y occupent les articles H 28-36.
9. Histoire religieuse de Pont-en-Royans, Valence, Lantheaume 18S7, in-8° 96 pages (Extraites du Bulletin dhistoire ecclésiastique de Valence, tome V, page 82-88 ; tome VI, page 43-48, 162-168 ; tome VII, page 26-43, 68-80, 118-128, 153-161, 189-199, 221-226.
— Notice historique sur la paroisse de Sainte Eulalie-en-Royans, ibidem, 1888, in-8°, 19 pages.
— Histoire religieuse de Saint-Laurent-en-Royans, ibidem, 1895, 93 pages. (Extraites de la même revue, tome XIV, page 121-135, 161-176, 217-226 ; Tome XV, page 22-30, 51-64, 96-111.
— Visite et inventaire du prieuré de léglise de Pont-en-Royans (publication dun document conservé dans 40 H 398 tome VII, page 38-45.
— Notice historique sur la paroisse de Choranche, Grenoble, imprimerie, Breynat et Cie (1894), 23 pages (Extraites du Bulletin de la Société de statistique de lIsère, IVe série, tome II, page 25-47.
— Dans Les commanderies de lOrdre de Saint-Antoine en Dauphiné (Ligugé, 1928, in-8°, 152 pages, labbé Maillet-Guy consacre les pages 89-90 à la commanderie de Livron, les pages 135-145 à celle de Saint-Médard de Piégros, les pages 145-158 à celle de Sainte-Croix-en-Diois ; enfin les pages 159-172 à celle du Pont-en-Royans. Il utilise le chanoine Fillet, lancien inventaire, les archives du Rhône, mais très peu ou point celles des Bouches-du-Rhône.
Les registres avaient été dégagés les premiers du chaos originel, pourvus de numéros, et classés sur le papier. Pont-en-Royans eut ainsi son petit chapitre. Cest dans lIsère : expédions-le là-bas, jugea-t-on. Ainsi fut fait ; mais les comptes analogues en cahiers, les papiers et procès furent laissés en place et resteront à Valence.
Le fonds entier vient dêtre organisé en 1936. Il va du n° 161 au n° 157 de la subdivision 40 H de lOrdre de Malte, la séparation avec les annexes antoniennes se faisant après le n° 497. Je rappelle que pour Sainte-Croix et tous les autres prieurés réunis, y compris Saint-Sauveur et Véronne, sauf Pont-en-Royans, presque tout se trouve à Marseille, que pour ce dernier fonds, si des documents essentiels comme les terriers ne se trouvent quà Marseille, les documents pour les deux derniers siècles sont plus nombreux à Valence. On a reconstitué les petites liasses du commandeur de Gaillard, tenu compte des localités, mis en tête de chaque sous chapitre les terriers. Bref pour Valence proprement dit, lordre sétablit ainsi :
— Généralités, inventaires, correspondance, comptes, bois, cures.
— Saint-Vincent-de-Charpey, Valence, Bayanne, Chabeuil, Montelier, Saint-Laurent-en-Royans, Montélimar et toutes ses dépendances.
— Echirolles et le Trièves, Grozon.
Le tout sétend sur 13 mètres 35 de rayons (dont 2,40 pour la partie de Saint-Antoine).
La commanderie de Valence na fait lobjet daucune étude spéciale.
Signalons aussi le carton (unique) S 5270-5273 des Archives nationales, concernant la réunion, prise de possession et état à cette époque des maisons de Saint-Antoine, dont Avignon et Valréas (2), Brisis-lès-Crest (7), Pont-en-Royans (20), Sainte-Croix et la vallée de Quint (22). (1774-1780) (10).
10. Il fut utilisé par M. labbé Maillet-Guy.
Sources : IV J. DE FONT-RÉAULX. Les commanderies de lordre de Malte dans la Drôme et leurs archives. Bulletin de la Société darchéologie et de statistique de la Drôme BNF
III. Les commanderies de lordre de Malte dans la Drôme et leurs archives
Commanderie de ValdrômeDépartement: Drôme, Arrondissement et Canton: Die - 26
Domus Hospitalis Valdrôme
Le membre du Temple
Dans la région du haut-Diois, le Temple avait une maison à Lus, qui est citée en 1155, 1177, 1202, et une autre au col de Cabre, dont nous connaissons un précepteur de 1254 (2).
2. Léonard, locution citée, page 41 et 42.
Les commanderies de Recoubeau et de Valdrôme (canton de Luc) paraissent bien dorigine hospitalière et remonter à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle.
Sa contenance était la suivante :
Valdrôme
Domus Hospitalis Valdrôme
Le membre des Près
— Dans la même vallée, la collation de la cure, les dimes, avec des terres à Lasfaysses, au cimetière, à Perillon, en Saury, le tout vendu 22000 livres le 4 juillet 1793 à Claude Bégou, des Près.
Le membre de la Bâtie-des-Fonds
— La cure, les dimes, avec des terres à la Touche, au Vignal, à Haute-Ville, avec un pré, à Pré-Lombard, au Coinet, au Claux, au Laux, au Sagnas, aux Basses-Condamines, à Laville, à la Haute-Condamine, à Ladret de la Valette, à Risbel, le tout acquis 8.200 livres par Louis Delonay, négociant à Die, le 6 juillet 1793.
— Les terriers dordinaire, communs à ces trois localités.
Le membre de Recoubeau
— Où il percevait partie des dimes et présentait à la cure, avec un domaine sétendant sur Menglon (fonds de Monjaune) adjugé le 15 mai 1793 à Jean Chevandier de Die à 35.500 livres, et un terrier, dont les registres récents ont disparu (11 bis).
11 bis. Deux terriers du XVe siècle sont, si jai bonne mémoire, aux archives du château de Saint-Ferréal sur Menglon.
Lhôpital de Boule
Département: Drôme, Arrondissement: Die, Canton: Boulc - 26
Domus Hospitalis Boule
Le mandement de Boule
— Mandamentum de Bulco, 1214 (Cartulaire de Durbon, 300)
— Ne comprenait vraissemblablement que la commune de ce nom.
Le membre de la Caire
— Enfin en Lus, comprenant un terrier, pour lequel je ne connais que des reconnaissances du XVIe siècle, et un domaine ainsi composé : pré aux Hayes, au-dessous du village de la Caire ; lemplacement du temple au-dessous de la montagne de Toursières, des terres à Maragne, Moulinas, Pra du Peyron, à Pralong, à Colmarite, pré au Comia, le tout vendu 14.300 livres à Augustin Salivet, négociant de Die le 9 mai 1793.
— LOrdre de Malte possédait naguère, depuis 1528, une maison à Die, mais elle était depuis longtemps apensionnée sous une redevance annuelle de 6 livres.
Daprès M. de Grasset, la jouissance de cette commanderie, dont le revenu était modeste (net 2692 livres) était réservée aux chapelains conventuels et frères servants darmes.
Commanderie de Poët-Laval
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26
Domus Hospitalis Poët-Laval
12. Abbé Chavanet — Dominique-Gaspard-Balthazard-Chrisostome de Gaillard dAgoult dans Bulletin de la Société Archéologie de la Drôme, tome LIX, 1925, page 160-71.
Au XIVe siècle existaient deux préceptories réunies ultérieurement en un seul, celle de Poët-Laval, au diocèse de Die et celle de Saint-Jean de Manas en celui de Valence.
Ce dernier est connu dès 1227. (13). Poët-Laval nest pas cité avant 1269 dans le Dictionnaire topographique de la Drôme de Brun-Durand. Un document aberrant parle bien dune préceptorie de Dieulefit, mais je crois quil y a confusion entre une préceptorie véritable et la coseigneurie dune localité, dont le vocable perpétue lorigine religieuse. Au dire dA. Lacroix, qui na guère utilisé du fonds marseillais que linventaire précité, les titres de cette commanderie auraient été pris par M. de Comps (14) et brûlés à la Révolution. Il ne dit pas qui lui a appris ce dernier détail. De fait, il ny a pas grand-chose dancien, sauf le dossier de Venterol et Mirabel.
13. Cartulaire de Saint-Chaffre, édité par le chanoine U. Chevalier, n° CCCCXLVII, page 188.
14. Arrondissement de Montélimar, tome 7, page 115. Daprès la liasse Grasset, 820. En réalité, il sagit des papiers au pouvoir cette année-là de M. de Comps.
Le chef à Poët-Laval
— Dont lordre avait la seigneurie, la dime, la collation à la cure, un terrier important, le four à la grande rue du portal, un bâtiment de deux moulins sur le Jabron, un vieux château ruiné, une écurie et ses dépendances, un domaine au Pont de 147 setérées, dont 124 en bois, estimé le tout de revenu net 600 livres, et des terres de toute qualité, très dispersées au total denviron 115 setérées (aux Esclots, à la Ruine du Pont, à Ferrandon, à La Route, à la Gravène, au quartier du Moulin, à Chardon, à Chambelias, à La Queue du Serre, au Vignaud, à la Condamines, aux Vignons, au Jonquet, à la Viguerie, aux Jalibaux, sous le village (un pré), au Chaurier, à la Foulée, aux Clos, à la montagne de Fontieu, toutes ces propriétés, évaluées 41.866 livres en 1793.
— Les dimes et le patronage de la cure de Souspierre.
— La rectorie de Châteauneuf-de-Mazenc, un terrier, partie de la dime : quelques terres, dites lAumône, de 5 setérées, estimées environ 100 livres en lan II, au Paradis, aux Faysses, à Morel, de 24 setérées, concédées à bail emphytéotique, vendues 4.800 livres le 14 nivôse an V.
— Lancienne préceptorie de Manas, les dimes, la cure, la seigneurie, un terrier, un moulin, indivis avec le curé, une maison et four, des terres dispersées de trente-trois setérées au Secret, la Cure, à la Rochette, à la Vineuse, à la Pevrarde et à Coste.
— Un terrier, dordinaire joint sur le même volume que Charols, plus un second, aux mêmes lieux dit de la Tour, acquis par M. de Gailhard, le 27 mars 1753 (Brotin, notaire) de Magdeleine Manier, par échange contre le moulin dEyzahut.
— La seigneurie dEyzahut, les dimes, un terrier, le tout estimé 675 livres, brut, en 1789, le patronage de la cure, deux terres de 7 setérées en tout au quartier de la Commanderie, estimées 1.300 livres en 1793.
— Le domaine de Beauvoir de 120 setérées environ, à Cléon-dAndran, estimé 18.300 livres en février 1793.
Le membre de Charols
— La seigneurie, les dimes, la cure, et 40 setérées de terres et bois en 8 parcelles, estimées environ 4.000 livres en lan II : Fonteymar, Serre du Bland, les Salas, la Maladière, Les Ramières, Coste-Chaude, aux Abeillons (15).
15. Dont petite partie dépendant du membre de Puy Saint-Martin (commanderie de Valence) quil nest pas possible de distinguer aujourdhui.
— La coseigneurie de Salettes, un terrier, les dimes et la cure, qui en fait était réunie à celle dEyzahut, doù procès avec les habitants qui réclamaient un vicaire.
— Le fief dit de Miliaures, domaine aujourdhui disparu, entre Manas et Pont-de-Barret, réuni à Salettes.
— Un bois de 29 setérées estimé seulement 200 livres en lan II.
Le membre de Dieulefit
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26
— La dime et la cure du lieu, — il reste divers procès, témoins des difficultés avec la communauté et le curé, pour lentretien de celui-ci et dun secondaire — et, pour mémoire à cette date, la coseigneurie et le terrier du lieu, parce quéchangé le 6 décembre 1717, avec le marquis de Vesc, ancienne préceptorie, moyennant une pension perpétuelle de 800 livres.
Le membre de lEstalon
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26
— (commune de Chaudebonne) entre Bouvières et le défilé des Trente pas, où il percevait la dime et avait le patronage de la cure si elle eut encore existé, car elle avait été unie à celle de Chaudbonne.
— Des terres diverses (champ du cimetière, Clot, Champourcet, Mialandre au quartier de Combe, au Plan) vendues 8.050 livres à François Mège, aubergiste de Bouvières, le 13 mai 1793.
— Le domaine de Notre-Dame de Beaulieu (Commune Mirabel-aux-Baronnies), avec son tènement, dont un bois, contenant 126 saumées, six émines, 7 cosses, estimé 10.000 livres, adjugé à raison des assignats 37.000 livres à François Fanjon, de Mirabel le 13 nivôse, an II.
— La cure et les trois-quarts de la dime de Mirabel-lès-Baronnies, au diocèse de Vaison, le dernier quart appartenant à une prébende du Chapitre de Vaison, qui élevait quelques prétentions à la collation de ce bénéfice.
— La dime et la cure de Novezan, communauté unie à celle de Venterol.
— Pour mémoire, la coseigneurie de Venterol et Novezan, des terriers au dit lieu, ainsi que sur Vinsobres [et par extension] sur Saint-Maurice, transformé le 13 novembre 1779 en une pension perpétuelle de 800 livres par échange avec la marquise dAgoult (Dumas, notaire à Orange).
— Un petit terrier, très mince sur Taulignan.
— Enfin et pour mémoire la coseigneurie et un terrier de Saint-Gervais, dont il ne jouissait plus depuis très longtemps, ayant été échangé le 25 octobre 1617 pour la grange du Pont avec Jacques dUrre, seigneur dOurches.
M. de Grasset en estime à 6.851 livres le revenu net.
Membre de Lachau
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Séderon - 26
Domus Hospitalis Lachau
Cette fondation du temple citée en 1252 et en 1308 (16), qui avait des dépendances à Séderon.
Ces biens furent réunis à la commanderie dAvignon.
16. Léonard, locution citée page 42.
— En 1776, ils ne consistaient quen une directe sur Lachau et lieux circonvoisins (Eygalayes, Séderon, Ballons, Les Mergues et une petite terre, avec prairie « artificielle » à Eygalayes.)
En terminant cet exposé, je tiens à remercier mon excellent collègue des Bouches-du-Rhône, M. Raoul Busquet, des renseignements précieux quil ma fournis et à signaler quoutre son inventaire manuscrit, M. de Grasset a publié dans la collection officielle des Inventaires sommaires, la préface à lInventaire des archives du grand prieuré de Saint-Gilles, qui donne de précieuses indications sur lordre en Provence, ses archives, le grand prieuré et ses commanderies, ainsi quun catalogue des chevaliers et une table des possessions (17).
17. Paris, 1869, in-8°, 203 pages.
Sources : M. J. DE FONT-RÉAULX. Les commanderies de lordre de Malte dans la Drôme et leurs archives. Bulletin de la Société darchéologie et de statistique de la Drôme BNF
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