Domus Hospitalis Choisy-le-Temple
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, Commune: Charny — 77
Domus Hospitalis Choisy-le-Temple
En effet, nous avons trouvé un document qui nous montre les Templiers établis à Choisy à lépoque citée par Jacquemin. Cest une charte dEtienne, évêque de Meaux, de lannée 1168, par laquelle ce prélat approuve et confirme la vente faite par Eudes de Cauz, aux frères du Temple, demeurant en son diocèse à Choisy, « fratribus Templi qui in episcopatu meo apud Soisi manent », dune pièce de terre se trouvant devant la maison des dits frères, « ante domum dictorum fratrum. »
En 1170, un seigneur de Charny, Guy de Charny « Carni », leur vendit un bois qui mouvait du fief de Manasses de Saint-Gobert. Les enfants de ce seigneur, nommés Haton et Simon de Charny, donnèrent, en 1181, à la maison du Temple de Choisy, « domui Templi de Soisy », quinze arpents de terre à « Chaufose. »
Un autre seigneur des environs de Choisy, Raoul de Cuisy, « de Cuisiaco », chevalier, céda en 1188 aux Templiers, par voie déchange, des terres situées en avant et en arrière de Choisy et au Champ-Gautier, « rétro et ante Sosiacum et in campo Galteri. »
Un autre échange eut lieu en 1200, entre eux et le seigneur Payen, sire de Maucourt, qui leur abandonna trente-neuf arpents et demi de terre au territoire de la maison du Temple de Choisy.
Les acquisitions de terre par les Templiers de Choisy continuèrent pendant tout le cours du XIIIe siècle. Parmi elles, nous remarquons la démission faite en 1274, à leur profit, par une noble dame, Isabelle Lallemande de Claye, de tous ses biens, au moment où elle était admise dans la confraternité des religieux du Temple de Choisy.
Dans lacte de démission, qui est passé devant lofficial de Meaux, elle déclare quelle agit de sa propre volonté, sans contrainte ni par crainte, et avec le consentement de son mari, Pierre Lhuillier, « Petri Olearii. »
Le domaine de Choisy comprenait, au XVe siècle, un château ou maison seigneuriale, « grand et beau édifice, estant en ung clos, contenant environ XL arpens de terre, tous cloz de biaulx murs faiz entièrement de bonne matière et à chascun canton, et au millieu desdits murs a neuf tournelles couvertes de tuilles » Le château de Choisy était situé près du chemin ce Choisy à Saint-Mesmes.
Près du château se trouvait la chapelle, « belle et notable a troys croisiés de voultes, couverte de tuille, voirée de neuf voirrières, adornée dymages et de tableaux et de quatre angles sur pilliers de boys autour de lostel; sur lequel ostel a ung ciboire de boys voirré auquel repose le begnoist corps de N. S. Dieu, lequel est en une couppe de léton doré bien et notablement entretenue. (Visite prieurale de 1456) »
Cette chapelle avait été reconstruite au XIVe siècle, par Guillaume de Mail, Grand-Prieur de France, qui donna pour la faire desservir, cinq arpents de terre quil avait au terroir de « Maneurre (commune de Vincy) », à la charge par le chapelain dy dire « chascune sepmainne une messe en lonneur de M. Saint Jacques lapostre, laquelle sera dicte du Saint-Esprit au jour de mardi. »
Le Grand-Prieur avait à Choisy la haute, moyenne et basse justice, et tous les droits seigneuriaux quà haut justicier appartenaient. Ces droits, pour être conservés, exigeaient une grande surveillance. Les archives du Grand-Prieuré sont remplies de pièces relatives à des procès intentés par les Hospitaliers, en revendication de droits de justice usurpés ou attaqués. En 1664, un sieur Lottin, conseillé au parlement de Paris, profitant de la négligence quapportaient les officiers ou les agents du Grand-Prieur, dans lexercice de la justice de Choisy, avait fait enlever de la salle des plaids les armes de la religion. Le Grand-Prieur en fut averti, il sen plaignit au Roi. Une information eut lieu par un maître de requêtes, M. de Vertamont; et le sieur Lottin se vit condamné à rétablir les armes quil avait enlevées, et à payer au Grand-Prieur des dommages et intérêts qui furent réglés par le parlement de Dijon.
La commanderie de Choisy perdit beaucoup de biens quelle ne put jamais recouvrer. Un agent du Grand-Prieur, M. Maupetit, constata que, daprès les anciens titres, il lui manquait plus de neuf cents arpents de terre en divers lieux, à: Villemareuil, à Nanteuil, à Villiers-sur-Morin, à Dinville, à Saint-Pathus, etc., etc.
Ces pertes avaient eu lieu depuis longtemps. Elles provenaient en grande partie de linfidélité ou de la négligence de ceux qui eurent ladministration des biens des Templiers, pendant leur procès et leur longue captivité. En remontant à des temps aussi éloignés, il était fort difficile de retrouver les auteurs de ces usurpations; cétait, en outre, entreprendre une foule de procès dont lissue, en pareille matière, est toujours douteuse. On ne donna donc aucune suite aux découvertes de M. Maupetit.
Les terres qui dépendaient, au XVIe siècle, de la maison de Choisy, comptaient environ 600 arpents.
Plusieurs fiefs et arrière-fiefs relevaient de la commanderie, savoir:
A Charny:
Le fief de Valbardin ou Vaubardin, « de valle Bardino », acquis par les Templiers en 1262 dAdam de Charny;
Les fiefs des Douaires;
Des Rabaches;
De Beauvais;
De la Motte;
De la Pierre, etc.
A Montgé les fiefs:
De Vinantes et aux environs;
De Lieurville;
De Berchières;
De Nantouillet;
De Brezé;
De Maillet;
De Michel-Rebout;
De Bureau du Menil;
De Robert de Fresnes;
De Raoul Archembaut;
A Monthyon les fiefs:
De Jossigny;
Et du Verger.
A Messy le fief:
De Fregenville, consistant en une grange et vingt-quatre arpents de terre, acquis par voie déchange, en 1338, dHugues de Pomart, chanoine de Paris.
Au XVIIe siècle, quelques-uns de ces fiefs avaient été réunis au domaine de la commanderie. Il y en avait beaucoup qui nétaient plus servis, et se trouvaient perdus en quelque sorte pour lOrdre.
Le revenu de Choisy était, en 1456, de 136 livres tournois; il était, en 1733, de 6.000 livres, et en 1787, de 12.000 livres.
La commanderie subit, à diverses époques, des changements dans sa composition.
Au moment où les Hospitaliers en prirent possession, elle avait pour membres: les maisons:
De Charny, près de Choisy;
De La Trasse;
De Saint-Mesmes;
De Trilbardou;
De Montaigu; de Nanteuil-Lez-Meaux;
Du Plessis-Pomponné;
De Lagny-sur-Marne;
De Puiseux-en-Parisis;
Et de Crécy-en-Brie.
On y ajouta, au XVe siècle, la commanderie de Monthyon avec ses dépendances:
Betz;
Magny-Saint-Loup;
Meaux;
Plus la maison de Dammartin.
Au siècle suivant, on y fit entrer les maisons de lHôpital de Dieu-lamant et de Boutigny.
Mais en 1633, comme nous lavons dit, la commanderie fut démembrée. On en retrancha, pour former celle de Moissy-le-Temple, les domaines qui restaient des anciennes maisons de Magny-Saint-Loup, de Nanteuil, de Boutigny, de Montaigu, de Trilbardou, avec une maison à Meaux et dautres biens encore.
Le membre de Puiseux cessa également den faire partie, le Grand-Prieur ayant érigé cette maison en commanderie, quil accordait parfois à des frères de lOrdre, en récompense de services rendus.
Après ces retranchements, il ne resta plus à la commanderie de Choisy, que les maisons de Charny, de la Trasse, de Saint-Mesmes, de Lagny-sur-Marne, de Crécy, de Monthyon, du Plessis-du-Bois, de Dammartin, de Dieu-Lamant et plusieurs maisons et moulins dans la ville de Meaux.
Domus Hospitalis Charny
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, commune: Villeroy — 77
Domus Hospitalis Charny
Simon de Compans, chevalier, et sa femme, Adèle, fille de Guillaume de Cornillon, donnèrent en 1217, aux frères du Temple de Choisy, toute la terre quils avaient au territoire de Charny, « in territorio de Charniaco. »
En 1221, Haton de Charny, dont nous avons déjà parlé, leur vendit dix arpents de terre au même lieu, pour le prix de 10 livres larpent.
Bientôt après, ils acquirent une partie de la terre et seigneurie de Charny, de Guy, vicomte de Corbeil, qui, par des lettres expédiées sous le sceau de larchidiacre de Meaux, en 1222, donna aux frères de la chevalerie du Temple de Choisy, deux arpents de la terre de Charny, à prendre où ils voudraient, pour bâtir une maison, et leur céda ensuite, pour le prix de 100 livres parisis et 15 livres de Provins, tout ce quil possédait au même lieu, en terres, champart, hôtes et censives, avec le consentement de Raoul Chicart, chevalier, et de Pierre de Cornillon, dans le fief desquels les biens donnés ou vendus se trouvaient.
Les Hospitaliers qui remplacèrent les Templiers à Charny, en complétèrent le domaine et la seigneurie, en achetant en 1457, de Jacqueline des Essars, dame de Charny, tous les droits et parts quelle avait dans cette terre, avec les fiefs des Rabaches, des Douaires et de Beauvais qui en dépendaient.
La visite prieurale de 1495 contient sur Charny, membre de Choisy, ce qui suit: « Empres de Soysy, a ung villaige a deux traicts darc, nommé Charny, lequel donna une dame dudit lieu de Charny en partie; auquel a XX a XXV habitans qui sont de la justice de la religion tenue en partie en fief de Monseigneur lévesque de Meaulx, et à cause de ladite jurisdicion y a justice dressée à troys pilliers. »
La maison de Charny se composait, au XVIe siècle, dune ferme avec 350 arpents de terre. Le Commandeur avait dans léglise du lieu, tous les droits honorifiques, et la dîme sur tout le territoire. Il possédait encore des terres aux environs de Charny, à Messy, Vineuil, Vinantes, Chaconin, Neufmoutiers, etc. Il avait un moulin à blé à Précy, avec des cens au dit lieu, ainsi quà Congy.
Le revenu de Charny et de ses dépendances était, en 1456, de 218 livres 2 sols; en 1664, de 830 livres; en 1757, de 6.000 livres.
Domus Hospitalis La Trasse
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, commune: Villeroy — 77
Domus Hospitalis La Trasse
Les Templiers commencèrent à posséder en ce lieu un bois quon appelait Malterre, « nemus de Malaterre » quun seigneur des environs, Guillaume dAnnet « de Alneto », leur donna, ainsi que le constatent des lettres de Roric, archidiacre de Meaux, de lannée 1176. Ce bois contenait une centaine darpents de terre.
Il ny avait dabord à La Trace quune simple grange, destinée à renfermer la récolte des terres ou le produit des dîmes que les Templiers pouvaient avoir là. Un chevalier, du nom de Renaut dAzy, par des lettres expédiées sous le sceau de G., évêque de Meaux, de lannée 1210, renonça, moyennant 200 livres, monnaie de Provins, en faveur de la maison de la chevalerie du Temple de Choisy, à une rente de deux muids davoine et de deux muids dhivernage, quil avait droit de prendre chaque année sur la grange du Temple de La Trace, « in Granchia Templi de La Trace. »
Plus tard, cette grange devint une ferme et une maison seigneuriale. Nous voyons en 1485 le Grand-Prieur de France, commandeur de Choisy, faire bail à un nommé Robert Monnier, de lhôtel et ferme de La Trasse, avec 300 arpents de terre arable, prés et pâtures, ensemble de la justice, des exploits et amendes du lieu, moyennant une redevance annuelle de dix-huit muids de grains, deux tiers en blé et un tiers en avoine, trois pourceaux, six moutons et six chapons.
En 1593, le revenu de La Trace était de 400 écus sol. Il sélevait en 1664, à 3.550 livres, outre lobligation au fermier de faire dire chaque semaine une messe dans la chapelle. En 1733, La Trace rapportait 5.000 livres; en 1780, 8.500 livres.
Le bois de La Trace était loué en 1612, 300 livres, et en 1645, 900 livres, sans y comprendre la garenne.
Domus Hospitalis Saint-Mesmes
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, commune: Saint-Mesme — 77
Domus Hospitalis Saint-Mesmes
En janvier 1250, Guy de Basonville « de Basonivilla », alors Grand-Maître du Temple en France, accordait à rente à un nommé Garin le Sueur, « Garino Sutori » de Saint-Mesmes, une maison appartenant au Temple de Choisy, située à Saint-Mesmes, « quamdam domun Templi de Soisiaco sitam apud Sanctum Maximum », touchant au cimetière du lieu, et en face de la grange du dit Temple, pour 12 sols tournois de redevance, payables chaque année à la Saint-Remi, en la maison de Choisy.
Les Templiers donnèrent, en 1304, à bail perpétuel, aux abbés et religieux de Ruricourt, au diocèse de Beauvais, pour la commodité de leur prieuré de Saint-Mesmes, les grosses dîmes quils avaient au dit lieu, avec la grange pour les renfermer, mais sous la réserve de tous leurs droits de justice et de seigneurie. La redevance à payer par les religieux de Ruricourt, chaque année, était fixée à neuf muids de blé et quatre muids davoine.
Les Hospitaliers, en succédant aux Templiers, ne trouvèrent plus à Saint-Mesmes ni maison ni terres; il ne restait que les rentes dont nous venons de parler, et certains cens et revenus seigneuriaux, qui étaient affermés, en 1664, avec la dîme de Vinoie et 34 arpents de terre à Vineuil, 2.000 livres, et en 1733, 2.650 livres.
Domus Hospitalis Lagny-sur-Marne
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Torcy, Canton: Lagny-sur-Marne — 77
Domus Hospitalis Lagny-sur-Marne
Les Hospitaliers, en possession du Temple de Lagny, passèrent des baux à cens et à rente perpétuelle des maisons et des terres dont nous venons de parler, sans même en excepter leur maison seigneuriale.
Voici un état de ces biens dressé en 1366, avec les cens dont ils étaient tenus envers labbé du couvent de Lagny.
« Premièrement, une maison en laquelle les frères du Temple souloient demourer, assise à Lagny, au lieu dit Le Temple, et la tient à présent a loyer Gilet Bonnet, qui doit de même cens à labbé de Lagny, IIII sols.
Item deux autres maisons audit lieu, rue de la Planchette, XVIII deniers.
Item le VIIIe partie dune maison ou demeure Messire Jehan Mancel, curé de Saint-Fursy, tenant à léglise Saint-Fursy, IIII deniers.
Item un jardin où jadis eu une maison séant en la rue de la Boniterie, VI deniers.
Item une autre maison appelée « La Caiolle », en la rue du Pont, VIII deniers.
Item la maison de « La Cheuverrie », tenant aux viez fossés de lAumosne; dautre part aux fossés de la ville, XII deniers.
Item trois aultres maisons en la rue de Darnestal, dont une tenant à lostel de lAngle (lAnge), XXVI deniers.
Item deux aultres maisons contigues à la porte de Vacheresses, XVI deniers.
Item deux granches contigues aux deux susdites maisons, XII deniers.
Item une maison et jardin séans en la rue de la Bretonnerie, XIII deniers.
Item une maison en la rue du Vivier, VI deniers.
Item III arpens de pré en la praierie de Laigny, assez près du Relief, IIII sols.
Item VII arpens de pré entre la rivière et le pré de la Maladerie, XII deniers.
Item I arpent et demi tenant au long du Hault-Chemin, XVIII deniers.
Item III arpens tenant au pré de la Maison-Dieu, IIII sols.
Item III quartiers de terre, au-dessous de la chaussée de Bescherelle, VI deniers.
Item XII quartiers derrière le moustier Saint-Laurent, tenant à le voye du four du Boye, XIIII deniers.
Item II arpens et demi au terrouer de Tielliel, XVIII deniers.
Item VII quartiers de terre au dessoubs Saint-Thiebault, XVI deniers.
Item V quartiers de vigne assis à la Sainte-Fontaine, X deniers.
Item I arpent de vigne séant à Chaugny, X deniers.
Item I demi-arpent de vigne au lieu dit es Glissières, VI deniers.
Les cens et rentes seigneuriales que la commanderie percevait à Lagny, étaient, au siècle dernier, réduits à peu de chose, et ne sont mentionnés dans les comptes que pour mémoire.
Domus Hospitalis Crécy-la-Chapelle, ancien Crécy-en-Brie
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Crécy-la-Chapelle — 77
Domus Hospitalis Crécy-la-Chapelle
Dans cette charte, figurent comme témoins Jobert Briard, maître du Temple à Paris, et frère Nicolas, commandeur « procurator » de la maison de Choisy.
Domus Hospitalis Monthyon
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, commune: Villeroy — 77
Domus Hospitalis Monthyon
Ces lettres contiennent, en outre, une donation au même Hôpital, par un seigneur, du nom de Jean Leboeuf, « Johanes Bos », de dix arpents de pré dans lîle de Condé, « in insula de Cunde (Condé-Saint-Libère). »
Lannée suivante, André de Neufmoutier, « de Novo monasterio », donna à la maison de lHôpital, onze arpents et demi de terre devant le même essart de la maison de Monthyon, de lautre côté de la voie, pour lesquels André reçut des Hospitaliers vingt-cinq livres, et devait avoir par reconnaissance, chaque année, un setter de froment. Cette donation fut confirmée, en 1190, par le dit Simon, évêque de Meaux.
Pendant le cours du XIIIe siècle, les Hospitaliers continuèrent à recevoir des donations et à faire des acquisitions pour leur maison de Monthyon. De ce nombre, nous citerons la donation qui leur fut faite en 1243, par Aveline du Ru et Pierre, son fils, dune partie de la terre et seigneurie de Monthyon, consistant en terres arables, prés, vignes, hôtes, cens, champart et une maison; le tout tenu en fief de Jean de Hautvillers, et en arrière-fief, de Jean des Barres, « de Barris », seigneur dominant, qui confirmèrent cette donation en abandonnant tous leurs droits sur la seigneurie cédée.
Une acquisition assez importante est encore faite en 1244, de Marie, femme du seigneur Thomas de Gemmart, chevalier, ayant pour objet soixante arpents de terre à Monthyon, avec les cens et champart en dépendant, et mouvants du fief de Jean de la Grue, écuyer, qui confirmait cette cession en 1247, avec messire Colin de Pomponne, second seigneur du fief.
Cédant aux instances des frères de lHôpital, Philippe, roi de Navarre, comte de Champagne et de Brie, leur accordait, en 1285, des lettres damortissement pour leur maison de Monthyon et les biens qui en dépendaient, afin den jouir par eux librement et sans aucune charge ni taille, avec la haute, moyenne et basse justice.
Toutefois la terre et seigneurie de Monthyon nappartint entièrement aux Hospitaliers que lorsquils eurent acheté, en 1302, de Jean de Monthyon, chevalier, et en 1371, de Jacques de Monthyon, écuyer, tout ce quils pouvaient encore avoir là en domaine, fiefs, droits de cens et justice.
Deux fiefs principaux relevaient de Monthyon, ainsi que nous lavons dit: le fief de « Jossigny », situé à Monthyon, et le fief du « Verger », à Saint-Gobert (commune de Barcy). Le premier appartenait, en 1547, à Jean Legendre, et avant lui, à Robert de Jossigny; le second qui, dabord, appartenait à Jacques de Monthyon, puis, en 1547, à la dame De Fresne, était possédé en 1623, par les demoiselles dAnnet et, après elles, par Jacques dAnnet, évêque de Toulon, qui le vendit en 1651, à lhospice des Incurables à Paris.
Les guerres du XIVe siècle causèrent de grands dommages à la commanderie de Monthyon. Elle fut dévastée et entièrement ruinée par les incursions que faisaient dans les campagnes les gens darmes qui étaient venus faire le siège de Meaux. On lafferma ensuite vingt livres, mais à la charge par les preneurs den relever les bâtiments, de remettre les terres en culture, de restaurer et faire desservir les chapelles de Monthyon et de Meaux.
A la fin du XVe siècle, le revenu de Monthyon nétait encore que de 153 livres. Cette maison nétait pas encore rétablie des pertes quelle avait éprouvées. Cest ce qui décida Emery dAmboise, alors Grand-Prieur de France, et commandeur à la fois de Choisy-le-Temple et de Monthyon, de réunir Monthyon à Choisy, et de ne plus faire de ces deux commanderies quune seule à lavenir.
Cela nempêcha pas dentretenir, comme par le passé, à Monthyon, un chapelain pour le service de la chapelle, où il était dit trois messes par semaine.
Monthyon, devenu membre de la commanderie de Choisy, comprenait au XVIe siècle, 250 arpents de terre, en labour, bois et prairie. Il y avait encore des friches quon nommait les Sablons de Saint-Soupplets, de Monboulon et de Maufondée, qui sétendaient depuis le village de Saint-Soupplets jusquau Plessis-lEvêque.
Son revenu, en 1664, était de 2.000 livres, y compris les cens et revenus seigneuriaux. Il était en 1733, de 2.500 livres; en 1787, de 4.000 livres.
Domus Hospitalis Le Plessis-du-Bois
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, Commune: Villeroy — 77
Domus Hospitalis Le Plessis-du-Bois
La maison du Plessis était située au lieu dit la Fineuse, tenant au chemin de Cuisy, et aboutissant à celui de Dammartin à Meaux.
En 1495, la maison nexistait plus; il nen restait que les terres, au nombre dune trentaine darpents, qui furent réunies au domaine de la commanderie.
En 1538, le Grand-Prieur de France céda tous les cens et droits seigneuriaux quil avait au Plessis, à Iverny et à La Baste, à Mathieu de Longuejoue, évêque de Soissons, seigneur en partie du Plessis et dIverny, sous la réserve seulement de la justice foncière quil voulut conserver.
Hôpital de Dammartin
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Dammartin-en-Goële — 77
Localisation: Hôpital de Dammartin
Cette maison était probablement celle quun nommé Accard Lebeuf, leur avait donnée en 1220 ; laquelle était située rue du Bois, et dont dépendaient une vigne et une cuve dite du Tilleul, se trouvant vis-à-vis le pressoir de Chambrefontaine.
Laurence, vicomtesse de Corbeil, fit don en 1233, à la maison de lHôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, de cinq arpents de terre à Dammartin, au lieu dit la Croix-de-Pierre.
Dammartin était autrefois un membre de la commanderie de Monthyon. On ignore ce que devint ce petit domaine. Il ne restait plus au XVIe siècle, à Dammartin et à Saint-Mard, que des cens et renies de peu de valeur, que le Commandeur de Choisy faisait recevoir chaque année. A Villeneuve-sous-Dammartin, la commanderie possédait une dime qui lui rapportait, en 1664, 1.900 livres.
Hôpital de Dieu-Lamant
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Crécy-la-Chapelle, commune: Villemareuil — 77
Localisation: Hôpital de Dieu-Lamant
Plusieurs sentences du bailli de Meaux, des années 1336 et 1351, maintiennent et confirment les droits de voierie et de haute, moyenne et basse justice, quavaient les Hospitaliers dans leur terre de Dieu-Lamant, qui comprenait, en 1664, une maison seigneuriale avec chapelle, bâtiments dexploitation, et 300 arpents de terre affermés alors 1.600 livres.
Le domaine de Dieu-Lamant comportait auparavant plus de terres. M. Maupetit, dont nous avons parlé, avait découvert quon en avait détourné et usurpé 330 arpents. Nous avons dit les raisons qui ont empêché lOrdre de procéder à la revendication de ces terres. Les frais de procès auraient peut-être dépassé alors la valeur des biens réclamés.
Hôpital de Meaux, Hôtel de lHorloge
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Cantons: Meaux — 77
Localisation: Hôpital de Meaux, Hôtel de lHorloge
Les maisons étaient au nombre de huit:
La première, vulgairement appelée la maison de lHorloge, sur le grand marché de Meaux, avait une chapelle;
La seconde, quon disait, « A lImage-Saint-Jean », était dans la rue du Château, et avait aussi une chapelle;
La troisième, nommée la « Longue-Allée », dans la rue Saint-Remi;
La quatrième, appelée « lHôtel de la Loge », et les autres, situées rue des Poulies, rue des Vieux-Moulins et rue du Grand-Chatel.
Les moulins étaient au nombre de quatre:
Le premier, sur le pont de Meaux, se nommait le moulin du Grand-Prieuré de France;
Le second, sur le même pont, sappelait le moulin de Monthyon;
Le troisième était connu sous le nom de Passavent;
Et le quatrième, qui était un moulin à tan, se trouvait sur le pont de la ville.
Il ne restait des maisons, à la fin du XVIe siècle, que lhôtel de lHorloge et celui de Saint-Jean. Le premier appartenait alors à la commanderie de Choisy; et le second cessa de lui appartenir en 1633, lorsquil fut donné à la commanderie de Moissy-le-Temple, quon venait de créer.
Les autres maisons avaient été données en arrentement perpétuel, et ne faisaient plus partie du domaine de lHôpital.
Quant aux moulins, il nen restait plus quun seul au XVIIe siècle; les autres étaient tombés en ruines. Lemplacement quils occupaient avait également été arrenté au profit de la commanderie.
En 1733, le revenu de lHôpital dans la ville de Meaux était de 635 livres par an.
Le revenu général de la commanderie de Choisy était, en 1495, de 498 livres 18 sols; en 1583, de 12.000 livres; en l664, de 25.600 livres, en 1783, de 38.000 livres.
Commandeurs de Choisy-le-Temple
Comme la commanderie, du jour quelle appartint à lHôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, a été constamment attachée à la dignité du Grand-Prieur de France, même après son démembrement de 1633; ses commandeurs ont toujours été les Grands-Prieurs, à commencer en 1313, par Simon le Rat. On en trouvera ci-devant la liste.Anciens Commandeurs de Monthyon
1356. Frère Jehan de Braietel.
1358. Frère Simon Clignet.
1387. Le chevalier Adam Boulard, Grand-Prieur.
1409. Frère Pierre de Provins.
1412. Frère Jehan de Berneville.
1424. Frère Henri Loup, infirmier de Rhodes.
1456. Frère Jehan de Francières.
1473. Frère Jehan de Chailly.
1495. Le chevalier Emery dAmboise, Grand-Prieur.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Retour