Commanderie de Bordeaux
§ 1. — Temple de BordeauxDépartement: Gironde, Arrondissement et Canton: Bordeaux - 33
Domus Hospitalis Bordeaux
Grâce à cette fusion de deux circonscriptions importantes, la commanderie de Bordeaux devint une des plus considérables du midi, et bientôt après cette époque, la nécessité du morcellement de cette circonscription simposa aux déterminations des supérieurs de lOrdre qui créèrent la commanderie dArcins. Cette mesure fut loin dêtre du goût du chevalier Arnaud-Bernard Ebrard, Commandeur de Bordeaux, qui ne sy soumit quavec la plus grande difficulté. Lexemple dinsubordination donné ainsi par un des dignitaires de lOrdre, semble avoir été contagieux : aussi voyons-nous ce commandeur obligé de réclamer à son tour lautorité du Grand-Maître, Fernand de Hérédia contre un religieux de lOrdre, frère Bernard de Bocard, qui avait usurpé sur la commanderie le membre du Bouchet, situé dans le diocèse de Dax, occupé de vive force le château, et refusait de le rendre à son légitime propriétaire. Une bulle du Grand-Maître, datée dAvignon, le 10 du mois de septembre 1875, enjoignit au chevalier récalcitrant de restituer au commandeur de Bordeaux ce quil lui avait enlevé et de comparaître devant le conseil suprême de lOrdre pour y rendre compte de sa conduite (1).
Une discussion du même genre se produisit dans le courant du XVe siècle. Le Grand-Prieur de Toulouse, P. de Raffin, ayant prononcé la réunion à la commanderie de Cazalis des membres de Cunctis et Parentis, Saint-Geniez et Billos, qui dépendaient jusqualors de celle de Bordeaux, le commandeur de cette dernière, Guyot de Montarnal, réclama énergiquement la restitution de cette partie de ses domaines. Le Grand-Prieur, Pons de Maleville, transigea avec lui et, pour calmer son mécontentement, consentit à lui rendre les membres enlevés à sa commanderie, et, accorda en échange à son compétiteur Asques et Barbefère, qui avaient été joints quelque temps auparavant à la circonscription de Bordeaux (4 juin 1485) (2).
Les commandeurs de lhôpital Saint-Jean, à peine en possession de lhéritage des Templiers, sempressèrent dabandonner leur modeste habitation du Bout du Pont, pour venir sinstaller dans la magnifique résidence qui élevait ses puissantes murailles auprès de léglise du Temple. Peu à peu cependant, comme les occupations guerrières des chevaliers au-delà des mers et leur prédilection pour les donjons féodaux, quils possédaient dans la campagne, rendaient très rares leurs séjours dans le Temple de Bordeaux, ils négligèrent de veiller à lentretien et à la conservation de ces vieux bâtiments. A la fin du XVIIe siècle, le commandeur Emmanuel de Chabaud Tourette, Receveur de son Ordre au Prieuré de Toulouse, fit construire sur les ruines de la demeure féodale des Templiers un somptueux hôtel, qui servit définitivement de demeure aux chevaliers de Saint-Jean jusquà la Révolution (3).
Non loin de là, sur un terrain, dépendant de lancien Temple de Bordeaux, un chevalier dAbsac de la Douze obtint du chapitre provincial de Toulouse lautorisation de faire construire à ses frais une chapelle, qui fut placée sous le vocable de Sainte-Catherine (1594) (4). Dans cette église, qui nexiste plus de nos jours, mais qui a donné son nom à une des principales rues de la ville, nous voyons, peu dannées après, venir sétablir la confrérie des maistres tapissiers et contrepoinetiers de Bordeaux Le chevalier de Chabaud-Tourette, Procureur du commandeur de Mélignan, leur avait accordé lautorisation dexercer leur dévotion et piété dans la dicte chapelle, à la condition de se charger de son entretien et de son luminaire, il leur avait même permis dy ensevelir les confrères décédés, sils consentaient à y faire placer une cloche à leurs frais (18 mars 1631) (5).
Les dépendances de la commanderie étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie dArcins, leur nombre saccrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine. Ses principaux membres étaient :
Le Vigean, Blanquefort, Eysine, Martignas, Salles, Billos, Cunctis, Parentis, la Grave dAmbarès, Arbeyre, avec son annexe Saint-Pierre-de-Vaux, Cadarsac, la Lande, Pomeyrols et Chalauze près de Libourne.
Marcenays, Queynac, Mayrigue, dans le Fronsadais.
Salebruneau, Puch, Mauriac, Frontenac, Buch, Saint-Léger, en Bazadais.
Bénon en Médoc et ses dépendances La Grayanès, Pellecahut, Saint-Germain dEsteuil, Mingot, Marcilhan, Castelnau-de-Médoc, Saint-Sauveur, Verteuil, etc.
En 1752, la commanderie de Bordeaux était affermée 16.500 livres ; les charges sélevant à la somme de 3.165 livres, réduisaient son revenu net à 13.335 livres.
2. — Hôpital Saint-Jean de Bordeaux.
Si létablissement des Hospitaliers de Saint-Jean dans la ville de Bordeaux était moins important que celui des Templiers, il nen est pas moins vrai que le nombre de ses dépendances dans la contrée avoisinante témoigne pourtant dune assez grande prospérité. Du reste, un vieux cartulaire dont nous aurons loccasion de reparler dans la suite, mentionne que les plus anciennes donations leur furent faites dans le pays au temps du Prieur Gérard, cest-à-dire aux premières années du XIIe siècle. Avaient-ils à cette époque un établissement dans la ville même de Bordeaux ? Cest ce dont nous doutons fort, sans pouvoir néanmoins rien affirmer. On les trouve, au commencement du XIIIe siècle, occupés à sy créer une résidence.
En lannée 1224, le doyen et le chapitre de la cathédrale Saint-André étaient vivement irrités de la construction dun oratoire, que venaient délever les chevaliers de Saint-Jean, sur le territoire de leur paroisse, au bout du Pont-Neuf de Bordeaux Laffaire soumise au jugement du Saint-Siège, fut renvoyée de Rome à la décision de trois commissaires, Ranulphe, évêque de Périgueux, A. de Sammathie, archidiacre du chapitre de Saint-Front, et labbé de la Peyrouse. Ceux-ci, après avoir examiné les droits des deux parties, rendirent leur jugement à Bordeaux, le mardi après Pâques de lannée 1224 : pour réparer envers les chanoines les dommages que devait leur causer lérection de la chapelle du bout du Pont, les Hospitaliers, devaient leur payer une rente annuelle de 60 sols ; sils refusaient de sacquitter de cette redevance dans les délais fixés, le doyen du chapitre avait le droit de confisquer la clef et les ornements de loratoire et dy faire célébrer les offices à son profit, jusquà ce quil se fut complètement indemnisé. Si les Hospitaliers bâtissaient à lavenir une autre chapelle dans la ville de Bordeaux, ils sengageaient à partager avec les chanoines tout ce quils recueilleraient, à lexception des chevaux, vêtements, armures, etc., donnés pour le service de la Terre-Sainte. Ils devaient également partager les frais de sépulture de toute personne qui, malade hors de la maison de Saint-Jean, mourrait revêtue du manteau de lOrdre ; à moins quelle ne se fût transportée à lhôpital à pied, sans sappuyer sur le bras de personne ou à cheval, sans y être soutenue et sans avoir été aidée pour y monter ou pour en descendre ; auquel cas elle était considérée comme faisant partie de la maison et les Hospitaliers ne devaient rien au chapitre. Le Grand-Maitre Guérin de Montaigut, comme nous le lisons dans Vertot, parcourut cette année-là les différentes circonscriptions de son Ordre, pour y recueillir des subsides ; à son passage à Bordeaux, il confirma cet accord et apposa au bas de cette charte son sceau, à côté de ceux du commandeur, P. de Loupe, du Doyen et du chapitre de Saint-André (6).
Dans la suite, un des commandeurs de Bordeaux tenta de saffranchir de ce tribut, dautant plus onéreux que la translation de la résidence des Hospitaliers dans la maison du Temple leur rendait la chapelle du bout du Pont, moins indispensable pour leur usage et peu productive en revenus. Mais, leur charte en main, les chanoines réclamèrent énergiquement le maintien de leurs droits. Peu versé dans la jurisprudence, dédaignant de jeter les yeux sur le vieux parchemin, le chevalier Jacques de Brion répondit par des menaces, déclarant que, si on osait le poursuivre devant les tribunaux, il saurait bien sadresser aux conservateurs des privilèges de lOrdre pour leur créer des embarras et se débarrasser de leurs importunités. Malgré les paroles arrogantes du commandeur, le Doyen remit sa plainte au sénéchal de Guyenne, lorsque la mort de Jacques de Brion vint donner une solution pacifique à cette affaire ; son successeur, le chevalier Salvat de Sorhocle consentit à reconnaître la justice des réclamations des chanoines et promit de se conformer à la transaction de 1224 (20 juin 1467) (7).
Si nous revenons un peu sur nos pas, nous trouvons, au milieu du XIVe siècle, les Hospitaliers en discussion avec une autre autorité ecclésiastique de la ville, Arnaud Gérard, Prieur de lhôtel Saint-Jacques de Bordeaux. En 1353, le commandeur Arnaud-Bernard Ebrard, fit exposer à vénérable seigneur Ratier, abbé de Moissac et conservateur des privilèges de lOrdre des Hospitaliers, que, daprès un ancien usage, un prêtre de lhôpital Saint-Jean se rendait chaque année, le jour de la fête de la chaire de Saint-Pierre, à léglise Saint-Jacques, y disait la messe et recevait du Prieur quatre livres de bonne monnaie bordelaise ; que cet usage, le Prieur Arnaud Gérard refusait de le continuer et que, depuis plusieurs années, il navait pas payé la rente accoutumée. Le Révérend Seigneur, Hélie, abbé de Saint-Sauveur de Blaye, à qui labbé de Moissac avait remis le soin de lenquête et du jugement, se prononça en faveur du commandeur et lofficial de Bordeaux donna aux chapelains de Saint-Michel, de Saint-Eloi et de Sainte-Colombe lOrdre dobliger le Prieur à se soumettre à cette sentence. Toutefois, ce dernier ayant soulevé de nouvelles difficultés et formulé de graves griefs contre le commandeur, une transaction fut conclue, par laquelle les Hospitaliers devaient continuer à faire dire la messe annuelle de la fête de Saint-Pierre, se contentant pour cela dune rente de 20 sols bordelais (1365) (8).
Ayant abandonné, ainsi que nous lavons vu plus haut, leur modeste établissement du Pont-Saint-Jean, les Hospitaliers durent par négligence le laisser tomber en ruines ; il nest plus fait mention que de la chapelle dans les procès-verbaux de visites de la commanderie. Le nom de Saint-Jean, que porte encore le quartier de la ville est le seul souvenir qui subsiste aujourdhui de la demeure des chevaliers de lHôpital.
S 3. — La Grave dAmbarès
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Bordeaux, Commune: Ambarès-et-Lagrave - 33
Domus Hospitalis La Grave dAmbarès
En lannée 1321 le commandeur Pierre dArbussac et noble Amalvin de Barès, seigneur de Montferrand, se disputaient le droit de justice sur les habitants de la Grave dAmbarès. Grâce à lintervention decclésiastiques, amis de la justice et de la concorde, les deux parties consentirent à terminer leurs débats par une transaction amicale : le commandeur devra avoir la moyenne et la basse justice et son tribunal ne pourra connaître que des causes inférieures à 5 sols bordelais, la haute justice revenant de plein droit au seigneur de Montferrand ; les habitants devront se rendre aux monstres ordonnées par ce dernier et le suivre en guerre, partout où il les conduira, excepté contre le duc dAquitaine ou lEglise ; le commandeur et les Hospitaliers auront le droit de chasser, avec des chiens, des oiseaux et des furets, les lièvres, les lapins, les perdrix, les renards et les loups, partout où ils voudront, dans la châtellenie de Montferrand. Les articles de ce traité furent jurés par les deux chevaliers qui promirent de les observer à perpétuité sous peine de 1,000 livres tournois (9).
Sur le verso du parchemin, on trouve cette note écrite de la main de quelque archiviste du Prieuré de Toulouse pendant le XVIIIe siècle : « Ne faut monstrer cette transaction parce que maintenant le commandeur a toute la justice. »
En effet, soit quils leussent acheté régulièrement des seigneurs de Montferrand, soit quils sen fussent emparés, les chevaliers de Saint-Jean parvinrent à se la faire reconnaître légalement. Au commencement du XVIIe siècle, la baronnie de Montferrand fut acquise par le maire et les jurats de la ville de Bordeaux, qui la payèrent 40.500 livres et laissèrent la justice au Roi : le commandeur de Bordeaux protesta contre ce traité et fit reconnaître par le Parlement la validité de son titre de seigneur haut justicier de la Grave-dAmbarès (10), que nous voyons figurer jusquà la fin sans conteste dans les procès-verbaux de visites. Les chevaliers possédaient dans cette localité un ancien manoir féodal, que la suite des siècles avait transformé en une simple maison seigneuriale.
§ 4. — Arveyres. — Cadarsac. — Fargues.
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis Arveyres
A cette première donation vint sajouter plus tard celle de la seigneurie complète du lieu dArveyres ; nous ne trouvons que la simple mention de cette charte dans un ancien inventaire. Le jour de la fête de Saint-Félix, en lannée 1231, Raymond Gombaud, seigneur de Vayres, donna à lOrdre du Temple le territoire dArveyres, situé dans sa châtellenie ; il se réservait quen cas de guerre les Templiers viendraient le secourir de tout leur pouvoir (12). Quelques années après Guitard du Borg, gendre de Raymond Gombaud, voulut disputer aux chevaliers du Temple la juridiction dArveyres ; mais, ayant reconnu ses torts, il leur offrit, comme réparation, la cession du bois de Tilhède et la faculté de faire embarquer, sans pajer de droits, leurs denrées à deux ports voisins qui lui appartenaient sur la Dordogne (12).
Cadarsac
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis Cadarsac
En 1369, le cadavre dun étranger fut trouvé sur le territoire de Cadarsac, où les Hospitaliers possédaient un château féodal et dont ils étaient seigneurs hauts justiciers. Le bailli du commandeur venait de faire procéder à son ensevelissement, lorsque le Prévôt royal du Pays dentre-deux-mers crut loccasion favorable pour chercher à semparer de la haute justice de Cadarsac, sur laquelle il élevait des prétentions peu justifiées ; il se présenta avec ses hommes darmes, pour exhumer ce cadavre et faire acte de haute juridiction, en procédant lui-même à sa nouvelle sépulture. Mais le Commandeur proteste hautement en faveur du maintien de ses droits et parvint à triompher de son adversaire (13).
Fargues
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne, Commune: Langon - 33
Domus Hospitalis Fargues
Le château des commandeurs à Arveyres était un sombre manoir féodal, qui avait conservé jusquà la fin son aspect guerrier, « entouré de hautes murailles, garnies de créneaux, et labord de son pont-levis protégé par un ravelin (17). »
§ 5. — Lalande-de-Pomerol (Lalande). — Pomerol (Pommeyrols)
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis Pomerol
Comme tout le reste du Bordelais, cette contrée fut le théâtre de luttes sanglantes, pendant les guerres des XIVe et XVe siècles. Dans les dernières années du règne de Charles V, chassés dune partie de cette contrée, les Anglais ny conservèrent plus que quelques places fortes, hors de lenceinte des quelles ils nosaient guère saventurer. Le 22 novembre 1380, dans la salle capitulaire du couvent des Frères Mineurs de la ville anglaise de Libourne, se présanta frère Jehan Former, religieux de lOrdre de Saint-Jean. Il venait avec une bulle du Grand-Maître, qui le nommait à la commanderie de la Lande, requérir, au nom du Grand-Prieur de Toulouse le Commandeur de Queynac, frère Bernard Bacquart, de le mettre en possession de ses nouveaux domaines. Or ce dernier, compromis sans doute par le parti anglais, avait jugé prudent dabandonner son château de Queynac pour se réfugier dans le couvent de Libourne, et se trouvait en présence dune situation étrangement embarrassante. La Lande et Pomeyrols étaient au pouvoir des ennemis de son très-souverain seigneur, le Roi dAngleterre, et ces terribles Français étaient bien capables de lui faire un mauvais parti, sil venait à tomber entre leurs mains. Pour se tirer de ce mauvais pas, le commandeur réunit dans la salle du couvent quelques habitants de la Lande et de Pomeyrols comme lui, réfugiés dans la ville de Libourne, et les somma de reconnaître frère Jean Former pour leur seigneur. Cette première installation achevée, le commandeur de Queynac chargea un religieux donat de la Maison Lande, moins connu et moins compromis que lui, et pouvant sans danger saventurer dans la campagne, daller accomplir à sa place la mission qui lui souriait si peu (19).
Mais la guerre était encore bien loin de sa fin : la France était destinée à traverser, avant darriver à sa délivrance providentielle, une longue période de désolation. Aussi cette contrée, où la lutte fut plus ardente quailleurs, se trouva-t-elle à la fin complètement anéantie et ruinée. Si nous voulons connaître létat de ce malheureux pays, même longtemps après la fin des hostilités, écoutons le commandeur de Bordeaux, Antoine de Murat, faisant, en lannée 1470, le dénombrement de ce quil possédait aux environs de Libourne, à messire Charles dAlbret, seigneur de Sainte-Baseille, Gensac, Villefranche, Puynormand, Vayres, et vicomte de Castelmauron ; après avoir énuméré ses droits et ses privilèges, le chevalier exposa « que, par les grans guerres et stérilités qui furent au pays bordelois mesmement en la chastellenie de Puynormand, la paroisse de Saint-Johan de la Lande est demeuree longtemps vacante et totalement destruicte, en telle manière que icelle paroisse et la plus grande part de la dicte chastellenie de Puynormand et autres parties circonvoysines sont tombées en ruines et totalement inhabitables (20) »
Après sêtre relevés avec difficulté de cette crise terrible, les commandeurs de la Lande eurent encore des orages à supporter, Ils durent soutenir des luttes acharnées pour la conservation de leur droit de haute justice dans cette localité. Avaient-ils ce droit depuis lorigine, ou sen étaient-ils emparés à la suite de cette période troublée, cest ce que nous ignorons ; toujours est-il que, vers la fin du XVe siècle, nous voyons le chevalier Odet de las Graulas, commandeur de Bordeaux, porter ses doléances à la chancellerie du Parlement de cette ville, et exposer quà lexemple de ses prédécesseurs, il avait toujours joui sans conteste des droits et prérogatives de seigneur haut justicier de Lalande, que ses vassaux avaient toujours été exempts des services de guet et de garde au château de Puynormand ; que, malgré cela, Jean Bonnemin et Richard du Fraël, juge et procureur du seigneur de Puynormand, avaient revendiqué pour ce dernier la haute juridiction de Lalande, dépouillant le commandeur de ses prérogatives, entraînant de force ses vassaux devant leur tribunal et faisant plusieurs auprès extorsion et nouvelletés indues. Malgré les lettres quOddet de las Graulas obtint de la chancellerie et qui le maintenaient dans ses droits (1489) (21), il ne paraît pas que ses successeurs aient pu conserver les prérogatives quil leur avait léguées. Nous voyons en effet, lors de la vente de la terre de Puynormand par les commissaires de Sa Majesté, le commandeur B. de Mélignan se contenter de la déclaration que dans cette vente nétait compris aucun des droits des chevaliers, mais seulement celui de justice de la Lande, qui appartient au Roi, comme seigneur de Puynormand (1602) (22).
Il arrivait aussi que de temps à autre les commandeurs de la Lande abandonnaient leur rôle de victimes pour devenir agresseurs à leur tour. Le commandeur Pierre de Ribon, qui avait, sinon des droits, au moins des prétentions, sur les dîmes de la petite chapelle de Bussac, située sur les confins du Périgord et dépendant de labbaye de Cellefraix en Augoumois, résolut demployer à défaut de titres, la violence pour sen rendre maître. A la tête dune troupe de gens armés darbalètes et dépées, il se transporta devant la porte de la chapelle et en enleva les gerbes de la dîme, qui y avaient été déposées. Le Parlement saisi de la plainte de labbé de Cellefraix, dût rendre un arrêt contre le commandeur pour cette expédition violente (23) ; il nest plus fait mention de cette prétention dans la suite.
§ 6. — Marcenais. — Queynac. — Saint-Michel-de-Rivière.
Marcenais
Département: Gironde, Arrondissement: Blaye, Canton: Saint-Savin - 33
Domus Hospitalis Marcenais
En 1232, Guillaume Erra, chevalier du Bourg, sétait rendu dans léglise de Marcenais, où se trouvait réunie, sous la présidence dA, abbé de Saint-Vincent du Bourg, une nombreuse assemblée, composée de seigneurs du voisinage et de chevaliers du Temple ; il venait donner à la maison de Marcenais le moulin du Peyrat quil possédait sur la Saye ; pour assurer plus de validité à sa donation, G. Erra fit apposer, au bas du parchemin, les sceaux de larchevêque de Bordeaux, de labbé du Bourg et des principaux seigneurs présents à la cérémonie (24).
En 1250, le Temple de Marcenais recevait encore de la libéralité dun autre seigneur, Hélie Wilhelm, chevalier de Villegoriges, le moulin Vielh, situé également sur la rivière de la Saye (25).
Peu de temps après avoir pris possession de la commanderie de Marcenais, les Hospitaliers la supprimèrent, en la fondant dans celle de Bordeaux. Dans le courant du XIVe siècle, messire Raymond, vicomte de Fronsac, avait obtenu des habitants de Marcenais, qui relevaient de lui, un secours extraordinaire en blé, vin et argent, pour faire face à certains besoins pressants, où il se trouvait. Mais les vassaux craignant que leur seigneur fût tenté dabuser de la situation, en transformant le don gratuit en redevance ordinaire, vinrent le prier respectueusement de déclarer quil ne se prévaudrait pas à lavenir de leur bonne volonté et ne leur réclamerait pas la subvention quils avaient consenti à lui accorder. Le vicomte de Fronsac accéda à ces justes désirs et leur octroya, le 14 juillet 1347, une charte solennelle constatant leurs droits et revêtue du sceau de ses armes (26).
Queynac
Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Galgon - 33
Domus Hospitalis Queynac
Saint-Michel-de-Rivière
Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Commune: La Roche-Chalais - 24
Domus Hospitalis Saint-Michel-de-Rivière
Enfin, sur le territoire désigné sous le nom de Chalauze, on voyait les ruines dun ancien édifice : cétait jadis léglise paroissiale de cette localité ; lenceinte des murs en démontre encore limportance. Elle fut dévastée pendant les guerres de Religion et le procès-verbal de la visite de la commanderie, en 1752, nous apprend que lon navait conservé que la chapelle de Saint-Jean, à cause de la dévotion des habitants de la contrée pour ce sanctuaire.
§ 7. — Sallebruneau
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne, Commune: Frontenac - 33
Domus Hospitalis Sallebruneau
Quelques années après, devançant lépoque fixée par cet accord, le sire Jean de Greilly cédait de son plein gré à son ami, G. de Villaret, devenu Grand-Maître de lOrdre, la haute juridiction de Sallebruneau. Celte charte, scellée par le noble donateur, est datée dAvignon, le 7 avril 1297. (29).
A peu près à la même époque la commanderie saccrût par suite des libéralités de quelques seigneurs du voisinage :
Antoine de Gordon donna, en 1280, sa terre de Buxs (30).
Le sire de Rauzan, en 1283, son moulin de Frontenac et le territoire de La Motte-Lucran, en se réservant une messe de requiem, chantée tous les ans le jour de Notre-Dame de Mars, pour le repos de son âme (31).
Dans les premières années du siècle suivant, nous voyons Bertrand de Savignac, commandeur des maisons de lHôpital dans le Bordelais, occupé à régler avec les nobles barons, Sans et Amanieu de Pommiers, lexercice de la justice à Buxs ; il fut convenu que la haute juridiction reviendrait à ces derniers et la basse aux commandeurs.
Après la réunion du domaine des Templiers à ceux de lOrdre de Saint-Jean, lenvie, excitée par cet immense héritage et la haine provenant des espérances déçues, suscitèrent contre ce dernier des attaques, que nous avons eu déjà loccasion de signaler ; elles semblent sêtre manifestées dans ces contrées avec un redoublement de violence. Les maisons de Villemartin, de Mauriac, de Roquebrune et de Sallebruneau furent longtemps en butte à des actes dhostilités de la part de puissants personnages : pour sen garantir, le chevalier G. de Ferrand, procureur de R. dOlargues, lieutenant du Grand-Maître, réclama et obtint la sauvegarde royale pour ces différentes maisons de son Ordre (1313) (32).
La suite des archives va nous apprendre que, malgré cette précaution, la période de troubles nétait pas terminée pour Sallebruneau. Cette seigneurie était environnée de puissants voisins qui ne laissaient guère de repos aux commandeurs.
La situation de ces derniers finit même par devenir si critique quen lannée 1477, nous voyons lun deux, frère Jean Taren, se rendre à la maison du Temple de Bordeaux et supplier le commandeur, Antoine de Murat, de vouloir bien accepter Sallebruneau, quil ne se sentait plus le pouvoir de défendre contre les attaques de nombreux gentils seigneurs et gentils hommes (33). Plus à même que le frère Taren, de tenir tête à lorage, soit par les ressources fournies par ses immenses possessions, soit par linfluence personnelle que lui assurait sa noble origine, le chevalier de Murat consentit à se charger de la commanderie de Sallebruneau et de la continuation de la lutte. Malgré cet acte de cession, lunion définitive de Sallebruneau à Bordeaux neut lieu que quelques années plus tard ; car nous trouvons encore plusieurs commandeurs de la circonscription de Sallebruneau.
A la tête de ses adversaires les plus acharnés se trouvaient les seigneurs de Rauzan ; ils voulaient enlever de vive force aux chevaliers de Saint-Jean, la juridiction de cette localité, en dépit des chartes qui devaient trancher la question. Les archives sont remplies du récit des expéditions que ces terribles voisins entreprirent dans ce but. Voici dabord messire Jacques Angevin, chevalier, baron de Rauzan, Pujols et Blandignac, qui, accompagné de son capitaine, de ses serviteurs, de ses laquais et dune foule de gens sans aveu, dévaste toutes les terres du commandeur, enlève ses vassaux, les emmène dans les prisons de son château et ne les relâche quaprès avoir exigé deux une forte rançon. La plainte, déposée par le chevalier B. de Gros, nous montre cette troupe semparant de tout le bétail, ou bien incendiant pendant la nuit les maisons habitées, aux cris de : Vive Rauzan ! Le Parlement ordonna une enquête sur ces faits criminels (1494) (34). Mais il paraît que la répression ne fut pas suffisante, puisquen lannée 1500, nous retrouvons ce même baron, à la tête de 60 ou 80 hommes darmes, dévastant de nouveau les domaines du commandeur (35).
Quelques années après, la lutte, suspendue par la mort du seigneur Jacques Angevin, est reprise par ses successeurs : Dame Catherine da Biron, mère et tutrice de noble Symphorien de Durfort, seigneur de Rauzan, noble Gaston de Roux, capitaine du château et maître Perrin, juge de leur tribunal, prennent un des vassaux de Sallebruneau et, après lavoir jugé, le font mourir aux fourches patibulaires (1531) (36). Le commandeur Oddet de Massas obtient enfin une sentence du Parlement qui, le déclarant seul en possession de la justice de Sallebruneau, semble avoir mis un terme à cette lutte si acharnée (37).
En 1606, le chevalier de Mélignan, qui venait dêtre pourvu de la commanderie de Bordeaux, sétait rendu à Sallebruneau pour en prendre possession et recevoir les reconnaissances de ses vassaux. Ecoutons ces derniers déclarer, dans un style prétentieux, que, « comme il ny a chose plus vilaine et détestable parmi les gens de raison que lingratitude, ny plus belle et digne dun homme raisonnable que la recognoissance des biens réçus, pour monstrer quils ne sont taichés du vice dingratitude, ils recognoissent messire frère B. de Mélignan-Trignan, commandeur de Bordeaux, pour vray seigneur foncier, direct, justicier en toute justice et curé primitif de la commanderie, seigneurie et paroisse de Sallebruneau (38). »
Pendant les guerres de Religion, le lieu de Sallebruneau fut pris et dévasté. Les visiteurs de la commanderie ny retrouvèrent plus, pendant le XVIIIe siècle que les masures dun ancien château seigneurial qui fut destruit par les guerres civiles (39).
De ce membre dépendaient Puch, annexe de Sallebruneau, la seigneurie spirituelle et temporelle de Buch et de son annexe Mauriac, des fiefs situés à Aubèze, Frontenac, Saint-Léger, etc.
§ 8. — Bénon, — La Grayanès.
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc: Canton: Saint-Laurent-Médoc - 33
Domus Hospitalis Bénon
Peu après les deux frères Robert et Wilhelm de Somolin se dépouillaint en faveur de lhôpital de Bénon de leur fief dArtigues (41).
Voici plus tard le chevalier Olivier de Hennerac, qui offre au Précepteur Ranulphe tous ses droits sur le moulin et létang de la Font et la dame Contors de Castelnau, qui lui cède ses vassaux de Somoion et de Coilan (42).
Le huitième jour des kalendes de juin de lan de grâce 1221, Arnaud dAvasac, chevalier de Lesparre, se rend dans léglise dArtigues et, en présence dune nombreuse assemblée, sengage à fournir à lhôpital une rente annuelle de 15 sols bordelais (43). La charte de cette donation fut remise à Hélie de Marignac, précepteur des maisons de lhôpital en Bordelais, après que le sire Bernard de Lesparre leût approuvée et nayant pas sur lui son sceau, y eut fait apposer celui de son fils aîné Wilhelm Ayquelin (44).
Dautres donations, dont les charte ne nous ont pas été conservées, étendirent dans presque tout le Médoc les dépendances de lhôpital de Bénon ; il possédait des dîmes ou des fiefs dans un grand nombre de localités voisines : Verteuil, Saint-Sauveur, Marcillan, Artigues, Saint-Germain dEsteuil, Pellecahut, etc.
Vers le milieu du XIVe siècle, dans cette petite commanderie vint se fondre celle de lhôpital de La Grayanès Cette dernière devait sa fondation aux seigneurs de Lesparre, qui continuèrent à en être les bienfaiteurs.
La Grayanès
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Grayan-et-lHôpital - 33
Probablement Grayan-et-lHôpital - 33
Domus Hospitalis Grayan-et-lHôpital
Un peu plus loin nous trouvons son petit-fils Cenebrun de Lesparre, confirmant solennellement les libéralités de sa famille envers la commanderie de La Grayanès, dans la maison de lhôpital du Pont-Neuf de Bordeaux, ou se trouvaient rassemblés sous la présidence de Bernard-Jourdain, commandeur du Bordelais, une foule considérable de chevaliers et de chapelaines de lOrdre de Saint-Jean (1238) (47).
Comme nous lavons vu maintes fois se produire ailleurs, les descendants des fondateurs de cet hôpital devaient sen montrer les adversaires et tenter de reprendre ce dont leurs ancêtres sétaient jadis dessaisis. Dans les premières années du XIVe siècle, le noble Baron Nayquem Guillaume sire de Lesparre, disputait au commandeur de La Grayanès ses droits de seigneur haut justicier. Effrayé de la puissance de son adversaire et redoutant pour lavenir de lhôpital les conséquences de ce voisinage, le commandeur frère P. Guifre préféra transiger et signa, le 11 novembre 1311, un accord, en vertu duquel le sire de Lesparre devait avoir la haute justice dans le territoire limité par les croix, tandis que la basse justice resterait indivise entre lui et les Hospitaliers (48).
Une autre transaction dut être signée en 1356 entre frère R. de Lacombe et le nouveau seigneur de Lesparre, messire Sénebrun, pour fixer dune manière définitive les limites de la commanderie (49).
§ 9. — Cunctis. — Parentis
Parentis : Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Parentis-en-Born - 40
Domus Hospitalis Parentis
A ce membre avaient été adjoints pendant un certain temps ceux de Geys et de Bouchet, situés en pays de Bigorre et nous avons eu loccasion de parler des difficultés que ces possessions créèrent au commandeur de Bordeaux.
Nous avons vu plus haut comment cette petite circonscription, fondue dans celle de Bordeaux, en avait été disjointe au XVe siècle, réunie à celle de Cazalis et comment enfin elle fut restituée à son premier état par le Grand-Prieur Pons de Maleville (1485) (50).
1° Liste des commandeurs du Temple de Bordeaux. Templiers
1167. Pierre de Saint-Jean.
1170. Raymond-Wilhelm de Fronsac.
1294. Hélie Amanieu.
1298. Guillaume de Mayrenetz
Hospitaliers :
1321-1353. Pierre dArbussac.
1370-1377. Arnaud-Bernard Ebrard.
....-1330. Dorde Ymbard.
1385-1392, Arnaud de la Col.
1399-1423. Gaillard de Montet.
1426-1439. Folquet de Valat.
1441-1467. Jacques de Brion.
1467-1470. Salvat de Sorhocle.
1473-1480, Antoine de Murat.
1482-1486. Guy de Moutarnal.
1487-1492. Oddet de las Graulas
1496-1516. Jean de Valon.
1521-1522. Raymond de Riol.
1526-1533. Oddet de Massas.
1540-1547. Claude de Gruel Labourel, Grand-Prieur de Toulouse.
1558-1574. François de Gozon-Mélac.
1582-1597. Gabriel dAbzac de la Donze.
1599-1603. Pierre de Roquelaure Saint-Aubin.
1606-1626. Bernard de Mélignan-Treignan.
1626-1636. Pierre de Merles-Bauchamp.
1640-1642. Jean dArpajon.
1661-1665. Jacques de Pichon.
1669-1688. Jean de Montet.
1690-1692. Alexandre de Villeneuve-de-Vence-Grolière.
1695-1696. Jacques de Noailhan.
1697-1710. Claude de Moreton-Chabrillant.
1737-1752. François de Piolenc, Grand-Prieur de Saint-Gilles.
1759-1765. Pons-François de Rosset-Rocozel.
1780-1789. Le bailli de la Tour.
2° Liste des Commandeurs du lHôpital Saint-Jean de Bordeaux
1100-1140. Adhémar. (Environ)
....-1192. Pierre de Saint-Cyrice.
1222-1229. Pierre de Loupe.
....-1236. Bertrand de Saint-Julien.
....-1295, Raymond de Savigmac.
1303-1307. Wilhelm Faur.
3° liste des commandeurs du membre de Cadarsac
....-1319. Guillaume-Pierre Ossonis.
1390-1392. Borde Ymbard.
....-1451. Jean Mersey.
1467-1492. François de Gardère.
1498-1512. Pierre de Ribon.
4° Liste des Commandeurs de Lalande
11... Adhémar.
1192. Pierre de Saint-Cyrice.
1200. Hélie, prêtre.
1202. Gancelin du Borc.
1318 1324. Guillaume de Chavanon.
1377-1380. Guilham-Arnaud de Grézinhac.
1380-1389. Jean Fornier.
Réunion de Lalande à Bordeaux
5° Liste des Commandeur du membre de Lalande
1499-1506. Pierre de Ribon.
6° Liste des commandeurs de Marcenais
1239. Raynaut.
1250-1279. Wilhelm de Pairessac.
1322-1340. Jean de Tortorel.
1340-1341, Soubiran de Rivalz.
1365. Robert de Vilarès.
1379-1380, Bernard Bacquart.
1415-1421. Amaniou de Montbrun.
7° Liste des Commandeurs du membre de Saint-Michel-de-Rivière
1223. Arnoul.
1232. Hélie de Barzac.
1318-1338. Stulte de Riaterio
8° Commandeur du membre de Queynac
1232. Wilhelm Blenz.
9° Liste des Commandeurs de Sallebruneau
1303-1315. Pierre-Raymond de Savignac.
1325-1326. Wilhelm-Pierre dOrsière.
1349-1356. Bertrand de Gaïlargues.
1359-1360. Bernard dOrsas.
1370-1392. Arnaud de Ranulphe.
1397-1416. Gaillard de Montet.
....-1151. Hélie du Luc.
1470-1477. Jean Taren.
1477-1480. Antoine de Murat.
1480-1494. Bernard de Gros.
10° Liste des Commandeurs du membre de Buchs
1280. Arnaud de Saverdun, prêtre.
1315. Raymond de Migunh.
1329. Pierre de la Font, prêtre.
1385. Jean de Quamhiac.
11° Liste des commandeurs de Bénon
Vers 1160. Wilhelm de Lume.
Vers 1180. Wilhelm dArtigues.
1215. Ranulphe.
1219. Hélie de la Rivière.
1221. Bernard des Mons.
1332 1335. Guillaume Argentiers.
1376-1379. Arnaud Carbat.
12° Liste des Commandeurs de La Grayanès
1190. Michel.
1295. Raymond de Sert.
1311. Pierre Guifre.
1356. Raymond de Lacombe.
13° Commandeur du membre de Benon
1511. Jacques de Lauzière.
14° Commandeur de Cunctis et Parentis
1328. Guillaume Ferrand.
Commanderie dArcins
§ I. — ArcinsDépartement: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Listrac-Médoc - 33
Domus Hospitalis Arcins
Le premier chevalier pourvu de cette commanderie, Arnaud de Sicard, eut tout dabord à soutenir une lutte assez sérieuse pour le maintien de ses droits. Il sagissait de la juridiction de la ville dArcins, dont les Hospitaliers, avaient joui dès le principe, et que voulait leur disputer un de leurs plus puissants voisins, le chevalier Ponset, seigneur de Castillon.
Pour mettre fin à de longs débat, les deux parties conclurent, le 25 mars de lannée 1335, à Bordeaux, une transaction, par laquelle le commandeur consentait à exercer, par indivis avec son compétiteur, la haute justice à Arcins, au moyen dun juge et dun bailli communs, et à partager les amendes et les confiscations ; mais il se réservait expressément la moyenne et la basse justice, les honneurs, les prérogatives, le monopole de la vente du vin pendant un mois de lannée, et le droit de fixer les poids et les mesures dans cette juridiction : le seigneur de Castillon promettait en outre de nexiger des habitants dArcins, ni service militaire, ni serment de fidélité et de ne faire bâtir ni château, ni forteresse, ni prisons sur ce territoire. Cette transaction, soumise par le commandeur au chapitre provincial, fut approuvée et confirmée par le Grand-Prieur Aycard de Miramont, qui apposa son sceau au bas de cette charte (1).
Pendant que les chevaliers étaient occupés à fixer aussi leurs droits respectifs, les habitants dArcins crurent loccasion favorable pour faire consacrer les privilèges dont ils jouissaient à cette époque, soit par coutume, soit par suite de concessions ; ils en dressèrent une déclaration quils présentèrent à leurs seigneurs. Nous y voyons, entre autres choses, quils ne devaient que deux journées de corvées pour les travaux de la vigne et les réparations du château ; que toutes les affaires, portées devant le tribunal, devaient être soumises à un jury choisi parmi les habitants. Les seigneurs, accédant aux désirs de leurs vassaux, ratifièrent la précédente déclaration et confirmèrent tous ces privilèges (2).
La création de la commanderie dArcins souleva, peu de temps après, un assez violent orage au sein même de lOrdre. Lun des chevaliers pourvus de la nouvelle circonscription étant mort et le Grand-Prieur de Toulouse nayant pas nommé immédiatement son remplaçant, loccasion dût sembler favorable au commandeur de Bordeaux, Arnaud-Bernard Ebrard, pour sinsurger contre une mesure qui avait diminué limportance de ses domaines ; profitant de cette vacance, il ressaisit la seigneurie dArcins. Cette usurpation ne fut pas réprimée immédiatement, et le chevalier Arnaud-Bernard commençait déjà à se flatter dun succès définitif lorsquarriva un des chevaliers les plus considérés du Grand-Prieuré, Jean des Affaires, qui, sa bulle de nomination à la main, prit possession du château et de toute la commanderie dArcins, malgré les efforts de son compétiteur. Ce dernier, se confiant aux protections nombreuses et puissantes qui lui étaient acquises au sein de la cour pontificale, vint porter laffaire aux pieds du pape Grégoire XI, exposant quil avait été dépouillé violemment par son adversaire de cette commanderie, don il jouissait depuis plusieurs années et qui avait de tout temps dépendu de Bordeaux. Le Pontife, cédant aux sollicitations du cardinal Guillaume et de plusieurs autres prélats, chargea maître Robert de Staccon, chanoine de Lincoln, chapelain et auditeur des causes du Palais apostolique de faire une enquête à ce sujet ; il ordonna, en attendant, à labbé de Sainte-Croix, de Bordeaux, et au doyen de Saint-Sernin, de Toulouse, gardien des privilèges de lOrdre dans le Grand-Prieuré de Toulouse, de remettre provisoirement le plaignant en possession de la commanderie dArcins. Cette bulle est datée dAvignon, le 15e des kalendes de septembre, 7e année du Pontificat (19 août 1377) (3). En présence de cet ordre, le chevalier Vital de Batz, procureur de Jean des Affaires, fut obligé, malgré ses protestations, de rendre le château dArcins au délégué dArnaud-Bernard (4). Mais ce ne fut pas pour longtemps ; les prétentions du commandeur de Bordeaux ne purent résister à lévidence du droit de son compétiteur, que nous retrouvons dans la suite gouvernant paisiblement la circonscription dArcins.
Les archives de cette commanderie, peu riches en documents intéressants, ne nous permettent de mentionner que les attaques dirigées contre les droits de lOrdre à la fin du XVIe siècle, par un homme puissant du voisinage ; messire de Barraud, capitaine de 50 hommes darmes et sénéchal du Bazadois, voulut arracher de vive force au commandeur les dîmes de Lugaignac et de Saint-Aubin. Trop faible pour lutter, le chevalier René de Chabaud-Tourette, porta ses plaintes au Parlement de Bordeaux, qui, par un arrêt rendu le 8 juillet 1596, défendit au turbulent sénéchal de molester à lavenir le commandeur dans la perception de ses dîmes, sous peine de
1,000 livres damende (5).
Le château dArcins dût subir quelque désastre pendant le cours du moyen-âge ; depuis fort longtemps il ne servait plus de résidence aux commandeurs, qui habitaient de préférence leur citadelle de Montarouch. Les procès-verbaux de visites ne nous signalent dans la ville quune habitation assez modeste, où était établi le vicaire perpétuel.
DArcins dépendaient plusieurs membres importants situés assez loin du chef-lieu de la commanderie, soit sur lautre rive de la Gironde, soit dans les déserts des Landes, provenant pour la plupart, des anciennes circonscriptions du Temple de Bordeaux et de lhôpital Saint-Jean de la même ville.
1. Archives de la commanderie dArcins, L. II.
2. Archives de la commanderie dArcins, L. II.
3. Archives de la commanderie dArcins, L. I.
4. Archives de la commanderie dArcins, L. I.
5. Archives de la commanderie dArcins, L. III.
§ 2. — Montarouch
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Targon, Commune: Saint-Léon - 33
Domus Hospitalis Montarouch
Au commencement du XIVe siècle, cet établissement fut en butte à une violente agression. Noble Pierre de Greyhn, vicomte de Bénauges, descendant, peut-être, danciens bienfaiteurs de lOrdre, voulut se rendre maître de cette place, sur la seigneurie de laquelle il élevait les prétentions les plus ardentes et les moins justifiées. A la tête de la troupe nombreuse de ses hommes darmes, il surprit la faible garnison de Montarouch, envahit la ville, le donjon, quil livra au pillage ainsi que léglise. A la nouvelle de cet attentat, Pierre dArbussac, Commandeur de Saint-Jean de Bordeaux, sempressa de déposer une plainte contre son puissant adversaire. Mais, retenu, par des relations amicales avec laccusé, ou par la crainte des représailles de ce fougueux baron, lofficial de Bordeaux refusa de recevoir la plainte du commandeur et de poursuivre le coupable. Voyant quil ne pouvait obtenir justice, Pierre dArbussac sadressa au pape Clément V. Ce dernier, par une bulle, datée dAvignon, le 3e jour des Nones de juin de la 2e année du pontificat (2 juin 1306), chargea les abbés de Sainte-Croix, de Bordeaux, et de Saint-Sauveur, de Blaye, daller excommunier, en son nom, le terrible vicomte de Benauges (1). Labsence complète de documents relatifs à la période antérieure vient confirmer les détails fournis par cette bulle ; car ce doit être dans lincendie et le pillage du château des Hospitaliers que furent détruites les anciennes chartes de Montarouch.
Cette tentative ne fut pas la seule que les membres de cette famille firent contre la seigneurie des Hospitaliers à Montarouch. Seulement, instruits par lexpérience, les descendants du vicomte Pierre de Bénauges se gardèrent de recourir aux moyens violents employés par leur ancêtre. Leurs efforts furent vains et les commandeurs continuèrent à exercer leurs droits de seigneurs hauts justiciers de Montarouch, tout en reconnaissant une sorte de suzeraineté à leurs voisins ; ainsi les habitants, condamnés par le tribunal des Hospitaliers à une peine corporelle, devaient être remis aux officiers des comtes de Bénauges, qui procédaient à lexécution en dehors des croix de la commanderie (2).
Peu de temps après ces évènements, lors de la nouvelle organisation de leurs vastes possessions du Bordelais, les chevaliers de Saint-Jean établirent à Montarouch le chef-lieu dune commanderie, ayant comme dépendances Saint-Genys-du-Bois, le Temple de Blézignac, Cantois et à laquelle fut réunie dans la suite celle de Villemartin
Vers la fin du XIVe siècle, les commandeurs de Montarouch, en lutte avec lautorité diocésaine, recoururent contre elle au Saint-Siège. Il sagissait de léglise de Blézignac, que, contrairement aux prérogatives de lOrdre, larchevêque de Bordeaux avait visité
dans le cours dune de ses tournées pastorales. Le Précepteur, ayant protesté contre cette infraction et refusé au prélat le droit de visite quil réclamait, une sentence dexcommunication fut fulminée contre lui. Mais le chevalier ne sen émut guère et le Grand-Maître, saisi de laffaire, porta sa plainte au pape Urbain V, qui, confirmant les immunités accordées à lOrdre de Saint-Jean par ses prédécesseurs, leva lexcommunication lancée par lArchevêque et donna labsolution au Précepteur (1390) (3).
Nous ne nous arrêterons pas sur les procès continuels que les commandeurs de Montarouch eurent à soutenir contre leurs voisins, les abbés de la Sauve. La fin du XVe siècle vit la suppression de la commanderie de Montarouch, qui fut adjointe avec toutes ses dépendances à celle dArcins.
Quels étaient les ennemis qui inspiraient de lombrage et de la crainte à Pierre de Montluc, commandeur dArcins ?
Nous lignorons : nous savons seulement que, « par doubte de plusieurs personnes, ses hayneulx et malveillans, » il demanda et obtint pour Montarouch la sauvegarde royale. Par lettres de la chancellerie de Bordeaux du 13 juillet 1538, François Ier prenait le commandeur et la commanderie sous sa protection spéciale et ordonnait à tous ses justiciers de les défendre de toutes injures, griefs, menaces, oppressions, molestations, de force darmes, de puissance de lays et de toute autre inquiétation ou nouvelletés induees (4). Il est probable que, grâce à ces précautions, lorage redouté fut conjuré, si on en peut juger par le silence des archives à ce sujet.
La forteresse de Montarouch était du reste une position importante sous le rapport stratégique, grâce à ses solides murailles et à son assiette, commandant la plaine fertile qui sétendait à ses pieds. Le maréchal de Biron, chargé par le Roi de défendre la Guyenne contre les Huguenots, comprit limportance de ce poste et le prix quil devait attacher à sa conservation. Les chevaliers de Saint-Jean, retenus loin de leurs commanderies, ne pouvaient être daucune utilité dans ce moment-là et le château de Montarouch, ainsi abandonné sans défense, ne devait pas tarder à être enlevé par les protestants, qui sy seraient créé un posteavancé très inquiétant pour toute la contrée voisine. Par ses lettres datées de Bordeaux, du 16 mai 1580, le maréchal nomma au commandement du château de Montarouch Guillaume, Mandollet, marchand de la ville, en qui il avait reconnu une fidélité à toute épreuve et une aptitude militaire suffisante, en lui allouant la somme de 13 escus 1/3 par mois, à prendre sur les revenus de la commanderie, pour la solde de 4 hommes darmes.
Le nouveau capitaine de la place de Montarouch se montra à hauteur de la mission quon lui avait confiée et la remplit avec zèle et dévouement. Averti de lapproche et des projets des Huguenots, il entretint à ses dépens une nombreuse garnison et protégea Montarouch contre toute surprise, jusquau 1er janvier 1581, jour où la signature de lEdit de Pacification vint suspendre les hostilités. Ces détails nous sont transmis par une déclaration publique de ses états de service, que se fit donner le belliqueux marchand avant de reprendre sa vie pacifique dans sa calme boutique de Bordeaux (5).
Si, grâce à ces précautions, la ville de Montarouch put être préservée pendant toute la durée des guerres de religion, elle a pourtant un désastre militaire à enregistrer dans la dernière période de son histoire. Cétait en 1650, pendant les troubles de la Fronde, alors que le prince de Condé avait levé létendard de la révolte et fait de son gouvernement de la Guyenne le centre de linsurrection. À la tête dune armée nombreuse, un de ses lieutenants vint occuper tout le pays compris entre la Garonne et la Dordogne ; après avoir passé le mois de juillet à Brane, il avait au mois daoût transporté son quartier général à Créon, localité voisine de Montarouch.
Comme il arrivait toujours en pareille occasion, la désolation de toute la contrée était la conséquence de cette réunion de troupes ; les gens de guerre, les picoreurs, faisaient des courses dans les environs, pillant et ravageant tout. Pour sauver ce qui leur restait, les paysans de la campagne environnante vinrent supplier le chevalier de Mervila, commandeur de Montarouch, de leur permettre de se réfugier dans son château avec leurs bestiaux et leurs meubles. La permission leur ayant été accordée, la solitude se fit dans toute la campagne et les coureurs de picorée, se trouvèrent ainsi frustrés du riche butin quils convoitaient. Trompés dans leurs espérances, ils se réunirent en grand nombre contre la place de Montarouch.
Les forces des assaillants étaient trop considérables pour que la petite garnison put défendre pendant longtemps les murailles de la ville et elle dût se replier dans lintérieur du château.
Les picoreurs attaquèrent la citadelle de plusieurs côtés à la fois ; pendant quune partie mettait le feu à la porte principale, dautres pénétrant par léglise découvrirent une poterne dérobée qui conduisait au château et par où ils firent irruption, prenant ainsi les défenseurs entre deux feux. Ce fut le signal dun pillage général. Après avoir ramassé tout le butin quils purent trouver, dépouillé même de leurs vêtements les habitants et les soldats et laissé en chemise le chevalier de Mervila,
qui avait été blessé dun arquebusade à la main pendant laction, les ennemis se retirèrent, semant après eux la ruine et la désolation (6).
Toutefois il ne paraît pas quils aient détruit les défenses de la place, puisque nous lisons dans les procès-verbaux des visites de la commanderie, au XVIIIe siècle, que « le chasteau de Montarouch estoit basti de bonnes murailles en pierre de taille avec basse-cour environnée de murailles à crénaux fermant par un grand portail vis-à-vis le pont (7) » Le commandeur de Montarouch possédait aussi dans le principe une autre demeure féodale à Saint-Genis-du-Bois en Bénanges ; mais ce nétait quune ruine sans importance au XVIIIe siècle.
Voici la description que nous en donne le procès-verbal de la visite de 1707.
« Le commandeur possède à Saint-Genis une maison peu considérable sur un terrain eslevé, appelé la Motte, qui estoit environné de fossés ; il ny a point de danger dusurpation ; à cause que ce lieu est fort eslevé, cette maison nest pas habitée, ni guères habitable (8). »
1. Archives de la commanderie de Moutarouch, L X
2. Archives de Moutarouch, L IX.
3. Archives de Montarouch, L. X.
4. Archives de Montarouch, L.
5. Archives de Moutarouch, L. III.
6. Archives de Moutarouch, L. III.
7. Registre des visites générales.
8. Archives de la commanderie dArcins, L. VI.
§ 3. — Villemartin
Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Castillon-la-Bataille, Commune: Mouliets-et-Villemartin - 33
Domus Hospitalis Villemartin
Dans la première partie du XIIe siècle, la paroisse de Villemartin dépendait du prieuré de Bellefont situé dans le voisinage.
Ainsi que nous avons eu loccasion de le faire observer ailleurs, on vit fréquemment à cette époque les moines ou les prêtres, désirant témoigner leurs sympathies envers ces chevaliers consacrés à la délivrance du Saint-Sépulcre, se dépouiller en leur faveur dune partie de leurs biens ou de leurs bénéfices et participer ainsi, autant quil était en eux, aux charges de la guerre Sainte. Raymond Martin, Prieur de Bellefont et le chapitre de ce monastère suivirent cet exemple et donnèrent à Wilhelm de Beliac, religieux de lOrdre de lHôpital, leur chapellenie de Villemartin, avec tout ce quils possédaient dans la paroisse de Molieds (1).
Bientôt après les Hospitaliers purent ajouter un domaine temporel au pouvoir spirituel qui venait de leur être donné sur cette paroisse. Le seigneur Pierre Arnulphe, se trouvant à Jérusalem, probablement pendant une des croisades, nayant peut-être plus de ressources pour continuer cette expédition et entretenir ses hommes darmes, donna ou plutôt vendit pour la somme de 125 sols aux chevaliers de Saint-Jean son fief de Villemartin. Lun des témoins de la donation précédente, Vigarous de Villemartin, fils sans doute du seigneur Pierre Arnulphe, vint à son tour donner à lOrdre de Saint-Jean, avec toute sa terre, sa personne et celle de sa femme, qui consentait à devenir soeur de lhôpital : nous le retrouvons dans la suite à la tête de la commanderie, dont ses libéralités avaient assuré la prospérité. Les Hospitaliers soccupèrent de leur côté a arrondir leur domaine de Villemartin, en cédant aux moines de Bellefont certains fiefs éloignés, en échange de ceux quils possédaient encore dans ce territoire.
Les possessions de lHôpital ne tardèrent pas à sétendre dans tout le voisinage. Voici dabord la noble dame, Na Pélegrine, qui donne entre les mains du précepteur Marestanz les terres et les bois quelle possédait à Poujols, se réservant le droit dêtre reçu dans lOrdre, quand elle sy présenterait, et de fixer alors sa résidence à Paulhac ou à Sallebruneau ; elle promettait encore de léguer, à sa mort, la dîme et le moulin de Frontenac
Après elle, une autre bienfaitrice de lOrdre, dame Marie Flama, donnait tout ce quelle possédait dans la paroisse de Mouliez et recevant des mains du précepteur la somme de 410 sols.
Pendant que, dun côté, Aymeric de Castillon cédait aux Hospitaliers toute sa seigneurie dAuriole, un autre baron de la contrée, Sénébrun de Laviniag, leur donnait le quart de la dîme de Julliac.
Citons encore la charte, par laquelle Peirud et sa femme Pétronille se déclarent vassaux de lHôpital, à qui ils font donation dune partie de leurs terres, à la condition que leur fils sera gratuitement reçu dans lOrdre, quand il aura atteint lâge de discretion.
Et celle où Arnaud de Verneuil se donne à lOrdre, avec ses terres et ses biens, « en se réservant toutefois de jouir de ces derniers tant quil le voudra et dêtre reçu dès quil en manifestera le désir, pourvu quil soit catholique. »
En parcourant la suite de ce cartulaire, nous voyons des orages interrompre cette prospérité et la maison de Villemartin être en butte aux attaques violentes de quelques seigneurs du voisinage. Ces attaques, nous les connaissons par les réparations que venaient faire peu de temps après leurs auteurs ; poussés par les remords, ils finissaient par avouer leurs crimes et par implorer le pardon de leurs victimes. Transportons-nous tout dabord dans léglise de labbaye de Saint-Frémier, vers les premières années du XIIIe siècle, nous y trouvons le noble et puissant baron Helie de Rudel, seigneur de Bergerac et de Gensac, en présence de labbé et des religieux de ce couvent, venant reconnaître « quil sest rendu coupable envers lOrdre de Saint-Jean de beaucoup dinjustices et de violences, quil lui a fait tort pour au moins 10 mille sols » ; en réparation, il donne au « chevalier Wilhelm-Amanieu de Bouglon, précepteur des maisons de lHôpital dans le Bordelais, la dîme entière de la paroisse de Poujols ; il promet de plus, pour lui et ses descendants, de protéger cet établissement contre tous ses ennemis ; ce serment, il le prononçe la main étendue sur les reliques de Saint-Fremier.
Un peu plus loin, le cartulaire nous montre dans léglise de lhôpital Saint-Machaire, hors des murs. Pierre de Gavared, vicomte de Bédaunès, reparer les torts et les depredations dont il sétait rendu coupable envers les Hospitaliers de Villemartin, en leur donnant la jouissance dune rente de 50 sols, que lui faisaient annuellement les habitants dAuleds, jusquà concurrence de 730 sols ; il jure de plus, sur les saints Evangiles, sur lautel de lapôtre saint Jacques et sur létendard de la Croix, de les défendre et de les protéger à lavenir. Cette réparation solennelle avait pour témoins W. de Gombaud, abbé de Sainte-Croix de Bordeaux, Raymond de Ségur, abbé de Blasimont, Raymond de Bédad, abbé de Saint-Fremier, Sans, Prieur de la Réolle, W. Amanieu de Bouglon, précepteur du Bordelais, et Arnaud de Loissag, précepteur de Villemartin. La présence de ces différents personnages nous permet de conclure, daprès le Gallia Christiana, que la cérémonie dont il sagit eut lieu vers lan 1220 (2).
Enfin, nous lisons à la page suivante que Pierre, vicomte de Castillon, vint, comme les précédents, avouer ses torts envers la maison de Villemartin et implorer son pardon du Précepteur, auquel il remit à titre de réparation, la somme de 100 sols.
Mentionnons également la donation de léglise de Saint-Sernin de Mauriac qui fut faite à lhôpital de Villemartin, par G. évêque de Basas, assisté de son chapitre. Comme le cartulaire ne nous fournit que linitiale du nom du donateur, nous ne pouvons parvenir à le désigner dune manière plus précise, quatre prélats, dont les noms commencent par cette lettre, ayant occupé le siège de Bazas pendant le XIIe siècle (3).
Les Hospitaliers ne possédaient à Villemartin que de simples bâtiments dexploitation. Ils songèrent à se procurer un lieu de refuge en temps de guerre. Pour éviter les dépenses de la construction dune demeure féodale, ils acquirent un emplacement dans lintérieur de la forte place de Castillon, dont ils nétaient séparés que par la Dordogne, et linféodèrent à un habitant qui sengagea à y construire une demeure dont ils lui fourniraient les matériaux et où ils se réservaient la faculté de se retirer, si, par suite des hostilités, la campagne ouverte devenait inhabitable (1222) (4).
Malgré toutes les donations que nous venons de rapporter, les Hospitaliers ne possédaient pas en entier la seigneurie de Villemartin. Les seigneurs de Pujols en avaient conservé une partie, ce qui amenait de temps à autres des conflits. Au commencement du XIVe siècle, une lutte existait à ce sujet entre le Guillaume-Raymondde Gensac, damoiseau, seigneur de Pujols et Bertrand de Savignac, chevalier, précepteur du Bordelais. Pour mettre un terme à tous ces débats, les deux parties résolurent de profiter du passage à Toulouse du Grand-Prieur de Saint-Gilles, Draconet de Montdragon, pour demander son arbitrage et en arriver à une transaction définitive. En effet, le 29 septembre de lannée 1305, ce dernier leur soumit un projet daccord, daprès lequel la juridiction devait être indivise et exercée par des baillis et des sergents communs, les amendes et les confiscations partagées également entre eux ; si un habitant était condamné à une peine corporelle, il devait être livré aux officiers du seigneur de Pujols, qui devaient exécuter la sentence en dehors des limites de la Commanderie. Ces conditions, ayant satisfait les deux parties, furent consignées dans une charte solennelle où le baron et le précepteur apposèrent leurs sceaux à côté de celui du Grand-Prieur (5).
Cette transaction régla en effet pendant longtemps les droits respectifs des deux conseigneurs de Villemartin. Dans la suite, soit par négligence, soit par générosité envers lOrdre de Saint-Jean, la famille des seigneurs de Pujols laissa tomber les siens en désuétude, comme nous lapprennent les procès-verbaux des visites de la Commanderie.
De sorte que les chevaliers se trouvèrent à la fin seuls seigneurs temporels et spirituels de cette localité et de son territoire.
Ici, comme partout ailleurs, les questions de limites de territoires formèrent une inépuisable source de procès et de débats. Malgré un premier arbitrage qui fut prononcé en 1404 entre labbé de la Sauve, le doyen du chapitre de Saint-Emilion, le chantre, de celui de Basas, le prieur de Pont-dAurat, le recteur de Moliedz et le précepteur de Villemartin, à ce sujet (6), ces mêmes difficultés durent se reproduire peu de temps après ; car nous voyons Barthélémy de la Fage, prévôt de
Pujols pour le roi dAngleterre, venir, le 21 février 1431, à la requête du commandeur Pierre de la Coste, planter les croix et bornes de la terre et seigneurie de Villemartin (7).
Comme nous lavons vu par ce qui précède, les Hospitaliers avaient établi, dès le XIIe siècle, une commanderie à Villemartin. Cette circonscription subsista jusquau milieu du XVe siècle, époque où elle fut fondue dans celle de Montarouch, pour passer peu de temps après, avec cette dernière, dans la commanderie dArcins.
1. Pièces justificatives n° LXXXVI.
2. Ce qui précède nous permet de compléter les indications fort sommaires que nous fournit le Gallia Christiana sur les deux abbés de Blasimont et de Saint-Frémier.
3. Pièces justificatives.
4. Archives Villemartin, cartulaire, L I.
5. Archives de Villemartin, L. III.
6. Archives de Villemartin, L. IV.
7. Archives de Villemartin, L. IV.
§ 4. — Saint-Avit de Soulège
Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Pineuilh, Commune: Saint-Avit-de-Soulège - 33
Domus Hospitalis Saint-Avit de Soulège
Plusieurs fois, dans le cours du moyen-âge, les Souverains Pontifes, protecteurs naturels de lOrdre de Saint-Jean, avaient tenté de disposer de ses bénéfices et de les conférer à des religieux de leur choix. Par respect pour le Saint-Siège, par reconnaissance pour les bienfaits quils en avaient reçus et pour ne pas saliéner leur faveur dans lavenir, quelques Grands-Maîtres avaient subi en silence ces tentatives contraires à leurs propres droits et aux statuts de lOrdre ; mais souvent aussi le conseil suprême avait fait entendre de respectueuses et fermes protestations et pris ses mesures pour mettre un terme à ces abus. Plus dune fois lon put voir des bénéfices disputés par les concurrents qui tenaient chacun leur nomination de lune de ces deux autorités. Cest ce qui se produisit en 1519 pour Saint-Avit de Soulège.
Le chevalier Gaillard de Chasteauneuf avait obtenu de lautorité pontificale sa nomination à la commanderie de Saint-Avit ; le commandeur dArcins, voulant mettre un terme à ce quil regardait comme une usurpation, fit approuver par le chapitre provincial le choix quil avait fait pour ce poste de frère Jean Arnaud, prêtre de lOrdre. Ce dernier, après avoir pris possession de son bénéfice, nen jouit pas longtemps tranquillement ; car le chevalier de Chasteauneuf nentendait pas céder ce quil considérait comme son droit et recourut même à la violence pour dépouiller son compétiteur. Laffaire fut portée devant le sénéchal de Guyenne, qui, en consacrant les droits de frère Jean Arnaud, donna gain de cause à lOrdre de Saint-Jean contre la cour de Rome dans cette question de la collation des bénéfices (1).
1. Archives de Saint-Avit, L. I.
§ 5. — Pécorade
Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Saint-Sever - 40
Domus Hospitalis Pécorade
On trouve, à une petite distance de cette dernière ville, la paroisse de Pécorade qui, avec son annexe de Castelnau-en-Chiusan, formait jadis une dépendance de la commanderie dArcins. Les documents ne disant rien des origines de cet établissement des Hospitaliers, nous devons nous contenter dune courte note écrite en tête de linventaire de ses archives.
Nous y lisons que lOrdre de Saint-Jean jouissait des dîmes et des prémisses du territoire de Pécorade depuis plusieurs siècles ; que les terres, situées autour de cette église, étaient le patrimoine de lHôpital, et quelles furent données par les religieux en emphytéose aux habitants des campagnes avoisinantes, qui vinrent sy fixer Telle fut lorigine de la paroisse de Pécorade.
Ce premier essai ayant réussi et Pécorade ayant été érigée en commanderie, un des chevaliers pourvus de cette circonscription, Arnaud de Clarac, résolut, vers le commencement du XIVe siècle, de continuer à marcher dans cette voie. De son domaine dépendait une seconde église, située dans un territoire encore désert et inculte. Ces terres, il les distribua aux habitants du voisinage, qui consentirent à y transporter leur résidence ; et, en peu de temps, léglise de Castelnau devint le centre dune assez importante agglomération de feudataires de lOrdre. Mais, soit que le chevalier de Clarac eût négligé de stipuler avec assez de soin les redevances quil exigeait, soit quil neût pas fait approuver par ses supérieurs cet acte dinféodation, valable seulement à cette condition, un nouveau commandeur, Vital de Saint-Salvi refusa de reconnaître ce quavait fait son prédécesseur comme étant illégal et contraire aux statuts de lOrdre. Grâce à la médiation damis communs, qui sinterposèrent entre les religieux et les habitants de Castelnau, ces derniers obtinrent de continuer à jouir des terres en question, en sengageant à payer annuellement au commandeur de Pécorade la redevance de quatre deniers merlans pour chaque roture de terre plus la dime des foins fauchés (1321) (1).
Par suite dun accord conclu entre le même chevalier Arnaud de Clarac, précepteur de Pécorade, et les habitants ou quelque seigneur du voisinage, la bastide de Geaune séleva vers les premières années du XIVe siècle, sur les terres de lHôpital. Il ne parait pas du reste que les Hospitaliers aient conservé quelques droits sur cette ville, le fondateur ou les habitants ayant dû se libérer à prix dargent, vis-à-vis deux, de toute redevance. Mais ils avaient conservé la propriété dune portion du territoire entourant la ville.
En 1321, nous voyons les consuls de Geaune se rendre auprès du commandeur, et lui demander de vouloir bien céder à leur communauté, pour être distribués aux habitants ces 80 journaux de terre Vital de Saint-Salvi accéda volontiers à cette requête et, par un acte passé dans la bastide de Geaune, au mois de février, 1321, il inféoda aux consuls et aux habitants cette portion du territoire sous la censive annuelle de 4 sols par journal (2). Du reste cette ville, quoique indépendante de lautorité des commandeurs se trouvait souvent dans la nécessité de recourir à eux, à cause de leur voisinage. Cest ainsi que, le 28 août 1380, nous voyons les jurats de la bastide de Geaune venir trouver les commissaires députés par le chapitre provincial de Toulouse et leur exposer que le moulin de la ville avait été détruit pendant les dernières guerres et que, ne pouvant le reconstruire ailleurs que sur les terres de lhôpital, la population les avait envoyés pour solliciter lautorisation nécessaire des chevaliers de Saint-Jean. Ces derniers consentirent à laccorder, mettant pour condition que le commandeur aurait la faculté dy faire moudre gratuitement son blé et naurait pas à payer dans lavenir de tailles pour les biens quil possédait dans le lieu de Geaune (3).
La seigneurie temporelle de Pécorade et de Castelnau appartenait, non aux Hospitaliers, mais aux sires de Bahus, dont le donjon sélevait dans le voisinage. Ce partage dautorité ne devait pas manquer de susciter des difficultés aux commandeurs. Vers le milieu du XVe siècle, nous voyons Raymond, du Puy, précepteur de Pécorade, se présenter à la cour de Gaston, par la grâce de Dieu, comte de Foix, seigneur de Béarn, comte de Bigarre, vicomte de Marsan et de Gavardan, pour implorer sa protection contre François, seigneur de Bahus ; ce dernier venait de semparer par force et par violence des dîmes que lhôpital possédait à Bahus et aux Arrotz ; prétendant quelles appartenaient à son hostau de Bahus comme tout le reste de la seigneurie. Après avoir fait faire une enquête sur les droits des deux parties et sur leurs allégations réciproques, le comte Gaston rendit justice au commandeur ; par sa sentence prononcée à Pau le 25 janvier 1452, il prescrivit à ses baillis de remettre ce dernier en possession de ce qui lui appartenait et enjoignit à son turbulent vassal de restituer immédiatement les dîmes enlevées, à peine de 20 marcs damende (4). Quelques années après, Jean de Vernède seigneur de Bahus, porta cette affaire en appel à la cour du Grand Sénéchal de Guyenne, qui, par sa sentence du 17 juin 1464, confirma la précédente. Malgré tous ces arrêts, il fallut quen 1690 une transaction vint mettre un terme à ces mêmes difficultés entre le commandeur Joseph Thomas de Merles-Beauchamp et Henri de Talazac, baron de Bahus (5).
La petite commanderie de Pécorade cessa dexister vers la fin du XVe siècle et fut fondue dans celle dArcins. Exposé sans défense aux attaques des ennemis du dehors, son territoire fut ravagé, pendant les guerres de religion, par les Huguenots qui détruisirent de fond en comble la petite église de Saint-Jean de Morgans, annexe de cette paroisse.
1. Arhives de Pécorade.
2. Archives de Pécorade, L. II.
3. Archives de Pécorade, L. II.
4. Archives de Pécorade, L. I.
5. Archives de Pécorade, L. I.
§ 6. — Sautuges, Planquetorte ?
Sauturges : Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Le Temple - 33
Domus Hospitalis Sautuges
A Sautuges, les chevaliers navaient que la seigneurie spirituelle de la paroisse, la perception des dîmes, etc., la juridiction de cette localité appartenant au seigneur des Arretz.
Le Temple de Planquetorte ? et son annexe, Forteyron, situés dans une position analogue, constituaient une dépendance fort peu prospère de la commanderie dArcins.
Leur ancienne église paroissiale devint, dans la suite des temps, une simple chapelle, où le curé de Vensac était tenu, moyennant une redevance annuelle, de venir célébrer les offices divins (1).
1. Registre de visites générales.
1° Liste des Commandeurs dArcins
1135-1338. Arnaud de Sicard.
1357-1376. Arnaud-Bernard Ebrard.
1376-1380. Jean des Affaires.
....-1435. Menaud dOrtier.
1477-1490. Oddet de las Graulas
1500-1501. Gabriel de Lestang de Pomeyrol.
1521-1534. Philippe de Montlezun.
1534-1535. Antoine de Pélagrue.
1535-1550, Pierre de Mansencôme de Montluc.
1530-1555. Jean de Targes.
1556-1567. Jean de Maignant de Montaigut.
1567-1579. Hélie de Cugnac-la Caussade.
1580-1590. Mathurin de Lescout-Romégas.
1590-1617. René de Chabaud-Tourette.
1624-1626. Claude de Castellane-Montméjean.
1634-1635. Jean Flottes de lAbbadie
1638-1644. Jean-Blaise des Mons.
1649-1634. Jean-Gilles de Fongasse de la Barthalasse.
1654—1668. François de Béon-Masses Cazeaux.
1672-1676. César de Villeneuve-Beauregard.
1683 1690. Joseph de Merles-Beauchamp.
1690-1692. Louis Lebrun de Castellane de Rougon.
1694-1698. François de Glandevès-Montblanc.
1700-1712. Laurens dUrre de Brette.
1718-1720. François de Crou Lincet.
1731-1735. Alexandre de Garnier-Saint-André.
1744-1765. François de Glandevès-Niozelles.
1780-1784. Bailli de Revel.
1785-1789. Chevalier de Montouroux.
2° Liste des Commandeurs de Montarouch
1318-1328. Guillaume de Chavanon.
1354-1371. Arnaud-Bernard Ebrard.
1403-1407. Etienne Compte.
1409-1412. Gauvainh de Latran.
1434-1435. Folquet de Valat.
1435 1436. Menaud dOrtier.
1436-1470. Jean Morcey.
3° Liste des Commandeurs du membre de Moutarouch
1491-1504. Pierrre de Bruch.
....-1516. Raymond de Roi, Grand-Prieur de lEglise de Saint-Jean.
1520-1521. Jean Arnaulin.
1522-1523. Didier de Saint-Jal.
1648 1651. N. de Mervila.
4° Liste des Commandeurs de Villemartin
11.. Wilhelm de Béliac.
11.. Etienne de Sallebruneau.
11.. Bernard Jourdain.
11.. Boson de Montripla.
11.. Marestanz.
11.. André Chapelain.
11.. Donat.
1198-1200. Vigoroux de Villemartin.
1222-1225. Arnaud de Laissac.
1228-1229. Arnaud-Bemaul de Damaud.
....-1236 Bernard Bocha.
....-1295. Bernard de Maurin.
1301-1305. Pierre de Savignac.
1325 1340. Martin Olit.
1343-1362. Bertrand Vacquart.
1364-1380. Arnaud de Cazaux.
1383-1384. Arnaud Faur.
1389-1391. Vital del Bosc.
....-1397. Bernard de Seyches.
1401-1417. Raymond du Rieu.
1429-1448. Pierre de la Coste
1448-1449. Menaud de Ruthie.
En 1450, réunion de Villemartin à Arcins.
5° Liste des Commandeurs du membre de Saint-Avit-de-Solèges
....-1397. Jean Cabrol.
1473-1478. Laurens de la Salle.
1487-1519. Gailhard de Chasteauneuf.
1519-1524. Jean Arnaud.
6° Liste des Commandeurs de Pécorade
1299-1300. Arnaud de Clarac.
1320-1321. Vital de Saint-Salvi.
....-1346. Bernard de Cossin.
1431-1453. Raymond du Puy.
1461-1484. Fortanier de Merlan.
En 1490, réunion de Pécorade à Arcins.
7° Commandeur du membre de Planquetorte
....-1401. Bernard de Tasses.
Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de lordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France : avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Toulouse 1883 BNF
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