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Organisation Générale de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean
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Allemagne

Il est assez difficile de préciser quand et comment l'Ordre s'organisa en Allemagne (1). C'est toujours une tâche délicate de déterminer les origines d'une organisation et d'en surprendre les premières tentatives ; mais ici cette tâche paraît plus difficile encore, l'Allemagne, telle que nous l'entendons, ne correspondant pas, au moyen-âge, à la désignation que nous lui donnons aujourd'hui. Précisément en ce qui concerne les Hospitaliers, il semble que l'organisation administrative de leurs possessions ait commencé par les pays que nous rattachons aujourd'hui à l'Allemagne, comme la Bohème, mais qui n'en faisaient pas partie alors, pour se continuer par la Hongrie et la Pologne, et ne s'étendre que plus tard aux régions de l'Allemagne proprement dite. Il importe donc, tout d'abord, de dire que par le terme d'Allemagne nous entendons aussi bien les pays de langue allemande (Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Autriche), que ceux de langue slave (Bohême et Pologne) et de langue magyare (Hongrie). Il s'agit en somme de l'Europe centrale, entre les Alpes, la Meuse, la mer du Nord, la Baltique, la Yistule, les Carpathes et les Alpes de Transylvanie. Une division plus spéciale de ces régions, si différentes à tant de points de vue, rendrait plus difficile l'étude des rouages administratifs créés par l'Hôpital, puisque celui-ci les a le plus souvent confondues et placées sous l'autorité des mêmes fonctionnaires.

L'Ordre eut de bonne heure des possessions dans les pays du centre de l'Europe. Mailberg en Autriche lui appartenait dès 1128 (2), et l'église de Duisbourg au diocèse de Clèves vers 1152-6 (3); Célestin II, le 9 décembre 1143, s'adressait aux Hospitaliers établis en Allemagne (4). Vers 1153-5, ceux-ci apparaissent également en Pologne (5), vers 1160 en Brandebourg (6) ; la maison de Prague se fonde aux environs de 1159 (7), et, quelques années plus tard, on peut constater l'existence d'Hospitaliers en Hongrie (1166) (8), et en Moravie (1168), (9).

Ces exemples, qu'on pourrait multiplier, montrent par toute l'Allemagne, dans les deux premiers tiers du XIIe siècle, l'existence de l'Ordre ; mais si nous la constatons, nous n'apercevons encore aucune trace d'organisation. Assurément une réunion d'hommes en un même lieu appelle nécessairement un chef; dans l'espèce, celui-ci dut être un maître local, ou commandeur, placé sous l'autorité directe du grand-maître ou de son représentant en Occident. On conçoit que, pendant la première moitié du XIIe siècle, cette administration rudimentaire ait suffi pour gouverner les Hospitaliers allemands, alors peu nombreux. Il faut atteindre l'année 1182 pour constater la présence d'un haut fonctionnaire, dont la création était la conséquence de l'extension prise par l'Hôpital en Allemagne.

C'est la Bohême, où les accroissements de l'Ordre avaient été rapides, qui fut alors dotée d'un agent du pouvoir central, portant le titre de prieur (10). Bernard figure avec cette qualification dans plusieurs actes jusqu'en février 1194 (11); mais dès 1186, à côté et au-dessus de lui, apparaît un nouveau fonctionnaire, Martin, ancien prévôt de l'église cathédrale de Prague, dont la juridiction embrasse la Hongrie, la Bohême et terres circonvoisines. La charge d'administrer des territoires de jour en jour plus étendus dépassant les forces d'un seul homme, l'Ordre avait été obligé de créer un agent plus élevé, en ne laissant à Bernard que le gouvernement de la Bohême. L'acte dans lequel Martin est mentionné précise bien le caractère de ses fonctions. Il y est, en effet, qualifié de précepteur de Bohême, de Hongrie et « omnium aliarum terrarum ab oriente et meridie et septentrione adjacentium. » La Bohême et la Hongrie forment donc la limite occidentale de sa juridiction ; nous verrons plus loin comment elle s'étendit au nord, à l'est et au sud (12), et nous constatons, l'année suivante (1187), que l'Allemagne proprement dite, c'est-à-dire les pays à l'ouest de la Bohême, obéissaient à un prieur d'Allemagne (13).

Ainsi se précise l'organisation nouvelle : à la fin du XIIe siècle, la Bohême et l'Allemagne forment deux prieurés, et un représentant supérieur de l'Ordre réunit entre ses mains la haute direction de la Bohême, de la Hongrie et des pays voisins; ce dernier est, semble-t-il, le premier grand-commandeur (qui deviendra plus tard le grand-commandeur) d'Allemagne.

Mais bien des points restent encore obscurs. Le prieuré d'Allemagne proprement dit obéissait-il déjà à ce nouveau fonctionnaire, ou relevait-il directement, par l'entremise de son prieur, du grand-maître ? Etait-il sous la dépendance du grand-commandeur « deçà mer », dont l'existence comme représentant du pouvoir central se constate à cette époque en Occident ? Autant de questions auxquelles le silence des textes ne permet pas de répondre. Il faut franchir l'espace d'une cinquantaine d'années pour trouver une organisation complète de l'Ordre en Allemagne ; pendant cette période, on peut cependant, malgré l'incertitude des témoignages, constater les traces hésitantes, et parfois contradictoires, du travail de concentration administrative qui s'opère, et dont les résultats positifs n'apparaissent que vers 1250. C'est ainsi que le prieuré de Bohème semble se constituer régulièrement (14), que la Pologne (15), l'Autriche (16), la Moravie (17), la Silésie (18) et la Dacie (19) s'organisent également. Le groupement des Hospitaliers, qui résidaient dans ces pays, sous un chef commun, dont l'autorité était certainement plus haute que celle d'un simple commandeur, est le premier pas fait dans cette voie. Si cette concentration doit plus tard, en Pologne et en Dacie, aboutir à la création de prieurés autonomes, elle n'aura pas, pour les autres provinces que nous venons de citer, le môme résultat ; les commanderies autrichiennes, moraviennes et silésiennes, quand elles seront définitivement et solidement établies, seront soumises à l'autorité du prieur de Bohême. La Hongrie, au contraire, comme la Pologne, poussera plus loin les conséquences de ce groupement, et le premier tiers du XIIIe siècle nous la montrera constituée en prieuré avec l'Esclavonie (20).

L'Allemagne, de son côté, poursuivra, pendant la première moitié du XIIIe siècle, l'organisation de son prieuré ; on en peut suivre les traces pendant cette période. Nous trouvons, en eilet, en 1204 : frère Albert, « summus procurator Hospitalis in Alemannia »; en 1207 et en 1219, frère Henri de Heimbach, maître de tous les Hospitaliers d'Allemagne et prieur d'Allemagne ; en 1215, frère Henri, « magister summus » en Allemagne ; en 1216, Henri et Eginard, maîtres et proviseurs des maisons de l'Ordre en Allemagne; en 1218, Henri de Guntramshofen, procureur général d'Allemagne; en 1222 et 1223, frère Albert, procureur général des Hospitaliers d'Allemagne; en 1228, Bér[enger], « universalis magister hospitalium sancti Johannis totius Alamanie » ; en 1232, Conrad de Heimbach, « preceptor in Alamania »; en 1236, B., maître de l'Hôpital en Allemagne; vers 1242, Rambert, prieur des maisons et des frères de l'Hôpital en Allemagne (21). Quelle que soit la diversité des titres employés ici pour désigner le chef de l'Ordre en Allemagne, et quelle que soit la difficulté de classer chronologiquement ces personnages à cause de la synonymie de leurs prénoms et des années pendant lesquelles ils apparaissent investis de fonctions diversement dénommées, et quand bien même le mot « procurator » ne s'appliquerait qu'à un agent chargé d'une affaire temporaire et spéciale, il n'en est pas moins certain que ces divers fonctionnaires avaient en Allemagne une haute juridiction, plus élevée que celle des commandeurs, et que, s'il peut paraître prématuré à ce moment de les appeler prieurs d'Allemagne, leur fonction ne différait pas de celle des prieurs de l'Hôpital dans les autres pays, et ne se justifiait que parce que le prieuré d'Allemagne était alors constitué ou sur le point de l'être.

C'est à ce moment que l'organisation administrative de l'Ordre en Allemagne devient définitive. Le grand-commandeur, dont nous avons trouvé trace en 1186 et 1194 (22), apparaît alors d'une façon certaine (1249-1252); il s'appelle Clément, et a sous sa juridiction l'Allemagne, la Bohême, la Moravie et la Pologne (23). La Hongrie avec l'Esclavonie, l'Autriche et l'Italie ne lui obéissent pas encore; elles sont soumises à un autre grand-commandeur, héritier direct des Martin et des Meinard, Raimbaud de Voczon, qui, d'abord prieur de Hongrie (1237 et années suivantes) (24), puis grand-commandeur « deçà mer » (1247-8) (25), semble avoir été un personnage fort considérable, auquel il convenait de tailler un gouvernement important, et en faveur duquel on créa la grande commanderie de Hongrie, Autriche et Italie (1250-4) (26). Mais cette création éphémère disparut bientôt, probablement avec le titulaire; en 1258 l'Autriche (27), en 1266 la Hongrie et la Dacie (28) avaient fait retour à l'autorité du grand-commandeur d'Allemagne (Henri de Furstemberg), pour ne plus être désormais détachées de sa juridiction. A cette date, l'Allemagne entière est soumise au grand-commandeur d'Allemagne, et celui-ci a sous ses ordres les prieurs d'Allemagne, de Bohême, de Hongrie et de Pologne. Le cadre est complet, sauf les modifications de détails que le temps, l'expérience et les nécessités administratives pourront y apporter ; on peut désormais étudier avec profit le développement chronologique des divers agents de l'Hôpital en Allemagne.

I. Grand-commandeur d'Allemagne

Bien que régulièrement constituée au milieu du xme siècle, avec Clément comme titulaire, la grande commanderie d'Allemagne n'en offre pas moins, pour qui veut dresser la liste chronologique des successeurs de Clément, de sérieuses difficultés. Après Clément, dont la dernière mention connue est de 1252 (27 juin) (29), Henri de Furstemberg occupa certainement cette charge de 1255 au 28 décembre 1258 (30) ; il passa ensuite à Acre, où nous le trouvons du 24 octobre 1259 au 19 décembre 1262, et probablement plus longtemps (31), investi du titre de grand-précepteur de l'Ordre. Il rentre alors en Allemagne et reprend ses fonctions de grand-commandeur de 1265 à 1272 (32). Par qui fut-il suppléé en son absence ? Probablement par Henri de Boxberg, prieur d'Allemagne, pour lequel un texte semble autoriser cette supposition (33). Par qui fut-il remplacé comme grand-commandeur? Probablement encore par le même Henri de Boxberg (34), qui céda, au moment où Furstemberg disparut, le prieuré d'Allemagne à Bérenger de Laufen. Si cette hypothèse est admise, Boxberg fut grand-commandeur jusqu'en 1277 ou 1278 (35) et remplacé par Hermann de Brunshorn, dont l'existence est certaine comme grand-commandeur du 9 octobre 1278 au 29 décembre 1281 (36). Un acte du 6 mai 1282 donne à penser qu'à cette date Bérenger de Laufen était grand-commandeur (37). Mais comme, dès 1283 et jusqu'au 3 mars 128G (38), Frédéric de Kindhausen est revêtu de cette dignité, il y a lieu de croire que Bérenger de Laufen, prieur d'Allemagne, ne remplit les fonctions de grand-commandeur que pendant qu'elles étaient vacantes. Sa haute situation comme prieur d'Allemagne et les longs services qu'il avait rendus à l'Ordre en cette qualité, le désignaient naturellement pour cette suppléance. Si la dernière mention connue de Frédéric de Kindhausen est du 3 mars 1286, il semble cependant que ce dignitaire dut exercer plus longtemps les fonctions de grand-commandeur. Entre cette date, en effet, et celle du 30 avril 1290 (39), à laquelle apparaît pour la première fois son successeur Godefroy de Klingenfels, nous ne connaissons aucun texte relatif au grand-commandeur. C'est donc dans cet espace de quatre années que se place la transmission des pouvoirs de Frédéric de Kindhausen à Klingenfels; ce dernier les exerce jusqu'en 1296 (20 février), et les résigne avant le 18 octobre 1297 (40) pour se consacrer exclusivement à l'administration de la commanderie de Rexingen (41). Il est remplacé par Henri de Kindhausen, dont nous avons des actes depuis 1297 jusqu'au 15 octobre 1303 (42), et auquel succède Helfrich de Rudigheim à partir du 1305 (43). A ce moment, l'autorité du grand-commandeur est définitivement établie ; elle s'étend sur les prieurés d'Allemagne, de Bohême, de Pologne et de Hongrie; les Statuts du chapitre général d'Allemagne, en 1301, l'appellent le grand-commandeur d'Allemagne (44), et le considèrent comme le chef suprême et incontesté des établissements de l'Hôpital dans l'Allemagne, prise au sens le plus large de ce mot.

II. Prieuré d'Allemagne

Si, comme nous l'avons vu plus haut, nous constatons dès 1187 l'existence d'un prieur des pays de langue allemande, Arbold; si, dans la période qui s'étend jusqu'au milieu du XIIIe siècle, nous relevons les noms de plusieurs agents de l'Ordre qui, sous des qualifications diverses, remplissaient en Allemagne les fonctions prieurales, l'organisation définitive du prieuré n'apparaît nettement qu'aux environs de 1250. Rambert, désigné comme prieur dans un acte non daté, mais que les éditeurs ont placé approximativement à l'année 1242, ne peut prendre un rang chronologique fixe, à cause môme de cette approximation, dans la série des prieurs d'Allemagne (45) ; mais nous savons que, le 22 mars 1260, Henri de Boxberg occupait le priorat (46), et que, dès 1253 et jusqu'en 1263, le prieur d'Allemagne avait un lieutenant en Haute-Allemagne, Henri de Toggenbourg, commandeur de Buchsee, puis de Bubikon (47), et, de 1258 à 1271, un autre lieutenant, Bérenger de Laufen, qui, sous les titres de « vicem gerens prioris, vice commendator, vice preceptor et locum tenens magistri », administra jusqu'en 1263 la Basse-Allemagne, et depuis 1263 la Haute et la Basse-Allemagne (48). Vers 1274, Bérenger de Laufen remplace Boxberg comme prieur d'Allemagne, et remplit ces fonctions jusqu'en 1289 (49). En 1275, pendant qu'il est chargé en Italie d'une mission diplomatique, il a un lieutenant en Allemagne (50); plus tard, l'âge venant, il se fait suppléer en Haute et Basse-Allemagne (51); nous avons ainsi une division de l'Allemagne en deux sous-prieurés, qui devient définitive peu après la mort de Laufen.

Nous constatons, en effet, aux dernières années du XIIIe siècle que la Haute et la Basse-Allemagne forment deux circonscriptions administratives distinctes, ayant pour chefs deux personnages, appelés prieurs ou lieutenants du grand-commandeur. Cette dernière désignation mérite d'être retenue ; elle montre, en effet, qu'il n'y a plus un seul prieur, déléguant ses pouvoirs à un lieutenant, mais deux prieurs de rang égal, recevant directement leur investiture du grand-commandeur. L'un est, pour la Haute-Allemagne, Helwic de Randersacker (1289-1310) (52), l'autre, pour la Basse Allemagne, Hermann de Mayence (12961308).

Ces deux circonscriptions peuvent facilement être déterminées par l'étude des actes qui concernent l'une et l'autre; on reconnaît ainsi que la Haute-Allemagne englobait la Suisse, le pays de Bade, peut-être l'Alsace et le Brisgau, la Bavière, le Wurtemberg, la Franconie et la Saxe ; de la Basse-Allemagne, au contraire, qui s'étendait au nord de la Haute-Allemagne et dont Francfort formait la limite méridionale, ressortissaient les Pays-Bas, les provinces Rhénanes allemandes, le Nassau, la Hesse, et probablement le Brunswick et le Hanovre.

On conçoit sans peine à quel motif l'Ordre obéit en créant ces deux divisions; en même temps que l'autorité du grand-commandeur s'affermissait, il convenait d'uniformiser les prieurés qui lui étaient soumis. La Haute et la Basse-Allemagne prenaient ainsi la même place que la Bohème, la Pologne et la Hongrie dans la hiérarchie administrative de l'Hôpital. Après un siècle de tâtonnements, nécessités par la constitution progressive de l'Ordre en Allemagne, et par l'obligation de ménager la haute situation de certains fonctionnaires, pour lesquels il avait fallu créer des gouvernements proportionnés à leur rang et aux services qu'ils avaient rendus, l'organisation de l'Allemagne parvenait à sa forme définitive.

III. Prieuré de Bohême

Si la Bohême, à cause des libéralités importantes que l'Ordre reçut dans ce pays à une époque ancienne, s'organisa rapidement en prieuré, si l'existence de Bernard, prieur de Bohême, Pologne et Poméranie, est certaine de 1182 à 1184 (53), les noms des titulaires de ce prieuré figurent rarement dans les documents qui nous sont parvenus, et la liste chronologique de ceux-ci offre de nombreuses lacunes (54).

La circonscription territoriale du prieuré de Bohème fut souvent remaniée; constituée à l'origine par la Bohème, la Pologne et la Poméranie, elle ne tarda pas à perdre la Pologne, qui forma un prieuré distinct, et la Poméranie, qui suivit le sort de la Pologne, tandis que la Moravie, la Silésie et l'Autriche (55) lui restèrent incorporés.

Le second prieur de Bohême, dont nous rencontrons la mention certaine et nominative, est Jean en 1255, (56), le troisième, Henri, en 1272 (57). Il faut ensuite attendre l'année 1282 pour constater l'existence d'Hermann de Hohenlohe, qui occupait alors le prieuré de Bohême, et y avait joint celui de Pologne avant 1284. Ce personnage, bâtard d'une grande famille (58), semble avoir joué dans l'Ordre, pendant une quinzaine d'années (1282-97), un rôle important et encombrant, auquel le grand-maître dut mettre fin en sollicitant du pape Boniface VIII une bulle, qui excluait Hohenlohe, à cause de l'illégitimité de sa naissance, des charges prieurales (21 avril 1297). Cette mesure dut produire un effet immédiat, car, à partir de cette date, il n'est plus question de lui (59). On voit que nous savons peu de chose des premiers prieurs de Bohême; mais si leurs noms ne nous sont pas parvenus, nous avons cependant, par un ensemble de documents, la preuve que le prieuré existait et fonctionnait régulièrement depuis la fin du XIIe siècle (60). Il a subsisté jusqu'à nos jours, avec son organisation et ses commanderies ; son siège est aujourd'hui encore à Prague.

IV. Prieuré de Pologne

La Pologne, rattachée à la Bohême à la fin du XIIe siècle, s'en sépare au XIIIe pour former avec la Poméranie un prieuré distinct, dont l'existence est certaine, mais dont les titulaires ne nous sont que rarement connus. Bernard (1182-1194) est à la fois prieur de Pologne et de Bohême (61) ; Geldolphe en 1252 et 1255 (62), et H. à une date antérieure à 12G1 (63), sont prieurs de Pologne. De 1284 environ à 1296, Hermann de Hohenlohe est titulaire des deux prieurés de Pologne et de Bohême (64). En 1297, Ulrich der Schwabe est lieutenant du prieur de Pologne (65), tandis que Bernard de Sahlhausen porte le titre de maître des Hospitaliers en Poméranie (66). Faut-il en conclure que ce dernier était alors prieur de Pologne et Pomérauie, résidait en Poméranie et déléguait la lieutenance de la Pologne à Ulrich der Schwabe ? Nous ne le croyons pas. Quelques années plus tard, en effet, en 1309, Berthold de Henneberg était lieutenant du prieur d'Allemagne en Pologne (67). Il est donc fort probable que déjà en 1297 la Pologne relevait du prieuré d'Allemagne, qu'Ulrich der Schwabe était en Pologne le représentant du prieur d'Allemagne, et que Sahlhausen occupait alors la charge indépendante de commandeur des établissements hospitaliers de Poméranie (68).

V. Prieuré de Hongrie

L'organisation du prieuré de Hongrie semble avoir suivi les mômes phases que celle des prieurés de Bohême et de Pologne. Après Martin, qui en 1186 réunissait sous son autorité la Bohème et la Hongrie, et qui était le représentant supérieur de l'Ordre dans ces régions, les Hospitaliers sont amenés, grâce aux accroissements territoriaux dont ils ont bénéficié, à créer deux fonctionnaires, l'un pour la Bohème et l'autre pour la Hongrie, à laquelle ils rattachèrent l'Esclavonie (69). Le premier prieur de Hongrie qui nous soit connu est P[ons de la Croix] en 1217 (70) ; le second, Jean en 1226 (71) ; de 1232 à 1238, Raimbaud de Voczon occupe le priorat de Hongrie (72), mais il n'est pas téméraire de supposer qu'il le conserva jusqu'à l'époque à laquelle il fut élevé à de plus hautes fonctions, dont nous avons déjà eu occasion de parler. Ces hautes fonctions, qui montrent le rôle considérable qu'il fut appelé à jouer dans l'administration de l'Ordre (73), semblent lui avoir été dévolus vers 1243, car à cette date Miko de Voczon (de Buxonio) est prieur de Hongrie (74), à moins cependant qu'il n'y ait identité entre Miko et Raimbaud de Voczon ; après 1254, il paraît être redevenu simple prieur de Hongrie (75). En 1259 (20 octobre), il était remplacé par Arnold (76) ; en 1262, Ferrustan avait à son tour remplacé Arnold (77) ; de 1276 à 1276, Pons de Fay est prieur (78), et Olivier en 1306 (79).

Le rapide examen que nous venons de faire du développement de FOrdre en Allemagne ne serait pas complet si nous ne disions quelques mots d'une nouvelle circonscription administrative, créée, il est vrai, à une époque postérieure à celle qui fait l'objet de notre étude, mais dont l'établissement eut sur les destinées ultérieures de l'Hôpital une influence considérable. Nous voulons parler du « Herrenmeistertum », origine du grand-bailliage de Brandebourg. Vers 1320, en effet, un démembrement se produisit au préjudice des prieurés d'Allemagne et de Pologne ; leurs possessions septentrionales leur furent enlevées, pour être rattachées, avec des biens nouvellement acquis par l'Ordre dans ces régions, à une autorité nouvelle, celle du « Herrenmeister », dont la résidence fut fixée en Brandebourg. L'Hôpital, en effet, avait, au début du XIVe siècle, subi un accroissement territorial très important, tant par la dévolution des biens des Templiers que par l'adjonction de domaines très étendus en Brandebourg. Il fallut assurer l'administration de ces nouvelles possessions. Dans ce but, on institua, pour régir les biens de l'Ordre en Brandebourg, en Mecklembourg, en Brunswick et en Poméranie, un agent, indépendant, semble-t-il, des prieurs déjà existants, placé sur le même pied que ceux-ci, mais subordonné au grand-commandeur d'Allemagne. Cette subordination toutefois fut plus nominale que réelle ; le caractère distinctif du « Herrenmeister » est une tendance très accentuée à l'indépendance, dont l'exemple lui est donné par les Teutoniques, ses voisins et rivaux, tendance qui ne cesse de s'accentuer pour aboutir, au moment de la Réforme, à une autonomie presque complète et à la rupture des liens qui unissaient les provinces, devenues protestantes, du grand-bailliage de Brandebourg à l'Ordre de l'Hôpital (80).

VI. Prieuré de Dacie

Il nous reste à dire quelques mots de ce prieuré, qui, comme ceux d'Allemagne, de Bohême, de Pologne et de Hongrie, relevait du grand-commandeur d'Allemagne. L'Ordre s'était établi en Danemark dès le milieu du XIIe siècle : Viborg, la plus ancienne commanderie, fut fondée en 1160; celle d'Andvorskov fut instituée vers 1170 par le roi Valdemar I, qui la dota de biens considérables. A l'extrême fin du XIIe siècle, vers 1194, se place l'établissement des Soeurs hospitalières près de Schleswig; on sait que la maison d'Odensee existait dès 1247, et celles de Lund et Ribe en 1311. En Norvège, l'Hôpital avait également des possessions dès le commencement du XIIIe siècle; le refus qu'essuya, de la part de l'Ordre, le roi de Norvège de les échanger contre des biens équivalents en Danemark, amena leur confiscation, l'expulsion des Hospitaliers et l'intervention du pape Jean XXII en faveur de leur rappel et de la restitution de leurs biens (4 septembre 1320). En Suède enfin, l'existence de la commanderie d'Eskilstuna est connue dès 1231 (81).

Cet ensemble, d'établissements, situés dans les trois royaumes du nord, devait nécessairement appeler l'institution d'un fonctionnaire chargé de les administrer; les prieurs d'Allemagne, de Bohême et de Pologne résidaient trop loin pour les diriger efficacement ; on créa donc, vers le milieu du XIIIe siècle, un prieur de Dacie avec résidence à Andvordskov. Henri de Hoousheit fut un des premiers titulaires de ce poste (1266-1288), Olivier de Seyn l'occupa vers 1310-1, et les Statuts du chapitre général de 1294 consacrent l'existence du prieur de Danemark, qui relevait du grand-commandeur d'Allemagne (82). Cette subordination, du reste, fut toujours assez précaire, et tendit avec le temps à s'affaiblir de plus en plus. On constate, dans les documents qui concernent ces fonctionnaires, la trace d'incertitudes singulières. Ni le grand-maître (83), ni le pape (84) ne paraissent exactement renseignés sur la Dacie; ils semblent comprendre indistinctement sous cette dénomination tous les pays Scandinaves. Le prieur d'Andvordskov scelle ses actes d'un sceau qui lui donne le nom de « prior Daniac » (85), le chapitre général de 1294 parle d'un prieur de Danemark, tandis que Grégoire IX en 1231, et le roi de Suède en 1290 (86), désignent respectivement l'agent de l'Hôpital en Suède sous le titre de prieur de Dacie et de prieur d'Eskilstuna. De ces appellations contradictoires, on peut cependant conjecturer qu'à l'origine le représentant de l'Hôpital pour la Scandinavie résida en Danemark à Andvordskov : d'où les noms de prieur d'Andvordskov et de prieur de Danemark, que l'ignorance de l'Ordre transforma en prieur de Dacie, probablement par confusion entre la forme « Dania » et la forme « Dacia » (Hongrie), dont la seconde était plus familière aux Hospitaliers, bien qu'aussi peu connue d'eux, que la première (87). Le roi de Suède, mieux informé, en donnant au chef des établissements suédois le nom de prieur d'Eskilstuna, nous indique que, s'il y avait un prieur de Danemark, il y avait aussi, en 1290, un prieur de Suède. La Norvège obéissait probablement aussi à un prieur, ce royaume étant distinct de ceux de Suède et de Danemark. Mais pour les Hospitaliers, tout cela se confondait ; ils savaient que leurs commanderies Scandinaves étaient régies par des agents vivant dans un état de complète indépendance vis-à-vis d'eux, et se contentaient de désigner sous le titre générique de Dacie ces possessions, situées aux extrêmes confins de la terre (88).
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse : Archives.Org


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Les Notes

1. Un érudit allemand, M. J. von Pflugk-Hartung, a récemment tenté, dans deux études spéciales, de déterminer l'organisation de l'Hôpital en Allemagne et de rechercher les origines de « l'Herrenmeistertum » (grand-bailliage de Brandebourg). Malgré ses efforts, il n'a pas réussi à dissiper les ténèbres qui enveloppent les débuts de l'Ordre dans ces régions (Die inneren Verhaltnisse des Johanniter-Ordens in Deutschland, dans Zeitschrift fur Kirchengeschichte, XX, 1-18 et 132158. — Die Anfange des Johanniter Herrenmeistertums, dans Historische Vierteljahrschrift, année 1899, p. 189-210).
2. Cartulaire, I, nº 81.
3. Cartulaire, I, nº 204.
4. Cartulaire, I, nº 155.
5. Cartulaire, I, nº 213.
6. Cartulaire, I, nº 280.
7. Cartulaire, I, nº 278.
8. 24 octobre 1166 {Cartulaire, I, nº 368).
9. Cartulaire, I, nº 389.

10. 23 octobre 1182 (Cartulaire, I, nº 643). La souscription de la bulle est : « preceptori Hospitalis et aliis fratribus Hospitalis Jérusalem in Boemia, Polonia et Pomerania. » Nous croyons cependant que Bernard n'était que prieur de Bohême, et qu'il faut diviser l'adresse de la bulle en deux parties ; mais, même s'il n'en était rien, nous persisterions dans notre opinion. Les qualités données aux dignitaires de l'Ordre n'ont rien de fixe à cette époque ; le grand-maître, le titulaire lui-même, et surtout la cour de Rome, hésitent souvent dans l'attribution d'un titre à un fonctionnaire de l'Hôpital. Il semblerait cependant que le grand-maître dût savoir exactement désigner son subordonné, et le titulaire d'un office se désigner lui-même correctement. Il n'en est rien ; nous Avons maint exemple de cette fluctuation dans les titres. Les mots « prior, preceptor et magister » sont souvent employés indistinctement, et appliqués à une même personne. Cette incertitude rend l'étude des fonctions administratives de l'Ordre souvent problématique, et il importe de la signaler ici une fois pour toutes. Il a donc fallu, pour arriver à quelque précision, considérer moins le protocole des actes que leur objet, le ressort territorial auquel ils se réfèrent, et comparer entre eux les noms des titulaires qu'ils mentionnent. Cet examen minutieux nous a le plus souvent permis de découvrir la vérité, mais nous avons dû nous contenter d'en indiquer ici les résultats en les dégageant des discussions critiques que chaque point a suscitées. Les références que nous donnerons mettront, du reste, le lecteur a même de contrôler par lui-même la véracité de nos conclusions.
Quant à ce qui concerne le titre, donné dans l'acte du 23 octobre 1182 par la cour de Rome à Bernard, il est plus que tout autre sujet à caution ; la chancellerie pontificale semble avoir, soit par ignorance, soit même de partipris, attribué aux dignitaires de l'Hôpital des qualificatifs vagues, généralement impersonnels. Elle s'adressait à un fidèle sujet de l'Eglise romaine plutôt qu'à un fonctionnaire déterminé; il fallait bien le désigner d'une façon à peu près précise, pour que la prescription ou le mandement du S. Siège l'atteignit, mais elle se préoccupait peu de lui donner son titre exact, encore moins son nom; elle ne mentionnait ce dernier que rarement, quand l'objet de la bulle lui était personnel. Dans ces conditions, il n'était pas extraordinaire que la chancellerie rattachât les Hospitaliers épars de Pologne et de Poméranie au prieuré de Bohême. Ce rattachement, du reste, peut fort bien avoir existé en 1182, et n'avoir plus existé à une époque postérieure.

11. Vers 1188 (Cartulaire, I, nº 839). 12 octobre 1188 (Cartulaire, I, nº 861). 1189 (Cartulaire, I, nº 865). Février 1194 (Cartulaire, I, nº 959).

12. 23 avril 1186 (Cartulaire, I, nº 802). En février 1194, Meinard semble avoir succédé à Martin (Cartulaire, I, nº 959).
13. Il s'appelait Arbold, et présida à celle date un chapitre provincial (Cartulaire, I, nº 825). On le retrouve avec le même titre en octobre 1188 (Cartulaire, I, nº 860).

14. Bulles du 5 novembre 1205 (Cartulaire, II, nº 1224); du 29 mai 1230 (Cartulaire, II, nº 1961); du 21 décembre 1244 (Cartulaire, II, nº 2345); acte de 1239 (Cartulaire, II, nº 2215).

15. Bulles du 2 août 1201 (Cartulaire, II, nº 1149) et du 1 octobre 1246 (Cartulaire, II, nº 2426); acte du 21 décembre 1230 (Cartulaire, II, nº 1971).

16. Bulle du 19 octobre 1207 (Cartulaire, II, nº 1273); acte du 19 août 1244 (Cartulaire, II, nº 2329).
17. Acte du 11 novembre 1234 (Cartulaire, II, nº 2091); bulles des 16, 19, 21 et 23 mars 1238 (Cartulaire, II, nº 2191, 2192, 2193 et 2194).
18. Bulle du 5 novembre 1205 (Cartulaire, II, nº 1225).
19. 6 sept. 1231 (Cartulaire, II, nº 1995).
20 La constitution du prieuré de Hongrie est plus facile à déterminer : à côté des bulles du 13 avril 1208 (Cartulaire, II, nº 1302), du 21 novembre 1216 (Cartulaire, II, nº 1483), du 30 avril 1222 (Cartulaire, II, nº 1747), du 28 mai 1225 (Cartulaire, II, nº 1816), du 9 août 1235 (Cartulaire, II, nº 2119) et du 30 juillet 1236 (Cartulaire, II, nº 2147), adressées au prieur et aux Hospitaliers de Hongrie, d'autres documents signalent en 1216, en 1225 et en 1226 des procureurs, chargés par l'Ordre de missions spéciales et de la conclusion d'affaires pour lesquelles ils représentaient les Hospitaliers hongrois (Cartulaire, II, nº 1472, 1821 et 1832) ; mais le dernier de ces actes (nº 1832) mentionne, à côté du procureur, la présence de Jean, « magnus magister. » Ce personnage est, à n'en pas douter, un prieur de Hongrie ; dix ans plus tard, à partir du 20 mai 1237 (Cartulaire, II, nº 2261), Raimbaud de Voczon porte, d'une façon absolument régulière, dans une série d'actes, le titre du prieur de Hongrie, comme nous le verrons plus loin.

21. Cartulaire, II, nº 1184, 1265, 1429, 1455, 1622, 1743, 1767, 2146, 2282 ; (Urkundenbuch der Stadt Basel, I, 64, nº 96 ; Fontes rerum Bernensium, II, 87, nº 77; Wyss, Hessisches Urkundenbuch I, 23, nº 27). Les trois documents édités dans ces ouvrages sont scellés des sceaux d'Henri de Heimbach, de Bér[enger] et de Conrad de Heimbach.

22. Cartulaire, I, nº 802 et 959.
23. Cartulaire, II, nº 2493 et 2611.
24. Cartulaire, II, nº 2161, 2171, 2182 et 2205.
25. Cartulaire, II, nº 2445 et 2481.
26. Cartulaire, II, nº 2526 et 2663.
27. 28 décembre 1258 (Cartulaire, II, nº 2908).
28. 29 avril 1266 (Cartulaire, III, nº 3219).
29. Cartulaire, II, nº 2611.
30. Cartulaire, II, nº 2713,2823 et 2908.
31. Cartulaire, II, nº 2935 et 2936; III, no 3045. En tous cas il n'occupait plus cette charge le 16 septembre 1264, dont Etienne de Meses était alors titulaire {Cartulaire, III, no3105).

32. Cartulaire, III, nos 3047 (après 28 oct. 1266), 3219, 3386, 3412, 3455 et 3470. Ce qui est certain, c'est que Furstemberg, en juin 1272, et Bérenger de Laufen, le 28 novembre 1274, scellaient leurs actes du même sceau ; ce sceau avait comme légende :
+ s. ..... ITAL IERLITAM p. ALAMNIA.
(Urklundenbuch der Stadt Basel, II. pl. VII, nº 83, et Furstembergisches Urkundenbuch, II, 387) Furstemberg y était qualifié de « preceptor » et Laufen de « prior sive magister » d'Allemagne.

33. Le 22 mars 1260, il porte dans un acte pour Rothenbourg (Bavière) le titre de : « summus preceptor Allemande » {Cartulaire, III, nº 2948).

34. Un acte du 28 mai 1273 lui donne le titre de « magister Hospita-lis sancti Johannis Jerosolimitani per Alamaniam », titre vague qui pourrait autoriser toutes les suppositions si l'objet de l'acte, qui concerne le château de Loh en Autriche, ne les restreignait. L'Autriche, en effet, à cette époque ne relevait pas de l'autorité du prieur d'Allemagne, mais de celle du grand-commandeur d'Allemagne. Un acte du 16 mars 1275 pour Affeltrangen l'appelle « summus preceptor in tota Alamania » ; quoique les titres donnés dans les documents soient sujets à caution, il semble qu'on ne puisse interpréter par prieur d'Allemagne l'appellation donnée ici à Boxberg, puisque le priorat était alors aux mains de Bérenger de Laufen, et qu'il faille lui attribuer une charge plus élevée, celle de grand-commandeur (Cartulaire, III, nº 3509 et 3566).

35. Acte du 16 mars 1275 (V. p. 392, note 6). Acte du 20 mai 1277, qui n'est pas absolument probant (Cartulaire, III, nº 3623).

36. Cartulaire, III, nº 3578, 3689, 3692, 3718, 3729, 3744 et 3774.
37. Cartulaire, III, nº 3876.
38. Cartulaire, III, nº 3810, 3904, 3923.
39. Cartulaire, III, nº 4091.
40. Cartulaire, III, nº 4135, 4136, 4159, 4176, 4192, 4200, 4275, 4294, 4305 et 4394.
41. Cartulaire, III, nº 4435.
42. Il n'est pas douteux qu'Henri de Kindhausen fut grand-commandeur, quoique les documents ne lui donnent pas ce titre ; dans les uns, il est désigné comme prieur de Bohème, Pologne, Moravie et Autriche, dans les autres comme prieur d'Allemagne, ce qui montre bien qu'il avait autorité sur les pays allemands comme sur les pays tchèques et slaves (Cartulaire, III, nº 4298 et 4427; IV, nº 4575 et 4510).

43. Cartulaire, IV, nº 4599, 4752 notes 4760, 4813,4848,4867 et 4889.
44. Cartulaire, IV, nº 4550.
45. Cartulaire, II, nº 2282.
46. Appelé « summus preceptor », (Cartulaire, II, nº 2948) ; mais il ne peut être que prieur, le grand-commandeur étant certainement Henri de Furstemberg à cette époque; peut-être cependant cette appellation se justifie-t-elle parce que Furstemberg était à ce moment en Terre Sainte et portait alors le titre de grand-précepteur de l'Ordre. Boxberg l'aurait en ce cas suppléé dans la grande commanderie d'Allemagne.

47. 28 octobre 1253. Henri de Buchsee (Busse), provincial des Hospitaliers allemands (Cartulaire, II, nº 2656), est le même qu'Henri de Toggenbourg, pour lequel nous avons une série d'actes de 1256 à 1263 (Cartulaire, II, nº 2839, 2868-9, 2892, 2918, 2930; III, nº 3049; IV, nº 3065 bis).

48. Nous avons déjà en 1251 un vice-prieur de Basse-Allemagne, Mangold (Cartulaire, II, nº 2572). Ceci résulte de l'examen des pièces dans lesquelles figure Bérenger de Laufen (Cartulaire, II, nº 2899; III, nº 3385 et 3421 ; Urkundenbuch der Stadt Basel, II, 15 et 82), et notamment de l'acte du 28 juillet-1 septembre 1263 (Cartulaire, IV, nº 3065 bis), par lequel le château d'Arbourg au diocèse de Constance (Haute-Allemagne) est donné à l'Ordre, représenté par Henri de Toggenbourg, redevenu simple commandeur de Bubikon, et par Laufen, vice-prieur d'Allemagne. Le lecteur trouvera plus loin des détails précis sur les limites territoriales de la Haute et de la Basse-Allemagne.

49. Cartulaire, III, nº 3562, 3580, 3585, 3591, 3779, 3786, 3970, 3983, 4002, 4023 note, 4033, 4046 et 4070. Il est mentionné comme encore vivant le 21 janvier 1290 (texte de l'acte analysé sous le no 4075), avec le titre de a magister ipsorum [fratrum Hospitalis]. »

50. Cartulaire, III, nº 3588, « frater de Pomerio Ger., vicem gerens prioris sacre domus Hospitalis in Alemania. »

51. Haute-Allemagne : Godefroy de Staufen, commandeur de Neuenbourg, en 1281, 1286 et 1294 [Cartulaire, III, nº 3753, 3950 et 4250). Henri de Lichtenstieg, commandeur de Hohenrain, en 1284 « maister im oberm Tutzen laude » (Cartulaire, III, nº 3855); malgré ce titre, il n'était certainement qu'un lieutenant, Bérenger de Laufen occupant alors le prieuré d'Allemagne. — Basse-Allemagne : Lubbert, commandeur de Steinfurt, en 1282 et 1285 (Cartulaire, III, nº 3786 et 3911).

52. Cartulaire, III, nº 4042, 4392, 4394, 4435, 4454, 4457, 4476 et 4510. La première mention de Randersacker comme prieur de Haute-Allemagne ne laisse pas d'être embarrassante (11 juin 1288), mais elle est hors de doute, la pièce étant scellée du sceau du prieuré de la Haute-Allemagne. Nous savons, en effet, que le 21 janvier 1290 Bérenger de Laufen vivait encore (texte de l'analyse du Cartulaire, III, nº 4075); peut-être avait-il résigné ses fonctions ou autorisé son suppléant à se servir du sceau du prieuré. La même difficulté se retrouve pour l'acte du 20 mai 1294, dans lequel Godefroy de Staufen, déjà lieutenant en Haute-Allemagne en 1281 et 1286, figure avec celte même qualification (Cartulaire, III, nº 4250). Faut-il supposer que Staufen était lieutenant de Randersacker, ou que Randersacker n'a été prieur de la Haute-Allemagne qu'après 1294? Ce qui est certain, c'est qu'à partir de 1297 Randersaker était certainement prieur de Haute-Allemagne. Il ne serait pas impossible que vers 1303, pour une cause qui nous échappe, les fonctions de Rander-saeker eussent été interrompues. Nous trouvons, en effet, que le 20 septembre 1302 Hugues de Werdenberg, commandeur de Bubikon, était lieutenant en Haute-Allemagne du grand-commandeur (Cartulaire, IV, nº 4571), etquele6 février 1310 Randersackerne porte plus que le titre de lieutenant du grand-commandeur en Franconie et Thuringe (Cartul., IV, nº 4889).

53. Cartulaire, III, nº 4305, 4395 note 2, 4487, 4514, 4516; IV, nº 4528,4537, 4551, 4569 note 1, 4583, 4693, 4799.

54. Il n'y a aucun compte à tenir des listes des prieurs de Bohême données par F. de Salles (Annales de l'ordre de Malte). L'auteur a constamment confondu les prieurs de Bohême avec les grands-commandeurs d'Allemagne, les prieurs d'Allemagne et les simples commandeurs de Prague ou des établissements de l'Ordre en Moravie.
55. Cartulaire, I, nº 643, 861, 865, 950 et 959.
56. Les établissements Hospitaliers d'Autriche et de Styrie obéissaient à un fonctionnaire, appelé prieur, ou « vices gerens prioralus », ou « magister fratrum » ; trois d'entre eux sont connus, l'un Wolfger de 1244 à 1256, le second Chuno en 1263, le troisième Henri en 1288. C'étaient des subordonnés du prieur de Bohême, et probablement, comme nous le savons pour Wolfger, des commandeurs de Mailberg (Cartulaire, II, nº 2329) ; ce qui prouve cette hypothèse, c'est que nous avons un acte de 1292, rendu par Léopold de Stillefrid, commandeur, et par les Hospitaliers de Mailberg, scellé du sceau personnel du commandeur et du sceau « fratrum de Hospitali sancti Johannis per Austriam et Stiriam » (qui nous est parvenu). Même sceau dans un document de 1331, avec l'annonce : « dez convents insigel ze Maeurberg » (Prague, Arch. du grand - prieuré, commanderie de Mailberg, nº 34 ; Vienne, Arch. de l'Ordre teutonique, manuscrit 327, diplom. de Schwandner, 46-7, d'après les archives de Mailberg; Vienne, Arch. imp. roy., notes de Smitmer pour sa collection de sceaux, p. 65-6. 22.

57. Cartulaire, II, nº 2713. C'est probablement le même personnage que celui qu'un acte de 1239 appelle « vice magister » (Cartulaire, II, nº 2215).

58. Cartulaire, III, nº 3438.
59. Cartulaire, III, nº 3775, 3861, 3943 4242, 4298 et 4372.
60. Le pape, pour correspondre avec les Hospitaliers de Bohème, s'adressait généralement au « prieur de Prague », probablement parce que le prieur de Bohême résidait à Prague ; on sait que la chancellerie pontificale, dans ses rapports avec les Hospitaliers, leur donnait rarement leurs titres officiels exacts.

61. V. plus haut, p. 396.
62. Cartulaire, II, nº 2611 et 2713.
63. Cartulaire, III, nº 3000.
64. V. plus haut, p. 397.
65. Cartulaire, III, nº 4366.
66. A. Hossmann, Genealogia des Geschlechts deren von Saalhausen, 41.
67. Cartulaire, IV, nº 4834.
68. Sur le sort ultérieur du prieuré de Pologne, voir Cartulaire, I, p. CLXVII.
69. V. plus haut, p. 388 et 390.
70. « Prior domus Hospitalis totius Hungarioe ». Désigné seulement par l'initiale P, il a été identifié avec Pon-tio della Croce, qui figure dans un document de la même date (Monumenta Hungarioe Histórica, I, xi, 380 et390). Il convient de remarquer que le document que lui donne ce nom, en même temps que les titres de maître du Temple en Hongrie et Esclavonie et de lieutenant royal en Croatie etDalmatie, est la traduction italienne faite par Lucio (Memorie di Trau, 30) d'une pièce originale latine. Le nom peut donc être sujet à caution, au même titre que la qualification de maître du Temple, qui est certainement erronée.
71. Monumenta Hungarioe histórica, I, vi, 132. Cf. II, no 1832.
72. Cartulaire, II, nº 2161, 2171, 2182 et 2205; F. Knauz, Monumenta ecclesix Strigoniensis, I, 284. Un acte du 16 septembre 1225 (Cartulaire, II, nº 1821) parle de R., procureur des Hospitaliers de Hongrie en cour de Rome pour une affaire spéciale. Il s'agit probablement de Raimbaud de Voczon.

73. Monumenta Hung. hist., I, XII, 145. — Ambroise était à cette date lieutenant du provincial de Hongrie, c'est-à-dire du prieur (Ib., 144).
74. Cartulaire, II, nº 2932.
75. V. plus haut, p. 391.
76. Cartulaire, II, nº 2932.
77. Cartulaire, III, nº 3030.
78. Cartulaire, III, nº 3252,3444, 3572 et 3599.
79. Cartulaire, IV, nº 4711. Le lecteur trouvera quelques renseignements sur les destinées ultérieures du prieuré de Hongrie dans notre Cartulaire, I, CCIII.
80. Pflugk-Harttung, Die Anfange des Johanniter Herrenmeister turns, pass.
81. Voir Cartulaire, I, p. CCVII-I.
82. Cartulaire, III, nº 4259, art. 1.
83. Dieudonné de Gozon, en correspondant avec ses agents Scandinaves (25 août 1347), adresse sa communicalion au « prieur » ou « prieurs » de Danemark, Dacie, Norvège et Suède.
84. 1231 (Cartulaire, II, nº 1995).
85. O. Nielsen, Dueholm's diplomatarium, introd., passim.
86. Cartulaire, III, nº 4133.
87. Cette substitution est attestée par les Statuts de 1294; le prieur qui nous occupe y est appelé : prieur de Danemark dans le texte français, et prieur de Dacie dans le texte latin.
88. Voir à l'Appendice la liste des prieurs de Dacie.

Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse : Archives.Org


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