Unieux (42)
Domaine de l'Hôpital d'UnieuxDépartement: Loire, Arrondissement et Canton: Saint-Etienne - 42
Domus Hospitalis d'Unieux
Au début du XIVe siècle, le territoire d'Unieux dépendait de la baronnie de Cornillon ; mais il appartenait en arrière-fief à Gilles d'Ecotay, damoiseau, qui, en 1315, rendait hommage à Luce de Baudiner pour tout ce qu'il possédait à Unieux, à l'Hôpital et à la Noirie (1).
1. Cartulaire de la Baronnie de Cornillon.
Le reste du territoire était partagé entre les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et une famille du nom de Peronnet, un des membres de cette famille Peronnet d'Unieux, testait le 13 mai 1361. Par cet acte, il demandait à être enterré au cimetière de la bienheureuse Vierge Marie de Firminy et laissait à son épouse son habitation du Crion, située près d'Unieux (2).
On pense qu'il faut attribuer à cette ancienne famille la fondation de la chapelle dite d'Unieux dans l'église paroissiale de Firminy. Cette chapelle, « qui était placée à main gauche en entrant », fut, au XVIIe siècle, la cause d'un procès retentissant, entre deux familles du pays qui en revendiquaient la propriété.
Pour mettre fin aux réclamations des prétendants, il ne fallut rien moins que l'intervention de l'archevêque de Lyon, Camille de Neuville, qui par un arrêté du 11 novembre 1685, décida « que la chapelle d'Unieux serait et demeurerait commune entre Nicolas Anselmet, écuyer, seigneur des Bruneaux et M. Louis Mollin, châtelain et notaire royal de Firminy. »
2. Archives départementales de la Loire, tome II, page 139.
L'ordonnance ajoutait : « que chacun d'eux jouirait du droit de banc et de sépulture et qu'à cet effet ladite chapelle serait partagée en deux, ledit sieur des Bruneaux ayant le choix... » (3)
3. Ordonnance de Monseigneur Camille de Neuville, archevêque de Lyon.
Quelques années après, à la suite d'un accord intervenu entre les intéressés, la chapelle d'Unieux appartenait en totalité à la famille Anselmet des Bruneaux. Un acte du 20 janvier 1694, nous apprend que cette chapelle, placée sous le vocable de l'Ange Gardien, jouissait d'un revenu de 20 livres pour une fondation de messes faite par Nicolas Anselmet des Bruneaux et Claude (Gabriel) son fils.
L'industrie du fer maintenant si florissante à Unieux, n'y est pas d'importation récente comme on le croit communément.
Au XVIe siècle déjà, les barons de Cornillon avaient établi à Unieux un martinet, une fonderie de fer, comme on disait alors, pour le travail du fer. Cet atelier, qui occupait alors six hommes, nous est décrit minutieusement d'ans le procès-verbal dressé par les experts stéphanois, lors de la vente de la Baronnie de Cornillon en 1686.
Dans la suite, plusieurs établissements semblables furent créés sur lé territoire d'Unieux ; mais en 1789, un seul d'entre eux fonctionnait encore.
La facilité des communications et la création des chemins de fer ont rendu inutile le port de la Noirie. Aujourd'hui, cet endroit est complètement désert ; mais on voit encore, sur les bords du fleuve, les murs qui soutenaient le quai d'embarquement et les énormes anneaux de fer auxquels on amarrait les bateaux, en attendant que l'arrivée des hautes eaux leur permît de tenter, non sans courir bien des dangers, la descente des gorges de Saint-Victor.
Sources : Prajoux, Joseph, Abbé. Histoire de la Baronnie de Cornillon : notes et documents sur Saint-Paul-en-Cornillon, Firminy, Chazeau etc. Lyon 1900. BNF
L'Hôpital d'Unieux
Le petit hameau de l'Hôpital, composé de quelques maisons d'assez pauvre apparence, nous rappelle, comme la Noirie, des souvenirs anciens. Les habitants du pays croient communément que là était autrefois un hôpital et ils s'empressent de vous faire remarquer combien l'air y est pur et sain. Cependant c'est une erreur, et ce lieu, dont le nom complet est l'Hôpital de Jérusalem, est ainsi nommé parce que les hospitaliers ou chevaliers du temple de Jérusalem y possédaient une ferme, dont il est assez souvent fait mention dans les actes des XIIIe et XIVe siècles.
Les dépendances de l'Ordre, dont le but était de secourir les pèlerins, se nommaient fréquemment l'Hospital, du latin hospitium, hospice, lieu où l'on donne l'hospitalité aux voyageurs.
Dans la première moitié du XIVe siècle, ce lieu passa au chapitre de Saint-Jean de Lyon.
En 1249, il fut la cause d'un démêlé entre Aymard de Baudiner, seigneur de Cornillon et Gaudemard de Jarez, chamarier de l'église de Lyon, qui tous deux revendiquaient des droits féodaux sur les hommes de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, près Unieux. D'un commun accord ils choisirent pour terminer le différend quatre arbitres : Armand de la Rochain, Humbert de la Tour, Ponce de Rochefort et Pierre Cornillon, prêtre. Ces arbitres décidèrent, en août 1249, que le seigneur de Cornillon ne lèverait sur les hommes de l'hôpital aucune taille ; mais qu'il continuerait à juger les cas pouvant entraîner condamnation à une forte amende ou à la mutilation du corps. Les habitants reconnaissaient en outre qu'ils étaient tenus de travailler « aux palissades, fortifications et réparations des murailles du château de Cornillon » (1).
1. La Tour-Varan, Chroniques des châteaux et des abbayes du Forez, tome I, page 161.
En 1411 un habitant du hameau de l'Hôpital, — que les documents appellent pour cette raison Pierre de l'Hôpital, — faisait par testament de nombreux legs pieux. En effet, indépendamment de dons généreux aux églises de Saint-Clément du Chambon et de Saint-Antoine de Cornillon, il faisait une « aumône à l'hôpital Saint-Antoine de Vienne et un don de cire à la roue de la bienheureuse Marie de Firminy » (2).
De nos jours, l'Hôpital est un petit hameau composé de quelques maisons, dont l'aspect misérable trahit seul la haute antiquité.
2. On appelait ainsi une sorte de roue sur laquelle on faisait brûler des cierges en l'honneur d'un saint ou d'une sainte.
— Archives départementales de la Loire, tome II, page 202.
Sources : Prajoux, Joseph, Abbé. Histoire de la Baronnie de Cornillon : notes et documents sur Saint-Paul-en-Cornillon, Firminy, Chazeau etc. Lyon 1900.BNF