Foulques de Villaret. 3 novembre 1305 — 1319 (déposé à, cette date, il mourut le 1 septembre 1327)
A la mort de Guillaume de Villaret, l'Ordre choisit pour lui succéder Foulques de Villaret. Le nouveau grand-maître ne semble pas avoir été, comme on l'a supposé jusqu'ici, le frère du défunt, mais bien plutôt son neveu, comme nous l'avons remarqué plus haut (1). Il devait être jeune encore lors de son élection. Les hautes fonctions dont il avait été précédemment investi, celles d'amiral en 1299 (2), de grand-précepteur depuis 1301 (3), de lieutenant du grand-maître en 1303 (4), lui ayant été conférées postérieurement à l'élévation de Guillaume à la grande maîtrise, il y a lieu de supposer que la bienveillance de l'oncle ne fut pas étrangère à la faveur dont le neveu avait bénéficié. En prenant la direction de l'Hôpital, Foulques assumait une lourde tâche ; aux difficultés de la situation extérieure, à l'oeuvre de réorganisation intérieure laissée inachevée par Guillaume, s'ajoutait l'obligation de continuer les traditions du précédent magistère et de maintenir les Hospitaliers dans la voie que celui-ci leur avait si heureusement tracée.La similitude de nom et la rareté des documents connus par les anciens historiens de l'Ordre ont causé quelques confusions dans la détermination du début du magistère de Foulques (5). Sans entrer dans la discussion de leurs assertions, que des témoignages précis infirment aujourd'hui, il suffit de constater que Foulques devient grand-maître entre le 23 novembre 1304 et le 3 novembre 1305 (6), que toutes les hypothèses précédemment émises tombent par suite de cette constatation, et que tous les faits postérieurs à cette dernière date, dont l'attribution restait incertaine, se rapportent à Foulques et non plus à Guillaume de Villaret.
Au moment où Foulques prit le pouvoir, l'Occident tournait plus que jamais les yeux du coté de la Terre Sainte'; s'il n'avait plus l'enthousiasme des siècles précédents, il cherchait, très sincèrement à reconquérir le royaume de Jérusalem. Clément V venait d'être élevé au trône pontifical (5 juin 1305); la préparation et la réalisation de la croisade étaient, parmi toutes les questions qui sollicitaient son attention et ses efforts, l'objet principal de ses préoccupations. Aussi, dès son avènement, s'entoura t-il des conseils les plus éclairés, et en première ligne provoqua t-il les avis des grands-maîtres de l'Hôpital et du Temple. Ces avis lui furent envoyés sous forme de mémoires dès l'année 1305 (7), et méritent, eu égard à la compétence particulière de leurs auteurs, un examen approfondi.
Le grand-maître du Temple, Jacques de Molay, se prononça énergiquement pour un passage général en Orient, et rejeta absolument l'envoi de simples renforts. L'entreprise, disait-il, sans points d'appui en Asie Mineure, ou avec une base d'opérations en Arménie, au cas où on choisirait ce pays, malgré les inconvénients qu'il présentait, comme point de débarquement, serait téméraire si l'armée de renfort n'était pas numériquement en état de résister aux forces du sultan d'Egypte : c'était en fait revenir au passage général. Pour l'exécution le grand-maître demandait un effectif d'au moins 15 000 hommes d'armes et 50 000 fantassins, et pour le transport des troupes le concours des puissances maritimes italiennes et l'emploi de grands bâtiments, préférables aux galères et moins chers qu'elles. Il réservait la détermination du lieu de débarquement, mais préconisait une relâche préalable à Chypre. Il conseillait également, avant le passage général, l'envoi d'une escadre de dix galères dans les mers du Levant sous le commandement d'un amiral éprouvé, et proposait de la confier à l'amiral aragonais Roger de Lauria, universellement célèbre en Europe, dont les qualités de chef d'escadre et l'indépendance de caractère devaient rallier tous les suffrages et faire taire les jalousies des républiques de Gènes et de Venise. Cette flottille devait arrêter les marchands chrétiens, qui ne craignaient pas, au mépris des prohibitions les plus solennelles, de commercer avec les Infidèles et de leur fournir les armes et les bois dont ceux-ci manquaient. Son succès n'était possible que si elle était commandée par une personnalité assez marquante pour dominer les compétitions et les ambitions mesquines des puissances maritimes de la Méditerranée (8).
L'avis de Foulques de Villaret est conçu clans un tout autre ordre d'idées. Il s'occupe moins du passage en lui-même que des moyens de le préparer. Il conseille au pontife de prêcher et de faire prêcher la croix, et de fixer à un délai assez rapproché de cette prédication le départ de l'expédition, pour empêcher le zèle des croisés de se refroidir et ne pas laisser aux empêchements et aux excuses le temps de se produire; la convocation d'un concile général est inutile, ce serait une perte de temps et d'argent. Mais il faut, avant tout, prévenir le grand-maître des Teutoniques, qui, retiré en Allemagne avec ses chevaliers, a perdu tout contact avec l'Orient, d'avoir à se préparer, avec toutes les forces dont il dispose, à passer en Orient (9) ; il faut également défendre énergiquement aux rois et princes de s'opposer à l'embarquement pour le Levant des chevaliers des trois ordres militaires de leurs états.
Pour assurer les fonds nécessaires à la croisade, Villaret entre dans les détails les plus précis sur les ressources à créer : il propose de lever une dime sur les biens des prélats et du clergé, d'affecter à la croisade les revenus des menses épiscopales, des bénéfices et des prébendes vacantes, les biens des clercs morts intestats, et les vases d'argent et d'or appartenant aux prélats lors de leur décès. Les titulaires de plusieurs bénéfices, s'ils sont régulièrement autorisés à la non-résidence, devront opter pour l'un d'eux et abandonner les autres à l'oeuvre de la croisade; s'ils ne sont pas autorisés, les revenus de tous leurs bénéfices seront attribués aux frais du passage. On engagera le clergé, en visitant les malades et les mourants, à leur demander des subsides pour la Terre Sainte; on autorisera le rachat des voeux de croisade; on menacera d'excommunication quiconque ne révélera pas les dispositions testamentaires relatives à la croisade dont il aurait connaissance, et quiconque ne versera pas dans un délai déterminé les sommes qu'il détiendrait de ce chef. Les princes, qui auraient détourné à leur profit l'argent d'impositions levées jadis à cet effet, seront tenus à restitution ou au moins au versement d'un acompte préalable. On absoudra tous les débiteurs de sommes usuraires ou mal acquises, pourvu qu'ils fassent aux collecteurs, désignés pour recueillir l'argent nécessaire au passage, un versement proportionné à leurs facultés. Enfin, Villaret recommande l'établissement d'une taille sur tous les Juifs de la Chrétienté, et ne veut pas qu'elle soit inférieure au dixième de la valeur de leurs biens.
Ces conseils, sages et précis, dénotent l'esprit pratique du grand-maître, ses qualités positives et ses aptitudes financières. Ils forment l'objet principal de son mémoire. La partie consacrée à l'exécution du passage et à la question militaire y occupe, en revanche, une place relativement restreinte. Villaret n'a-t-il pas voulu répéter ce qu'avait dit Jacques de Molay, dont le projet est celui d'un soldat plutôt que celui d'un administrateur ? A-t-il cru préférable d'envisager la question à un autre point de vue, ou la nature de son caractère le portait-elle plus spécialement vers les détails d'organisation que vers les spéculations politiques et militaires ? Nous ne saurions le dire. Toujours est-il que, dans les voies et moyens qu'il préconise, ses idées offrent plus d'une analogie avec celles du grand-maître du Temple. Le commandement de l'expédition devra être confié à un cardinal, muni par le S. Siège des pouvoirs les plus étendus, et d'une autorité personnelle considérable ; un homme de guerre assistera le prélat de ses conseils pour la conduite des opérations stratégiques. Avant l'arrivée des croisés, Villaret propose l'armement d'une flottille de 25 galères, qui, unie aux forces maritimes du roi de Chypre, du Temple et de l'Hôpital, tiendra la mer, coupera aux navires marchands, qui se livrent au commerce des denrées prohibées, la route d'Alexandrie et de l'Egypte, et empêchera les Infidèles de recevoir d'eux les approvisionnements dont ils ont besoin pour se mettre en état de résister à l'attaque des Chrétiens. Sur ce point, il partage les vues de tous les esprits clairvoyants, dont Jacques de Molay s'était fait l'interprète. Indépendamment de cette escadre, le grand-maître demande la création d'une seconde flotte, comprenant de 50 à 60 bâtiments, dont la moitié sera composée de grands vaisseaux de transport, aménagés pour recevoir des chevaux et des troupes de pied. Il lui assigne la mission de ruiner les établissements côtiers des Sarrasins par une série de débarquements, exécutés tantôt sur un point, tantôt sur un autre; les dommages qu'elle causera aux défenses maritimes, et l'incertitude dans laquelle elle tiendra l'ennemi sur les véritables desseins des croisés, faciliteront, sur le point qui aura été désigné, le débarquement de l'expédition proprement dite. Villaret s'en tient à ces projets, en quelque sorte préliminaires; il lui suffit d'avoir exposé son avis sur l'organisation de la croisade et indiqué les moyens de dégager la route qu'elle suivra; d'autres détermineront le plan de campagne, et choisiront à leur gré le terrain des opérations, que ses conseils auront déblayé (10).
A ces préoccupations d'intervention militaire se rattachait, dans l'esprit de Clément V et de ses contemporains, la fusion projetée des ordres militaires. L'opinion publique, depuis longtemps frappée des rivalités qui les déchiraient, pensait qu'elles cesseraient si les divers ordres se fondaient en un seul, et que la cause commune, que défendaient les Templiers, les Teutoniques et les Hospitaliers, tirerait profit de cette concentration ; elle avait, en tant de circonstances, exprimé cette façon de voir, que Clément V, poussé par elle, demanda au grand-maître du Temple son opinion sur ce point. Molay la lui donna, en môme temps que son avis sur la croisade, dans un mémoire qui nous est parvenu.
L'idée de la réunion des Templiers et des Hospitaliers, n'était pas nouvelle. Emise par saint Louis, elle avait été soulevée au concile de Lyon (1274) par le pape Grégoire X, en présence des représentants des deux ordres (11) ; mais, sur la remarque que les rois d'Espagne ne l'accepteraient pas, parce qu'ils avaient trois ordres militaires dans leurs royaumes (S. Jacques de Compostelle, Calatrava et Alcantara), elle fut abandonnée. Sous Nicolas IV, le projet fut repris ; Boniface VIII l'étudia sans lui donner suite ; Charles II d'Anjou, roi de Naples, proposa d'étendre cette mesure à tous les ordres militaires ou religieux, et de constituer un ordre nouveau, doté des ressources financières les plus étendues. Dubois, conseiller et pamphlétaire officiel de Philippe le Bel, reprit l'idée en la transformant : il proposa d'appliquer à l'oeuvre de Terre Sainte les revenus dont les ordres militaires (Hospitaliers, Templiers et Lazaristes) jouissaient en Occident. La question était, on peut dire, à l'ordre du jour quand Molay fut interrogé sur l'opportunité de cette fusion (12).
Le grand-maître des Templiers se déclara hostile à toute tentative en ce sens; mais les raisons qu'il fit valoir étaient loin d'être décisives : il craignait les conflits, que ne manqueraient pas de faire naître la différence des deux règles, la question de préséance entre les membres et les grands-officiers des deux religions, les rivalités dont les effets désastreux s'étaient maintes fois manifestés. Il concluait que les inconvénients du nouvel état de choses seraient supérieurs aux avantages espérés. En ce qui concernait le bénéfice qu'un rapprochement entre les deux ordres pouvait procurer à la Chrétienté dans sa lutte contre les Musulmans, le mémoire de Jacques de Molay restait muet. Il est fort probable que Molay, pressentant l'orage dont son ordre était menacé, se rendait compte que la fusion se ferait au détriment du Temple, et que celui-ci n'avait rien à gagner et tout à perdre à la réalisation de ce projet. Clément V ne décida rien, mais le roi de France se chargea bientôt, en arrachant au S. Siège l'abolition des Templiers, de donner à cette question une solution sans réplique (13).
La chute du Temple eut pour les Hospitaliers les conséquences les plus considérables. Appelé à recueillir la majeure partie des biens de l'ordre aboli, l'Hôpital vit de ce fait, du jour au lendemain, ses possessions territoriales doublées ; un pareil accroissement ne pouvait manquer de modifier profondément ses destinées, et si le cadre de cette étude ne nous permet pas de poursuivre l'examen de ce développement inespéré, au moins convient-il ici de le signaler et d'attirer l'attention du lecteur sur les profondes modifications dont l'histoire des Hospitaliers lui fut par la suite redevable.
L'année 1306 est marquée par un événement capital dans l'histoire de l'Ordre de l'Hôpital, l'expédition des Hospitaliers contre Rhodes (14). Désireux de n'être plus tributaires de l'hospitalité qu'ils recevaient des Lusignan, gênés par le rôle qu'ils jouaient dans les discussions qui, à ce moment, déchiraient la famille royale, les" Hospitaliers aspiraient à fonder un établissement indépendant, à reprendre une liberté d'action absolue, et à rompre les entraves qui empêchaient leur expansion normale. Leur grand-maître, avec un sens politique très avisé, était entré dans leurs vues et n'attendait qu'une occasion favorable pour les réaliser; elle ne tarda pas à se présenter. Un corsaire génois, Vignolo de Vignoli (15), en grand mystère, osant à peine débarquer sur le sol chypriote, que sa qualité de corsaire et les mauvaises dispositions des Chypriotes à l'égard des Génois lui interdisaient (16), lui proposa la conquête des îles de Rhodes et de Lango (Kos). L'ouverture était trop tentante pour n'être pas accueillie. Vignolo et Villaret se rencontrèrent sur la côte, à deux milles de Limisso (17), le 27 mai 1306 (18), et conclurent ensemble un traité de pariage, régiementant les droits et devoirs de chacun en cas de réussite.
Dans cet accord le but poursuivi est la conquête de certaines îles de Romanie; mais, en lisant entre les lignes, on reconnaît facilement qu'il s'agit surtout de Rhodes. Les contractants s'engagent à partager les revenus des territoires qu'ils conquerront dans la proportion d'un tiers pour Vignolo et de deux tiers pour les Hospitaliers. Les îles de Lango et de Leros, déjà possédées par Vignolo, et celle de Rhodes, dont on escompte la prise de possession, sont exclues du pariage et données à l'Ordre. En revanche, Vignolo se réserve à Rhodes un casal, qu'il tenait de la libéralité de l'empereur grec, et le choix d'un autre casal après la conquête (19). Il deviendra viguier et justicier des îles de Lango, de Lero et de tous les territoires dont l'Ordre s'emparera, avec droit d'y rendre la justice, d'y nommer les baillis, sergents et officiers, d'y créer des notaires avec l'assentiment du grand-maître ; les Hospitaliers retiennent seulement l'exercice de la haute justice (peine de mort ou perte des membres) sur leurs vassaux (20).
Rhodes, à proximité de la côte d'Anatolie, la- dernière et la plus méridionale des Sporades, offrait aux chevaliers des avantages considérables. Son étendue leur permettait de s'y établir commodément, de s'y créer des ressources matérielles suffisantes, et d'y fonder un état indépendant. Sa position commandait les routes maritimes suivies parles bâtiments de commerce et les navires de guerre, et fournissait un excellent point d'appui aux tentatives que les Chrétiens pourraient faire pour reprendre pied en Asie Mineure. Ces considérations ne furent pas étrangères à l'empressement avec lequel Villaret accepta les propositions de Vignolo et fit les préparatifs nécessaires. Dès le 23 juin, une flottille, composée de deux galères, d'une fuste, d'un chutier et de deux pamphiles, portant 35 chevaliers, 6 turcopliers et 500 hommes de pied, quitta le port de Limisso, et mit à la voile sur le cap S. Piphani, pointe occidentale de l'île de Chypre. Là elle fit jonction avec deux galères génoises, dont Vignolo s'était assuré le concours, et se dirigea vers l'île de Castellorosso (anc. Cistène), près de la côte d'Asie Mineure, pour y attendre le retour de Vignolo, parti pour Rhodes afin de sonder les dispositions des habitants. Rejointe par celui-ci à l'île de la Guilla, elle s'établit à l'embouchure du fleuve de Rhodes, c'est-à-dire probablement sur le point de la côte d'Anatolie où les rivières qui font face à Rhodes tombent dans l'Archipel. Tandis que les galères génoises tentaient de surprendre le château de Rhodes, un petit détachement d'Hospitaliers (2 chevaliers et 50 fantassins) s'emparait de Lango, sans pouvoir s'y maintenir. Pendant ce temps, les Rhodiens, avertis par un sergent grec, transfuge de l'Ordre, des projets des Hospitaliers, s'étaient préparés à la résistance ; les capitaines des deux galères, arrêtés par eux, eurent grand-peine à expliquer leur présence à Rhodes, mais parvinrent cependant, à force de parlementer, à se faire remettre en liberté et à rejoindre l'escadrille. Celle-ci remit à la voile et vint investir Rhodes par terre et par eau. Le 20 septembre, les Hospitaliers occupèrent le château ruiné de Faraclo (Pheraclos), sur la côte orientale de l'île ; le 25, ils tentèrent sans succès l'assaut du château de Rhodes, et durent reprendre l'investissement. Le 11 novembre, la trahison d'un sergent grec les rendit maîtres du château de Philerme, situé dans l'intérieur des terres et à l'ouest de Rhodes, dans lequel ils passèrent 300 Turcs au fil de l'épée. Malgré ce succès, Rhodes résistait toujours, et l'investissement de la place, au dire des sources contemporaines, dura deux ans, tant à cause de la valeur des assiégés que du souci des assiégeants d'épargner les chrétiens enfermés dans la ville.
Les Hospitaliers cependant, désireux de terminer le siège, s'adressèrent à l'empereur Andronic II Paléologue, et lui firent proposer, s'il consentait à leur livrer le château, de se soumettre à sa juridiction et de lui fournir contre les Perses un contingent de 300 chevaliers. Leur offre fut rejetée (avril 1308) avec indignation (21) ; l'empereur nolisa pour ravitailler la ville un navire génois, dont il confia le commandement à l'envoyé rhodien qui était venu, de la part de ses concitoyens, lui demander de les secourir. Celui-ci, n'ayant pu forcer le blocus, avait fui devant le gros temps, dérivé dans les eaux de Famagouste et s'y était fait capturer par un chevalier Chypriote, Pierre le Jaune, qui, sur un petit vaisseau, faisait la course pour le compte des Hospitaliers. Pierre le Jaune se hâta de conduire sa prise au grand-maître devant Rhodes. Le Rhodien, tremblant d'être mis à mort, offrit, pour sauver sa tète, de s'entremettre entre les assiégeants et les assiégés; ces derniers, sur l'assurance qu'ils auraient la vie sauve et que leurs biens seraient respectés, se laissèrent convaincre par leur compatriote, et acceptèrent la capitulation que les Hospitaliers leur offraient.
Si nous en croyons le témoignage de Jourdain le Minorité, la reddition eut lieu le 15 août. Cette date du 15 août cadre bien avec la durée de deux ans assignée au siège, et il est fort probable qu'elle est exacte, la coïncidence avec la fête de l'assomption de la Vierge étant de nature à frapper les esprits des contemporains. Il n'est pas de même de la date d'année; ce chroniqueur la fixe à 1310, mais nous croyons que la prise de Rhodes eut lieu en 1308 (22). Il y a donc lieu de faire sur ce point les plus expresses réserves, réserves dont le lecteur comprendra la valeur en lisant ce qui suit :
Le récit de ces événements n'est pas sans présenter quelques difficultés chronologiques. Des trois sources par lesquelles il nous est parvenu, deux en placent le début en 1306 (23) et la troisième en 1308 (24). Il est d'autant moins douteux qu'il faille adopter la date de 1306, qu'en septembre 1307 le pape confirmait à l'Hôpital la possession de Rhodes (25). Une autre difficulté, relative à la durée du siège et à la présence du grand-maître devant la ville assiégée, se présente également à l'esprit. Les récits contemporains disent tous que Rhodes fut investie pendant deux ans, et mentionnent, aux diverses phases de la campagne, la présence de Foulques de Villaret. Nous savons cependant, d'une façon indubitable, que, le 3 novembre 1306, le grand-maître tenait chapitre à Limisso, et qu'il se faisait autoriser par ce même chapitre à continuer d'administrer l'Ordre pendant le voyage qu'il allait entreprendre en Occident, et dont le départ était imminent (26). Si nous ignorons la date exacte à laquelle Foulques quitta l'Orient, nous savons qu'en août 1307 il était arrivé à Poitiers (27), et qu'il résida en Occident au moins jusqu'en septembre 1309 (28). Il paraît donc impossible d'admettre qu'à partir du printemps de 1307 le grand-maître n'ait pas été en route pour rejoindre le pape en France. Comment alors expliquer, pendant les dix-huit mois qui suivent, son absence autrement qu'en infirmant les témoignages contemporains. Deux explications sont possibles : la première est que le siège de Rhodes ait duré non deux ans, mais deux mois; dans cette hypothèse Villaret a pu y assister avant de gagner l'Occident, et se faire confirmer par le pape, dès 1307, sa nouvelle conquête. La seconde explication suppose que les chroniqueurs ont confondu la présence du grand-maître devant Rhodes avec celle d'un lieutenant, qu'il a dû nécessairement instituer pendant son voyage en France. On conçoit facilement que Villaret ait tenu à rester à l'écart de l'exécution du complot contre Rhodes, et à n'y être pas officiellement mêlé. En cas d'insuccès, cette abstention lui eût permis de dégager sa responsabilité et de désavouer le zèle intempestif de ses subordonnés; en cas de succès, au contraire, il eût hautement revendiqué l'honneur de l'entreprise. Quoi qu'il en soit, et quelle que soit l'hypothèse à laquelle on veuille se rallier, il faut de toute nécessité accuser d'inexactitude les récits que les chroniqueurs nous ont laissés du siège de Rhodes.
Foulques de Villaret dut quitter Chypre à la fin de 1306 ou au début de 1307. On sait qu'il avait été appelé avec le grand-maître du Temple auprès du souverain pontife, qui désirait s'entretenir avec lui de la situation de la Terre Sainte et des moyens de l'arracher des mains des Sarrasins. Nous constatons sa présence à Poitiers, résidence de Clément V, du 8 août 1307 au 12 août 1308 (29). A ce moment, le pape quitta Poitiers, et Villaret, reprenant sa liberté, s'éloigna également. Le 1 septembre, il est aux Eglises d'Argenteuil en Saintonge (30), à la fin de novembre et au commencement de décembre à Marseille (31), le 26 janvier 1309 à Florence (32) et le lendemain à Pise (33). En juillet 1309, nous le retrouvons à Avignon (34), le 5 septembre de nouveau à Marseille (35), et il semble que ce second séjour dans cette ville soit la dernière étape de son voyage avant son embarquement pour l'Orient.
Si sa présence à Poitiers ne se révèle à nous que par une série d'actes administratifs, il n'est pas douteux qu'il prit, de concert avec Clément V, une part active à la préparation de la croisade ; il est également certain qu'en Provence et en Italie il donna tous ses soins à l'organisation de l'expédition projetée, qu'il était pour cet objet en rapports continuels avec le pape et le roi de France, et que toutes les mesures prises par ceux-ci en ce sens furent inspirées par lui et obtenues par son insistance.
Cette croisade, depuis si longtemps préparée, n'aboutissait pas. Malgré les dispositions prises par le pape et l'intervention continue de celui-ci auprès des souverains de France et d'Espagne (36), malgré les facilités d'exportation accordées par l'Angleterre (37) et malgré l'appui efficace, au moins en apparence, que lui donnait Philippe le Bel (38), sa réalisation était chaque jour retardée (39). Villaret avait cependant réuni d'importants approvisionnements de vivres, achetés en Espagne, Sicile, Pouilles, Provence et Catalogne, des armes et des chevaux; il avait convoqué 500 de ses chevaliers, et fait construire, acheter ou armer en Catalogne, à Narbonne, à Marseille, à Gênes, à Pise et à Venise, 57 bâtiments ou galères (40). Le passage, de général qu'il devait être à l'origine, avait été réduit à un passage partiel, placé sous les ordres du grand-maître Villaret (41); restreint par la force des circonstances aux proportions d'une expédition particulière, il était Voué par avance à l'impuissance; aussi le grand-maître, désespérant de mettre les croisés en état de prendre la mer, se décida-t-il à quitter l'Occident.
La date de son retour en Orient est incertaine. Nous la placerions volontiers au début de l'année 1310 ; nous constatons en effet, dans le courant de cette même année, à l'occasion des affaires intérieures de Chypre, auxquelles les Hospitaliers étaient directement mêlés et dont nous dirons plus bas quelques mots, un échange continuel de communications entre Rhodes et Chypre, et la présence à Chypre des grands-officiers de l'Ordre, envoyés auprès des Chypriotes par le grand-maître qui, retenu à Rhodes, s'excusa de ne pouvoir personnellement se rendre à Chypre (24 juillet 1310) (42). Villaret était donc revenu d'Occident antérieurement à cette date, et, pressé d'organiser sa nouvelle conquête, avait dû regagner directement Rhodes sans passer par Chypre.
Dès son avènement au magistère, Villaret, chef d'un ordre dont l'influence n'était pas négligeable dans le royaume de Chypre, fut contraint de s'intéresser à la politique intérieure des Lusignan, et de prendre parti dans les querelles qui bouleversèrent à ce moment, avec une acuité particulière, l'île tout entière (43). Le roi Henri II, affaibli par la maladie et devenu incapable d'assurer la marche des affaires et l'administration de ses états, avait été déposé par la noblesse chypriote, qui avait confié le gouvernement à Amaury, prince de Tyr, son frère (26 avril 1306); Villaret était intervenu, en qualité de haut baron du royaume, de concert avec les représentants de la noblesse, pour régler les conditions de la transmission des pouvoirs au nouveau régent et pour sauvegarder les droits pécuniaires du roi déposé et de la famille de celui-ci. Après son départ pour l'Occident, le maréchal et le grand-commandeur continuèrent à s'entremettre pour rétablir la concorde entre Henri II et Amaury et terminer la guerre civile. Leurs efforts échouèrent, et le parti du régent fit de rapides progrès. Les Hospitaliers s'étaient d'abord cantonnés dans le rôle de médiateurs, mais la marche des événements ne tarda pas a les forcer à sortir de la neutralité qu'ils s'étaient imposée, et à se ranger du coté du roi. La conduite des Templiers, qui s'étaient ouvertement prononcés pour le régent, les jeta-t-elle dans le parti opposé ? Soutinrent-ils Henri II par sympathie pour sa cause ou dans un intérêt personnel? Nous ne saurions le dire. Toujours est-il qu'au fur et à mesure que les partisans du roi perdaient du terrain, l'appui de l'Hôpital devint plus efficace. Malgré l'impopularité croissante dont il était l'objet, le roi défendit ses droits pied à pied, refusant avec une opiniâtre fermeté de souscrire aux conditions que son frère prétendait lui dicter, et prolongea la résistance jusqu'au moment où le prince de Tyr, exaspéré de cette attitude inébranlable, le fit saisir et déporter en Arménie (1310). Là Henri II fut remis entre les mains du roi d'Arménie Oschin, qui l'interna et le priva de toute communication avec l'extérieur. La mort d'Amaury, assassiné par Simon de Montolif (5 juin 1310), rendit courage aux partisans du roi; Famagouste, Paphos et Limisso reconnurent Henri II comme leur légitime souverain, mais le parti du prince de Tyr, soutenu par le roi d'Arménie, ne désarma pas. Villaret, pour l'abattre, fit débarquer, le 26 juin, à Famagouste quarante de ses chevaliers, sous les ordres du grand-précepteur Guy de Séverac ; le 26 juillet, il envoya de Rhodes, sous le commandement du maréchal Simon le Rat, du prieur de France Ythier de Nanteuil et des prieurs d'Allemagne et de Venise, de nouveaux renforts, qui portèrent les forces des Hospitaliers dans l'île au chiffre de 80 chevaliers, 20 pages et 200 fantassins. En même temps, par une lettre expédiée d'Arménie, le 24 juillet, le roi enjoignait à ses sujets d'obéir, jusqu'à sa libération, au grand-maître, qu'il nommait son lieutenant à Chypre (44).
Cet ordre, appuyé par la démonstration militaire ordonnée par Villaret, ne pouvait manquer d'impressionner les rebelles et d'assurer le triomphe des partisans du roi. Aussi, quelques jours après, le roi d'Arménie consentait-il à relâcher son prisonnier, après avoir conclu avec lui un accord qui garantissait les droits de la princesse de Tyr et de la famille de celle-ci, et dont la principale cause était l'échange de la princesse avec le roi (4 août 1310). Débarqué à Famagouste le 27 août, Henri II de Lusignan fit son entrée solennelle à Nicosie le 10 septembre, au milieu de l'allégresse et des acclamations universelles. Ce résultat, qui mettait fin à la guerre civile, était dû à Villaret, et on serait injuste de ne pas lui en attribuer l'honneur; les circonstances mêmes, dans lesquelles cette démarche décisive se produisit, en augmentent le prix. L'Hôpital, en intervenant au moment où ses forces étaient absorbées parla conquête de Rhodes, ne pouvait donner au roi de Chypre un témoignage plus éclatant de sa fidélité à soutenir sa cause. D'autres se seraient dérobés à cette obligation; Villaret n'eut pas un instant l'idée d'abandonner son allié, voulant ainsi marquer la reconnaissance que l'Ordre conservait à un souverain qui, au lendemain de la chute d'Acre, avait donné asile à ses chevaliers fugitifs.
Il n'entre pas dans le cadre de ce travail de poursuivre le récit du magistère de Foulques de Villaret après l'installation définitive de l'Hôpital à Rhodes. Le séjour des Hospitaliers dans cette île inaugure une nouvelle période de leur histoire, qui durera plus de deux siècles ; dans leur nouvelle résidence, comme en Terre Sainte et à Chypre, ils poursuivront la lutte contre le Croissant, serviront de point d'appui aux tentatives faites par la Chrétienté pour reprendre pied en Asie Mineure, fortifieront leur influence et leur position dans les diverses îles qui menacent la côte asiatique, et, parle développement de leur marine, paralyseront le commerce et les communications extérieures des Musulmans.
La conquête de Rhodes, par les avantages qu'elle procura à l'Hôpital, par l'habileté politique avec laquelle elle fut préparée et accomplie, fit rejaillir sur Villaret une renommée universelle; l'histoire, en exaltant ses qualités d'administrateur, de soldat et de politique, n'a été que l'écho de la vérité ; malheureusement le grand-maître, grisé parle succès, compromit, par son luxe, sa mollesse et son despotisme, un passé glorieux. Le mécontentement soulevé par sa conduite fut tel qu'elle amena sa déposition, et, après plusieurs années de conflit aigu, sa retraite et sa mort au château de Teyran en Languedoc (1 septembre 1327). Malgré la triste fin d'un magistère si brillamment commencé, il serait injuste de ne pas rendre au rôle que Villaret joua au début de celui-ci l'hommage qu'il mérite, et d'oublier les services qu'il rendit à l'Ordre en lui procurant à Rhodes un établissement glorieux, indépendant et durable.
organisation conventuelle et administrative ; pour bien les comprendre, il faut étudier et pénétrer cette organisation. Il convient de déterminer sur quelles bases était établi l'Ordre, comment il était organisé, quels organes transmettaient la vie à ses différents membres, quels officiers, chacun dans leur sphère, avaient la charge d'assurer cette transmission. Cette étude nous amènera à considérer successivement la constitution, l'administration centrale et l'administration régionale des Hospitaliers ; elle sera l'objet de la suite de ce travail. En exposant, dans les pages qui précèdent, les origines et les destinées de l'Ordre pendant son séjour en Terre Sainte et à Chypre, nous n'avons rempli qu'une partie de la tâche qui nous incombait. Le rôle politique et militaire, ainsi que les progrès territoriaux de l'Hôpital, sont inséparables de son organisation conventuelle et administrative ; pour bien les comprendre, il faut étudier et pénétrer cette organisation. Il convient de déterminer sur quelles bases était établi l'Ordre, comment il était organisé, quels organes transmettaient la vie à ses différents membres, quels officiers, chacun dans leur sphère, avaient la charge d'assurer cette transmission. Cette étude nous amènera à considérer successivement la constitution, l'administration centrale et l'administration régionale des Hospitaliers ; elle sera l'objet de la suite de ce travail.
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse : Archives.Org
Retour Généalogies
Les Notes
1. V. plus haut, p. 252-3.
2. 3 juin 1199 (Cartulaire, III, nº 4464).
3. 31 décembre 1301 (Cartulaire, III, nº 4553. Cf. nº 4619 et 4624).
4. Cartulaire, III, no 4624.
5. V. Pauli (Cod., dipl. II, 461-2), qui s'efforce d'établir la chronologie des deux grands-maîtres, et admet que Guillaume mourut avant le 6 juin 1306 ; ses conclusions peuvent aujourd'hui être précisées, et la date de cette mort reportée avant le 3 novembre 1305.
6. Voyez plus haut, p. 265. Les Gestes des Chiprois (récit du Templier de Tyr, 319) donnent 1305, date exacte.
7. Cette date peut être établie par plusieurs présomptions : 1º la rédaction de ces mémoires est antérieure au voyage des grands-maîtres à la cour pontificale, qui eut lieu en 1307 ; 2º Roger de Lauria, mentionné dans le mémoire de Jacques de Molay, mourut en 1306 ; 3º il est probable que, dès son avènement au trône pontifical, Clément V, pour s'éclairer, demanda l'avis des deux grands-maîtres.
8. Delaville Le Roulx, La France en Orient, I, 55-7.
9. Bulle de Clément V en ce sens, du 20 sept. 1308 (Cartulaire, IV, nº 4821).
10. Cartulaire, IV, nº 4681.
11. Guillaume de Corcelle pour l'Hôpital, et frère Arnulf pour le Temple. (Cartulaire, III, nº 3528.)
12. Cartulaire, IV, nº 4680.
13. Delaville Le Roulx, La France en Orient, 17-8, 57-8.
14. Gestes des Chiprois, 319-22 ; Amadi, Chronique, 254-259. Florio Bustron, Chron. de l'ile de Chypre, 141-3.
15. Les Gestes des Chiprois (récit du Templier de Tyr, 320), l'appellent à tort Boniface Grimaldi. Il se peut que Villaret ait consulté Grimaldi avant de s'engager, mais c'est Vignolo qui fut l'inspirateur et le principal auteur de l'entreprise.
16. L'oncle de Vignolo, André Moresco, Génois comme lui, était en effet impliqué dans une affaire de piraterie, et sa tête était menacée.
17. L'entrevue, d'après les Gestes des Chiprois, eut lieu au casal de Colos (Kolossi), près de Limisso, mais le traité est daté : in campis Nimoarassis, prope ecclesiam S. Georgii Grecorum, et c'est bien plutôt à S. Georges sur la mer qu'eut lieu la rencontre.
18. Amadi (p. 254) place la venue de Vignolo au mois de juin, ce qui n'est pas tout à fait exact, le traité ayant été conclu le 27 mai.
19. Ce casal, appelé lo Lardo (Lardos) et situé dans la châtellenie de Lindos, fut donné par le grand-maître à Foulques, père de Vignolo de Vignoli, le 3 janvier 1326 (Arch, de Malte, Lib. Bull. Magistr., XI, f. 186).
20. Texte latin voyez la note pages 27, 275, 276.
21. Georges Pachymérès, de Michele et Andronico Palxologis libri XIII (Corpus scriptorum historic Byzantinae) II, 635.
22. Jourdain le Minorile, dans Muratori, Antiquitates Italicae, IV, col. 1031.
23. Gestes des Chiprois et Florio Bustron.
24. Chronique d'Amadi. Jourdain le Minorité (ibid., IV, col. 1028) donne également la date de 1306 pour l'invasion de Rhodes par les Hospitaliers.
25. 5 sept. 1307 (Cartulaire, IV, nº 4751).
26. Cartulaire, IV, nº 4734 et 4735.
27. Cartulaire, IV, nº 4748.
28. Cartulaire, IV, nº 4879.
29. Cartulaire, IV, nº 4743, 4749, 4786, 4792, 4800, 4801 et 4812.
30. Cartulaire, IV, nº 1816 et 4817.
31. Cartulaire, IV, nº 4828 et 4830.
32. Cartulaire, IV, nº 4840.
33. Cartulaire, IV, nº 4841.
34. Cartulaire, IV, nº 4871.
35. Cartulaire, IV, nº 4879.
36. Cartulaire, IV, nº 4807-10, 4820, 4835, 4844, 4860, 4863-4, 4882, 4895.
37. Cartulaire, IV, nº 4862.
38. Cartulaire, IV, nº 4831, 4841, 4884.
39. Le roi d'Aragon, informé de l'ajournement de la croisade, demanda, le 22 octobre 1309, au châtelain d'Amposte de lui céder le biscuit qu'il avait réuni pour les Hospitaliers ; il comptait l'employer à nourrir l'armée qu'il avait rassemblée contre le roi de Grenade (Cartulaire, IV, nº 4883).
40. Cartulaire, IV, nº 4841.
41. Amadi, Chronique, 299.
42. Amadi, Chronique, 368.
43. On trouvera le récit détaillé de ces événements, dans Amadi, 241-379, dans Strambaldi, 19-26, dans Florio Bustron, 135-237 et dans les Gestes des Chiprois, 325-33.
44. Villaret, retenu à Rhodes, ne put passer à Chypre pour exercer l'autorité que le roi lui avait conférée; il se fit remplacer à cet effet par le commandeur de Chypre, Albert l'Aleman, auquel il délégua ses pouvoirs.
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse: Archives.Org
Retour Généalogies