Saint-Jean-la-Chevalerie au Puy
L'ancienne commanderie de Saint-Jean-la-Chevalerie au Puy, par Françoise Neu et Claude PerronSitués au nord-est de la ville du Puy, à l'extérieur des murs d'enceinte de la vieille ville, les vestiges de l'ancienne commanderie des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Saint-Jean-la-Cavalerie (2), se dressent encore aujourd'hui à l'angle des rues de Vienne et du Faubourg-Saint-Jean, c'est-à-dire en bordure de la grande route qui menait du Puy à Lyon, en sortant de la ville par la porte Panaveyre. De même qu'un certain nombre d'ordres mendiants et que les templiers, les hospitaliers s'étaient établis hors les murs, dans la campagne (3) (fig. 1).
Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que les bâtiments de la commanderie furent rejoints par les maisons d'habitation qui se construisirent peu à peu le long de la grande route (4). Simple exploitation agricole depuis la Révolution, la commanderie fut finalement partagée entre différents propriétaires qui lui firent subir de profondes transformations dans le dernier quart du XIXe siècle (5).
Couverts d'un enduit aujourd'hui lépreux, devenus méconnaissables, les bâtiments de la commanderie ne se distinguèrent bientôt plus des maisons d'habitation environnantes. Et, si les érudits locaux continuèrent à mentionner leur existence, la commanderie des templiers, Saint-Barthélemy, fut cependant la seule à figurer dans les comptes rendus du congrès archéologique qui s'est tenu au Puy en 1904 (6). Aujourd'hui Saint-Barthélemy a disparu (7), et Saint-Jean-la-Chevalerie n'est peut-être que provisoirement sauvée de la destruction (8). C'est pourtant le dernier témoin de l'établissement des ordres religieux militaires au Puy-en-Velay.
I. — Historique
Des origines à la fin du Moyen Age.
— Depuis la publication en 1888 du Cartulaire des hospitaliers du Velay par Augustin Chassaing (9), l'histoire de la commanderie de Saint-Jean est bien connue. Toutefois la date exacte de l'établissement des hospitaliers au Puy nous fait défaut. Elle est en tout cas antérieure à l'installation des templiers que Chassaing situe vers 1170 (10). En effet, la plus ancienne charte conservée est datée de l'année 1153. Elle concerne la donation d'un cens de trois écus à percevoir sur le mas de Noustoulet in manso de Nastol, près de Saint-Germain-Laprade, faite entre les mains « Stephani Isnelli, domus Aniciensis Hospitalis Jherusalem magistri (11). » Cet Étienne Isnel, premier maître connu des hospitaliers du Puy, est mentionné dans les chartes de 1153 à 1175. D'après Chassaing, sa famille pourrait être syrienne et originaire de Tripoli (12).
Il semble que les hospitaliers aient été fort bien accueillis par les habitants du Puy, car les donations faites à cette époque sont particulièrement nombreuses. Étienne Isnel reçoit « pour les pauvres de l'hôpital de Jhérusalem » plusieurs mas ou fermes, des terres, champ, pré, vigne ou jardin, ainsi que divers droits et cens (13). Une charte de 1162 nous apprend en outre que les hospitaliers possédaient un moulin situé à côté de l'hôpital du Saint-Sépulcre du Puy, sur les rives du Dolaison (14).
La plupart de ces donations datent des années 1159-1165, période où, par contre, les achats de biens fonciers apparaissent encore rares d'après les chartes (15). Selon toute vraisemblance l'établissement des hospitaliers est alors un fait récent et Étienne Isnel doit bien être considéré comme le maître fondateur de « la maison du Puy de l'Hôpital de Jérusalem (16) », laquelle ne prendra que beaucoup plus tard, à la fin du XIVe siècle, le nom de Saint-Jean-la-Chevalerie (17).
L'existence de cette maison est attestée vers 1160 par une charte relatant qu'un certain Goschal cède aux hospitaliers, contre cinq marcs d'argent, tous ses droits sur le terrain où ils ont construit leur hôpital (18). Par contre, la première mention de l'église ne remonte qu'à l'année 1208, date de la fondation d'une messe par Pierre, seigneur de Glavenas (19). L'analyse archéologique montrera cependant que les plus anciens vestiges de l'église pourraient être attribués à la seconde moitié du XIIe siècle (20).
Si les chartes sont nombreuses au XIIe siècle (21), elles le sont beaucoup moins au XIIIe siècle, mais ne sont pas moins intéressantes (22). Ainsi, en 1248, un différend oppose le chapitre de Saint-Agrève aux hospitaliers du Puy ; une sentence arbitrale du 23 mai attribue à ces derniers les droits paroissiaux de l'ouche Saint-Jean (23), champ qui s'étendait de la commanderie jusqu'au mur d'enceinte de la ville, ce qui permet de supposer que l'église des hospitaliers faisait déjà office d'église paroissiale à cette date.
Au début du XIVe siècle, les hospitaliers possédaient quatre commanderies dans le Velay : Saint-Jean-la-Chevalerie, Devesset, Pébélit et Gourlon (24).
En 1312, le concile de Vienne ayant aboli l'ordre du Temple, les biens de ce dernier sont attribués à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Dans le diocèse du Puy, la prise de possession de ces nouveaux biens eut lieu en mai 1313, sous le contrôle de frère Artaud Elie (25), et fut suivie par une totale réorganisation des commanderies. La commanderie de Devesset devint le chef de toutes les commanderies du Velay, la maison de Saint-Jean du Puy n'étant plus dès lors qu'un simple membre ayant lui-même pour annexes Saint-Barthélemy du Puy (26), Pébélit et Gourlon (27).
Au XIVe siècle, pendant la guerre de Cent ans, nombre de commanderies eurent à souffrir des « incursions des Compagnies qui se succédèrent presque sans interruption en Velay de 1358 à 1392 (28). » En 1368, on procédait à des réparations à la commanderie ou « château » de Devesset (29), et vers 1383, on fortifiait celle de Saint-Jean-la-Chevalerie au Puy. Les lettres patentes du roi Charles VI autorisant, a posteriori, la fortification de Saint-Jean ont été conservées aux Archives nationales (30). Datées de juin 1388, elles nous apprennent, entre autres, que les bâtiments d'habitation destinés aux religieux et aux pèlerins avaient tant souffert des guerres qu'ils étaient devenus inhabitables, que l'église même ne pouvait plus servir à la célébration de la messe et que, pour ces raisons, « le prieur dudit prieuré d'Auvergne, environ à cinq ans — soit vers 1383 — ... eust les dites maisons fait reparer et ycelles edifïier et fortiffier en l'estât qu'elles sont à présent au veu et sceu du seneschal de Beaucaire, du bailli de Velay..., et aussi de l'evesque, du chapitre et des habitants du Puy », lesquels n'avaient pas, à l'époque, émis de réserves quant à l'exécution de ces travaux de fortification, mais y avaient « depuis mis ou voulu mettre empeschement (31). »
En 1394, l'évêque du Puy accuse les hospitaliers de donner asile à des malfaiteurs ayant commis plusieurs crimes dans la ville du Puy et réclame en conséquence, devant le Parlement de Paris, « que la forteresse de la Chavalerie soit démolie et abattue... ou au moins soit ramenée à la fourme d'une plate maison », car, dit-il, « elle est fortifiée sanz licence et congié du roy et de l'evesque (32). »
Il est vraisemblable que cette requête ne fut pas suivie d'effet, car en 1449 des habitants de Sénenjols reconnaissent devoir faire le guet au « château » de Saint-Jean de Jérusalem, hors les murs du Puy (33).
De la fin du Moyen Age à la Révolution.
— A partir du milieu du XVe siècle, les textes permettent d'affirmer que l'église des hospitaliers est effectivement le siège d'une paroisse desservie par un curé (34), ce qu'elle restera jusqu'à la Révolution.
Au XVIe siècle, si l'on en croit les Chroniques d'Étienne Médicis, les églises des faubourgs souffrirent particulièrement des affrontements entre catholiques et huguenots. Elles furent notamment pillées par ces derniers lors du siège de la ville du Puy, en août 1562 (35). Bien que Médicis ne cite que les Carmes et Saint-Barthélemy, J.-A.-M. Arnaud, dans son Histoire du Velay jusqu'à la fin du règne de Louis XV, affirme que l'église de Saint-Jean fut elle aussi pillée puis transformée en écurie pour la cavalerie (36).
Quelques années plus tard, Jean Burel nous rapporte dans ses Mémoires qu'en 1590, durant la Ligue, une garnison de cent hommes défendait la forteresse de Saint-Jean contre les huguenots (37) et qu'en 1591 celle-ci fut touchée, en même temps que le couvent des Carmes, par un « pettart » (sic), dont le chroniqueur rend l'évêque responsable (38). Ce dernier avait, en effet, quitté son siège épiscopal et s'était rangé du côté de ses anciens adversaires, en particulier les huguenots (39) ; en fait le fameux « pettart » visait donc les Ligueurs retranchés dans la ville du Puy. Les dommages ainsi causés à la commanderie de Saint-Jean durent être assez sérieux, car en 1594 elle servait de carrière de pierre pour réparer les fossés de la ville menacée de siège (40), et, d'après la visite de l'ordre de Malte qui eut lieu en 1616, une partie des bâtiments était encore soit en ruine soit en mauvais état (41), la grande misère qui suivit la Ligue (42) n'ayant sans doute pas permis aux hospitaliers de procéder à toutes les réparations nécessaires.
La visite de 1616 nous apprend en outre que l'église, paroissiale et placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste, était desservie par quatre prêtres : un curé, prêtre séculier portant la croix de l'ordre, et trois religieux d'obédience. Le patronage et la collation appartenaient au grand bailli de Devesset.
Le revenu annuel du membre de Saint-Jean-la-Chevalerie et de son annexe, la métairie de Pébélit (43), était de 750 livres.
De 1616 à 1789 les archives sont pauvres et, d'une manière générale, ne concernent que les revenus de la commanderie qui était affermée (44).
Le 11 avril 1789, une nouvelle visite de l'ordre de Malte (45) nous apporte de précieux renseignements, auxquels nous aurons recours par la suite pour comprendre l'histoire des bâtiments. Mais signalons dès à présent que tous les locaux décrits à l'occasion de cette visite existent encore aujourd'hui. A la Révolution, la paroisse de Saint-Jean est supprimée et la commanderie, « une église, petit cimetière, petit jardin et maison, le tout joignant », est vendue aux enchères comme bien national (46).
Après la Révolution.
— Ensuite l'histoire de la commanderie, déchue de sa fonction religieuse, devient malheureusement celle de la transformation, parfois même de la dégradation, de ses bâtiments par des propriétaires successifs, visiblement plus préoccupés de l'agrandissement fonctionnel de la surface habitable que de la conservation d'un monument historique.
Il suffît, pour s'en rendre compte, de comparer avec une photographie récente de la commanderie le « portrait » que nous en a laissé Étienne Martellange dans sa vue de la ville du Puy datée du 1er mai 1607 (47) (fig. 1 et 2).
Fig. 1 — La Commanderie de Saint-Jean en 1607
Fig. 1 — La Commanderie de Saint-Jean en 1607
A gauche, le donjon ; au centre, l'église ; à droite, bâtiments détruits. - BNF
Dans le quart inférieur droit du dessin, nous remarquons dans la campagne un groupe de constructions dominé par une tour rectangulaire accolée à une bâtisse qui paraît crénelée : c'est la « forteresse » de Saint-Jean-la-Chevalerie, avant que les bâtiments situés au nord-ouest de l'église ne soient tombés en ruine (48).
Fig. 2 - Commanderie de Saint-Jean
Commanderie Vue de l'est, janvier 1974.
Fig. 5 - Commanderie de Saint-Jean
Commanderie Vue du sud-ouest
De gauche à droite : tourelle d'escalier et maison d'habitation B/C, logements E (escalier du donjon à l'intérieur), et donjon D. Clicher Claude Perron. - BNF
A part la ruine de ces bâtiments, la lecture des deux visites de l'ordre de Malte, en 1616 et en 1789, ne laissant pas apparaître de différences essentielles, du moins quant à l'aspect extérieur de la commanderie, c'est donc son utilisation comme simple ferme à partir de la Révolution, puis sa transformation, église comprise, en logements et en locaux commerciaux à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle (49) qui ont entraîné les modifications les plus importantes. En effet, les espaces intérieurs ont été recoupés par des planchers et des cloisons, notamment dans l'église, des portes et des fenêtres nouvelles ont été percées, d'autres, anciennes, ont été murées mais se devinent encore sous les enduits, enfin certains murs ont été surélevés, d'autres refaits.
Deux dessins d'Étienne Imbard, datés de 1822 (fig. 3 et 4), et représentant la commanderie du côté est et du côté sud (50), témoignent d'un état antérieur à ces travaux, et complètent donc utilement le texte de la visite de 1789. Ils permettent notamment de constater que la plupart des modifications sont intervenues par additions successives qu'il serait aujourd'hui encore relativement aisé de supprimer (51) pour redonner à la commanderie sinon son aspect primitif, du moins un aspect très voisin de celui qu'elle devait avoir à la fin du XVIIIe siècle.
Fig. 3 - Commanderie de Saint-Jean
Commanderie vue de l'est, en 1822.
Dessin de, E. Imbard, intitulé « Porte du Puy, entrée de Saint-Étienne » BNF
II. — Description
Le plan. — Plan actuel.
— Dégagée des bâtiments parasites (fig. 5) de construction récente qui la flanquaient notamment au nord (fig. 2), la commanderie se compose aujourd'hui de trois corps de bâtiments principaux, accolés les uns aux autres et occupant un espace approximativement trapézoïdal (52) (fig. 6).
Fig. 4 - Commanderie de Saint-Jean
Commanderie de Saint-Jean vue du sud, en 1822.
Figure 4. La commanderie de Saint-Jean vue du sud, en 1822.
Dessin de, E. Imbard intitulé « Sortie du Puy, côté Saint-Étienne » BNF
Au nord-est se trouve l'église (A) à nef unique, couverte d'un toit à double pente.
Elle est prolongée à l'ouest par une maison d'habitation rectangulaire (C) dont le mur sud est mitoyen d'une autre habitation de plan trapézoïdal (B), toutes deux réunies sous un seul toit à double pente, et desservies par un escalier en vis en pierre de taille situé à l'angle sud-ouest, tandis qu'à l'angle nord-ouest se trouvent quelques vestiges de bâtiments en ruine. Contre le mur sud de l'église s'élève une tour à quatre étages, sur plan trapézoïdal (D), que nous appellerons « donjon » en raison de certains caractères défensifs qui ne sont plus aujourd'hui visibles que dans ses combles. Dans l'angle sud-ouest formé par la nef de l'église et le donjon se trouve un second escalier en vis en pierre de taille, moins spacieux que le précédent, et desservant les différents étages du donjon.
D'extérieur cet escalier est devenu intérieur, des pièces d'habitation (E) ayant été aménagées dans l'espace qui séparait le donjon (D) de la maison occidentale (B), espace que cet escalier n'occupait que partiellement (fig. 6).
Plan ancien
— Si l'on se réfère au dessin de Martellange (fig. 1), ce qui reste aujourd'hui de la commanderie ne représenterait, environ, que la moitié des bâtiments qui existaient en 1607. Ce dessin laisse en effet supposer — mais ne permet pas d'affirmer, car dans quelle mesure est-il fidèle à la réalité ? — l'existence au nord-ouest des bâtiments actuels d'un second groupe de trois maisons, disposé en équerre par rapport au premier. Entre les deux, quelques bosquets dissimulent peut-être le cimetière dont la situation n'est malheureusement pas précisée par les textes (53). Nous savons seulement qu'au sud de la commanderie se trouvait un petit jardin potager (54).
Le fait que trois corps de bâtiments aient pour ainsi dire disparu entre 1607 et 1616, date à laquelle, en dehors des vestiges conservés aujourd'hui, seule une tour carrée tombant en ruine est signalée (55), nous paraît surprenant. Il est toutefois possible que les bâtiments touchés par le « pettart » (sic) de l'évêque en 1591, puis exploités comme carrière de pierre en 1594, aient ensuite été laissés à l'abandon, d'une part faute d'argent pour effectuer les réparations nécessaires (56) et, d'autre part, faute d'un nombre suffisant de religieux pour justifier ces réparations ; ces bâtiments se seront alors dégradés lentement jusqu'à tomber en ruine vingt-cinq ans plus tard.
L'ancien plan de la commanderie reste donc relativement imprécis. Quant à l'environnement de celle-ci, Francisque Mandet déclare qu'elle était « défendue contre toute surprise par un fossé rempli d'eau (57) » et Albert Boudon Lashermes ajoute que les hospitaliers avaient un pont-levis sur « les fossés du Dolaison (58) », détails vraisemblables dont nous n'avons cependant pas trouvé de preuve.
Les bâtiments.
— Grâce aux textes des visites de l'ordre de Malte qui donnent notamment la fonction de chaque bâtiment en même temps que la destination de chacune de ses pièces, et qui indiquent de manière détaillée l'emplacement de toutes les portes et de toutes les fenêtres, l'étude archéologique de ces bâtiments pourra être plus précise et plus sûre que celle du plan ancien.
L'église Saint-Jean-Baptiste et son enfeu.
— L'église à nef unique comporte quatre travées ; elle mesure 7 mètres de large sur 19,50 m de longueur. Sa hauteur actuelle sous voûte est de 6,70 m, mais elle devait être voisine de 8,20 m avant que le sol ne soit exhaussé de 1,50 m environ, entre 1616 et 1789 (59). Les murs, très épais (entre 1 m et 1,20 m), sont en brèche volcanique et l'appareil, de grandes dimensions, est régulier.
a) Intérieur.
— Dans l'état actuel des lieux, il n'est pas possible d'avoir une vue d'ensemble de la nef recoupée dans sa hauteur par un plancher, et dans sa longueur par une cloison séparant les deux travées orientales des deux travées occidentales (fig. 6). Ces quatre travées sont de dimensions inégales et sont toutes voûtées différemment. D'ouest en est, la première est couverte d'une voûte en blocage à pénétrations triangulaires, la seconde d'un berceau plein cintre appareillé, la troisième d'une voûte peu visible pour l'instant mais qui semble être un berceau appareillé à pénétrations triangulaires ; la quatrième, enfin, qui correspond au chœur, est une voûte d'ogives barlongue dont la clef est ornée d'un écusson entouré de feuilles, deux têtes humaines occupant les angles est et ouest.
Cette variété de voûtes traduit des réfections nombreuses et difficiles à dater avec précision. Dans la deuxième travée, la voûte en berceau nous paraît être d'origine et dater, comme les murs nord et sud de l'église, de la seconde moitié du XIIe siècle : dans le mur nord de cette travée, un arc de décharge en plein cintre surmonte une petite fenêtre également en plein cintre, aujourd'hui murée, tandis que dans le mur sud une meurtrière, largement ébrasée vers l'intérieur, a dû être bouchée lors de la construction du donjon (60). Un doubleau dont la clef est marqué par un claveau plus grand que les autres, et donc d'époque classique, limite le berceau à l'ouest, tandis qu'à l'est la cloison déjà mentionnée ne permet pas de voir s'il en existait un second. Ce doubleau retombe sur de simples sommiers.
Dans la quatrième travée, celle du chœur, le profil des ogives, composé d'un gros boudin souligné d'une baguette et flanqué de deux tores minces dégagés entre deux cavets, permet de dater la voûte du XIVe siècle. Mais, ce profil étant très courant dans la région jusqu'à la fin de ce siècle (61), il est difficile de préciser cette datation. Il est certes tentant d'établir un rapprochement entre cette voûte et le texte de 1388 qui prouve, nous l'avons vu, que des réparations importantes furent faites dans l'église vers 1383, celle-ci ayant « tant souffert des guerres » qu'elle « ne pouvait plus servir à la célébration de la messe (62) » Remarquons cependant que la clef de voûte, ornée d'un écusson sur sa face antérieure (63), mais comportant encore des têtes humaines dans les angles (64), nous paraît plutôt devoir faire remonter la datation vers le début du siècle. Deux chapiteaux, supportés par de simples colonnettes, se trouvent encore dans les angles nord-est et sud-est du chœur ; ils sont malheureusement bûchés (65).
Figure 6.
Commanderie de Saint-Jean
Etat actuel - coupe AA
Etat actuel - l'étage
Etat actuel — rez-de-Chaussée
Figure 7. VISITE DE 1616
Rez-de-Chaussée
Rez-de-Chaussée
a. chœur
c. enfeu
B. PASSAGE
C. CUISINE
D. MENAGERIE
Figure 7. VISITE DE 1616
Premier étage
Premier étage
B. CHAMBRE
C. SALLE A MANGER
D. CHAMBRE DU CURE
Figure 7. VISITE DE 1616
Dexième étage
Dexième étage
B. CHAMBRE EN RUINE
C. GALETAS AVEC TOUR D'ANGLE
D. CHAMBRE EN RUINE
Figure 7. Visite de 1789
REZ DE CHAUSSEE
A. EGLISE
a. entrée
b. chœur
c. enfeu
B. CUISINE VOUTEE
C. CAVE, BUCHER
D. SALLE VOUTEE
E. VESTIBULE, OFFICE
1° ETAGE
B. CHAMBRE
C. CHAMBRE A LA CHEMINEE
D. CHAMBRE DU CURE
E. DOMESTIQUE
2° ETAGE
A. d. tour
B. GRENIER
C. GRENIER
D. CHAMBRE
E. DOMESTIQUE
Figure 7. Donjon
Donjon
Donjon
Figures 7. Plan des visites de l'Ordre de Malte en 1616 et 1789. - BNF
A part les deux colonnettes du chœur, aucun support ne semble avoir subsisté dans l'église et, comme extérieurement nous n'avons pas non plus de traces certaines de contreforts, ceci rend difficile une reconstitution même hypothétique de l'aspect de cette église au XIIe siècle. Nous pouvons toutefois penser qu'elle était entièrement voûtée en berceau plein cintre, éclairée par de petites fenêtres en forme de meurtrières au sud (66), un peu plus grandes au nord et surmontées par des arcs de décharge.
L'église se prolongeait probablement plus loin vers l'ouest (67). Son chevet primitif était peut-être, comme à Saint-Barthélemy, constitué d'une simple abside semi-circulaire (68), remplacée au XIVe siècle par une travée barlongue, plus spacieuse.
Les textes des visites de 1616 et 1789 nous renseignent principalement sur les aménagements intérieurs de l'église (fig. 7). Il existait alors trois autels, un dans le chœur et deux dans la nef (69). En 1616 le chœur est normalement orienté vers l'est (70) (fig. 7 Aa) et les visiteurs sont entrés dans l'église « par un passage au bout duquel il y a un beau tombeau (71) » Par contre, en 1789, une porte ayant été entre temps ouverte dans le mur du chevet, le chœur a été transféré à l'ouest : l'autel est placé dans la seconde travée occidentale de la nef (72) (fig. 7 Ab), dont la première travée est séparée par une simple cloison de bois et fait office de sacristie (73). Nous ignorons la raison et la date précise de ce transfert qui a donc eu lieu entre 1616 et 1789 (74).
A notre connaissance, aucun vestige du mobilier décrit par les textes des deux visites (75) n'a été conservé.
Le seul élément remarquable du décor intérieur de l'église qui nous soit parvenu, encore que dans un bien triste état (76), est un enfeu encastré dans le mur sud de la première travée occidentale de la nef (fig. 8 et 7 Ac). La face antérieure du sarcophage est décorée de trois trilobés inscrits dans des cercles, dont le centre est occupé par un écusson. La dalle sur laquelle devait être sculptée la figure du gisant a été brisée. Seul le chien couché à ses pieds a échappé à la destruction. Le sarcophage est flanqué à chaque extrémité par un contrefort à deux glacis. La face antérieure de chacun des deux contreforts est décorée de trois arcatures trilobées et surmontées de dais architecturaux, disposées l'une au-dessus de l'autre. A droite comme à gauche, l'arcature supérieure est encore garnie d'une figure d'ange en ronde-bosse, malheureusement très mutilée. Il semble pourtant que l'ange de gauche ait été thuriféraire. L'arcature nue située immédiatement sous ses pieds, porte des trous de scellement attestant qu'à l'origine un plus grand nombre de figures sculptées devait décorer la face des contreforts, d'autres anges très probablement. Une arcade jadis trilobée, dont l'extrados est orné de crochets et d'un fleuron, surmonte le sarcophage. Dans les écoinçons deux écussons aujourd'hui bûchés portaient, d'après les traces encore visibles à la fin du XIXe siècle et relevées par Chassaing, le même blason de... à trois bandes de... (77).
Fig. 8. Enfeu
Enfeu
Enfeu
Fig. 8. — l'enfeu (église, première travée de la nef, mur sud) - BNF
Donc, malgré la tentation de voir dans cet enfeu le « beau tombeau d'un certain commandeur de la maison de Fay (78) » admiré par les visiteurs de 1616 lorsqu'ils entrèrent dans l'église, il faut y renoncer car les armes de la famille de Fay étaient de gueule à la bande d'or, chargée d'une fouine d'azur (79). En l'absence de tout texte, nous avons aujourd'hui peu de chances d'identifier le chevalier jadis enseveli sous l'enfeu, et nous pouvons seulement d'après les caractères stylistiques du monument, attribuer à celui-ci une date voisine de 1300.
b) Extérieur.
— Extérieurement l'église a subi de telles transformations que plus rien ne la distingue aujourd'hui des autres bâtiments. Le dessin de M. Imbard intitulé « Porte du Puy, entrée de Saint-Étienne » (fig. 3), montre une première surélévation des combles de l'église transformant la toiture à double pente en une couverture à pente unique ; le mur gouttereau sud a été surélevé d'une hauteur suffisante à l'aménagement d'un clocher-arcade ou clocher-mur, lequel est visible sur l'autre dessin de M. Imbard (80) (fig. 4). Cette disposition est sans doute postérieure à 1616 (81).
Depuis les travaux de la fin du XIXe siècle, deux étages de logements surmontent les voûtes de l'église (fig. 2 et 6 : coupe). La façade orientale a été complètement défigurée par un balcon néo-gothique placé en avant d'une fenêtre qui pourrait par contre être ancienne (82), malgré la mention en 1789 d'un œil-de-bœuf dont le premier dessin de M. Imbard (fig. 3) ne montre aucune trace. A cette même date, la porte d'entrée située sous la fenêtre était décorée d'une statue de saint Jean-Baptiste et d'une croix de Malte (83). Rappelons qu'en 1616, il ne s'agit pas de la façade de l'église, mais de son chevet que le dessin de Martellange nous montre percé de deux baies jumelles.
Le premier dessin de M. Imbard montre, en outre, les ruines d'une échauguette construite en encorbellement à l'angle nord-est de l'église. Cette tourelle, vestige probable de la fortification de la commanderie vers 1383, est d'ailleurs mentionnée par la visite de 1789 : son poids avait occasionné des lézardes à « l'enchant méridional oriental » de l'église, justifiant le conseil de faire démolir un dispositif défensif devenu « entièrement inutile (84) »
Le donjon.
— Élevé contre le mur sud de la nef dont il vient boucher deux fenêtres (85), le donjon (D) présente un plan trapézoïdal, forme irrégulière qui s'explique certainement par un manque de place dû à la proximité de la grande route du Puy à Lyon, avec laquelle son axe est en parallèle.
En élévation, il comporte un rez-de-chaussée et quatre étages (86). Les murs sud et ouest sont anciens et montent jusqu'à la couverture, jadis à quatre pentes (87) (fig. 1 et 3), puis transformée en toiture à deux pentes à la fin du XIXe siècle (fig. 5). A cette même époque, la façade orientale a été presque entièrement reconstruite (88), c'est-à-dire que toutes les ouvertures situées de ce côté sont modernes. Par contre, les fenêtres rectangulaires du mur sud — certaines sont murées — sont anciennes.
Leurs encadrements sont en pierre de taille, et deux meneaux, l'un vertical, l'autre horizontal, formaient jadis une croisée (89).
Au quatrième étage, dans le grenier, le jambage de l'échauguette, qui figure à l'angle sud-est du donjon sur les deux dessins de M. Imbard, est encore visible. La présence, en outre, de portes en partie murées et ne présentant pas de traces d'huisserie (90) semble prouver qu'une coursière existait ici autrefois et justifie donc par son caractère défensif l'appellation de donjon décernée à cette tour.
Figure 9.
Cheminée
Cheminée
Le donjon est desservi par un escalier à vis, en pierre de taille en partie basse, et se poursuivant par un escalier de bois au-delà du deuxième étage. Les portes sont surmontées d'arcs en accolade très simplement moulurés.
La salle du rez-de-chaussée était encore voûtée en 1789 et possédait une cheminée en pierre. En 1616, elle servait de « ménagerie (?) » (91). La chambre du curé se trouvait au premier étage (92). Elle a conservé sa cheminée de pierre dont le linteau, en plate-bande appareillée à crossettes, est décoré en son milieu, par un écusson dans un quadrilobe (93). L'angle externe des jambages est orné d'une colonnette à base polygonale.
Au deuxième étage, une autre chambre, dont la destination n'est pas précisée par les visites, était en assez mauvais état en 1616 : elle n'avait plus de plafond et la charpente du donjon était étayée en plusieurs endroits. En 1789, le plafond avait été refait et un escalier partait de cette chambre pour monter au grenier. Ce grenier fut plus tard divisé en deux par un plancher afin d'obtenir une chambre supplémentaire (troisième étage) avant les combles (quatrième étage).
La date de construction du donjon est pour l'instant difficile à préciser. Il est en tout cas gothique et remonte peut-être aux travaux de fortification effectués vers 1383.
La maison d'habitation occidentale.
— La maison d'habitation située à l'ouest de l'église et du donjon est donc composée de deux corps de bâtiments, B et C, réunis sous un seul toit, et desservis par une belle tourelle d'escalier construite à l'angle sud-ouest (fig. 5).
La partie B ne présente pas un grand intérêt, ayant été très transformée à l'époque classique. En 1616, le premier étage était occupé par une chambre possédant une cheminée ; le plancher était « rompu » Le second étage, une chambre également « en pauvre état », était surmonté d'un fenil (« fenière »). En 1789, le rez-de-chaussée servait de cuisine et le deuxième étage n'était plus qu'un grenier qui fut plus tard retransformé en chambre.
Un mur très épais sépare les deux corps de bâtiments B et C. Ce mur paraît n'être que le prolongement du mur sud de l'église. Comme il en est de même au nord, nous pouvons penser que la partie B de la maison d'habitation occidentale a été aménagée soit en recoupant la nef de l'église soit en transformant un bâtiment contemporain de l'église et construit dans son prolongement. Ces travaux datent en tout cas du XVe siècle, comme le montrent au rez-de-chaussée les deux voûtes à nervures prismatiques pénétrant dans les murs, et, au premier étage, du côté nord, les deux fenêtres rectangulaires, une croisée et une demi-croisée, autrefois pourvues de meneaux en pierre et dont les encadrements présentent un profil redenté.
En 1616, le rez-de-chaussée voûté servait d'écurie après avoir été jadis, selon les visiteurs, une belle cuisine possédant une cheminée « à l'antique (94) » En 1789, après l'exhaussement du sol de la commanderie, il n'y avait plus là qu'une cave et un bûcher (95).
La grande salle du premier étage (96), dont la destination n'est pas précisée, était surmontée d'un fenil, à l'angle nord-ouest duquel se trouvait une échauguette signalée en 1616 (97), mais qui avait disparu en 1789.
Cette grande salle possède encore aujourd'hui une belle cheminée de pierre (fig. 9) qui date probablement de la fin du XVe siècle. Elle mesure 3 mètres de large. Le linteau est sculpté de riches moulures horizontales qui s'entrecroisent et ondulent avant de rejoindre le mur ; décoré d'un écusson en son centre, il a malheureusement été recoupé en forme d'arc. Les jambages sont constitués par une série de colonnettes à bases polygonales. Au-dessus du manteau de la cheminée, la hotte s'amincit en entonnoir renversé.
La tourelle d'escalier, qui dessert la maison d'habitation ci-dessus décrite, est plus spacieuse que celle du donjon et sa vis en pierre de taille monte jusqu'au sommet.
Au rez-de-chaussée, une porte, qui s'ouvrait jadis sur le jardin et qui se trouve aujourd'hui presque enterrée (fig. 5), est surmontée d'un bel arc en accolade (98) portant un écusson, bûché, au centre. Les encadrements des deux fenêtres rectangulaires qui s'ouvrent au premier et au deuxième étage de la tourelle sont décorés de baguettes rondes se croisant dans les angles.
Cette décoration des baies permet de dater la tourelle d'escalier du XVe siècle.
La maison d'habitation occidentale et sa tourelle d'escalier auraient donc été construites à la même époque, en réutilisant partiellement les murs d'un bâtiment plus ancien. Toutefois, aucun texte du XVe siècle relatif à la commanderie ne permet de replacer ces travaux de construction dans un contexte historique précis. Ils furent en tout cas exécutés pendant sa dernière période de prospérité, son déclin commençant, nous l'avons vu, dès la fin du siècle suivant avec les événements de la Ligue.
Au terme de cette étude, nous espérons avoir montré qu'en dépit de son aspect extérieur aujourd'hui peu séduisant, l'ancienne commanderie des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem au Puy présente un intérêt historique et archéologique certain, et que le sort de l'ancienne commanderie des templiers mériterait donc de lui être épargné.
Sources : Françoise Neu et Claude Perron. Congrès archéologique de France : séances générales tenues par la Société française pour la conservation des monuments historiques, pages 330 à 353. 133e session 1975 Velay. Paris 1976 - BNF
Notes
1. — Cette commanderie dépendait du grand prieuré d'Auvergne (cf. Léopold Niepce, Le grand prieuré d'Auvergne, ordre des ospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Lyon, 1883, p. 303).
2. — Sur la toponymie de ce lieu, voir Augustin Chassaing et Antoine Jacotin, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, Paris, 1907, p. 254.
3. — Voir Étienne Martellange, Vue de la ville du Puy le 1 mai 1607, dans Recueil des dessins d'Étienne Martellange, architecte des jésuites (1605-1639), précédemment attribué à François Stella, vol. II, pl. 138. Dessin à la plume lavé d'encre de chine, L. 0 m 55 X h. 0 m 39 (Bibl. nat., Estampes Ub 9a). La commanderie est représentée dans le quart inférieur droit du dessin, entourée de quelques bosquets.
4. — Voir le plan cadastral de 1819, conservé à la mairie de la ville du Puy. La commanderie est encore relativement isolée.
5. — « Vers 1875 cet immeuble fut acquis par M. Brustel de Paulhaguet, mais pour le rendre habitable et rentable tout un programme d'élévation, d'entresolement et d'extension latérale fut réalisé » (Louis Bourbon, Archives des Monuments historiques, septembre 1961) ; 1892, travaux Jean Cavard à l'intérieur de l'ancienne église : « Destinée à servir d'habitation particulière, elle a été divisée par de gros murs et, pour les établir, on a creusé le sol à une grande profondeur » (Adrien Lascombe, Un tombeau de l'ancienne église Saint-Jean-la-Chevalerie au Puy, dans Mémoires et procès-verbaux de la Société agricole et scientifique de la Haute-Loire, 1891-1893 (tome VII), p. 152).
6. — Noël Thiollier, Eglise Saint-Barthélemy, dans Congrès archéologique de France, Le Puy, 1904, p. 37-38. Cette commanderie dont l'église était placée sous le vocable de saint Barthélemy se trouvait au sud-est de la ville, entre la porte d'Avignon et le ruisseau Dolaizon.
7. — L'ancienne église des Templiers, convertie en maison particulière, avait été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le 30 mai 1950. Elle fut pourtant démolie en avril 1952. Bibliographie : Archives des Monuments historiques, dossier pour la demande de classement par L. Bourbon, septembre 1949 ; Augustin Chassaing, Cartulaire des templiers du Puy-en-Velay (1170-1291), Paris, 1882 ; Id., Cartulaire des hospitaliers (ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem) du Velay, Paris, 1888, p. xxvi-xxviii ; Noël Thiollier, L'architecture religieuse à l'époque romane dans l'ancien diocèse du Puy, Paris, Le Puy, 1900, p. 76-77 et fig. 111 ; Id., 1904, op. cit. (cf. n. 6) ; Archives départementales du Rhône, Visites de l'ordre de Malte, H 138, fol. 977 v°-978 v°.
8. — En vue de la rénovation du quartier Saint-Jean, les bâtiments de l'ancienne commanderie ont été acquis par la société anonyme de H. L. M., le Foyer vellave ; ils ont été dégagés en avril 1974 de toutes les habitations parasites environnantes. La démolition des cloisons et des planchers rajoutés au xix e et au xx e siècle ayant par ailleurs été commencée, les décombres rendaient impossible une visite du chantier par les membres du Congrès. Une demande d'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques a été déposée.
9. — Op. cit. (cf. n. 7).
10. — Chassaing, 1882, Cartulaire des templiers, p. vi, et Id., 1888, Cartulaire des hospitaliers, p. iii-iv. (Ces deux ouvrages, cités note 7, seront désormais en abrégé.)
11. — Archives départementales du Rhône, fonds ordre de Malte, 48 II 1730 (2). Charte publiée par Chassaing, Cart. des hosp., p. 1, charte n° 1.
12. — Chassaing, Cartulaire des hospitaliers, page 1, n° 1.
13. — Archives départementales du Rhône, 48 H 1730 à 48 H 1732, 48 II 1737 à 48 II 1740.
14. — Archives départementales du Rhône, 48 II 1732 (3 et 4) ; chartes publiées par Chassaing, Cartulaire des hospitaliers, p. 9, charte 12 (oct. 1162) : « Hoc molendinum est juxta Hospitale Aniciense Sancli Sepulcri » ; et p. 10, charte 13 (vers 1162).
D'après cet auteur (cf. Ibid., p. m, n. 1), l'hôpital du Saint-Sépulcre, dont l'existence au XIIIe siècle n'est connue que par ces deux chartes, fut transformé en recluserie dès le xm e siècle. Puisque celle-ci se trouvait sur les rives du Dolaizon (arch. dép. du Rhône, 48 H 1729 (2), et Chassaing, charte 66, p. 113-115, 14 août 1307), le moulin de Saint-Jean s'y trouvait donc aussi.
15. — Archives départementales du Rhône, 48 H 1730 (3), achat du quart d'une vigne à Doue en 1163 ; 48 H 1730 (1), achat en 1164 d'une terre roturière à Pébélit, paroisse de Saint-Germain-Laprade, sur le versant sud de la montagne de Doue, lieu où les hospitaliers vont établir une commanderie très fréquemment mentionnée dans les documents ultérieurs ; 48 H 1738 (1), achat en 1174 d'un champ entre le chemin de Solignac et le ruisseau Dolaizon, les hospitaliers ayant reçu en don l'année précédente un autre champ semblablement situé (48 H 1737 (1).
16. — C'est ainsi qu'est désignée la commanderie dans les chartes à partir de 1159.
17. — Archives nationales, JJ 133, n° 44, juin 1388 : « Un certain lieu lez la ville du Puy, nommé Saint Jehan de la Chevalerie. »
18. — Chassaing, Cart. des hosp., p. III et p. 4-5, chap. 5, vers 1160 : « Hierusalem magistri, omnem querimoniam quam habebam in tenemento in quo edificia Hospitalis facta sunt, et in campo qui est rétro a meridie, et habuimus propter hoc a predicto Stephano Isnelli XX libras minus X solidis Podiensis monete, qui erant precii V marcharum argenti. »
19. — Archives départementales du Rhône, 48 H 1746 (1), 20 mai 1208 : Pierre, seigneur de Glavenas, donne 7 livres tournois de revenu annuel à l'église de Saint-Jean-de-Jérusalem du Puy, pour la célébration d'une messe le jour anniversaire de son décès.
20. — Voir page 339.
21. — Chassaing, Cart. des hosp., p. II : « Par un heureux hasard les chartes de Saint-Jean-la-Chevalerie sont, dans leur ensemble, les plus anciennes des archives du grand-prieuré d'Auvergne. Celles du XIIe siècle s'élèvent à quarante-neuf et constituent la plus notable contribution dont l'histoire et la géographie du Velay semblent appelées de longtemps à s'enrichir pour cette époque reculée. »
22. — Voir Chassaing, Cart. des hosp., p. v-vi et p. 41 à 96 (chartes 50 à 61).
23. — Archives départementales de la Haute-Loire, G 544, et Albert Boudon-Lashermes, Le vieux Puy. La vie d'autrefois au Puy-en-Velay, Saint-Étienne, 1912, p. 114. Charte publiée par Chassaing, Cart. des hosp., n° 54, p. 46-47 : « ... vel jure perrochiali ouche que vocatur Oucha Sancti Johannis et hominum in ea commorancium, que contiguatur, ex una parte, cum domibus dicti Hospitalis, et extendit se usque ad portale de Posarot extra, et usque ad viam qua itur ad portale de Penaveira, inter duas vias dictorum portalium, et usque ad viam qua itur, a superiori parte, ad domum, Vitalis Martini. »
24. — La commanderie de Devesset était située dans le diocèse de Valence, canton de Saint-Agrève, arrondissement de Tournon, département de l'Ardèche. Sur l'histoire de cette commanderie, voir Chassaing, Cart. des hosp., p. viii-xxi. Pour la commanderie de Pébélit, cf. Ibid., p. xxviii-xxx ; commanderie de Gourion, près d'Alleyras, sur l'Ailier, cf. Ibid., p. xxx-xxxii.
25. — Chassaing, Cart. des hosp., p. 122-123, chap. 70 et 71 (Arch. dép. du Rhône, II 25).
26. — Voir supra notes 6 et 7.
27. — Chassaing, Cart. des hosp., p. vii-viii.
28. — Jacques Monicat, Histoire du Velay pendant la guerre de Cent ans. Les grandes compagnies en Velay (1358-1392), Paris, 1928, p. 117.
29. — Chassaing, Cart. des hosp., p. xvii, et Archives départementales du Rhône, 48 II 1672.
30. — Archives nationales, JJ 133, n° 14, lettres publiées par Chassaing, Cart. des hosp., p. 206, charte 103. Ce texte est le premier à employer le terme « forteresse » à propos de la commanderie. Dans tous les textes antérieurs, il n'est question que de la « maison » (domus) des hospitaliers.
31. — Ibid.
32. — Archives nationales, X 2A 12, fol. 233-234. Publié par Monicat, op. cit. (cf. n. 28), p. 247-249, n° XXVIII.
33. — Chassaing, Cart. des hosp., p. 221-223, charte 109 (11 mai 1449) : «... necnon ultra promiserunt ipsi homines facere gaytum in Castro Sancti Johannis Jherusalem extra muros Anicii... » Voir aussi Archives départementales du Rhône, 48 II 1753 (1447).
34. — Archives départementales du Rhône, 48 PI 1729 (9) (frère Durand Blancherii curé de Saint-Jean, 1449), entre autres.
35. — Chassaing, Le livre de Podio ou chronique d'Étienne Médicis, bourgeois du Puy, t. II, Le Puy, 1874, p. 524 (manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale du Puy, t. II, fol. 312) : « Et aultres plusieurs du Puy emportarent beaucoup de despoilles et biens, que ces larrons huguenaulx avoient cachés et retirés aux Carmes, à Sainct-Barthelemy et ailleurs. »
36. — J.-A.-M. Arnaud, Le Puy, 1816, p. 330, ne cite pas ses sources.
37. — Chassaing, Mémoires de Jean Burel, bourgeois du Puy, Le Puy, 1875, p. 218 : « Et lesquelz soldatz (huguenots) et compaignes, tous les jours à grand force, venoient braver les garnisons de la ville jusques à Sainct-Jehan-la-Chevalerie. Mays ilz esloient repoulcés par la garnison de cent hommes qu'est dans le fort du-dict Sainct-Jehan. »
38. — Ibid., p. 316 : « Tournons parlez du pettart et de notre evesque chef de l'Eglize; celluy qui devroict defïandre l'Eglize, c'est [celluy qui] la persecutte, comme Dieu nous a voulu monstrer en ce pettart, [qui], ayant joué, n'a offancé en aulcune façon la murailhe, plutost a offancé les eglizes de dehors la ville, signifîyant que c'est le percecuteur de l'Eglize. Ledict pettart estant rompu, ugne piesse est allée tumber à Sainct-Jehan-la-Chevallerye ; ugne aultre tumba au couvert de Nostre-Dame des Carmes... »
39. — G. et P. Paul, Le pays de Velay et le Brivadois, Aurillac, 1930, p. 28.
40. — Mémoires de Jean Burel, op. cit. (cf. n. 37) : en 1594, la ville du Puy étant menacée de siège, plus de deux cents maisons ont été démolies dans les faubourgs, « et de la pierre faisoient bastir les fossés » (p. 417-420). « En prenant la pierre au fort de Sainct-Jehan pour réparation des fossés de ladicte ville y s'est thué ung cherpantier nommé Mandeyre. » (p. 375.)
41. — Archives départementales du Rhône, H 138 (1615-1616 : visites de l'Ordre de Malte, t. III, fol. 971-975, commanderie de Devesset, membre de Saint Jean de la Cavalerie), fol. 973 r°. Nous exprimons nos plus vifs remerciements à M. Yves Soulingeas, directeur des Archives départementales de la Haute-Loire, pour le déchiffrement de ce texte.
42. — G. et P. Paul, op. cit. (cf. n. 39), p. 29 (d'après les Mémoires de Jean Burel, op. cit., n. 37).
43. — Sur l'origine de la métairie de Pébélit, voir n° 15. La visite de la métairie (fol. 975 v° 977) est suivie par celle de l'autre annexe de Saint-Jean, héritée des templiers, l'ancienne commanderie de Saint-Barthélemy (fol. 977 v°-978 v°). Les hospitaliers possédaient en outre un jardin entre leur commanderie et le mur d'enceinte de la ville, un pré à Villeneuve-de-Corsac et un autre à Marnliac, près de Saint-Germain-Laprade, l'essentiel de leurs revenus étant constitué par des cens et desrentes féodales (cf. aux Archives départementales du Rhône les terriers des xv e et xvi e siècles, 48 H 1750 à 1756, et du début du xviie siècle, 48 H 1771).
44. — Archives départementales du Rhône, 48 H 1745 (10-11), baux à ferme de 1658 et 1673.
45. — Archives départementales du Rhône, H 182 (visite prieurale de la commanderie de Saint-Jean du Puy, le 11 avril 1789), fol. 32-39. Nous renouvelons nos très sincères remerciements à M. Yves Soulingeas pour le déchiffrement de cet autre texte de visite (cf. note 41).
46. — Archives départementales de la Haute-Loire, 1 Q 67. Voir aussi Chassaing, Cart. des hosp., p. LIX.
47. — Voir supra, n. 3.
48. — Voir supra, p. 332, et n. 40.
49. — Voir supra, n. 5.
50. — Bibliothèque nationale, Estampes, Topographie de la France, Haute-Loire, t. II (Va 43), deux dessins au crayon, signés Imbard del. et datés, respectivement intitulés : « Sortie du Puy, côté de St. Étienne, 1822 » (vue de la face sud de la commanderie), et « Porte du Puy, entrée de St. Étienne, 2 octobre 1822 » (vue de la face est de la commanderie). Signalons deux autres dessins représentant également le côté sud de la commanderie, dans Albert Boudon-Lashermes, op. cit. (cf. n. 23), p. 114 (dessin de Gaston Jourda de Vaux), et dans Albert Chaurand, Les Carmes et les Templiers du Puy, Le Puy, 1944, p. 97 (dessin de Camille Robert, « Saint Jean-la-Chevalerie, il y a cinquante ans »). Ces deux dessins, médiocres et, semble-t-il, copiés l'un sur l'autre, ne diffèrent pas suffisamment du dessin de Imbard pour présenter un intérêt particulier.
51. — Cf. Archives des Monuments historiques, dossier pour la demande de classement de la commanderie de Saint-Jean, par Claude Perron et Françoise Neu, juillet 1974, p. 44-48 et 64-76 (plans) : projets d'aménagement par C. Perron.
52. — Pour faciliter la référence aux plans, nous rappellerons dans le texte les lettres attribuées sur ces plans aux différents corps de bâtiments.
53. — Visite de 1789, fol. 35 v° : « Les couverts de l'église et sacristie sont en bon état et bien entretenus, il y a dans le cimetière qui est bien clos de mur une croix en pierre de taille... »
54. — Visites de 1616 et 1789.
55. — Visite de 1616, fol. 973 r° : « A côté desquels bâtiments — la maison B/C — souloit y avoir plusieurs autres étages bas et hauts, dans une tour carrée, le tout ruiné et dénudé sans plan cher ni couverture, n'y ayant que les murailles, lesquelles menacent de tomber en ruine, la quelle ruine est advenue pendant la jouissance du dit défunt Sieur Bailly. »
56. — Voir supra, p. 333 et notes 38 et 40.
57. — Histoire du Vélay. Monuments historiques de la Haute-Loire et du Velay, t. VI, Le Puy, 1862, p. 22.
58. — Op. cit. (cf. n. 23), p. 113.
59. — C'est ce que l'on peut déduire de la différence de niveau entre, d'une part, la porte orientale qui n'existait pas en 1616, mais servait d'entrée principale en 1789 (voir supra, p. 342) et dont le seuil se trouve au niveau du sol actuel, et, d'autre part, une porte dont on n'aperçoit plus que l'arc légèrement brisé et mouluré d'un simple cavet, percée dans le mur nord de la deuxième travée (porte d'entrée de la visite de 1616 ?).
60. — L'ouverture extérieure de cette meurtrière apparaît au ras du plancher au premier étage du donjon. Dans la troisième travée de la nef, et toujours dans le mur sud, une autre meurtrière a été bouchée par le donjon.
61. — Cf. au Puy, par exemple, les Carmes (chœur de l'église) et Saint-Laurent (chœur de l'église et salle capitulaire).
62. — Voir supra, p. 332 et n. 30.
63. — Cette clef de voûte est couverte d'un épais badigeon. On ne peut donc savoir pour l'instant si l'écusson porte encore des armoiries peintes.
64. — Ces têtes, très fréquentes de la fin du xiie siècle à la fin du xiiie siècle, tendent à disparaître au début du xive siècle, époque à laquelle, par contre, les armoiries commencent à s'imposer comme ornement des clefs de voûte (cf. R. de Lasteyrie, L'architecture religieuse en France à l'époque gothique, Paris, 1927 (t. II), p. 311).
65. — Ces deux chapiteaux se trouvaient dissimulés dans l'épaisseur du plancher qui recoupe l'église.
66. — Voir supra, n. 60.
67. — Dans l'angle nord-ouest de l'église, on remarque un départ de voûte recoupé par le mur occidental, mitoyen de la nef et de la maison C, qui ne date lui-même que du xv e siècle.
68. — D'après Thiollier, 1900, op. cit. (cf. n. 7), p. 77, le plan de Saint-Barthélemy était le suivant : « C'est un rectangle terminé à l'orient par une abside semi-circulaire à l'intérieur, présentant cinq pans au dehors ; ... l'arc triomphal repose sur des demi-colonnes engagées. La nef est couverte d'une voûte en berceau brisé. On ne voit pas de traces de doubleaux quoique les contreforts extérieurs puissent laisser croire que cette église en était originairement pourvue. »
69. — Voici ce que nous apprend le texte de la visite de 1616 : « [nous] sommes entrés dans la dite église... par un passage au bout duquel il y a un beau tomheau d'un certain commandeur de la maison de Fay, et avons trouvé la dite église avoir 10 cannes de long et quatre de large, toute voûtée et pavée de pierre de taille, le chœur séparé d'avec la nef d'un barreau de bois..., un autel dans le dit chœur et deux dans la nef, des bancs ou sièges de bois tout à l'entour du dit chœur, cinq fenêtres vitrées, un clocher avec trois cloches, fermant avec ses portes serrures et clefs... Au bout de laquelle chapelle, il y a une turbine en forme de galerie et une porte de fer grillée du côté de la maison » (fol. 971 v°-972 r°).
Et en 1789 : « ... nous avons remarqué que cette église est très décament tenue. La voûte bien refaite... Le maître autel... garni d'une pierre sacré.
« Le chœur est séparé de la naif par une balustrade en bois servant de table de communion ; les stales... sont en bon état ainsy que la chaire à prêcher, il y a dans la naif deux confessionnaux et un grand bénitier en pierre placé dans le milieu, à la droitte et à la gauche sont deux chapelles, l'une sous le vocable de Sainte Anne, l'autre de la Visitation...
« Cette eglise est éclairée par deux fenestres au nord et une au midy, et par un œil de bœuf au mur de la fassade qui est au matin... » (sic), fol. 34 v°.
70. — Voir supra, n. 69, fol. 972 r° : « Au bout de laquelle chapelle... du côté de la maison. » Autrement dit, il y avait une sorte de tribune à l'extrémité occidentale de la nef et le chœur se trouvait donc bien à l'est.
71. — Cette phrase ne suffit pas à situer l'entrée de l'église à cette époque puisque ce tombeau, semble-t-il, n'existe plus.
72. — Pour aller de l'église aux autres bâtiments de la commanderie, les visiteurs de 1789 passent, en effet, « par une porte placée dans le chœur de la ditte église du coté gauche, ... et placée sous un escalier en pierre et à noyaux » [sic) (fol. 36 r°) qui ne peut être que l'escalier du donjon. La porte est aujourd'hui murée, mais elle est encore visible aussi bien dans l'escalier que dans la deuxième travée de la nef.
73. — Visite de 1789 (fol. 35 r°) : « La sacristie est placée derrière l'autel ; on y communique par deux portes qui sont à deux latteraux en menuzerie et faisant partie de la garniture de l'autel ... Les murs de la sacristie sont en état elle est très bien voûté » (sic).
74. — Peut-être était-ce pour ménager aux fidèles un accès direct dans l'église, à partir de la route, sans qu'ils aient à pénétrer dans les domaines des hospitaliers.
75. — Voir supra, n. 69.
76. — Selon le témoignage de plusieurs auteurs, en particulier de Chassaing, Cart. des hosp., p. xxiii, n. 4, à la fin du xixe siècle le tombeau servait de mangeoire à chevaux (voir la photographie publiée par G. et P. Paul, dans Les décors du Puy, Aurillac, 1932, p. 102). Plus tard, une porte fut percée dans le mur du fond de l'enfeu et deux marches furent construites en avant du sarcophage, afin de ménager un passage direct et commode entre l'ancienne église et les logements E.
77. — Chassaing, Cart. des hosp., p. xxiii, n. 4.
78. — Visite de 1616, voir supra, n. 69. Chassaing, op. cit. (cf. n. 77), qui reprend ce texte (cf. p. xxiii), ajoute, sans justifier cette remarque, « très vraisemblablement d'Artaud de Fay » (commandeur de Saint-Jean, cité dans les chartes de 1330 à 1360). Boudon-Lashermes, op. cit. (cf. n. 23), p. 116, reprend cette identification, et selon lui le tombeau aurait disparu au cours du xixe siècle. Remarquons que le texte de la visite de 1789 ne mentionne aucun tombeau. Notre enfeu devait cependant se trouver dans ce qui était alors la sacristie (cf. supra, n. 73).
79. — Chassaing, Cart. des hosp., p. xxiii, n. 3.
80. — Sur ce dessin, les deux arcades du clocher sont vides, mais elles ne l'étaient pas en 1789 : « Nous nous sommes aperçus que le clocher est garni de deux petites cloches » (fol. 35 v°).
81. — Visite de 1616, fol. 973 v° : « Le sus dit à vis (escalier du donjon) couvert de bois et tuile creux à un pendant comme aussi la dite église », et au fol. 971 v° : « Un clocher avec trois cloches, fermant avec ses portes serrures et clefs. » En 1607, d'après le dessin de Martellange, l'église ne semblait pas avoir de clocher.
82. — Sous l'enduit de ciment, l'encadrement de cette fenêtre paraît être en pierre de taille.
83. — Visite de 1789, fol. 34 v°.
84. — Ibid.
85. — Voir supra, n. 60.
86. — Il existe encore une cave.
87. — Cf. dessin de Martellange (1607); visite de 1616, fol. 973 v° ; aquarelle de A. Meunier, 1788, « Vue de la ville du Puy prise au midi... » (Bibl. nat., Estampes, coll. Destailleur, Topographie française, Languedoc, t. X, pl. 96) : parmi les bosquets, à l'extrême droite du paysage, on aperçoit les toitures de la commanderie de Saint-Jean ; en 1822, sur les dessins de Imbard, la toiture du donjon est toujours à quatre pentes.
88. — Sauf les assises inférieures.
89. — Les traces de ces meneaux sont encore visibles.
90. — Visite de 1789, fol. 37 r° : « Ce grenier est éclairé par quatre fenestres... sans volets ne paroissant pas y en avoir jamais eu. »
91. — Visite de 1616, fol. 972 v°.
92. — Ibid., fol. 973 r° ; visite de 1789, fol. 36 v°.
93. — Visite de 1616, fol. 973 r° : « Une cheminée, le manteau de pierre avec la croix de l'ordre. » Cette croix n'est plus visible, l'écusson et le quadrilobe étant eux-mêmes très usés. En 1789 (fol. 36 v°), la cheminée est dite « en menuiserie », mais nous avons redécouvert son manteau de pierre sous l'habillage de bois.
94. — Visite de 1616, fol. 973 r°.
95. — Les nervures des voûtes ont en partie disparu et la salle a été partiellement remblayée (1 m environ).
96. — Elle mesure 6 m 60 X 10 m 60 et 3 m 80 de hauteur.
97. — Visite de 1616, fol. 973 r°.
98. — Des arcs en accolade surmontent également les portes intérieures de l'escalier.
Sources : Françoise Neu et Claude Perron. Congrès archéologique de France : séances générales tenues par la Société française pour la conservation des monuments historiques, pages 330 à 353. 133e session 1975 Velay. Paris 1976 - BNF