Commanderie de l'Épine
Département: Vienne, Arrondissement et Cantons: Poitiers, Commune: Béruges - 86
Commanderie de l'Épine
Historique
La première mention du lieu, « Willelmus de Spina », remonte à 1188 comme dépendance de l'abbaye de Fontaine-le-Comte. En 1259 le domaine appartient à la commanderie de Saint-Georges-de-Baillargeaux et la commanderie du Temple est citée en 1269. De cette époque ne subsiste que la façade de la chapelle.
En 1312, l'ordre du Temple est supprimé et ses biens sont remis à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui devient ensuite l'ordre de Malte.
Après les guerres de religion, la commanderie connait un renouveau au 17e siècle époque à laquelle la chapelle est rebâtie en conservant l'ancienne façade. Plusieurs baptêmes y sont cités entre 1643 et 1646 et la cloche, Marguerite, est bénie le 14 septembre 1650.
A la fin du 17e siècle, le logis actuel est construit vraisemblablement à l'instigation du Grand Prieur d'Aquitaine Dauvet des Marets.
Au 18e siècle les travaux continuent avec l'édification de dépendances.
Après 1737 la forêt de l'Épine, qui appartenait à la commanderie et s'étendait sur 500 hectares, a été délimitées par des bornes en pierre.
Une verrerie fonctionnait en bordure de cette forêt.
Le prieur Armand Foucault de Saint-Germain Baupré la fit détruire avec les loges qui en dépendaient à cause du danger qu'elles représentaient.
En 1769, le grand prieur vient visiter les lieux et fait établir un procès-verbal de visite traduisant un assez mauvais état des bâtiments qui se composent alors de : pigeonnier, galerie, étables, grange, boulangerie, chapelle, logement de bordier et maison de la commanderie, le tout entouré de murs sur trois côtés (annexe 2).
En 1792, le domaine est vendu comme bien national à M. Laurenceau. Au début du 19e siècle, le portail de la chapelle est muré, son élévation sud est percée et elle va servir de grange. Sur le plan cadastral de 1830 figurent des dépendances à l'écart à l'ouest, aujourd'hui disparues. En revanche d'autres dépendances ont été bâties depuis, sans doute dans la seconde moitié du 19e siècle.
Au sud du chemin des Essarts, un peu avant la partie goudronnée, existait une borne armoriée qui aurait disparu dans les années 90. Elle servait de limite entre la propriété des Templiers et celle de l'évêque et portait leurs armes de part et d'autre.
Maison de l'Épine
Maison de l'Épine
Vue générale depuis le sud
Image G. Renaud, 2006.
La plupart des bâtiments s'organisent autour d'une vaste cour. L'entrée, au sud-est, était autrefois constituée d'un portail, aujourd'hui disparu, placé entre le logis qui borde la cour au sud et un pigeonnier à l'angle sud-est. En retour, au nord du pigeonnier, sont diverses dépendances.
A l'ouest du logis, dans son prolongement, sont d'autres dépendances formant retour sur le côté ouest de la cour.
La chapelle est placée un peu à l'écart au nord de cet ensemble. Elle est orientée, de plan rectangulaire et à un vaisseau. Sa façade, soutenue par des contreforts, s'ouvre par un portail en plein cintre dont l'archivolte à trois rouleaux repose sur des colonnes à chapiteaux sculptés.
Au-dessus du portail se trouve une fenêtre en plein cintre.
Précisions sur le décor
Chapiteaux du portail de la chapelle ornés de feuillage, d'animaux fantastiques et de figures grimaçantes ; tailloir à décor de dents de scie.
Documentation — Archives
— Archives départementales de la Vienne : E supplément 391 GG. 1 (Inventaire sommaire des archives antérieures à 1790, Tome III, Poitiers : 14 septembre 1650, bénédiction de la cloche de la chapelle de l'Épine, nommée Marguerite). Page 210
— Archives départementales de la Vienne : 3 H 1 539, Titres de la Commanderie de l'Épine.
— Archives départementales de la Vienne : 3 H 1 541, Titres de la Commanderie de l'Épine (Visite du 10 mai 1719. Déclaration des terres des dépendances de la Commanderie en 1735 : La Brosse, Les Merles, La Verrerie, le moulin du Temple, Bourversé, Belleroute, moulin du Gué-des-Roches, terre à Vouneuil-sous-Biard.
— Visite de la Commanderie de l'Épine par le grand prieur d'Aquitaine, 12 juillet 1769).
— Archives départementales de la Vienne : Q 2 10 n° 20 (Procès-verbal de visite du 30 prairial an IV [1797]).
Bibliographie
— Bizard, Etienne. Histoire d'un village du Poitou, Béruges. 1968. Pages 42, 53-54
— Mantrant, Barillo. Nomenclature des localités du département de la Vienne, Nom des principaux habitants. Poitiers. 1883, 1884. Page.38.
— Redet, Louis. Dictionnaire topographique du département de la Vienne. Paris : J.-M. Williamson, 1989 (1e éd. : 1881). Page 158.
— Roy, Gérard. Béruges (86) - 2005, Itinéraire d'un promeneur. Association Les Amis de Béruges, cahier n° 30. 2005, édition Association des publications chauvinoises. Pages 41, 45, 216.
Visite de la Commanderie
—Annexe 1
10 mai 1719 : Visite faite de la Commanderie, soussigné Taillefer [...] Jean Escouault grand fermier de la commanderie ainsi qu'il suit.
« Avons vus et visité la petite porte d'entrée laquelle a besoing d'estre raccommodée ayant pour toute ferrure un verrouil.
Avons vus et visité les battants de la grande porte à bourdonneau (1) l'un desquels est tout à fait ruiné [...]
La porte de la fuye fermante en clef [...]
L'un des murs de l'aire est fondu [...]
Les deux battants de la porte à bourdonneau, sont en mauvais état. La porte du fourniou est fort usée [...]
La porte de la cave fermante en clef est en assez bon état.
1. (Serrurerie) Pièce de métal scellée dans un mur, et possédant un trou destiné à recevoir le goujon la ferrure d'une porte et à faire ainsi une charnière.
La porte d'entrée du logis [...]
La porte de la chambre est assez bonne ayant une ferrure [...]
Le plain-pied n'est garni d'aucun carreaux [...] manquent quatre carreaux dans les panneaux du haut, il n'y a point du tout de vitres dans les panneaux du bas [...].
De là sommes allés en une chambre à main gauche en entrant. Le bourdonneau de la porte est cassé laquelle est ruinée est seulement garnie d'une ferrure et la clef et d'un verrouil [...]
Les deux fenêtres sont fort usées [...]
Le planpied est de terre mal unie. Le foyer est sans carreau. Le contrefeu est cassé par le bas de deux pieds et demy ou environ et de toute la largeur. Le planché est mal jointé en plusieurs endroits [...].
Sommes montés par un escalier en bois dans les chambres hautes. Les escaliers en mauvais état [...]
La porte d'une des chambres hautes à main droite en entrant est assez bonne fermant en clef et ayant deux verrouils. Les contrevents sont en très mauvais état, fort vieux [...]
Les chassis des fenestres en assez bon état garnis de leurs ferrures [...]
Les contrevents des autres fenestres de la chambre [...]
Le carrelage de la cheminée fort usé. Deux des soliveaux de la chambre sont cassés, liés de deux bandes de fer [...]
En sortant avons remarqué que le planpied de laditte porte est tout à fait écarté et entrouvert.
De là avons vu le planpied desdits degrés lequel est en bon état. Les fenestres dudit endroit ne sont point garnies d'aucunes vitres, les chassis sont en assé bon état et sont de service. Les contrevents sont vieux [...].
De là sommes entrés dans une autre chambre à costé, la porte de laquelle est en assé bon estat garnie de sa serrure et sa clef de deux verrouils et d'un loquet poussoir, manquent quelques carreaux à la cheminée. Les contrevents des fenestres sont en mauvais estat, manque un [...] un panneau des dittes fenestres est en très mauvais estat les vitres estant toutes cassées et aux autres panneaux manquent huit carreaux.
De ce lieu sommes montés au grenier par un escalier de bois lequel est vieux. La porte fermante en clef est en assé bon estat, le planpied entrouvert. La fenestre qui regarde sur la cour est de service. Avons vu une entrée d'un des greniers sans porte ny apparence d'y en avoir eu. Dans ledit grenier y a une petite fenestre sans fermeture. Avons vu la porte d'entrée d'un autre grenier, laquelle est vieille et caduque, sans serrure, y a apparence d'y en avoir eu [...].
De cet endroit somme entrés dans la bordrie par une porte à bourdonneau assé bonne garnie seulement de son pivot et de deux verrouils ayant sa ferrure et sa clef vieille et caduque et partie cassée. Derrière la ditte porte y a un petit pan d'ais [cloison de planches] vieux et ruiné aussi bien que la porte qui y est qui ne peut ouvrir ny fermer. La fenestre est telle quelle sans aucune vitre ayant pour tout grillons deux petits vergeons. Plus la fenestre qui regarde du costé de la forest est garnie de deux bandes et un petit verrouil y a deux petits grillons de fer. Le planpied de la chambre est de terre mal uny. Au foyer manquent plusieurs carreaux de contrefeu. Au manteau de la cheminée manquent quelques massonage. Le pan d'ais de l'antichambre dudit lieu est composé de mauvais ais sans aucune jointure et va tomber. La porte dudit pan d'ais en très mauvais état garnie seullement d'un loquet. Dans ledit antichambre y a une petite fenestre sans vitre en mauvais estat estant grillée de bois. Avons vu une autre porte dans ledit antichambre à bourdonneaux laquelle est de ferrure mais ne peut fermer.
De la somme allés dans l'escurie ou avons vu une grande échelle de bois en très mauvais état laquelle a besoing d'estre racommodée estant hors service. La porte de laditte escurie à bourdonneaux est à terre est ne peut fermer néammoins assé bonne. Les fenestres sont sans fermetures. Les crèches ont besoin d'estre reparées en plusieurs endroits. L'escurie garnie de ses soliveaux qui ne portent point sur le mur de la [...]
De là somme montés au grenier ou avons vu une vielle porte fort usée fermante en clef avec une serrure à bosse. Le dit grenier séparé par un pan d'ais sans estre joint. Au dit grenier y a deux fenestres sans fermetures. Le plancher a besoing d'estre rejoint et grossoyé. La charpente a besoing d'estre refaite appuyée dans un endroit par une membrure.
Cefait avons vu la porte de l'escurie aux boeufs laquelle estant à bourdonneaux est assé bonne garnie seullement d'un verrouil. Les soliveaux sont bons garnis d'ais non cloués. En sortant avons remarqué une entrée pour décharger du foin sans fermeture et le bas démassoné. Avons vu la porte d'un toit à brebis [...]
La crèche dudit toit est ruinée. Les deux portes d'un autre toit à brebis fermées aussi d'une riorte dont la quarré est démaçonnée [...] La crèche est ruinée.
Les fermetures du jardin touchant au puy en très mauvais estat n'estant garnis que de quelques petits ais pourris ont besoing d'estre tout à fait remis en estat aussi bien que la fermeture d'un autre petit jardin touchant à la chapelle. Avons vus la fermeture d'un autre jardin derrière laditte chapelle laquelle ditte fermeture est tellequelle. Il y a dans icelui deux voliers qui sont tout ruinés et ont besoing d'estre remis à neuf. Partye d'un des murs et fondu de la longueur de sept à huit pieds.
Plus nous avons vu une porte pour sortir et aller à la métairie laquelle porte est ruinée et ne peut fermer sans serrure ni ferrure que le pivot du bourdonneau. Les hayes du pré de laditte bordrie tellesquelles. Le fossé a besoing d'estre relevé de la longueur de dix brasses.
Avons vu la porte de la chambre de laditte métairie laquelle porte à bourdonneaux est de service fermant en clef la ferrure platte contre une espece de membrure attachée par deux cloux. Le pan d'ai est seullement composé de quatre vieux ais attachés seullement par le haut. Le planpied de terre très mal plan est en mauvais estat. Le foyer est sans carreaux.
Au bout de laditte chambre est une autre chambre sans porte. Le planpied est de terre mal uny. Avons vu une autre porte à bourdonneaux ayant pour toute ferrure un verrouil. Les fenestres des chambres et antychambres sont vielles et sans grillons. La cheminée de laditte antychambre est sans carreaux et en mauvais estat. Le planché est disjoint en plusieurs endroits a besoing d'estre refait pour pouvoir servir. Le bourdonneau de la petite porte qui entre dans la grange est cassé et sans aucune ferrure. La grande porte ouvrant à deux fort usée et a besoing d'estre raccommodée [...].
Avons vu une autre petite porte dans laditte grange laquelle est en très mauvais estat et ruinée. Avons vu deux portes qui sont dans l'escurie aux boeufs qui sont l'une de service pendant quelques temps et l'autre en mauvais état. Les creches sont en assé bon etat ont besoing seullement d'estre grossoyées en quelques endroits. La porte de la chambre du fourniou est à bourdonneaux en assez bon état ayant une clef de bois. La fenestre a seullement une mauvaise grille de bois. La porte d'une etable fermante avec un lien en assez bon estat. La creche a besoing d'estre grossoyés et est tellequelle. La porte d'un des toit est assé bonne fermante par une reorte. Les fermetures du jardin de laditte métairie en assé bon estat ont besoing d'estre fermées en quelques endroits. Le vollier en mauvais estat. Les pallises du pré de laditte métairie ont besoing d'estre mises en estat incessament. Avons vu un autre vollier derrière la grange en mauvais estat. Un des murs d'éclairé est fondu [...].
Avons fait la visite des bois dépendants de la métairie. Premièrement nous sommes transportés dans la coupe appellée Lagace et dans celle de Fontaine Lauvent [...] Nous les avons trouvé presque touttes remplies de brandes garnies de très peu de plan de chesne et le peu qui y est est de très peu de valeur ayant esté gasté par les bestiaux dès sa naissance ne pouvant y avoir dans lesdittes couppes que des fagots pour le four [...].
De la somme allés à une autre couppe appelée le Petit Lac [...] une autre couppe appelé le Cheval Mort [...] la couppe des Grandes Coussières [...] la couppe des Petites Coussières [...] la couppe du Chesne Talent [...] une petite pièce de bois appelé la Vende [...] la couppe appelée Leminerois [...] la coupe de la Douce [...] la couppe des Grandes Gaces [...] les taillis à Gaveau [...] la couppe de la Vieille F [...] ».
Archives de la Vienne : 3 H 1 541 (Titres de la Commanderie de l'Épine).
— Annexe 2
12 juillet 1769. Visite de la Commanderie de l'Épine par le grand prieur d'Aquitaine.
« Transportés dans la commanderie où nous avons vu la grande porte d'entrée ainsi que la petite qui est à côté. De là sommes entrés dans un colombier à main droite, sommes montés dans ledit colombier par une échelle à rolons, les murs sont en plusieurs endroits lézardés, la couverture est en très mauvais état, le dôme et la majeure partie découvertes [...].
— De là sommes passés à une galerie attenante en bon état.
— De là sommes allés dans une étable à boeufs à côté de la dite galerie dont la charpente et la couverture sont en bon état.
— De là sommes allés dans une grange à foin dont la couverture a besoin d'être remaniée. Les murs de la cour qui est devant la grange ne consiste qu'en deux faces et ont besoin d'être grossoyés.
— De là sommes allés dans une boulangerie derrière la dite grange, le four est de service, puis nous sommes passés dans un cellier dont le faux grenier est sans couverture.
— De là sommes passés dans la chapelle dont le sol est partie carrelé et de terre, les perrons ont besoin d'être grossoyés, la couverture d'être remaniée dans tout son entier. Nous avons remarqué qu'il y avait autrefois des aqueducs pour recevoir l'eau. Le puits est en bon état ainsi que la tour qui est sans corde ni chaîne.
— De là sommes allés dans un toit à brebis ayant deux entrées, la grande porte est à deux battants, la petite est sans verrou, dans lequel toit il y a une crèche en mauvais état. De là sommes allés dans un autre toit à brebis.
— De là sommes passés dans une écurie à chevaux dont la crèche a besoin d'être recrépie [...].
De là sommes montés dans le fenil au-dessus de la dite écurie et régnant sur tout le toit à brebis. De là sommes montés dans un grenier à côté du fenil qui règne sur la principale chambre du bordier.
— De là sommes passés dans la principale chambre de la borderie ayant un ballet et entrée est en bon état. De là sommes allés dans une autre chambre séparée de l'autre par un pan d'ais (panneau de planches), la porte qui communique dans l'écurie aux chevaux est usée.
— De là sommes allés dans la maison de la dite commanderie, la porte d'entrée est à deux battants, les murs du vestibule dans lequel est placé l'escalier en bois ont besoin d'être gossoyés et reblanchis.
— De là sommes entrés dans une chambre à côté du vestibule, les contrevents sont en bon état, le potager qui est dans un angle de la chambre a besoin d'être racommodé, le planpied de la chambre est de terre mal unie.
— De là sommes passés dans une autre chambre à côté du vestibule dont la porte a deux fenêtres garnies de leurs verres, le planpied de cette chambre est de terre.
— De là sommes montés dans une chambre haute par un escalier en bois, la plupart des marches sont disjointes et très mal assujetties. Dans les murs de la porte et de la cheminée il y a deux lézardes qu'il convient de reprendre, le seuil de la porte a besoin d'être reposé ainsi que le planpied qui a un carreau déplacé.
— De là sommes passés dans une autre chambre où il convient de remplacer les carreaux qui sont cassés, la chambre a besoin d'être blanchie.
— De là sommes passés dans un petit gernier à côté de la dite chambre et à côté sont des latrines. De là sommes montés dans un grenier par un escalier de bois régnant sur les deux chambres à main gauche.
Les murs de clôture de la commanderie du côté du levant, septrion (nord) et midi sont écroulés en différents endroits et ont besoin d'être relevés ».
Achives Départementales de La Vienne : 3 H 1 541 (Titres de la Commanderie de l'Épine).
— Annexe 3
30 prairial an IV (1796) : Procès-verbal de visite.
« [...] la principale habitation consiste dans une cour renfermée tant par les bâtiments que par des murs fondus, au milieu de laquelle cour est un puits dont l'eau est infecte, qu'on entre dans laditte cour par une porte cochère [...] côté de laquelle est une porte bâtarde ; sur la gauche d'icelle en entrant est la maison principale composée de deux chambres basses, deux hautes, grenier par-dessus. Au milieu desdittes chambres et greniers est un vestibule dans lequel est pratiqué un escalier en bois ; [...] côté de laditte maison et y attenant une chambre [...] l'usage du garde, une écurie, toit [...] brebis, grenier par-dessus ; en faisant le tour de laditte cour une écurie sans grenier, une porte qui communique dans un pré dont il sera question ci-après, une chapelle, un fournil, une entrée par laquelle on va dans le petit jardin qui est attenant [...] la cour et fait dépendance du susdit corps de bâtiment, une petite grange, une étable sans grenier, un petit engard et une tourette qui a esté razée ; et après avoir examiné le mauvais état des bâtiments, les matières de leur construction, la longueur, largeur et hauteur d'iceux, leur emplacement et leur distribution, leurs clôtures et leurs accès, et mesuré les terrains qui en dépendent, sommes d'avis que laditte maison et servitude valoit en mil sept cent quatre-vingt-dix de revenu annuel la somme de cent-vingt livres [...].
Que l'habitation de la métairie consiste en deux chambres basses sur lesquelles reigne un mauvais grenier, une grange dans l'apentis de laquelle est une étable [...] boeufs, deux toits, un fournil, une écurie et un toit [...] brebis, auxquels bâtiments est joint un jardin ou chènevière lequel touche également aux clôtures de la maison principale [...] ».
Archives départementales de la Vienne : Q2 10, n° 20.
Sources : Agglomération de Poitiers
http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/poitiers-agglomeration/notice.php?id=IA86004021Forêt de l'Épine
La commune compte deux grands massifs forestiers, répertoriés (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) : une partie de la forêt domaniale de Vouillé-Saint-Hilaire au nord et une partie de la forêt de l'Épine au sud qui était autrefois la propriété des Templiers.
Sources : Grand Poitiers, Histoire et Patrimoine - Béruges, novembre 2013, page 2.
La chasse dans la forêt de l'Epine au XVe siècle
La contrée qui s'étend à l'Ouest de Poitiers, du côté de la Gâtine, était alors couverte, en grande partie, de bois et de landes.
Depuis, de nombreux défrichements ont été réalisés, mais il demeure encore, çà et là, des massifs forestiers dont l'un, toujours connu sous le nom de forêt de l'Epine (1), est une ancienne propriété d'une maison de l'ordre du Temple qui portait ce nom.
La commanderie de l'Epine fut, au xve siècle, annexée à celles de Saint-Georges et de Montgauguier pour former la chambre prieurale de Saint-Georges, qui constitua une partie de la dotation attribuée à la dignité de grand prieur d'Aquitaine.
La forêt de l'Epine, assise presque entièrement, de nos jours, sur le territoire de la commune de Béruges, entre, au nord, la route de la Torchaise et, au sud, la route menant à Lusignan, avait en 1670 une superficie de 984 arpents, soit 502 hectares environ. Cette forêt était giboyeuse au xve siècle : on y chassait le cerf, la biche, le chevreuil et le sanglier.
Pourtant, le lapin semble avoir dédaigné, dans le premier tiers de ce siècle, les garennes, murgers et chiron installés pour sa commodité près de la maison de l'Epine. Le vieux sergent de la commanderie, Jehan Laurent, 85 ans, était catégorique à ce sujet en déclarant, en 1438, que des lapins il « n'en vit oncques nulz » dans la forêt de l'Epine.
Quand messire Hélion de Nelac, commandeur de l'Epine, était en Rhodes, vers 1408, un pénible accident eût lieu dans sa forêt. Un infortuné charbonnier y vivait avec ses deux jeunes enfants, lorsqu'un violent orage de la fin de juin les obligea de se réfugier dans leur petite cabane, en compagnie d'un charpentier qui travaillait près de là. Et, dans ce précaire abri, la foudre les atteignit, les tuant tous les quatre.
1. — Les éléments de cette courte étude sont extraits des document suivants (Archives de la Vienne 3 H 1 539) :
27 janvier 1437.
— Enquête faite par Regnault de La Mote, enquêteur en Poitou, sur les droits de chasse de la commanderie de l'Epine, à l'encontre des religieux du Pin (dépositions de huit témoins), 12 feuillets parchemin. Avec un exposé des griefs du commandeur.
27 juin 1439.
— Sentence de la Sénéchaussée de Poitiers maintenant le commandeur de l'Epine en possession des droits de chasse que lui contestaient les religieux du Pin.
30 janvier 1448.
— Rapport d'un sergent chargé d'ajourner Pierre de Rechignevoisin, capitaine du château de Lusignan, d'autres gentilshommes et des serviteurs qui avaient chassé dans la forêt de l'Epine.
7 août 1449.
— Sentence rendue aux assises des eaux et forêts de la ville et châtellenie de Lusignan absolvant des roturiers ayant chassé dans la forêt de l'Epine.
1er avril 1456.
— Sentence de la Sénéchaussée de Poitiers contre Jacques Vernon, seigneur de Montreuil-Bonnin, dont les gens avaient chassé dans la forêt de l'Epine.
Sur le lieu de leur mort, ces misérables victimes furent gardées, par des hommes de la commanderie, la nuit et tout le jour suivants, avant d'être chargées sur un âne, amenées à Béruges et inhumées dans le cimetière paroissial.
Ce dramatique épisode resta longtemps dans la mémoire du voisinage, mais dans la forêt la vie continua avec ses bruissements, les courses folles d'animaux pourchassés, les aboiements, le bruit des chevaux, le son du cor et les cris des chasseurs. Car, en ce temps, on se livrait avec ardeur aux plaisirs de la chasse.
Chassaient à l'Epine, le commandeur, quelquefois, et ses gens, plus souvent des voisins ou des notables qui y étaient autorisés, mais encore de peu scrupuleux personnages, religieux ou laïcs, qui prenaient du gibier, sans congé ni licence, causant parfois maints ravages, lors de leurs incursions.
La battue et la chasse aux chiens courants étaient habituellement pratiquées. Les chasseurs s'employaient à diriger le gibier vers une des deux haies tendues à proximité et de part et d'autre de l'hôtel de l'Epine. Des filets, lacets ou cordes renforçaient ces haies et retenaient l'animal qui tentait de les traverser. La bête ainsi captive était à la disposition des chasseurs.
Nul, parmi les chasseurs qui fréquentaient la forêt de l'Epine, n'ignorait les règles de la chasse, même si quelques-uns, parfois, feignaient de les avoir oubliées. Mais il semble bien qu'un des meilleurs maîtres en cet art ait été un religieux de l'abbaye de Fontaine-le-Comte, proche de l'Epine, frère Guillaume Mermin, prieur de cloître, de surcroît. Cet augustin, âgé de 55 ans en 1438, était, en apparence, toujours disposé à chasser. Quelqu'un désirait-il des chiens ou des cordes, on faisait appel au frère Mermin qui, coupant à travers bois, arrivait bientôt avec la meute ou les lacets de son abbaye. Accompagné de deux religieux et d'un valet du monastère, il chassa le cerf, vers 1408-1410, avec le capitaine de Lusignan, Lyonnet Pannevayre, frère du grand prieur d'Auvergne.
Nous le retrouvons chassant avec Jehan de Torsay, seigneur de Béruges et de Contré, puis avec Guillaume Parthenay, dit Pape, lieutenant du maître des eaux et forêts de Poitou, et qui fut maire de Poitiers en 1411, ou bien avec l'évêque de Poitiers, Itier de Martreuil. A la Toussaint 1436, dans une battue aux sangliers dans la forêt de l'Epine, il était en compagnie de l'abbé du Pin, d'un religieux, neveu du commandeur de l'Epine, et de Jehan Rabateau, président du Parlement, celui qui, quelques années auparavant, avait hébergé Jeanne d'Arc dans sa maison de Poitiers. Arrêtons cette énumération, pour dire que Guillaume Mermin ne dédaignait pas non plus pratiquer l'art de la chasse en solitaire.
Au monastère de Fontaine-le-Comte, il est à croire que tous ceux à qui l'âge permettait les exercices physiques violents s'adonnaient à la chasse, le frère Guillaume Mermin n'était pas une exception. Ils rêvaient tous d'étendre le champ de leurs activités à la forêt de l'Epine, toute proche. Leur abbé, Jehan Venot, alla donc avant 1433, solliciter l'autorisation du commandeur, Thomas Trotin, offrant même de réparer les haies de chasse. Cette démarche fut un succès, puisque l'abbé obtint, pour lui et ses moines, la permission de chasser dans la forêt de l'Epine, tout comme ils le faisaient dans les bois de Fontaine. Ils usèrent pleinement de cette licence et donnèrent la chasse aux cerfs, biches, chevreuils et sangliers du commandeur. Mais ils en abusèrent aussi, oubliant de remettre au propriétaire de la forêt, à deux ou trois reprises, la part de venaison qui lui revenait de leurs chasses. Le commandeur en fut courroucé et aux observations qu'il leur fit, les religieux repentant répondirent : « que par Dieu feust ilz ne chasseroient plus s'il ne lui plaisoit. »
A quelques temps de là, on les vit pourtant courir sus au gibier dans la forêt de l'Epine : le bienveillant commandeur leur ayant renouvelé l'autorisation de chasser.
Le partage de la venaison, entre le commandeur de l'Epine et ceux qu'il autorisait à chasser dans sa forêt, s'effectuait parfois de manière équitable, mais il était aussi source de chicane, tant les chasseurs ou leurs gens avaient peine à se défaire du gibier abattu.
Rencontrant, aux environs de Noël 1435, le sergent de l'Epine, l'abbé du Pin lui fit une proposition. Ne désirait-il pas manger du sanglier de la commanderie ? Si oui, il pourrait le chasser ensemble. L'intègre sergent répondit qu'il fallait d'abord l'autorisation de son maître. Alors, l'abbé prit le chemin de Poitiers et obtint du Commandeur, Nicolas Roy, la permission de mener la chasse dans sa forêt de l'Epine et comme ledit abbé disposait « de bons cordages, de bons laz et aussi de bons chiens », il lui fut accordé de garder la moitié de la venaison. Cet accord, une première fois, fut bien respecté : une laie et deux marcassins ayant été tués, le commandeur reçut la moitié de la laie, l'abbé eut l'autre moitié ainsi qu'un marcassin, quant au second marcassin il fut remis au sergent de l'Epine. Mais trois semaines ou un mois après, les religieux du Pin prirent un cerf qu'ils firent charger sur une charrette et mener à leur abbaye pour faire la curée et le devoir à leurs chiens, avant, déclarèrent-ils, de faire remettre au commandeur de l'Epine la part qui lui revenait. Le cerf fut bien expédié à Poitiers, mais on fit courir le bruit qu'à la Vau de Boussay des gens d'armes avaient saisi le cerf et le cheval qui le transportait. En réalité, une rapide enquête du sergent, Jehan Laurent, révêla que le cerf tout entier avait été déposé en l'hôtel de l'abbé du Pin, à Poitiers, au mépris des droits du commandeur de l'Epine. Quelques jours plus tard, les religieux du Pin chassèrent avec Jehan Rabateau, et leurs gens tentèrent de tromper la vigilance du sergent de l'Epine, chargé de surveiller la chasse. Ils affirmaient n'avoir tué qu'une seule bête tandis que, discrètement, ils en faisaient acheminer d'autres à l'abbaye du Pin. Informé de ces tromperies, le commandeur de l'Epine fit défense à l'abbé du Pin de chasser dorénavant dans sa forêt, précisant même avoir fait faire des cordes et des lacets en assez grand nombre pour pouvoir y chasser lui-même.
De nouvelles affaires de chasse, les années suivantes, 1436 et 1437, allaient encore envenimer les rapports entre la commanderie de l'Epine et l'abbaye du Pin. Un jour d'automne, l'abbé chassait dans ses bois proches de la forêt de l'Epine, avec l'un de ses religieux, André Garet, dit Bersuyre, puis avec Jehan Colineau et Colas Bigot, ses valets et serviteurs. Ils y levèrent une biche qui alla se prendre dans un des lacets de leur haie, mais elle parvint à se libérer et, aux abois, elle s'enfuya dans la forêt voisine : celle de l'Epine. L'animal allait-il leur échapper ?
Devait-il renoncer à le poursuivre sur la propriété d'autrui ? L'abbé, fort prudemment, s'y résolut, tandis que ses trois compagnons se lançaient à la poursuite de la biche, et bientôt la rejoignaient près d'une des haies de la commanderie. Mais ils n'avaient pas été assez rapides et ils trouvèrent la bête gisant, tuée par le gendre du sergent du lieu. Leur déconvenue fut de courte durée et faisant preuve d'esprit de décision ils se saisirent de la biche, malgré les vives protestations des chasseurs de l'Epine, et disparurent. Le commandeur ne pouvait tolérer pareille violation de ses droits, d'autant que ce délit avait été précédé — ou suivi — de l'enlèvement, par les mêmes Garet, Colineau et Bigot, de quelques engins de chasse placés dans ses haies, et il engagea une action en justice contre l'abbé du Pin.
Cette procédure, il faut bien le reconnaître, ne calma pas l'ardeur agressive des chasseurs du Pin ; à tout peser, il semble même qu'elle éveilla chez eux quelque désir de vengeance. Pour l'exercer, ils n'attendaient que l'occasion. Elle leur fut donnée un jour proche de la Toussaint 1437, quand chassant dans les bois du Pin, Garet, dit Bersuyre, Colineau et Bigot entendirent des chasseurs de l'Epine donner la chasse à un sanglier dans leur forêt. Alors, nos trois compagnons « arméz et embastonnez d'arbalestes, espées et autres armes invasibles » - ce qui laisse peu de doute sur la pureté de leurs intentions — quittèrent donc leur bois et précédés d'une forte meute s'engagèrent au devant de l'animal chassé par leurs rivaux, puis firent saillir hors de la forêt tout le gibier qu'ils y rencontrèrent.
Après ces exploits, menés avec vigueur et détermination, ils voulurent encore enlever trois lacets ou cordes d'une des haies de la commanderie, mais ils se heurtèrent à la résistance des gens de l'Epine. A la tête de ces derniers était le vieux sergent, Jehan Laurent, âgé de 84 ans alors, et c'est à lui que s'en prit le frère Garet. Il voulut lui ôter son épieu « en le poussant et boutant et en renoyent Dieu qu'il le thueroit. » Sans l'assistance et la protection apportées au vieillard par ses compagnons, qui sait à quelles extrémités se serait livré le trop violent religieux.
Ces voies de fait, délit de chasse et vol d'engins amenèrent les religieux de Saint-Jean de Jérusalem à entamer une nouvelle procédure contre l'abbé du Pin. Elle se termina par une sentence de la sénéchaussée de Poitiers, du 27 juin 1439, qui entérinait un accord amiable conclu précédemment entre les parties. Le temps avait atténué les rivalités et chacun s'engageait à respecter la possession de l'adversaire et à se désister des actions menées devant le Parlement pour le maintien de ses droits.
Depuis lors, il semble qu'il n'y ait plus eu de procès, pour délit de chasse, entre le commandeur de l'Epine et l'abbé du Pin. Mais à défaut des religieux, des hommes d'armes vinrent à plusieurs reprises troubler le droit de chasse du commandeur de l'Epine. D'aucuns, parmi ces soldats, allaient à la chasse armés comme en guerre, avec arbalètes, javelines ou autres armes défendues. Ainsi le fit en 1448 le capitaine du château de Lusignan, Jehan du Mesnil, à la tête de treize gentilshommes, soldats ou serviteurs. L'affaire fut conduite comme un coup de main et la prise du gibier s'accompagna de saccages et de méfaits tels que l'abatage des haies de chasse, l'enlèvement des filets et cordages, ou le vol de bois. Tout autre fut le comportement de Jacques Vernon quand il vint chasser dans la forêt de l'Epine, en 1456, avec 23 hommes dont un prêtre. Les haies de chasse étaient en mauvais état, il les répara avant de mener la chasse à chiens, à cor et à cri, comme s'il eut été chez lui.
Pour ce délit, le commandeur fit exécuter une complainte et Vernon, lorsqu'il en reçut signification, déclara avec arrogance « que l'on avoit oublié à mectre esdit lettres de complainte que il chaceroit esdit boys et l'Espine et qu'il y avoit chacé et chaceroit. »
Nous ignorons la suite donnée à cette affaire.
Religieux ou laïcs, dans la pratique de l'art de la chasse, avaient le même comportement : celui de l'homme livrant un combat à un animal sauvage. La passion de certains hommes d'église, pour cet art viril, était telle qu'ils faisaient bien peu de cas des règles canoniques leur interdisant de chasser. Beaucoup, il est vrai, en leur qualité de seigneurs de terres ecclésiastiques, possédaient le droit de chasse dans leurs domaines.
Que, dans le conflit né de cette contradiction entre le droit canon et le droit féodal, certains aient suivi leurs penchants, rien n'est plus humain.
G. JAROUSSEAU. Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 2e trimestre 1970, tome X 4e série, page 491 à 494. - BNF
L'Epinay, hameau commune de Béruges
— L'Espinaye, 1324 ; L'Espinoys, 1337 (Arhives de Poitiers, 12)
— Lespinoye, 1375 (Seigneurie de Béruges)
— L'Espinay, 1409 (Abbaye de Fontaine-le-Comte, 17)
Moulin du Temple, sur la Boivre, commune de Béruges
— Ce Moulin appartenait aux Templiers de l'Épine, ou L'Epinay
— Moulin du Temple, 1438 (Abbay du Pin, 11)
— Il y avait une ferme au hameau de Grand-Boussay.
— Il y avait une ferme à Beauvoir
Moulin du Temple de Béruges
Département: Vienne, Arrondissement et Cantons: Poitiers, Commune Béruges - 86
Domaine du Temple de l'Épinay
— En 1259 le domaine appartient à la commanderie de Saint-Georges-de-Baillargeaux et la commanderie du Temple est citée en 1269.
— De cette époque ne subsiste que la façade de la chapelle.
— En 1312, l'ordre du Temple est supprimé et ses biens sont remis à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui devient ensuite l'ordre de Malte.
Sources:
http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/poitiers-agglomeration/notice.php?id=IA86004021Forêt de l'Épine
La commune compte deux grands massifs forestiers, répertoriés (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) : une partie de la forêt domaniale de Vouillé-Saint-Hilaire au nord et une partie de la forêt de l'Épine au sud qui était autrefois la propriété des Templiers.
Sources : Grand Poitiers, Histoire et Patrimoine - Béruges, novembre 2013, page 2.
L'Épinay, hameau commune de Béruges
— L'Espinaye, 1324 ; L'Espinoys, 1337 (Arhives de Poitiers, 12)
— Lespinoye, 1375 (Seigneurie de Béruges)
— L'Espinay, 1409 (Abbaye de Fontaine-le-Comte, 17)
Moulin du Temple, sur la Boivre, commune de Béruges
— Ce Moulin appartenait aux Templiers de l'Épine, ou L'Épinay
— Moulin du Temple, 1438 (Abbay du Pin, 11)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI
Historique
Ancienne dépendance de la commanderie de l'Epine, le moulin est mentionnée à partir de 1375, il ne reste pas de vestiges de cette époque là. En 1801, suite à la plainte d'un voisin, un déversoir est construit pour éviter l'inondation des prairies en amont. Il en existe deux aujourd'hui. En 1830, l'édifice se composait de trois bâtiments séparés, dont le logement dans l'angle sud-est aujourd'hui détruit. En 1843 et 1844, les matrices cadastrales indiquent la construction d'une maison (il s'agit vraisemblablement du bâtiment accolé à l'est du moulin) et d'un moulin. Suite à un incendie en 1904, la production de farine est interrompue. Le nouveau propriétaire fait supprimer le niveau supérieur du moulin et transforme les bâtiments en scierie hydraulique laquelle fonctionnait encore en 1949. Une roue est toujours en place.
Description
Le moulin se compose, au nord, d'un long bâtiment à un étage dont la partie ouest est l'ancien moulin, à façade en pignon, prolongé à l'est par un corps d'habitation. Au sud de la cour se trouvent d'anciennes dépendances.
Documentation
Archives départementales de la Vienne : 4 P 1844 (Matrice des propriétés bâties, augmentations et diminutions, 1837-1885).
Bibliographie
— Bourdin, Michel. Le moulin du Temple. Dans : Bulletin de l'Association archéologique des Amis de Béruges, n°19, 2004. P. 11-14
— Redet, Louis. Dictionnaire topographique du département de la Vienne. Paris : J.-M. Williamson, 1989 (1e éd. : 1881). P. 406
— Roy, Gérard. Béruges (86) - 2005, Itinéraire d'un promeneur.
— Association Les Amis de Béruges, cahier n°30. 2005, édition Association des publications chauvinoises. P. 121-122
— Annexe 1 :
Archives départementales de la Vienne : série 7S, article 11.
8 octobre 1766 : bail à rente pour « frère Claude Lenormand, prêtre conventuel de l'Ordre de malte Commandant de la Commanderie, comme fondé de procuration de frère Armand-Louis-Joseph Foucault de St Germain Beaupré, Chevalier Bailli Grand-Croix de l'ordre de St Jean de Jérusalem, Grand Prieur d'Aquitaine et Brigadier des armées du roi » ; à Jean Escouault, meunier du moulin du Temple en dépendances situés paroisse de Béruges « c'est assavoir, le moulin du temple appartenances et dépendances consistant en un corps de moulin, logement de meunier, grange, écuries, toits, près, isles, le tout situé à laditte paroisse de béruges et sis devant exploité par Pierre Charpentier et Françoise Berger sa femme, à la charge de la rente noble féodale et foncière de dix sept septiers et demi seigle, deux sols et six deniers savoir et entendre y ont à cet effet renoncés et renoncent de faire faire dans l'espace de deux ans des réparations au moulin à charge de payer à la recette de la Commanderie de l'Epine la rente noble féodale foncière de 70 livres en argent, deux chapons, deux sols et dix deniers ; au lieu de la rente féodale et foncière de dix sept septiers et demi seigle, deux sols et six deniers, à cause des grosses réparations qui auraient été faites par ledit Escouault pour rétablir ledit moulin.
Sources : Agglomération de Poitiers
http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/poitiers-agglomeration/notice.php?id=IA86004021