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Etudes sur les Ordres des Hospitaliers, Malte et Rhodes
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Ordres du Temple et de Malte en Charente

Après des enquêtes dérisoires et des tortures raffinées, on arrêta en masse les Templiers, on mit les scellés sur leurs biens, et finalement, le 12 mai 1310, on alluma dans Paris, un immense bûcher où 54 Templiers furent brûlés comme hérétiques. Tous persistèrent, même au milieu des flammes, à nier avec la plus grande énergie les crimes dont ils étaient accusés. Pour couper court à des exécutions aussi affreuses à l'étranger, le pape supprima l'ordre ; mais en 1314 on n'en brûla pas moins le grand maître, Jacques de Molay, à la pointe de l'île de la cité.

Leurs biens furent adjugés au fisc et une faible partie dévolue à l'ordre des chevaliers de Malte, autrefois de Saint-Jean-de-Jérusalem. De ce nombre furent, en Angoumois, les commanderies d'Angles, de Châteaubernard et de Boutiers, dont nous parlerons en traitant de ces localités. Les commandeurs appartenaient aux premières familles du pays.
L'ordre des chevaliers de Saint-Jean fondé en 1113 par Gérard de Provence et qui avait été purement hospitalier depuis 1048, se transforma, comme nous l'avons dit, en 1118, et eut des statuts, analogues à ceux des Templiers.

Javrezac

Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac - 16

Domus Hospitalis Javrezac Domus Hospitalis Javrezac

Les moulins de Javrezac furent, dès 1220, l'objet d'une transaction entre les Templiers de Châteaubernard, les religieux de Fontdouce, Rainulfe, Chaudorat et consorts.
Il arrivait, comme aujourd'hui, que les biens communaux étaient les plus mal régis. Prompt à en recueillir les fruits, chaque copartageant faisait la sourde oreille quand on l'invitait à contribuer de sa bourse à quelque réparation urgente. Ainsi les moulins de Javrezac avaient éprouvé peu à peu de telles dégradations, qu'ils menaçaient ruine. Enfin, les portionnaires Templiers, les religieux de Fontdouce et les susdits Rainulfe, Chaudorat et autres convinrent de ce qui suit : Tout débat cessant, les moulins seront sous la protection des religieux Templiers et de ceux de Fontdouce. Ces religieux recevront, annuellement, de Rainulfe et autres, savoir : les Templiers, trois sous de monnaie courante sans intérêts, et ceux de Fontdouce douze deniers. Les meuniers seront choisis d'un commun accord. On leur accordera une part dans le bénéfice. Les frais seront prélevés par les Templiers sur le revenu total. Il y aura quatre clefs. Les choses imprévues se traiteront à l'amiable, y compris l'hébergement et les frais de voyage. Acte passé l'an 1220 dans le cloître de Saint-Léger de Cognac, en présence de Guillaume Chabris, Seguin, Picard, frères Templiers ; Guillaume de Roissac, chapelain de Châteaubernard ; P. de Echallat, moine et prêtre ; Aimeric de Jarnezelle (Jarnezeau) ; frères de Fontdouce ; Baudoin, prieur de Bréville; Jean de Coulonges, chapelain du même lieu ; Guillaume Chaudorat, Guillaume de Pont et plusieurs autres.
Cet acte, recopié au XVIIe siècle, était muni d'un sceau de cire verte aux armes des Templiers et des religieux de Fontdouce : ceux-ci portaient un brochet nageant sur fond d'argent.
Cette transaction, extraite des chartes du grand prieuré d'Aquitaine, est extrêmement remarquable. Elle nous fait regretter davantage les documents qui ont péri dans les guerres et les révolutions : c'est ainsi que les ruines d'Herculanum et de Pompéi émeuvent les sympathies du visiteur en faveur de tant de villes célèbres qui n'existent plus.

Ce qu'il faut savoir : Dans le village de Javrezac, ensemble de moulins et d'habitations qui enjambe la rivière Antenne et relie Javrezac à Cognac. Ces moulins étaient auparavant la propriété des Templiers de la Commanderie de Châteaubernard et de l'abbaye de Fontdouce.

Boutiers

Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac, Commune: Boutiers-Saint-Trojan - 16

Domus Hospitalis Boutiers
Domus Hospitalis Boutiers

Sur les hauteurs qui dominent et avoisinent la Charente au nord s'élève Boutiers, ancienne commanderie soumise à la juridiction des Templiers. Perchée sur ce monticule comme l'aigle dans son aire, la modeste église nouvellement reconstruite se montre à la fois au pays bas, du côté de Nercillac, Réparsac et Sigogne, non moins qu'aux habitants du faubourg, qu'un rideau d'ombrages verdoyants est seul puissant à leur cacher. Dans la vallée où la Charente roule ses flots mous et paisibles et où la carpe et le brochet bondissent, se dresse comme un fantôme survivant et persistant des anciens âges la vieille église de Saint-Mamert ou Saint-Marmé, depuis longtemps abandonnée, mais où le touriste aime encore à porter ses pas. Puis, au penchant do la côte inclinée à l'ouest et enveloppée par l'épaisse forêt du grand parc, se voit le manoir du Solenson, appartenant jadis au comte d'Artois, et non loin de là les villas de Bagnolet, charmantes oasis possédées par la famille Hennessy. A l'air coquet et animé des habitations, aux dessins artistiques des allées et des corniches, on se sent aux portes de la ville, qui se relie avec ces lieux agrestes, en apparence, par le pont ; de Châtenet, construit/dans ces derniers temps.

Il est probable que les templeries de Saint-André et Boutiers furent unies aux commanderies d'Angles et de Châteaubernard dès le principe, c'est-à-dire vers 1295. Nous avons vu le rôle joué par les commandeurs de Boutiers dans la fondation de l'abbaye de Châtres, au nord de Saint-Brice. La commanderie de Saint-Antoine de Boutiers eut le sort de toutes les autres ; il est donc superflu d'insister.

Châteaubernard

Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac - 16

Domus Hospitalis Châteaubernard
Domus Hospitalis Châteaubernard

Châteaubernard est la dernière paroisse dont nous ayons à nous occuper dans ce chapitre.
Longtemps unie à Angles sous la juridiction des Templiers, l'église de Châteaubernard est simple comme tout ce qui émane de la piété et de l'austérité des ordres religieux à leur berceau. L'abbé Michon l'a décrite dans sa Statistique, monumentale.
Si l'on en juge à certains signes extérieurs, à certaines conformations et configurations du terrain, Châteaubernard a possédé un château : mais pas la plus petite légende, pas le plus léger indice ne nous permet de nous livrer à des conjectures sérieuses.
— Était-ce une petite maison d'hébergement, une villa du genre féodal ?
— L'habitation d'un écuyer ou une station militaire, un relais ?
— Nous n'en savons absolument rien.
En songeant à l'influence extraordinaire exercée par saint Bernard à l'égard des Templiers, certains érudits n'ont pas hésité à regarder le nom même de cette paroisse comme un hommage rendu par les Templiers à la mémoire de ce grand homme.

Quoi qu'il en soit, depuis 1295, Châteaubernard et Angles n'ont fait qu'un seul bénéfice, et cet état s'est prolongé jusqu'en 1789, puisque, à cette époque, ces deux commanderies ont été appelées à voter collectivement pour se faire représenter aux réunions préliminaires de Cognac.

Voici ce qu'on lit sur Angles d'abord, puis sur Châteaubernard : « A Angles, le grand prieur d'Aquitaine, seigneur haut justicier. Les cas royaux sont portés au bailliage de Cognac, et par appel au Parlement de Paris. Cette commanderie produit des fourrages, du froment, des légumes, du vin qui se convertit en eau-de-vie. Le taux des dîmes est au onze pour tous les fruits décimables. M. le grand prieur d'Aquitaine est seul décimateur. Les habitants sont seulement cultivateurs. On y enterre seulement, et les enfants sont baptisés à l'église de Salles. »
Voilà pourquoi nous avons compris sous la rubrique de Salles ce que nous avions à dire de cette localité.

« La paroisse de Châteaubernard appartenant à l'ordre de Malte, unie au grand prieuré d'Aquitaine, est tenue du roi en franche aumône, à cause du château de Cognac, à haute, moyenne et basse justice exercée dans toute sa directe. Elle en jouissait en 1514 lors de la rédaction de la coutume. Cette paroisse consiste en domaines, dîmes, rentes, nobles, agriers, cens, etc., situés à Cognac, Saint-Martin et Châteaubernard.
Revenu total, 3,900 livres ; valeur, 130,000 livres ecclésiastiques.
Aux bénéfices d'Angles et de Châteaubernard se joignait le Temple d'Angoulême, comprenant seulement l'ancienne maison des Templiers.

Revenons au monument religieux de Châteaubernard. M. Barraud, l'un de nos plus zélés antiquaires, a dégagé, en 1862, du badigeon qui les recouvrait sur les murs de la chapelle latérale les deux inscriptions suivantes :
CELUI QUI SE CROIT
AU-DESSUS D'HUN SEUL DE SES FRÈRES
EST LE PLUS VIL DE TOUS.

Voici la seconde :
LES HOMMES NAISSENT, DEMEURENT
LIBRES ET ÉGAUX EN DROIT.

Il est aisé de constater que la première se rapporte à l'humilité chrétienne et que la seconde émane d'utopies révolutionnaires. Et de fait, c'est l'article premier de la Constitution de 1791.

Mais tout cela est peu de chose comparativement à la grande inscription qui se voit sur une paroi du mur intérieur. Elle ne comprend pas moins de vingt-trois lignes d'écriture gothique, genre employé dans les verrières d'église, et a trait aux signes qui précéderont le jugement dernier. Elle est certainement du XVIe siècie. On lit même à deux endroits au bout des lignes en caractères majuscules le nom de Monoy avec la date de 1551.

S. les XV S. moult
Merveilleux ... précéderont
Le jugement de Dieu des
Quels est escrit en apocal. ou hic.

La mer s'elèvera sur tous les monts : ce tiendra s.
La mer. dedans la terre entrera
Balaines et poissons, appat seci horribl, sons.

Certaines terres formaient un corps de métairie autour du bourg ; et c'est sans doute le bâtiment appelé Commanderie qui servait à leur exploitation. Les terres vagues ou communales, qui servaient récemment de carrière à moellons, ont été classées dans les dépendances de la Commanderie ; un document de 1714 nous fait ranger à cette opinion :
« Gabriel Thibaud de La Carte, grand-prieur d'Aquitaine, donne procuration par devant Me Gourivaud, notaire, à Me Jean Gautier, juge-sénéchal de la Commanderie des Épaux, pour se rendre à Châteaubernard, afin de retirer au sieur Tardy les pouvoirs de régisseur qui lui ont été conférés, résilier les contrats-baillettes qu'il a passés par exploit de Me Yvon, notaire, attendu que le dit Tardy a excédé ses pouvoirs et s'est montré infidèle à son mandat.
Tout devra être refait dans les formes et conformément aux instructions du grand prieur. Le grand prieur fixe même la destination de l'argent à recouvrer, savoir : « l'achat de deux treuils et les réparations ou ornementations de l'église. D'ailleurs le grand prieur n'entend pas priver les habitants de la Commanderie de la faculté d'aller tirer des pierres dans le terrain vague, mais il veut qu'ils paient pour cela une redevance, etc. »

Nous possédons deux ou trois autres pièces émanant des Templiers, premiers seigneurs de Châteaubernard ; ce sont des concessions à diverses personnes de biens leur appartenant, espèces de baux de loyer. La première date de 1227. Il s'agit d'une maison sise à Cognac, louée annuellement vingt sols d'argent payables en deux fois. La seconde est de 1242 et a le même objet. Celle-ci est du grand maître Guillaume de Sonnac.

Nul par, dans nos campagnes, l'émotion causée par la Révolution de 1789 ne fut peut-être aussi vivement ressentie qu'à Châteaubernard. Toutes les archives de cette commune en font foi. Pas une seule loi, pas un seul décret de l'Assemblée nationale ou de la Convention, jusqu'à ceux qui regardent les choses insignifiantes pour ce pays, n'y sont omises. Un groupe de patriotes va et vient sans cesse de Cognac à Châteaubernard et en rapporte les impressions les plus diverses. Quand les biens du ci-devant ordre de Malte ont été confisqués et que l'on pose au gouvernement la question de savoir à qui reviendront les rentes féodales, dues aux seigneurs ecclésiastiques ou laïques, il est répondu sans balancer que le gouvernement se substitue aux anciens possesseurs et que c'est à lui que reviennent les fonds non versés. En l'an III, à Châteaubernard, on fit un lot du bien des émigrés, les Talleyrand et autres, qui fut adjugé à Jean Moreau de Salles pour la somme de 4,100 livres par l'agence de Cognac.

Bréville

Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac - 16

Domus Hospitalis Bréville
Domus Hospitalis Bréville

Bréville ne manque pas d'analogie avec Sainte-Sévère.
Perdus dans une plaine peu frayée et loin des communications, ses habitants pouvaient faire dire d'eux ce que César dit des Belges : « c'est que plus éloignés des grands centres et des arts de la civilisation, ils en ignoraient également le luxe et les raffinements corrupteurs »
Pourtant Bréville a eu des hommes mis en évidence dès l'époque des Templiers. Leurs prieurs, curés ou profès, ont été mentionnés plusieurs fois dans notre récit. La cure de Bréville est un logis grandiose qui a été construit en 1789, comme celles de Salles et de Celles. Son église ne mérite pas de mention particulière.
La situation de ces paroisses s'est surtout améliorée sous le rapport de la vicinalité et des édifices scolaires. Là, comme dans tout le pays, on ressent un grand confortable sous ce rapport.

Angeac-Champagne

Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac - 16

Domus Hospitalis Angeac
Domus Hospitalis Angeac

Angeac, d'abord dépendance des Templiers, a dû être un poste militaire important.
Angeac ou Les Angeats, nom primitif, fut d'abord une dépendance des Templiers, puis fit partie du marquisat d'Archiac, ainsi que Saint-Fort et Lachaise. Elle revint ensuite à la châtellenie de Bouteville. Toutefois, elle ne tarda pas à se diviser entre les seigneurs d'Ambleville et d'Archiac, à l'instar d'un fief ordinaire.
Elle passa aux mains des d'Albret, seigneurs de Pons au XVIe siècle, et garda leur souvenir, ou invoqua leur intervention dans les querelles religieuses qui bouleversèrent le pays encore après la révocation de l'édit de Nantes.

Pons

Département: Charente-Maritime, Arrondissement et Canton: Jonzac - 17

Domus Hospitalis Pons
Domus Hospitalis Pons

Commanderie de l'Ordre de Malte fondée en 1260
Pons était aussi une commanderie qui, dit Chéruel, datait de 1260, et relevait de l'ordre de Malte. Elle étendait sa juridiction sur plus de cinquante paroisses.
Pons renfermait dans son enceinte trois paroisses : Saint-Martin, Saint-Vivien et l'Hôpital, plusieurs couvents de Cordeliers, Jacobins (Dominicains), et aussi des Récollets et des religieuses. Toutes ces paroisses étaient pourvues de ressources abondantes. Le chartrier de Pons, qui vient d'être publié par la Société des Archives historiques, contient des documents d'un véritable intérêt. Notre cadre restreint ne nous permet que d'y faire allusion.
Sources : Cousin, Eugène. Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac et d'un grand nombre de localités entre Saintes et Châteauneuf, Archiac et Rouillac, Pons et Saint-Jean d'Angély, dans leurs rapports avec l'histoire générale de la France, depuis les temps celtiques jusqu'à l'an 1882. Bordeaux 1882. - BNF

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