Commanderie de Lavaufranche
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Commune: Boussac-Bourg - 23
Domus Hospitalis Lavaufranche
CY GIST FRERE IEHAN GRIMEAU, CHEVALLIER, DUDIT ORDRE,
COMMANDEUR DE LA VAULTFRANCHE, MAISONNISSES, CHAMBERAU,
LA CROIX-AU-BAUD, SALINS, BLODEIX ET CHASTEAUROUX,
EDIFFICATEUR DES DEUX MAISONS DE LA VAULT-FRANCHE ET DE BLODEIX,
EN L'ANNÉE QUATRE CENTZ (1).
1. Je donne cette inscription d'après le procès-verbal de la visite de 1616. Il est évident qu'elle a été inexactement transcrite.
Cette église renfermait un grand reliquaire de cuivre èmaillé « faict en forme de coffre », dans lequel il y avait « ung petit reliquaire de cuivre, où y a de la vraye croix ; et y a escript sancti Georgii. »
Elle était desservie par un curé ou vicaire, qui était logé, jouissait de plusieurs immeubles et recevait une pension de quatre setiers de seigle, mesure de Boussac « ung et demy faisant la charge, » et d'un tonneau de vin.
En outre, « les baise-mains et offrandes de la chappelle de Darnat, servie par ledit curé, » lui appartenaient ; mais le curé de Saint-Silvain-Bas-le-Roc avait « usurpé la moitié des offrandes de devotion de ladite chappelle, sans y faire aucun service, bien qu'il n'y ayt que veoir ne que cognoistre. »
Le château de la commanderie était assez considérable ; mais il avait souffert pendant les guerres de religion. Ses bâtiments enveloppaient une première cour, où se trouvait un grand pigeonnier « faict en façon de tour ronde. » La construction principale renfermait une seconde cour dans laquelle on pénétrait par un « ravelin de pierre ; » elle était flanquée « de tours et guérites en cul de lampe, » et possédait un donjon ou grosse tour carrée. Une autre grosse tour ronde, renfermant quatre étages, protégeait l'entrée et servait de prison. Des mâchicoulis couronnaient les murs extérieurs.
A côté du château était un étang, et sous cet étang, un moulin banal, qui rapportait cinquante-un setiers de seigle, mesure de Boussac, et auquel les habitants de Lavaufranche, de la Clavière, de Darnac, de Beauregard, de Bardesoule de la Roussille et de Chazeix étaient tenus d'apporter leurs grains.
La maison de la métairie était située à l'extrémité opposée du bourg de Lavaufranche. Le commandeur possédait dans le voisinage, outre l'étang déjà mentionné, ceux de la Clavière et de Darnat ou des Landes, et un taillis. Il jouissait de la justice haute, moyenne et basse, « jusques à l'exécution des malfacteurs, laquelle exécution » était « faicte, apprès la sentence, par les executeurs de la justice de Boussac. » Il avait le privilége exclusif de la vente du vin en détail, dans toute l'étendue de sa juridiction, depuis la Toussaint jusqu'à la Purification Notre-Dame ; « et, en oultre, a ledit commandeur droict et coustume de jaulger ou faire jaulger les vins des hostelleries ou de ceux qui vendent vin en détail. » Enfin, il percevait, sur les villages de Bardesoule et de Chazeix, le « droict de messement.... lequel droit est que les laboureurs et embladeurs sont tenus de paier audit sieur la moitié des semances qu'ils sepment ausdites terres ; et y sepmant deux sestiers, en doibvent ung. » Il est sans doute inutile de donner le détail des terres et prés qui dépendaient de la métairie.
Les cinq huitièmes des dîmes de Lavaufranche appartenaient au seigneur de Boussac. La part du commandeur valait vingt-huit à trente setiers de seigle. Les rentes produisaient, en 1616, quarante-huit livres, treize setiers de froment, cent deux setiers de seigle, sept cents boisseaux d'avoine, quarante-quatre gélines, cent arbans et quatre-vingt-quatre vinades.
Ces revenus étaient grevés des charges suivantes pension du curé de Lavaufranche, quatre setiers de seigle ; gages des officiers de justice, neuf livres ; rente aux religieux du Chambon, trois sols, vingt setiers de seigle, vingt-quatre boisseaux d'avoine, etc.
A un demi-quart de lieue de Lavaufranche, près du village de la Clavière, s'élevait une chapelle, placée sous le vocable de sainte Marie-Madeleine, « et ne servant que pour la dévotion du peuple et pour y aller en procession le jour de la feste sainte Magdeleine. »
Une seconde chapelle, dédiée à saint Martial et située dans le village de ce nom, dépendait, avec le titre d'annexe ou de filleule, de l'église Saint-Jean de Lavaufranche. Elle mesurait vingt-deux pas sur six, était très bien entretenue et possédait trois autels, deux cloches et des fonts baptismaux. Pendant les guerres de la fin du XVIe siècle, les habitants de Saint-Martial, pour éviter les vexations des soldats tenant garnison dans le château, avaient cessé de fréquenter leur église paroissiale. A la longue, ils avaient fini par se croire complètement indépendants de Lavaufranche. Les visiteurs de 1616 réprimèrent ces tendances.
Une troisième chapelle existait dans le village de Darnat. Elle était dédiée à saint Jean-Baptiste et « le jour de la decolation dudit saint, y avoit ung grand apport de gens et devotion. Il y avoit une confrerie en la ville de Boussac, dédiée soubz le tiltre de ladite chapelle, y venant en procession » Le curé de Lavaufranche y célébrait la messe toutes les fois « que la devotion du peuple » et ses intérêts le demandaient.
Commanderie de Lavaufranche
Ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, probablement fondée vers 1180, date approximative de la construction du donjon. La partie la plus importante est une construction rectangulaire flanquée de tours d'angles pleines faisant contreforts ; d'une tour ronde creuse parcée d'ouvertures ; d'une tour carrée contenant l'escalier à vis. A chaque étage de la construction se trouvent deux grandes salles ouvrant dans la cage d'escalier. A l'angle sud-est du corps de logis principal se trouve une haute tour rectangulaire contenant, à chaque étage, une pièce avec cheminée (donjon de la fin du 12e siècle). Ce donjon est relié à la chapelle par une aile en équerre qui devait servir de logement au commandeur et au chapelain. L'ensemble des constructions est desservi par un seul escalier. Primitivement, la circulation se faisait par galeries extérieures en bois, remplacées au 17e siècle par des couloirs établis entre la façade ancienne et le mur construit en avant. La chapelle servit d'église paroissiale et renferme un ensemble peint de la fin du 13e ou du début du 14e siècle, rare pour la région. BNF
Enfeu du commandeur Jean Grimeau. BNF
Ensemble des peintures monumentales. Ancienne commanderie de Templiers : chapelle de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste. BNF
Bussières
Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Riom, Canton: Montaigut - 63
Domus Hospitalis Bussieres
Le commandeur de Lavaufranche possédait dans ce lieu de nombreux immeubles il y levait des rentes et la moitié des dîmes. Le tout produisait deux cent vingt livres.
La Chapelle du Temple
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Boussac-Bourg - 23
Domus Hospitalis Chapelle du Temple
Près de la chapelle, s'élevaient les bâtiments d'une importante métairie.
Ventenat
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Cnaton: Boussac-Bourg, Commune: Toulx-Sainte-Croix - 23
Domus Hospitalis Ventenat
Cette tendance, d'ailleurs, n'était pas spéciale à l'ordre de Malte.
Jurigny
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Commune: Boussac-Bourg - 23
Domus Hospitalis Jurigny
Lamaids
Département: Allier, Arrondissement et Canton: Montluçon - 23
Domus Hospitalis Lamaids
Des dîmes et des rentes étaient levées sur une partie de la paroisse, et le tout rapportait quatre cent quatre-vingt-quinze livres.
L'église Saint-Jean-Baptiste : Lamaids
Saint-Jean-lès-Montluçon
Département: Allier, Arrondissement et Canton: Montluçon - 23
Domus Hospitalis Montluçon
La chapelle mesurait huit cannes sur quatre ; elle était complètement voûtée et l'on y conservait le saint sacrement. « N'y a aulcune obligation de faire le service, sy ce n'est le jour de la Saint-Jehan-Baptiste ; neantmoing y a grande dévotion, pour cause de quoy se cellebre la messe les dimanches, de quinze en quinze. »
Un moulin banal, situé sur le ruisseau de Néris, rapportait quarante setiers de seigle. La maison du commandeur était une bâtisse moderne assez bien entretenue et autour de laquelle s'élevaient de nombreuses dépendances. Le domaine se composait d'une centaine de séterés de terres, prés ou bois, et comprenait deux vignes, l'une de trente journaux et l'autre de soixante-treize.
Le commandeur avait la justice de Richement et de Magnet ; celle de Saint-Jean appartenait au roi.
Les dîmes, cens et rentes qu'il levait dans ces trois lieux, formaient un revenu annuel de huit cents livres.
Les revenus de toute la commanderie s'élevaient, en 1616, à 2,870 livres.
Les charges ordinaires, à 772 livres.
Il restait donc au commandeur. 2, 098 livres.
Sources : A. Vayssière. Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF
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