Actes Maison du Temple de Jalès
1131. — Raimond Pellet et sa femme donnent au commandeur le mas de Salset sans aucune réserve.— Archives de l'Ardèche. Fonds Mazon, ms F 54, f° 227. (1)
1147. — Donation faite au commandeur par Guillemette Cabassude.
— F° 212. (2)
1155. — Guérin Bermond de Châteauneuf, prince de Luc, vend au commandeur tout ce qu'il possède au mandement des Sallèles.
— MONTRAVEL, dans Revue du Vivarais, XV (1907), 421, analyse, (8)
1155. — Cession faite au commandeur, qui la rétrocède au donateur pour que ce dernier en jouisse moyennant redevance.
— Fonds Mazon, F 54, f° 226. (4)
1156, novembre. — Guillaume de Randon donne au commandeur le mas de Grosfau.
— F° 231. (5)
1161. — Guillaume Freyssinet se donne lui et ses biens à la commanderie.
— F° 213. (6)
1162. — Guillaume de Randon donne à la maison du Temple les mas de Grosfau et Gros Villard, avec faculté de dépaître dans toutes ses terres. (Confirmation de la donation précédente en 1196, par Raymond de Barjac fils de Guillaume de Randon, et en 1220 par Randonne veuve de Raimond de Montauban, qui l'avait déjà ratifiée en 1215).
— F° 231-232. (7)
1162. — Donation par Guérin Bermond de Châteauneuf au commandeur de Jalès, d'un manse au Gras Villaret. Fait dans la maison de Jalès, dans l'étage supérieur voûté (in crota superiori), devant l'arche. Témoins : Bertrand de Châteauneuf de Joyeuse, Foulque de Châteauneuf, chevaliers, Milon de Grospierres, Pons notaire, Héracle de Châteauneuf, moine de Saint-Chaffre, etc.
— MONTRAVEL, dans Revue du Vivarais, XV, (1907), 421-2, analyse. (8)
1181, août. — Armand de Bane et ses frères donnent au commandeur de Jalès tous leurs droits sur l'église Saint-Pierre-de-Bane, moyennant 200 sous.
— Fonds Mazon, F 54, f° 217.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 422. (9)
1185 — Raymond de Barjac et Guillaume, son fils, donnent à la commanderie tout ce qu ils ont au lieu d'Avenas (aujourd'hui la Maisonneuve). Ce Raymond était un Châteauneuf-Randon qui fonda la maison de Barjac en épousant Douce de Barjac, fille de Gaucelm, qui lui apporta les terres de Rochegude, Bourg-Saint-Andéol, etc.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 422. (10)
1186-1187, 13 février et 1187, 4 novembre. — Nicolas, évêque de Viviers, fait une donation à la maison de Jalès, — qui est confirmée par une bulle de Grégoire VIII, donnée à Latran le 2 des nones de novembre 1187, — des églises de Banne, Saint-Martin-de-Chandolas, Saint-Laurent-de-la-Maisonneuve (alors Avenas). Le commandeur présentait à la collation de l'évêque les curés et prieurs de ces paroisses.
— Gallia Christ. noviss. IV, 57. Archives de l'Ardèche, fonds Mazon, F 54, f° 217.
— MONTRAVEL, Revue, VII, 136. (11)
1191, mars. — Raymond de Barjac et sa femme Douce donnent aux Templiers tout ce qu'ils ont à Banne.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 422. (12)
1196 — Autre donation de Raymond de Barjac.
— F° 226. (13)
1199/1200, janvier. — Albert de Jaujac donne au commandeur de Jalès tout ce qu'il a dans le mas de Coupiac, situé au mandement d'Antraigues, sous le cens de 8 ras d'avoine, 4 quarts de seigle, 10 s. et une géline au carême prenant, un pain à la Noël et 4 s. d'albergue.
— F° 225. (14)
1203, 16 juillet. — Hugues de Bane donne au commandeur toutes les dîmes de la paroisse de Bane, sous la garantie de Guigon, son frère.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 422. (15)
1214, 2 octobre. — Ratification faite par Garin Apchier à Jalès et à frère Falcon de Montpezat, précepteur de cette commanderie.
— (Pons Bernard, notaire).
— MONTRAVEL, ibid., 423. (16)
1214, 8 octobre — A cette date, Guérin de Châteauneuf-Randon, baron d'Apchier, aurait vendu au commandeur de Jalès tous les pâturages du bois de Mercoire, dépendant de Châteauneuf-Randon, et cela pour fournir aux frais de la guerre contre les Albigeois.
— PROUZET, Histoire du Gévaudan, IV, 28, note 2. (17)
1226. — Le commandeur, qui, à titre de prieur primitif de Berrias, nomme à ce bénéfice, et l'évêque d'Uzès se partagent les dîmes de Berrias.
— Fonds Mazon, F 54, f° 213. (18)
1233. — A cette date, le commandeur est Brémond de Casteljau.
— F° 235. (19)
1235. — Pierre de Barjac, seigneur de Cornilhon, vend au commandeur la moitié de tous les pâturages de Cornilhon.
— F° 226. (20)
1238, 30 décembre — Rixende, femme de Pons Dupuy, donne au commandeur de Jalès une cabane dans la paroisse de Saint-André, une cabane dite de Roulenche et soumet tous les autres biens qu'elle possède dans ladite paroisse et par exprès le mas de Puech-haut, le mas de Cournet, la cabane de Bessas, la cabane de Groulenche sous la cense de 9 sous.
— Archives de l'Ardèche, H 93, analyse du 17e siècle. (21)
1243. — Guillaume de Cornilhon cède au commandeur des terres et des droits à Beaulieu ; il lui donne, de plus, tous ses herbages, eaux, bois et glandages dans la paume de Silve, entre le monastère de Roubas Verac, et Salonas, confrontant d'une part avec le pâturage de Vierne de Baladun et de l'autre avec les terres dudit monastère.
— F° 224. (22)
1245, 10 septembre — Frère Pierre Ferrand, commandeur de la maison ou milice du Temple de Jalès, donne en échange et allodialement à Guillaume de Châteauneuf le champ de Vaurias, situé dans le ténement de Châteauneuf-de-Crugères et tous les droits qu'a ladite maison de Bernard Jourdan, frère Templier de Jalès, notamment les moulins et terres qui sont sous le village de Saint-Sauveur-de-Crugères, le long de la Claysse, les droits sur le mas du Palais, par-dessus le village de Saint-Sauveur, etc. En retour, ledit de Châteauneuf baille au commandeur 50 sous pogés que ladite maison servait anciennement audit Châteauneuf pour le droit de pâturage et autres facultés. (Bertrand Bonhome, notaire, titre tiré des archives de l'armoire de Saint-Sauveur).
— Archives de l'Ardèche, H 93, traduction du 17e siècle. (23)
1245-1246, 11 février — Nobles Gantelme (ou Gaucelme) et Bernard de Féreyrol, tuteurs des enfants de Pierre de Barjac, seigneur de Cornilhon, déclarent que Guillaume de Barjac, père dudit Pierre, a donné au commandeur de Jalès le tiers du mas de Rivière dont les deux autres appartiennent aux Féreyrol ; ils déclarent aussi savoir que ledit Pierre de Barjac a fait abanbon au commandeur de tous ses droits sur la paroisse de Berrias, le tout en franc alleu.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 423. (24)
1248, 9 juillet. — Armand d'Arlempde cède aux Templiers ses droits sur Vesseaux et Chazeaux, enVivarais; messire Héracle de Montlaur, seigneur d'Aubenas, se porte caution de cette vente le 9 juillet 1248.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 423. (D'après le Cartulaire des Templiers du Puy). (25)
1250. — Etienne Vedel, fils de Lambert, vend au commandeur de Jalès la moitié du mas de Puech haut, maison, terres cultes et incultes, pâturages, herbages, bois, eaux, etc., près du château de Crugères, moyennant 45 sous.
— Archives de l'Ardèche, H 93, analyse 17e siècle. (26)
1255, 3 mai. — Guillaume Masseguin fait donation à Etienne Vedel de la douzième partie des territoires de Peyraube et Champ Espinouse, attenant au bois de Crugères, entre Bec de Jun et Châteauneuf, y compris tous les droits qu'il exerce sur lesdits territoires. (Robert Ruf, notaire).
— H 93, analyse 17e siècle et Inventaire de Jalès, f° 275. (27)
1256, 12 novembre — Védel vend la douzième partie des mêmes territoires au couvent de Jalès.
— H 93, mention. (28)
1257. — Aime, évêque de Viviers, reconnaît que la collation et nomination à la rectorie de S. P. de Banne appartient entièrement au commandeur de Jalès.
— F° 217. (29)
1261. — Procès avec noble Guigue de Tornel, en suite duquel le mas de Salset est adjugé au commandeur.
— F° 227. (30)
1263. — Le commandeur cède à Guillaume de Beauvoir tous ses droits dans la paroisse de Rouet, en échange d'une cense d'un muid de vin et d'une géline à Sainte Marguerite de Borne.
— F° 230. (31)
1264. — Transaction entre le commandeur d'une part, le le seigneur et les habitants de Banne de l'autre, au sujet de certains devois.
— F° 218. (32)
1270. — Accord du commandeur avec le seigneur et la communauté de Bec de Jun au sujet des limites de leurs terroirs et du droit de dépaissance, qui est reconnu à Jalès.
— F° 224. (33)
1270, 14 décembre. — Pons de Luc donne au commandeur 30 setiers de vin de cens annuel sur le mas de la Boriade.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 423. (34)
1275, 30 juin. — Division des dîmes de Banne, Courry, Saint-André-de-Cruzières, Saint-Brès et Meyrannes, établi par les prieurs de Courry, Saint-André, Saint-Brès, Meyrannes et par le commandeur de Jalès.
— F° 218. (35)
1276. — Bornage entre le commandeur, le seigneur et les habitants de Joyeuse au sujet des limites des territoires de Chandolas et Joyeuse.
— F° 219. (36)
1283, octobre (après la Saint-Michel). — Le commandeur, apprenant que le viguier royal d'Uzès avait fait creuser des trous dans les garrigues, au-dessous de la Maison Neuve d'Avonas, pour y planter des fourches patibulaires, voulant affirmer par là que le roi avait juridiction dans ce quartier, proteste contre les empiètements du viguier.
— F° 220. (37)
1283-1284, 28 février. — Suivant jugement rendu par le sénéchal, les fourches du roi sont enlevées et celles du commandeur replacées.
— F° 220. (38)
1289. — Gérenton de Saint-Romain, seigneur de Saint-Romain-le-Désert, reconnaît au commandeur la possession du mas appelé Mallène, sis au terroir de Saint-Romain, près du mas de Corsas, sous la cense de 4 sols viennois.
— F° 238. (39)
1295, 4 juillet. — Après criées faites à Chandolas pour le citer en justice, un criminel ne comparaît pas ; ses biens sont confisqués au profit du commandeur.
— F° 221. (40)
1297-1298, 11 mars, terroir de la Granaceda. — Un différend ayant éclaté entre les Templiers de Jalès, d'une part, noble Guillaume de Châteauneuf, chevalier, et Bertrand Manent de Barjac, d'autre part, compromis est passé par main de Me Guillaume Nicolas, notaire de Saint-Jean-de-Marvejols, à Jean de Villars, prieur de l'église Saint-Pierre-de-Pontels et à Nicolas de Saint-Jean-de-Marvejols ; les arbitres rendent leur sentence, prononçant que frère Guillaume du Ranc, chambrier de ladite maison de Jalès doit quitter à Guillaume et Bertrand toute action pour les droits que la maison peut avoir au terroir dit de la Granaceda, que tous les territoires ou manses appelés de Champ Espinouze, Redonel et Camplana, confrontant avec le devès de Châteauneuf ou de Saint-Sauveur, avec le devès de la maison de Jalès, appartiendront aux frères, enfin que Guillaume et Bertrand devront quitter à frère Guillaume du Ranc, camérier, tous leurs droits sur Champ Espinouze, etc. (Guillaume de Barjac, de Bessas, notaire du roi).
— H 93, copie 17e siècle. (41)
1307. — A cette date Pierre de Peyremale est commandeur des Templiers.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 423. (42)
Hospitaliers - Actes commanderie de Jalès
1314 et 1316. — Le commandeur donne à nouveau bail à Jean Pradié la Malautière de Luc, située au terroir de l'hôpital, avec deux jardins, sous la cense de demi rase d'avoine et 3 oboles. En 1316, le juge du Luc, qui à l'instance des habitants, avait saisi la malautière du Luc par le motif que Pradié en avait pris possession sans leur consentement, s'en départit en faveur de Pradié et de Pierre de Peyrefort, qui déclarèrent la tenir du seigneur et des habitants du Luc, sauf et réservée la directe en faveur du commandeur de Pranlat.— F° 229. (43)
1318. — Bulle du pape Jean XXII adressée au sacristain de l'église de Viviers et lui enjoignant d'obliger même par censures ecclésiastiques tous ceux qui détenaient des biens de la commanderie de Jalès à eux aliénés par les commandeurs dudit Jalès à titre de bail à ferme, cession viagère ou à long terme, ou bien encore à titre de bail emphytéotique, à les restituer à ladite commanderie.
— F° 321. (44)
1326, 18 juillet, cour du cloître de l'église du Luc. — Transaction entre le commandeur Guérin de Châteauneuf et Guillaume de Randon au sujet des mas de Laubies et de Bosc, établissant que le commandeur a l'entière juridiction du terroir de Combalovia et du mas de Laubies, excepté la haute qui appartiendra au seigneur de Randon, lorsqu'il s'agira de cas de mort. En cas de confiscation, les biens saisis seront dévolus à celui de qui les biens relèveront. Les herbages et pâturages dudit mas seront possédés en commun et par indivis entre le commandeur et le seigneur. Les bestiaux du commandeur pourront fumer les terres des paysans dudit Laubies ; les émoluments provenant de ces « fumades » seront partagés entre lui et les paysans, déduction faite des frais qui seront imputés par moitié à chaque partie, moyennant quoi les paysans auront la moitié du repas et s'ils ne veulent pas en supporter la moitié de la dépense, ils n'auront pas de repas. Les officiers et les banniers de la juridiction de Laubies seront nommés en commun. Si le seigneur de Randon vendait sa portion du mas de Laubies, il serait permis au commandeur de la retenir par droit de prélation et réciproquement. — JACOTIN, Preuves de la Maison de Polignac, I, 399-400 (d'après Archives de la Lozère, G 146, f° 119 v°).
— Archives de l'Ardèche, F° 54, f° 233-4. (45)
1326. — Echange entre le commandeur, l'évêque et le chapitre de Viviers, par lequel le commandeur remet à l'évêque tous les domaines, cens et droits qu'il possède à Donzère ; de leur côté, l'évêque et le chapitre donnent au commandeur les dîmes qu'ils perçoivent en raison de l'église de Saint-Marcel sur les tènements de Plandolas et Saint-Marcel ; d'où il appert que la chapelle de Saint-Sulpice n'est point paroisse, mais chapelle de dévotion dépendant de l'église de Saint-Marcel ; le curé et le prieur de cette dernière sont obligés d'administrer les sacrements aux habitants de la Grange et village de Trignan.
— F° 240. MONTRAVEL, Revue, XV, 425-6. (46)
1328, 20 septembre, Nîmes. — Sentence arbitrale annulant les, dispositions d'un accord antérieur entre Arnaud VIII de Randon-Polignac et Guérin de Châteauneuf, commandeur de Jalès, de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, comme contraires aux droits de l'évêque de Mende. Parmi les témoins : Me Jean de Hateville, notaire du Bourg-Saint-Andéol.
— JACOTIN, Preuves, IV, 184-6 (d'après Archives de la Lozère, G 405). (47)
1335-1336, 17 mars. — Le commandeur obtient une sauvegarde du bailli du Vivarais à raison des fiefs et juridictions qu'il a dans la paroisse de Sainte-Marguerite-de-Borne, et la fait publier à Sainte-Marguerite et dans le terroir de Cordes.
— F° 231. (48)
1340. — Pons Jaruse, d'Aubenas, au nom de Jeanne Baudoine, sa femme, reconnaît tenir du commandeur de Jalès une vigne à la montagne de Bazac sous le cens de 13 setiers de vin.
— Archives de l'Ardèche, 4 H 10, f° 20. (49)
1340. — Reconnaissance au même de Guillaume Chambon, au nom de Jeanne de Conchis, sa femme, pour une vigne à Bazac, sous le cens de 3 setiers de vin.
— Archives de l'Ardèche, 4 H 10, f° 20. (50)
1342, 1er juillet. — Le commandeur passe reconnaissance au roi comme jouissant de la baronnie des Portes par la rébellion d'André de Budos, savoir de la métairie de Peyrolles, au mandement d'Allègre entre les lieux d'Alson, Bouissac et Rivière, plus du mas et terroir de la Rouveyrolles, ainsi que de la métairie d'Allègre, conformément à la transaction conclue entre le commandeur, d'une part, Randon de Châteauneuf et Guillaume de Randon, son fils, de l'autre, le 4 juillet 1273.
— Archives de l'Ardèche, fonds Mazon, F° 54, f° 235-7. (51)
1372, 3 décembre. — Le baile de Villefort pour le seigneur de Randon ayant fait saisir Vierne Merlesse, accusée d'empoisonnement, au mas de Salset, au préjudice de la haute juridiction du commandeur, un compromis avait été passé au viguier d'Uzès ; cependant le baile de Villefort a remis cette femme dans le mas entre les mains d'un séquestre. Le 3 décembre, aux assises tenues publiquement au mas, le juge du commandeur absout Vierne Merlesse de l'inculpation d'empoisonnement et de sortilège.
— F° 227. (52)
1375, 17 mai. — Les statuts de la juridiction de Chandolas sont proclamés à la requête du baile du commandeur.
— F° 221. (53)
1377. — Transaction avec Guillaume de Randon, seigneur du Luc, au sujet des juridictions de Pranlat (du côté de la Veyrune). La haute juridiction est reconnue au seigneur du Luc : cas passibles de la peine de mort ou de la mutilation d'un membre, larcin opéré avec effusion de sang au moyen d'une pierre ou d'un couteau. Mais la connaissance des excès qui se commettront avec les ongles, dents et poings appartiendra au commandeur, ainsi que les causes civiles desdits hommes de Pranlat, comme aussi les bans et infractions du terroir. Les larcins et adultères relèveront de la juridiction du Luc, à moins qu'ils ne soient commis dans la maison de la Commanderie ou par les frères, les donats ou les domestiques de la commanderie.
— F° 228. (54)
1385, 15 août. — Le commandeur, en qualité de seigneur juridictionnel du mas de Bencharel, Moriers et la Palice, près Planzolles, fait mettre un piloris dans ledit mas et auxdits endroits pour marque de sa justice.
— F° 223. (55)
1402, 17 juillet. — Transaction entre noble Pierre du Teil, chevalier, commandeur de Jalès et les habitants de Berrias : tous lui doivent une journée, ceux qui ont des bestiaux avec leurs bestiaux, les autres de leurs mains. Les habitants pourront chasser dans la juridiction de Berrias, excepté devant le bois de Jalès, mais ils ne pourront faire la chasse aux lapins. Quand ils tueront sanglier, cerf ou chevreuil, ils donneront au commandeur l'épaule droite de chaque sanglier et les pieds de chaque cerf ou chevreuil. Les habitants pourront prendre du bois mort dans le bois de Jalès, mais non pour faire des poutres (fustes). Ils pourront faire pénétrer leurs pourceaux, moyennant 8 deniers par tête, dans les bois du commandeur autres que le bois de Jalès, pour manger les glands. Ils pourront faire paître leur bétail dans le pré dit des Moli après la récolte du premier foin. L'amende pour délit de dépaissance est ramenée de 60 sous à 10 sous ou 5 sous par contravention. La transaction est ratifiée par le grand prieur et par son chapitre le 12 juin 1403.
— F° 214-5. MONTRAVEL, Revue du Vivarais, VII (1899), 136 et XV (1907), 489. (56)
1438. — Pierre de Casteljau, commandeur de Jalès et de Saint-Jean-d'Artignan, fils de Louis et de l'une de ses deux femmes, Guillemette de Barjac ou Angélique de Berrias, vend la moitié d'un moulin à Gaucelm de Labaume de Casteljau, son frère.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 489-90. (57)
1454, juin. — Les habitants des mas d'Altaret et de Grosfau soutiennent qu'ils doivent avoir une part des fumades et des repas des bestiaux étrangers que le commandeur y reçoit en estivage, même du prix qu'il retire pour lesdits estivages en deniers, sans quoi ils ne peuvent payer les censes dues au commandeur. De son côté, celui-ci soutient ses droits, mais il transige et accorde aux paysans les fumades des bestiaux venant dépaître à l'élevage pendant trois nuits de chaque semaine (vendredi, samedi et dimanche), sans qu'ils puissent rien prétendre au delà.
— F° 234. (58)
1469-1470, 15 janvier. — Jean d'Arlempde passe un contrat d'emphytéose, dans lequel il se qualifie de chevalier de Saint-Jeanet de coseigneur du Teil (Antoine de Muso, notaire).
— MONTRAVEL, Revue, XV, 490. (59)
1472, 16 mai. — Lods perçus par noble et vénérable frère Jean d'Arlempde, fils de Guillaume, seigneur de Mirabel, Coucoules, etc., et d'Alasie de Serrescudier, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem.
— MONTRAVEL, Revue, XV, 490. (60)
1472-1473, 21 février. — Jean d'Arlempde fait un arrentement des commanderies de Jalès et d'Artignan à frère Guillaume Pellier, de l'ordre de Saint-Jean, commandeur de Peyrolas, en présence de noble Jaucelm de Labaume et noble Simon de Planchamp (Gardo, notaire).
— MONTRAVEL, Revue, XV, 490. (61)
1477, 1er avril. — Noble Guillaume Polon, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, procureur de Jalès, passe un lods à Jean Coste de Brahic (Jacques de la Vie, notaire).
— MONTRAVEL, Revue, XV, 491. (62)
1478, 17 septembre. — Reconnaissance d'Antoine de Chambon, de Lugone ? (Langogne ?) à religieux et puissant frère Jean de Châteauneuf, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Jalès (Raimond Garnier, notaire).
— MONTRAVEL, Revue, XV, 491. (63)
1478-1479, 19 février. — Nomination de Pons de Nogaret à la cure de Saint-Pierre-de-Barri, par suite du décès de Chapus, dernier recteur, faite par l'évêque de Viviers, sur la présentation de frère Charles-Allemand de Rochechinard, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, patron de ladite paroisse ; témoins : Pierre Rouveyrol, curé de Chandolas, noble Louis de Labaume, seigneur du château de Casteljau. — Archives de l'Ardèche, minutes de Robert, notaire. (64)
1492, 24 septembre. — Sauvegarde royale en faveur du grand prieuré de Saint-Gilles et de ses commanderies.
— F° 212. (65)
Jean RéGNé, Archiviste de l'Ardèche.
Sources : Revue historique, archéologique, littéraire et pittoresque du Vivarais illustrée, pages 161 à 173, tome XXVII. Paris, Lyon 1920. - BNF
PETITES ANNALES DE LA COMMANDERIE DE JALÈS DU XII. A LA FIN DU XV. SIèCLE
Jalès Ces deux syllabes évoquent aussitôt à l'esprit l'une des pages les plus émouvantes de l'histoire révolutionnaire dans l'Ardèche. Des trois rassemblements de Jalès, nous ne dirons rien ici, car le sujet en a été pour ainsi dire épuisé par la plume éloquente et bien informée du publiciste Firmin Boissin. C'est d'un passé plus ancien que la Révolution de 1789, plus ancien même que la Révolution religieuse du XVIe siècle, qu'il sera question dans les lignes qui vont suivre.
Perché sur une éminence, d'où il rayonnait comme un phare sur toute la plaine de Berrias, le château de Jalès (1) ne dresse plus aujourd'hui que quelques pans de vieilles murailles, une porte Renaissance et des armoiries presque entièrement rongées par le gel et les averses de cinq siècles. Un de ces blasons arbore la Croix de Malte. C'est que la châtellenie de Jalès a appartenu successivement à deux ordres militaires, les Templiers et les chevaliers de Malte.
1. C'était sans doute le donjon primitif que cette maison de 1162, dont l'étage supérieur consistait en une pièce voûtée (crota). Cf. n° 8.
On sait que les Templiers furent arrêtés et dépouillés en 1307 par la fiscalité insatiable du gouvernement de Philippe le Bel. Le lecteur trouvera au tome II de l'Histoire du Vivarais l'exposé de l'odieuse procédure qui fut infligée aux paisibles solitaires de Jalès. Les chevaliers de Malte recueillirent la succession des Templiers.
Une fraction importante du chartrier de Jalès se trouve conservée aujourd'hui dans la série monastique des Archives départementales des Bouches-du-Rhône. En I704 les archives de la commanderie firent l'objet d'un gros inventaire in-folio, qu'on peut consulter également au même dépôt Marseillais. Ce vénérable registre attira l'attention, toujours en éveil, de notre prodigieux fureteur : Albin Mazon. Il se le fit adresser en communication à la Bibliothèque nationale. On pense bien qu'il ne se borna pas à le parcourir d'une plume distraite. Il nota les analyses les plus importantes et les transcrivit dans un recueil que les Archives de l'Ardèche conservent précieusement sous la cote F 54 du Fonds Mazon. C'est un « surchoix » de notices que nous présentons aux amateurs d'histoire médiévale ; nous y avons ajouté quelques détails, puisés aux Archives de l'Ardèche ou recueillis dans les monographies d'érudits locaux, dans celle notamment que M. de Montravel a publiée ici-même en 1907.
L'établissement des chevaliers du Temple dans la plaine de Jalès ne doit pas remonter bien au-delà des premières années du XIIe siècle. L'histoire de la nouvelle commanderie se mêle étroitement à celle des grandes familles du Gévaudan, de l'Uzège et du Bas-Vivarais. La maison féodale dont il est le plus souvent question dans nos « Petites Annales » rappelle par son fief principal le souvenir d'un des plus glorieux épisodes de nos Grandes Annales la fin héroïque de Bertrand Du Guesclin. Les Châteauneuf-Randon, en effet, ne se sont pas bornés à développer par leurs largesses le temporel de la commanderie ; ils se sont donnés eux-mêmes à elle pour servir au rang de simple frère quelquefois pour s'élever au grade de commandeur.
D'autres noms, souvent mentionnés, se rattachent à l'histoire de la poésie provençale. Barjac, Montauban, Jaujac figurent aussi bien parmi les protecteurs de troubadours que parmi les poètes eux-mêmes. Nous renvoyons encore au tome II de l'Histoire du Vivarais, où un essai d'identification sera tenté. L'onomastique des troubadours est un terrain glissant, sur lequel il convient de s'avancer avec précaution. M. C. Fabre, du Puy, n'en disconviendra pas, qui depuis de longues années s'applique à élucider les points obscurs de la carrière des poètes Vellaves et Gabales.
Signalons en terminant quelques textes relatifs à la vie sociale et économique : la maladrerie de Luc (n° 43), le droit de chasse et la glandée des pourceaux (n° 56), l'estivage et la transhumance des troupeaux (nos 45 et 58). A propos du passage de ces derniers, qui, venus du Bas-Languedoc, s'acheminaient lentement par étapes vers les hauteurs, il convient de noter l'antique procédé de fumage par séjour prolonge du bétail sur la terre à amender ; c'était la « fumade »
Cette brève introduction suffira, croyons-nous, pour faire comprendre l'intérêt particulier de ces Petites Annales. Nous les offrons aux lecteurs de la Revue du Vivarais comme une contribution modeste à l'histoire religieuse, littéraire et sociale des Cévennes Vivaroises.
Sources : Jean RéGNé. Revue historique, archéologique, littéraire et pittoresque du Vivarais illustrée, pages 161 à 173, tome XXVII. Paris, Lyon 1920. - BNF
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